Deux histoires s’entremêlent. D’un côté une histoire très réaliste, celle d’Adam, jeune homme qui voudrait juste pouvoir aimer qui il veut, sans être jugé, traité de malade ou harcelé. De l’autre, une histoire fantastique, l’esprit d’une jeune fille assassinée en quête de vengeance qui se trouve mêlé à un esprit très ancien, une reine impitoyable…
Tous les deux ont un même besoin de libération.
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Voici un roman qui, c’est certain, ne plaira pas à tout le monde. D’abord par ses mots, parfois assez crus quand on entre dans l’intime. Par sa forme également. Il faut accepter de se laisser (em)porter par l’histoire secondaire, celle de Katherine, la jeune fille assassinée, dont on peut se demander quel est le rapport avec la première histoire, celle d’Adam.
Gallimard indique pour ce livre : à partir de 13 ans. Je pense, sans vouloir jouer les censeurs, qu’il serait plus approprié à partir de 14/15 ans (après tout il s’agit de jeunes qui ont 17 ans dans le roman, il y a des histoires de drogue, d’alcool, de sexe…)
J’ai beaucoup aimé les deux histoires. L’histoire du fantôme de Katherine me permettait de faire des “pauses” dans celle d’Adam, même si elle est terrible aussi, car elle est moins émouvante, moins poignante, on a plus de distance grâce au côté fantastique.
Adam est un personnage complexe. Il est gay, l’assume en général, mais a toujours une petite voix qui sème le doute dans sa tête. Sans compter ses parents très croyants, l’homophobie à l’école ou dans la société… Il voudrait juste aimer qui il veut et comment le lui reprocher ?
De Patrick Ness, nous vous avons présenté : Quelques minutes après minuit (le roman) (le film) et Burn
Je vous conseille également sa trilogie “Le chaos en marche” (à partir de 14/15 ans). Pas forcément facile d’accès au départ (le langage est très “torturé” surtout dans le premier tome si je me souviens bien), mais je vous assure que ça vaut le coup de s’accrocher !
Des dragons + une prophétie = Un roman captivant !!
A partir de 14 ans
Burn ♥
Patrick Ness
PKJ (2020)
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États-Unis, 1957. Sarah et son père travaillent dur pour essayer de conserver la ferme familiale. La mort dans l’âme, le père de Sarah est obligé de faire appel à un dragon pour défricher ses champs. Quand la “bête” arrive, surprise, c’est un dragon bleu. Des dragons plus petits que les rouges, plus rares aussi, et qui ont mauvaise réputation. On les dit intelligents et retors. En dehors des travaux de la ferme, Sarah va à l’école avec son voisin et ami Jason.
Quelques centaines de kilomètres plus loin, un étrange jeune homme, Malcolm, s’est mis en route. Il a une mission, et rien ni personne ne doit l’en détourner.
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Burn est, comme tous les romans de cet auteur que j’ai pu lire, tout à fait étonnant. Sous couvert d’une histoire de fantasy avec des dragons, Patrick Ness nous parle d’amour, d’amitié, de secte et de racisme. Ne vous y trompez pas, c’est bien un roman de fantasy. Mais avec des personnages qui font que d’autres thèmes s’incorporent délicatement au roman… Et ça le rend passionnant !
Je n’en dis pas plus, il faut garder le plaisir de la découverte. Si vous aimez la fantasy ou les histoires de dragons, n’hésitez pas, lisez-le !
Extrait : Même si la paix régnait entre les deux espèces depuis des centaines d’années, les dragons n’inspiraient pas confiance aux hommes. Les préjugés de son père étaient monnaie courante chez les gens du même âge. Mais Sarah se demandait si ce n’était pas lié au fait qu’aujourd’hui ces créatures mystérieuses et si intelligibles les ignoraient royalement, exception faite des rares qui se laissaient embaucher. A l’inverse, il n’y avait pas un adolescent de la génération de Sarah qui ne rêve d’être un dragon.
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De Patrick Ness, nous vous avons présenté : Quelques minutes après minuit (le roman) (le film)
Je vous conseille également sa trilogie “Le chaos en marche” (à partir de 14/15 ans). Pas forcément facile d’accès au départ (le langage est très “torturé” surtout dans le premier tome si je me souviens bien), mais je vous assure que ça vaut le coup de s’accrocher !
Critique et Avis sur Quelques minutes après minuit, film adapté d’un roman de Patrick Ness
Quelques minutes après minuit
4 janvier 2017
Durée : 1h48
De Juan Antonio Bayona
Avec Lewis MacDougall, Sigourney Weaver, Felicity Jones
Synopsis :
Conor a de plus en plus de difficultés à faire face à la maladie de sa mère, à l’intimidation de ses camarades et à la fermeté de sa grand-mère. Chaque nuit, pour fuir son quotidien, il s’échappe dans un monde imaginaire, peuplé de créatures extraordinaires. Mais c’est pourtant là qu’il va apprendre le courage, la valeur du chagrin et surtout affronter la vérité…
L’avis de Lilou
Ce film est adapté du livre éponyme de Patrick Ness. J’avais adoré ce livre lors de sa sortie et appréhendais beaucoup le film. Mais j’ai vraiment été agréablement surprise par cette adaptation. La participation de Patrick Ness à l’écriture du scénario a sûrement permis de conserver l’âme du livre, et son objectif d’accompagner les enfants dans la compréhension des émotions survenant lors de la maladie ou la perte d’un proche.
L’acteur qui interprète Conor, Lewis MacDougall, a donné une prestation fantastique. On s’attache tout de suite et on voit toutes les émotions se dessiner sur son visage même si elles ne sont pas clairement exprimées : prévoyez les mouchoirs !
Tous les personnages sont bien travaillés, chacun avec sa psychologie et sa façon de faire face à la vie. Les adultes délaissent Conor en ne parlant pas avec lui de ce qui se passe, voir en lui mentant ouvertement, et en le laissant se refermer sur lui-même. Mais ils ne deviennent pas pour autant antipathiques, ils sont simplement eux aussi bouleversés par la situation.
Le géant, un arbre ancestral, va permettre à Conor de comprendre les réactions de ceux qui l’entourent, mais aussi les siennes et aussi de comment les exprimer. J’ai beaucoup aimé l’utilisation d’illustration pour ces passages liés au monde imaginaire de Connor. Ces illustrations réalisées par Jim Kay, illustrateur également du livre, donnent un côté encore plus onirique à ces récits.
C’est un magnifique film que je recommande aussi bien aux adultes qu’aux adolescents !
L’avis d’Olivia
Pour échapper à la maladie de sa mère et à sa solitude à l’école, Connor rencontre, quelques minutes après minuit, un “monstre”. Il lui propose de lui raconter des histoires afin de le divertir et en échange, le petit garçon devra lui raconter à son tour une histoire, son histoire. Les récits de ce “monstre” sont magnifiquement retranscrits à l’écran, avec des dessins et des transitions à l’aquarelle. Les personnages n’ont pas de visages ce qui permet au spectateur de projeter son imaginaire et de s’approprier les histoires. Bien que très simples, les morales qui s’en détachent sont magnifiques et profondes. Elles font réfléchir aussi bien petits et grands et ont un impact émotionnel très fort sur le spectateur. La limite entre le réel et l’imaginaire est très ténue, tout comme celle entre le bien et le mal.
L’acteur jouant Connor est excellent, on s’y attache tout de suite et on ressent et comprend les émotions qui transparaissent sur son visage même si lui n’arrive pas à les exprimer. Certaines scènes sont tournées à vif, c’est donc la réaction authentique de l’enfant qui transparaît à l’écran.
Connor réagit comme un adulte et sa mère comme un enfant, ne lui disant pas la vérité, elle lui fait encore plus de mal. Le film s’adresse aussi bien aux enfants qu’aux adultes avec des buts différents. Les enfants ressentent déjà toutes les émotions du film, mais ce sont les parents qui n’osent pas parler des sujets de la maladie, préférant tenir les enfants à l’écart de la vérité pour ne pas les attrister, mais c’est l’effet inverse qui se passe. Les adultes apprendront à parler aux enfants et ces derniers comprendront les émotions de la perte, le tout dans une grande douceur.
Un film à voir absolument (avec un paquet de mouchoirs)
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+ le roman de Patrick Ness, Quelques minutes après minuit, est édité chez Gallimard jeunesse. Nathalie vous en a parlé en janvier dernier, un coup de coeur pour elle aussi. Si vous la trouvez, préférez la première version, avec les illustrations, plutôt que la version poche ou l’édition du film !
+ Jim Kay, l’illustrateur, ça vous dit quelque chose ? Normal c’est aussi lui qui a réalisé les illustrations des nouvelles versions en album d’Harry Potter (toujours chez Gallimard!)
Depuis que sa mère est malade, Conor, 13 ans, redoute la nuit et ses cauchemars. Chaque nuit, à minuit sept, un monstre apparaît sous la forme d’un arbre gigantesque qui apporte avec lui l’obscurité, le vent et les cris. Le monstre vient chercher quelque chose de très ancien et de sauvage. Il vient trouver la vérité…
Mon avis :
Quelle histoire terrible ! Dépressifs s’abstenir sinon vous allez faire comme moi et vider la boite de mouchoirs…
Conor, 13 ans vit un vrai cauchemar : Ses parents sont divorcés et son père est parti vivre très loin. Puis, sa mère est tombée gravement malade. À l’école, il est brutalisé et la nuit, il rêve de monstres (quand ça n’est pas pire !)
Il est très difficile de résumer ce roman qui est basé sur le ressenti de ce jeune garçon. Il est empli de sentiments contradictoires qui le rendent malade.
On ressent vraiment la peine, la tristesse, la culpabilité et la colère de ce jeune garçon. Quelque chose le hante, l’étouffe… Un roman-médicament, on comprend à la fin comment certaines choses peuvent vous oppresser… Voire vous rendre malades…
Les illustrations très sombres, nuances de noir et gris, sont effrayantes et ajoutent vraiment à l’ambiance.
Un roman tout simplement magnifique et totalement bouleversant.
Prix Imaginales 2013 / Jugendliteraturpreis 2012 (Allemagne) / Carnegie Medal 2012 (Grande-Bretagne)
Et si vous ne connaissez pas Patrick Ness, je ne saurais trop vous conseiller de lire son exellente trilogie “Le chaos en marche”, c’est surprenant et extraordinairement intelligent.
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