Mes débuts dans l’art

Mes débuts dans l’art Mise en page 1

Chris Donner

Collection Médium (12 – 16 ans)

L’école des loisirs (2013)

L’auteur : Né en 1956 à Paris, aucun diplôme, Christophe Donner a débuté dans le cinéma comme acteur, puis comme monteur. Il commence à raconter sa vie vers l’âge de vingt-ans et publie son premier roman chez Fayard, Petit Joseph. Aujourd’hui, écrivain, journaliste, cinéaste, critique littéraire… mais aussi chroniqueur hippique, il est l’auteur d’une œuvre multiple.

L’histoire : David Belting a un don. Il dessine formidablement, sans avoir jamais appris. Qu’il dessine des cerises, par exemple, et les oiseaux viennent les picorer.
Ses parents en sont convaincus : David sera un grand artiste et fera fortune. C’est ainsi qu’ils le poussent à suivre les cours de la vieille Miss Elroy, puis, à l’âge de 15 ans, à intégrer la toute nouvelle école d’art de Reno.
Mais là-bas, l’enseignement est partagé entre deux professeurs aux conceptions diamétralement opposées. Alors comment trouver sa voie dans cet environnement hostile ?

Mon avis : Un roman très agréable, bien écrit et très facile à lire. David a un don, pour lui dessiner est une évidence, pas un art ou un métier… Il dessine parce qu’il aime ça tout simplement et parce qu’il “voit” la façon dont s’articule les choses… Obligé de suivre des cours, il finira presque par être dégouté du dessin !

Une histoire qui fait réfléchir sur l’Art et ce qu’il représente pour chacun d’entre nous (la beauté, l’extravagance, une marchandise ?) mais aussi sur l’éducation et les choix qu’on impose parfois, nous, parents, à nos enfants…

Un très joli roman !

SignatureNat

♥ Le soleil est pour toi ♥

le-soleil-est-pour-toiRoman pour adolescents – Coup de cœur

Le soleil est pour toi

 de Jandy Nelson

traduit par Nathalie Peronny

Gallimard Jeunesse, 2015
Scripto – 470 pages
9782070663576 – 15,90€
Existe en epub 11.99€

 

Jude et Noah sont jumeaux, et depuis leur enfance ils se partagent le monde. Le soleil est pour toi est leur histoire, celle de leur adolescence, de ce qui les a séparé au point qu’ils ne s’adressent plus la parole.

Noah raconte son été, à 14 ans, alors qu’il découvre son homosexualité. Peintre jusque dans ses pensées, il dessine le monde et imagine sans cesse des tableaux.
Jude, elle ,nous raconte sa vie deux ans plus tard. Elle qui aimait sortir, surfer, est maintenant attifée d’un grand pull et a coupé ses longs cheveux blonds. Suite au décès de sa mère, elle n’est plus vraiment la même…

L’un et l’autre sont rongés par leur propre vision d’une même histoire, par leur culpabilité, par leur rêves envolés. Et l’on assiste, inexorablement, dans l’avant et l’après, à ce qui mène à cette rupture entre eux, à la perte d’eux-mêmes.

L’intrigue en deux périodes est bien menée, mais ce sont les personnages et la narration qui m’ont particulièrement plu. Ces deux personnages, forts et faibles à la fois, et ceux qui les entourent, font partie de notre famille le temps de ces pages, on s’attache immédiatement, durablement, et même une fois la dernière page tournée ils restent dans un coin de notre esprit… Quant à la narration, elle est menée par une écriture profonde et légère à la fois mais surtout par un rapport à l’art très fort, qui, notamment dans la partie de Noah, permet de voir l’histoire et le monde autrement.

Ce rapport fort à l’art est particulièrement vibrant tout au long de ce roman, et il permet de créer un fil rouge au delà de la narration et au delà du temps. La mode, les supertisions, les fantômes, l’homosexualité, la famille, la drogue, les thèmes ne manquent pas dans ce roman, et tous sont abordés avec brio, sans s’appesantir…

Un magnifique roman vibrant d’émotions, dont on ne ressort pas indemne !

 

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

Un courant d’air

CourantUn courant d’air

Laurie Cohen

Collection “Le chapelier fou”

Éditions Alice Jeunesse (2014)

L’auteure : Elle écrit des contes depuis l’âge de six ans. Elle a suivi des études littéraires et cinématographiques et a publié une vingtaine d’albums pour la jeunesse. Laurie se passionne également pour le cinéma et la photographie. Elle aime observer le monde, rêver et parler de sujets forts qui lui tiennent à cœur. Un courant d’air sera son premier roman destiné aux jeunes adultes. Elle désire à terme partager son temps entre écriture et cinéma, persuadée que les deux univers se complètent.

L’histoire : Une jeune femme se retrouve à la rue après un drame familial et tente de se reconstruire en réglant ses comptes avec le passé.
On ne prononce jamais son nom. Anonyme comme tous ceux qui traînent sur les trottoirs et qu’on ne remarque pas, ou qu’on oublie aussitôt. Une ombre sans âge et sans visage. Un courant d’air. Une droguée ? Une alcoolique ? Une pauvre fille sans boulot ? Non. Une jeune femme, étudiante en droit il y a quelques années encore, que la vie a éprouvée et qui ne s’est pas relevée… 

Mon avis :

Âmes sensibles, s’abstenir. Ici, on n’est pas chez Walt Disney, on est dans la rue. C’est sale, il fait froid, il n’y a pas grand-chose à manger et en plus, c’est dangereux. On lutte pour sa survie au quotidien. Pour trouver un endroit où dormir. Et la rue, c’est un endroit où l’on finit par disparaitre…

Un roman triste, mais réaliste qui vous fera peut-être regarder autrement (regarder tout court !) les gens qui vivent dans la rue. Une réalité pas toujours facile à appréhender (oui, tout le monde peut se retrouver à la rue un jour ou l’autre, et ça fait peur !)

Les chapitres sont courts et les phrases, percutantes, incisives, coupent comme un rasoir. Il y a comme un sentiment d’urgence dans ce roman. Des gens qui suivent malgré eux une pente qu’ils ne pourront plus remonter. Arrivé à la fin du bouquin, on se dit que ce n’est pas possible d’abandonner des gens comme ça, de les laisser crever dans la rue, comme des bêtes… Et pourtant…

Mon conjoint (53 ans) l’a lu, son commentaire a été : “qu’est-ce que c’est triste ce bouquin !” Puis il a dit, en 2 mots : c’est glaçant et humain à la fois…

Julie, 20 ans, l’a dévoré dans l’après-midi : elle a beaucoup aimé, a trouvé ce roman facile à lire, intéressant et vraiment prenant.

Je l’ai vu indiqué à partir de 13 ans, je dirais plutôt 15/16 ans, après ça dépend des lectures et du vécu de chacun…

“Un courant d’air” a été sélectionné pour le prix Izzo 2015 des lycéens.

SignatureNat

 

Le vent te prendra #InLove

VentPrendraLe vent te prendra

Camille Brissot

Collection In Love

Rageot (2015)

L’auteure : Elle est encore lycéenne lorsque parait son premier roman, Les héritiers de Mantefaule. Le bac en poche, elle intègre ensuite l’Institut d’Etudes Politiques de Lyon, où elle suit en parallèle un cursus sur les civilisations asiatiques. Camille vit à présent à Paris et travaille dans la communication.

La collection : In Love, des romans d’amour pour les plus de 14 ans, librement adaptés de grands classiques (La Dame aux Camélias, Bérénice, Les Hauts de Hurlevent…) par une jeune génération d’auteurs : Charlotte Bousquet, Fabien Clavel, Camille Brissot…

L’histoire : Écrivain en quête d’inspiration, Locke Wood a loué un appartement au mystérieux Heathcliff dans une haute tour enveloppée de brume. Bientôt le fantôme d’une jeune femme aux cheveux noirs vient hanter ses nuits. Lorsqu’il se confie à Heathcliff, ce dernier réagit si violemment que Locke, intrigué, se lance sur les traces de son passé…

Mon avis :  Ce roman est librement adapté des “Hauts de Hurlevent”, seul et unique roman d’Emily Brontë, qui est une histoire d’amour, de haine, de vengeance et de folie. Une histoire sombre et cruelle. Repasser après Emily Brontë, dont le roman est devenu un classique, n’était pas évident.

Mais il faut bien avouer que le pari est plutôt réussi !

J’ai lu “les hauts de hurlevent” il y a longtemps, mais j’ai revu le film récemment et le côté très noir des personnages et de cette histoire est très bien retranscrit dans cette nouvelle version. Le côté venteux / froid / hivernal est bien présent aussi, le vent devenant presque “vivant” par moment… Évidemment, cette version-là est beaucoup plus moderne et beaucoup plus courte aussi (173 pages alors que l’autre fait 416 pages en poche…). Mais si cela peut donner aux jeunes lecteurs/lectrices l’envie de lire des classiques, alors je dis oui !

D’ailleurs, après avoir fouillé dans les tas de livres qui parsèment la maison, j’ai retrouvé le roman d’Emily Brontë, que du coup, je vais relire…

Le petit détail sympa : “l’objet-livre” en lui-même. Il est doté d’un rabat (qui sert de marque pages) qui protège la tranche du livre et il y a un liseré, une petite bordure sur le bas et la droite de la page qui “finit” joliment le livre.

SignatureNatPar ici l’avis de Bouma et celui de Ricochet.