Passionnée de littérature jeunesse, dévoreuse de livres, jeune maman !

10 – Edelwe

            Longtemps j’ai regretté d’être une fille ordinaire.
Rien qui surprend, qui attire l’œil. Aucune aspérité. L’artiste le plus inventif n’aurait pu, même en cherchant des années et en y mettant tout son talent, créer quelqu’un de plus normal. Je
n’exagère rien. J’aurais pu être la définition du mot banal dans un quelconque dictionnaire. Cela peut paraître présomptueux, mais c’est la stricte vérité. Dans la rue, les gens me bousculaient
sans me voir. Ils auraient portés plus d’attention à une simple borne d’incendie, qui leur aurait occasionné au moins quelques contusions, quelques bleus, témoignages de son existence, signes
tenaces contre l’oubli, contre l’effacement d’une réalité. D’un être. Il en était de même dans les files d’attente, dans les cafés où serveuses et serveurs m’ignoraient superbement, dans tous ces
lieux où la solitude humaine s’étale et se cache dans la multitude. Petite déjà, à l’école, les professeurs m’oubliaient souvent dans un coin, me regardant d’un air surpris quand je leur
confirmer être dans leur classe, toujours au premier rang d’ailleurs. Beaucoup de gens se demandent ce qui se passeraient s’ils n’existaient pas. Ou n’avaient pas existé. Il trouve ça curieux,
intéressant. C’est surtout épuisant. Le point culminant de cette banalité se situait dans les relations que j’entretenais avec les hommes. A leur yeux, je n’existais pas. A la rigueur, dans les
grandes occasions, ils me qualifiaient de « gentille », parfois même de « bonne copine ». Je me demande s’il existe un adjectif plus désagréable que « gentille »
dans ce genre d’occasion. Ou une situation plus exiguë que le rôle de confidente quand on voudrait être plus. Moi qui avait toujours rêvé d’être une de ces longues femmes mystérieuses qui font se
tourner tous les regards, dont le seul passage reste gravé dans une pensée, j’étais tout le contraire. Le souvenir ultime contre l’oubli absolu. Bref, si on l’avait remarquée, ma normalité aurait
pu passer pour une originalité extraordinaire, tant elle était – justement – hors norme.

            A la longue, je m’étais fait une raison. On se fait
à tout avec l’habitude. Il me semble même qu’on apprend à ne plus lutter. Pourtant un jour, l’indifférence se fissure. La douleur, la colère jaillissent. J’attendais mon professeur pour une leçon
de conduite, assise près de la porte, dans l’entrée. Fauteuils marrons. Murs gris. Plantes vertes. Mon moniteur finit par arriver. Je me levais en souriant pour le saluer. Il passa sans me jeter
un regard ; commença à discuter avec la directrice. Au bout de cinq minutes qui me parurent cinq décennies, il se retourna. « Tiens tu es là depuis longtemps ? » Je crois que
c’est à ce moment-là exactement que quelque chose se brisa. Je cru que j’allais m’effondrer. Que j’allais pleurer. Ou hurler. J’aurais aimé hurler. Dire l’insupportable. Savoir dire
l’insupportable. La souffrance d’être invisible. Mais au mot d’invisible, mon esprit changea de direction. En quelques secondes, peut-être moins, je pris ma décision. Je répondis posément, avec
un mince sourire : « je viens d’arriver ». On entends souvent dire que tout don contient sa part de malédiction. Je venais de comprendre que l’inverse peut aussi se révéler
exact.

            Tout était parti du mot invisible. Ce que je
considérais moi comme une tare aurait été une bénédiction aux yeux de bon nombre de mes semblables. Il est bien des situations où on aimerait ne pas exister, être invisible, pour agir à l’insu de
tous, sans aucun témoin. Le voleur dans une bijouterie, l’homme (ou la femme) adultère, l’enfant qui copie sur son voisin de droite, tous auraient rêvé d’être invisible, d’être là sans y être. Je
me renseignais alors sur l’idée d’invisibilité. Non seulement celle-ci traversait notre vie quotidienne de pensées coupables en coups d’œil craintif, de vérifications hâtives de col de chemise en
zéro pointé, mais elle remplissait aussi la littérature, le cinéma, et même les séries télévisées. On trouvait ce concept chez les plus grands : H .G Wells, Frédéric Brown… et chez bien
d’autres encore. Je n’étais certes pas réellement invisible, comme ces auteurs l’avaient souhaité. Mais ces recherches me confirmèrent dans ma décision de transformer ma faiblesse en force.
J’essayais de réfléchir aux possibilités qui s’offraient à moi. Je décidai de commencer petit. Je suis d’un nature raisonnable. Subtiliser le journal d’un homme assis près de moi dans un café me
semblait un bon début. Si j’étais repérée, je prétexterais un simple emprunt.. Et on arrête pas quelqu’un pour un vol de journal.

            Je m’attablais à une terrasse de café. Chercher un
cible potentielle. Choisis mon voisin de droite. Je respirais un bon coup. Mes mains tremblaient un peu. Ma respiration s’accéléra. J’allais renoncer, quand me voisine de gauche se releva
brusquement, me donnant par la même occasion un grand coup de coude, sans s’excuser. Sans me voir. Coup de pouce du destin ? Je me décidai. Vérifiais à droite et à gauche et me lançai… Mon
cœur battait à tout rompre. Peut-être rata-t-il quelques battements. Je tendis la main vers l’objet futur du délit. Je pouvais à peine respirer. Une hésitation. Je récupérai ce quotidien le plus
naturellement possible et le posait sur ma table. Ce vol (s’en était bien un) provoqua en moi une formidable montée d’adrénaline. Mais ce ne fus rien comparé à la jouissance intense que je
ressentis, quand l’homme se tourna vers moi pour me demander si je n’avais pas vu son journal, et que je lui proposais aimablement le mien. Je cru que mon cœur allait se décrocher. Je ne m’étais
jamais sentie aussi bien. Il ne me restait plus qu’à viser plus haut. J’étais lancée.

            Le choix fut difficile. Il fallait que ma cible soit
intéressante sans pour autant présenter de risques. Les magasins au système vidéo perfectionné étaient à exclure. Ne laisser aucune trace. Jamais. Mieux valait trouver un magasin un peu vieillot,
sans protection. Je me décidais pour une petite bijouterie, dans un quartier tranquille. Loin du centre-ville.  Je m’y rendis plusieurs fois  aussi bien pour vérifier le système de
surveillance que pour m’assurer que personne ne me reconnaissait d’une fois sur l’autre. Mon don fonctionna à merveille. Je finis par me décider. J’attendis que la vendeuse soit en
grande discussion avec une cliente à qui elle montrait de boucles d’oreille. Petites. Joliment ouvragées. Elles formaient une sorte de spirale en or souple et les diamants se nichaient en leur
centre. Comme un galet dans un cascade. Presque irréels. Ils étaient là sans y être. Je m’approchais du présentoir. Mademoiselle ? La vendeuse m’ignora. Alors je tendis la main et saisis
doucement, précautionneusement les boucles. Cela peut paraître surréaliste mais personne ne me remarqua. Je glissais tranquillement mon butin dans mon sac.. Mon cœur battait à tout rompre.
J’avais l’impression qu’on entendais plus que lui. La tête me tournait. J’avais chaud. Je me sentais mal. Je me sentais bien. Je m’efforçais de sortir le plus normalement possible. Attendant à
tout moment qu’on me rappelle. Personne ne remarqua rien. Je me retrouvais dans la rue, un peu désorientée… un peu nauséeuse. Je rentrai lentement chez moi, où je sortis les boucles de mon sac.
Elles étaient vraiment magnifiques. Sûrement anciennes. Je les rangeais dans un tiroir, près du journal. Ma première expérience avait réussie au-delà de mes  espérances.

            Il y en eu beaucoup d’autres. La plupart du temps
des bijoux. Durant un temps je les revendis. Cela ne présentait aucun risque. Les vendeurs étaient incapables de me reconnaître. Petite, brune, pâle. Grande, rousse, hâlée. Ainsi de suite. Mais
l’argent de ces vols ne me procurait aucun plaisir. Je l’entassais dans un tiroir. Sans le dépenser. Je finis par garder le fruit de mes larcins dans le même tiroir. Les bijoux scintillaient
tristement. Sans vie. Et même l’action en elle-même ne m’apportait plus l’exaltation du début. Je volais froidement. Sans remord. Sans plaisir. Comme certains héroïnomanes, je pensais que cela
passerait en augmentant la dose. Alors je volai de plus en plus gros. Je pris de plus en plus de risques. Je ne faisais même plus attention aux caméras. Tout m’était égal. Complètement. Je ne
dormais plus. Ne pensais plus qu’à ça. Mais surtout je m’ennuyais. A mourir. Je ne m’amusais plus. Je finis même par rester sur le lieu du crime. L’assassin est censé y revenir. Ce n’est
peut-être pas pour ce qu’on croit. Je voulais qu’on m’arrête. Que ça s’arrête. Mais j’avais beau rester là, personne ne me voyait. Les policiers ne m’interrogeaient pas. Les vendeuse m’écartaient
comme un objet gênant. Alors je mis le collier que je venais de dérober. Avec des policiers à cinq mètres. Rien. Je murmurais à quelqu’un près de moi : « mais vous me voyez n’est ce
pas ? » Son regard me traversa, sans me voir. Je m’approchais d’un policier. « Je viens de voler ce collier ». Aucune réaction. Je le dis plus fort. Toujours rien. Je finis
par le crier. Le silence. Je n’étais plus là. J’étais terrorisée. J’avais joué avec le néant. Il était en train de m’engloutir. A travers ces vols, je pensais être libre, être forte. N’avoir
besoin de personne. Mensonges. Je n’avais pas transformé ma faiblesse en force, mais ma vie en vide. Un vide interminable qui m’étouffait, me priver de tout. Je ne voulais pas de tous ces bijoux.
De tout cet argent. Je voulais exister. Simplement exister aux yeux de quelqu’un. Je voulais vivre.

            La nausée me submergea. Je fus prise d’un vertige et
fis un effort pour ne pas m’effondrer. Je me précipitais hors du magasin, jetant le collier par terre au passage, sans un regard des policiers. Je courais sans pouvoir m’arrêter. Je me cognais
aux gens, aux choses.Ca ne me faisait même plus mal. Parfois je demandai : « mais vous me voyez n’est ce pas ?» Je finis pas m’accrocher aux gens. « Je vous en prie, dites-moi
que vous me voyez ». J’avais peur. Je tombais contre la rambarde en pierre d’un pont. Me laisser glisser par terre et me mis à sangloter. A me noyer. Pleurer toutes les larmes de son corps
n’est pas qu’une expression. Personne ne s’arrêta. J’aurais pu rester là pour l’éternité. Me confondre avec le pont. Soudain un main se posa sur la mienne. On m’aida à me relever. Je savais à
peine où je me trouver. Je tremblais de froid. Un homme m’appuya contre son épaule et m’aida à marcher jusqu’à un café déserté. Là il commanda deux chocolats chauds. Il me regarda en souriant.
« J’adore le chocolat chaud ». Il ne me posa aucune question, mais ses yeux savaient écouter. Alors lentement, comme on remonte d’une très longue plongée, je lui racontais tout.
Absolument tout. Puis je m’écroulais en sanglotant contre lui. Je n’arrivais plus à retrouver mon souffle. Alors il chuchota : « pourtant moi je vous vois ». Il n’ajouta rien.
Attendit que je me calme. Longtemps. Je crois. Puis : « je crois que vous devriez vous débarrasser de tout ça ». Il m’accompagna jusque chez moi. Je mis tout dans un sac, que
j’abandonnais sur la table du café où tout avait commencé.

            J’ai seulement gardé la paire de boucles d’oreille.
Pour ne pas oublier tout ce que j’aurais pu perdre. Me rappeler. Que pour transformer une faiblesse en force la route est parfois longue. Que parfois ce n’est pas celle qu’on croit. Qu’il y a des
chances qu’il faut saisir. D’autres à rejeter. Parfois je les porte. Cela fait sourire l’homme du pont. Il me caresse doucement le lobe de l’oreille, descend le long de la boucle, de mon cou… et
quand il me prend dans ses bras, je me dis qu’il est parfois très agréable d’être une femme ordinaire.

 

Edelwe

 


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9- Malyss – La relève

La relève

Je me souviens de ce vieil homme au fond de la taverne.

Ses longs cheveux gris masquaient ses yeux, et sa silhouette avachie couverte de haillons sentait la vieille mer et le coquillage désséché.
Toute la soirée, je l’avais entendu murmurer devant son hanap:
 “Minuit.Mauvais temps.Pas de relève. Aucun navire en vue.”
Toujours la même phrae qu’il répétait inlassablement, en se balançant tout doucement comme pour se bercer..

Au moment de partir, en passant devant lui, je ne pus m’empêcher de jeter une pièce sur sa table.
Il leva alors ses yeux aveugles vers moi, avec une vivacité qui m’étonna, et me gratifia d’un étrange sourire édenté.
je hochai machinalement la tête en guise de salut.
Alors que j’ouvrais la porte de la taverne, je fus surpris de l’entendre dire:
“Fin de quart. La relève arrive.”
Je claquai la porte et l’oubliai aussitôt.

Le lendemain, dès l’aube, mon navire quittait le port.
Dès que nous eûmes contourné la falaise qui l’abritait, la pluie se mit à tomber.Tout ce qui était bleu devint gris, la mer, le ciel , l’horizon..
La tempête empira jusqu’au soir, lorsque soudain, nous vîmes un éclair dans la nuit: Un phare!
Du moins , l’avons nous pensé, jusqu’au moment où les vagues nous drossèrent sur les rochers!
On entendit alors le bateau gémir sous l’effort, puis éclater dans un vacarme infernal!
je perdis connaissance.

A mon réveil, j’eus la surprise de me retrouver à l’interieur du phare.
Tout était silencieux, la tempête semblait avoir cessé.
Je grimpai les marches en titubant et arrivai dans une pièce. Un homme assis, tournant le dos à la porte, était en train d’écrire.
Soudain, il se retourna, et je le reconnus: c’était l’homme de la taverne!
“Enfin libre!”, murmura-t-il, et il disparut!

Paniqué, désorienté, je marchai vers le registre ouvert.
Quelque part, une horloge sonna  douze coups .
La dernière ligne indiquait:
“Minuit. Fin de quart. La relève arrive.”
D’une main tremblante, j’ajoutais:
“Mauvais temps.Aucun navire en vue.”

J’étais le nouveau gardien.

Malyss-24 mars 2010

 


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8 – Angelnight – Seule –

Je me retrouve seule ce soir encore

J’ai si longtemps voulu être loin de toi

Loin de ces mains qui me touchaient

De ses yeux qui me deshabillaient


Je me retrouve seule ce soir enfin

J’ai si longtemps prier que tu disparaisses

Pour être loin de ces bras qui me serraient

A m’en casser les os, à m’en féler le coeur


Je me retrouve seule ce soir pourtant

J’ai si longtemps vécu depuis ce temps là

Si souvent espéré pouvoir oublier

Mais je suis là ce soir, et je pense à toi


Je me retrouve seule ce soir encore

J’ai si longtemps dormi pour effacer

Si souvent grandi pour ne plus penser

Mais je suis là ce soir, seule


Mais je ne suis plus seule ce soir

Il est près de moi, et pas toi

Il est près de moi, et j’aime ça

Il est près de moi


Je ne suis plus seule,

ce soir.

 

Angelnight


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7- Or Tea – Mélancolie-

MELANCOLIE

Messieurs-dames, j’ai un problème, j’sais pas si vous pouvez m’aider. C’est pas la peine de m’regarder, j’ai pas un bouton sur le nez, ça serait trop simple, qu’est-ce que vous croyez ? Mon
problème est bien caché, pour un œil non-avisé, il peut passer, et c’est aisé, totalement insoupçonné. C’est un problème intérieur, planqué au creux de mon cœur, entre oreillettes et ventricules,
là où en moi la vie circule. J’en suis pas sûre parce que je l’ai jamais vu, c’est minuscule pourtant si j’avais pu, je l’aurais viré d’un bon coup de pied, affaire réglée depuis des années.
Invisible à tous ces yeux perfectionnés, radios, scanners ou IRM ne sauraient le débusquer. C’est une petite chose noire, tapie dans l’obscurité. Si vous pouviez la voir, j’suis sûre que ça vous
ferait flipper. Elle sait se faire discrète jusqu’à se laisser oublier, mais faut pas croire, rien ne l’arrête, pas moyen de la déloger. Dans mes ve ines et mes artères, elle a pris ses quartiers
; c’est une vraie teigne de locataire dont je ne peux pas me débarrasser, elle me fait vivre un enfer mais rien à faire, j’ai même pas le droit de l’expulser. Bah oui, c’est encore l’hiver, alors
bon, vous comprenez…
Soyons sérieux, je l’ai jamais invitée, un jour elle a investi les lieux et décidé de les squatter, sans me demander mon avis, car vous savez, la mélancolie, c’est pas un mille-pattes très
gentil. On l’appelle aussi tristesse, j’sais pas si y a une différence, mais croyez bien que la diablesse a su saisir sa chance. Elle s’est infiltrée en douce pendant que j’étais occupée, j’ai
beau crier à la rescousse, j’sais pas si quelqu’un peut m’aider. Mes amis ont bien tenté des opérations commando, à coup de crêpes bien sucrées, de discussions et de randos. J’crois que ça lui a
fichu un coup, j’ai bien cru qu’elle était partie, mais elle est revenue me faire coucou dès le départ de mes amis.
J’sais pas ce qu’il faut y faire, j’essaierais bien la chirurgie, mais pour la trouver ce sera galère, faudrait un chirurgien de génie. Peut-être qu’on peut la dégommer à coup de jolis p’tits
cachets roses, mais j’ai des difficultés à avaler ce genre de choses. Sinon, y a aussi l’exorcisme ou le vaudou, j’pourrais tenter le chamanisme, si ça se trouve, ça vaut le coup. J’veux bien
égorger un poulet, quoique ça me réjouisse pas tellement, mais bon si ça peut marcher…je mangerai pas avant ! J’suis prête à réciter des mantras, dire des prières en tibétain, et si jamais ça
marche pas, brûler des cierges à Saint Glinglin. Vous voyez, j’manque vraiment pas de bonne volonté, alors si vous avez un truc, soyez sympas de le partager.
On dit que la mélancolie, c’est l’idéal pour un poète. Mais vous savez, l’image du poète maudit, y a que les autres pour trouver ça chouette ! Vu de l’extérieur, c’est sûr que ça en jette : un
être poursuivi par le malheur, torturé, agonisant dans les pires douleurs, livrant dans ses poèmes ses toutes dernières lueurs, avant de rendre l’âme au pied d’un chêne, à 5 heures. Mais j’ai
jamais dit que j’voulais finir comme ça ! Ce genre de destin tragique, merci bien, très peu pour moi ! Qui a dit qu’un poète pouvait pas être marrant, faire le clown et même peut-être, faire
rigoler les enfants ? Moi j’ai pas envie d’être une triste slameuse ; la tristesse c’est bien gentil, mais bon j’aimerais autant être heureuse. J’vous écrirais des textes guillerets sur le
printemps, les p’tits oiseaux, j’suis certaine que ça vous plairait. Franchement, ça serait pas beau ? J’vais donc creuser la question, tâcher de régler mon prob lème, pour qu’à la prochaine slam
session, j’vous fasse enfin un chouette poème.

Or Tea

 


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