Betty Boob – Vivre après une mastectomie

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Betty Boob

Véro Cazot & Julie Rocheleau

Casterman (2017)

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Élisabeth, dite Betty, vient d’être opérée. Suite à un cancer du sein, elle a subit une chimio (donc plus de cheveux) et on lui a enlevé un sein. Son mari ne supporte plus de la regarder (il s’évanouit carrément) et elle-même a vraiment du mal à accepter ce nouveau corps. Et comme si tout cela ne suffisait pas, elle perd aussi son boulot (plus assez parfaite…)

Heureusement pour elle, elle va rencontrer des gens différents, plus “ouverts”, plus tolérants.

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Le titre avec sa référence et son jeu de mot (Betty Boop l’actrice et “Boob” le sein en anglais -en argot-), la couverture très colorée ainsi que de nombreux avis très positifs (voir plus bas) m’ont amenés à lire ce roman graphique quasi muet.

Pourtant, j’ai presque honte de le dire,  je n’ai pas vraiment accroché. L’histoire et le thème sont évidemment très intéressant et c’est bien traité, on comprend bien toutes les phases par lesquelles passe Betty et la fin est très optimiste. Le découpage en chapitres avec juste un carton qui porte une ou deux phrases, à la manière des films muets d’antan m’a bien plu.

Je crois bien que c’est le dessin, qui ne me plait pas, qui a fait que je n’ai pas ressenti d’émotions, que je n’ai pas vraiment été touchée… Dommage.

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Prix BD de la FNAC – 2018

Prix Albérie-Bourgeois au Festival Québec BD – 2018

Prix des libraires du Québec – Catégorie BD québécoise – 2018

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Feuilleter les premières pages sur le site de l’éditeur

Des avis beaucoup plus enthousiastes que le mien : Antigone, Charlotte, Mo’, Karine, Noukette, LeiloonaAmandine, Moka

Et celui de Stephie, un peu plus réservé ! (ce qui me rassure un peu je dois dire, je me sentais un peu seule !)

Cette semaine nous sommes chez Noukette

Moche

Roman pour adolescents

Moche

de Rachel Hausfater-Douïeb

Flammarion, Collection Tribal

C’est l’histoire de Mirabelle, adolescente calme et sérieuse, qui a un énorme problème : elle est moche… Ce roman très court (80 pages) s’étale sur un peu plus de 2 ans. Elle commence par l’adoption d’un chat, moche lui aussi, et une rédaction de français; et se termine par la re-rédaction du devoir de français, et la rencontre d’un garçon. Entre temps Miralaide comme on la surnomme va devenir Mirabelle…

Sans céder à la facilité (pas de traitement miracle ni de magie dans les changements qui interviennent) Rachel Hausfater nous présente ici un thème ultra classique, celui de l’adolescente mal dans sa peau. L’écriture est légère, aérienne presque, les réflexions de l’adolescente ne sont, au final, jamais ni noires ni suicidaires, ce sont juste ces petits tracas de tous les jours : boutons, poids, appareil dentaire, lunettes… Les problèmes sont traités les uns après les autres, sans précipitation, avec l’aide de son entourage, parents, soeur et amie.

Extraits :
“Quand je me regarde dans la galce (rarement) j’ai envie de pleurer. Car j’ai ce qu’on appelle un physique ingrat. Ingrat et… très gras. Je suis grosse et essaie de noyer mes formes sous des habits diformes”

“Maintenant Mirabelle voit. Elle voit bien. Elle voit tout. Tous ses boutons. Et elle a envoe de fermer les yeux.”

“Des boutons, on peut les faire disparaitre. Mais un nez? Impossible! Et surtout pas le nez de Mirabelle… Tant qu’il vivotait dans l’ombre de ses lunettes, il paraissait minimisé […] Il trône maintenant fièrement au beau milieu de son visage, arrogant,  ominateur, omniprésent, et on ne voit plus que lui. Il est trop grand, il est bossu, elle est foutue!”

J’ai pour ma part trouvé l’histoire un petit peu trop simple et classique, mais je pense que c’est là que se trouve toute la force de ce livre, qui ne se sent pas obligé de baratiner sur des sentiments adolescents que n’ont quand même pas la majorité des adolescents (bien qu’on puisse parfois se le demander à la lecture de beaucoup de romans ado).

En tout cas ce livre a séduit les élèves de 6ème (filles) à qui j’en ai fait la lecture. Je l’avais choisi exprès parce que l’une d’elles vient juste d’avoir un appareil dentaire et ne l’aime pas beaucoup… J’ai fait mouche, et j’ai même réussi à la faire sourire, dévoilant enfin toutes ses dents barbelées, que je n’avais plus vu depuis quelques semaines…

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