Candidat 5 Ryshar

Candidat N°5 du concours d’écriture
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Game over

J’arpente pantois les trottoirs, mes semelles une fois sur deux rapent le bitume qu’on dirait verglacé. Pas loin, sur la grande place les gens heureux s’oublient au marcher de noël c’est dimanche!
c’est l’hiver! j’avance vivement sous les lueurs faiblardes des réverbères, elles ricanent en demi-teinte, les mains dans les poches elles m’agacent, complotent avec les façades blafardes et
bavardes des immeubles à trois étages c’est dimanche c’est l’hiver… L’ironie et l’amertume freinent mes pas alertes et alertés, je marche, je m’enlise dans la neige boueuse, visage fermé seules
mes lèvres pincées tremblent. Dans ma rue c’est l’hiver c’est dimanche! Un peu dans l’ombre, le long des murs sombres m’aime pas dans la pénombre! J’avance… pour moi the game is over.

Ryshar

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Candidate 4 Edelwe

Candidate N°4 du concours d’écriture
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Des jours que cela dure. Ne verrons-nous donc jamais la fin du combat ? Les morts s’accumulent, mais l’ennemi ne semble pas vouloir reculer ; je dirais même qu’il gagne du terrain.
Pourquoi se mentir ? Les morts qui s’accumulent sont tous de notre côté. Comment avons-nous été entraînés dans cette horreur ? Tout a commencé si simplement… Nous voulions obtenir un
peu plus de territoire, de quoi ne pas subir la famine cet hiver… juste de quoi nourrir notre peuple … un sursis de vie… Nous n’avons rencontré que la mort et la désolation.. Comment en
est-on arrivé là ? Mes souvenirs se troublent. Je suis si affaibli. L’ennemi a mis la main sur notre dernière réserve et je n’ai plus mangé depuis des jours. Je sens que mon esprit
s’égare. Je sais que nous allons perdre. Plus rien n’arrêtera la progression de l’ennemi. Ses forces sont mille fois supérieure aux nôtres. Il a même des machines de guerre. J’écris pour
laisser une trace, pour que l’ennemi ne travestisse pas notre Histoire. Pour qu’il ne viole pas notre mémoire. Je veux laisser une trace. Je dois me dépêcher avant qu’il ne vienne. Car IL
vient, je le sens.

Tout a commencé par l’intrusion d’une de nos troupes dans le territoire ennemi afin de chercher de la nourriture. Ils n’y ont rien trouvé, excepté un peu de cette chose blanche et fade dont
nous ne connaissons pas le nom. Durant les nuits suivantes, d’autres expéditions ont exploré les terres ennemies. Rien de nouveau n’a été découvert mais l’ennemi avait du se rendre compte de
notre présence car les pièges se sont multipliés . Cependant, grâce à l’ingéniosité de nos éclaireurs, le pire a pu être évité et seul l’un des nôtres a péri dans une embuscade. Le premier
cadavre d’une longue série. Cela s’est passé le premier soir après la pleine Lune. Il s’était avancé seul et sans protection pour tenter de découvrir les réserves de l’ennemi. Il n’a pas vu le
piège et le lourd bout de métal s’est violemment abattu sur lui, entamant sa chair et réduisant son dos en bouillie. Il est mort sur le coup. Du moins j’ose l’espérer. Nous n’avons même pas pu
ramener son cadavre. L’ennemi était trop prêt. Maintenant que la fin est proche, je comprends que c’est à ce moment que nous aurions du renoncer. Mais si un être peut abandonner, un peuple ne
revient jamais en arrière. Loin de reculer, nous avons décidé de multiplier les attaques et de changer de lieu d’action. Nous sommes descendus dans la cité même de l’ennemi, par un chemin
presque impraticable qui mettait nos muscles à rudes épreuves. Et c’est là, sur une plaine blanche et glacée comme la mort, dont la texture nous était inconnue que nous les avons trouvées… Les
réserves de l’ennemi ! Nous le tenions ! Peu à peu, insidieusement nous les avons vidées. La victoire semblait enfin de notre côté, quand les nôtres commencèrent à s’effondrer les uns
après les autres, victimes d’un mal étrange et incurable qui ressemblait à une faiblesse généralisée. Leurs muscles se contractaient sous l’effet des spasmes et de la douleur. Leurs yeux
terrifiés s’agitaient en tout sens, roulant dans leurs orbites comme des oiseaux fous ; puis, plus rien. Leur corps s’affaissaient et un peu de sang apparaissait au coin de leur bouche.
Leur agonie était abominable, mais le silence qui suivait leur dernier râle était pire encore. Notre peuple venait d’entendre le bruit de la mort. Le plus horrible était que nous ne comprenions
pas. Rien ne permettait de la prévoir. La mort frappait au hasard et l’ennemi semblait guider sa main. Il paraissait avoir trouvé une arme contre laquelle nous ne pouvions pas lutter. Beaucoup
des nôtres ne survécurent pas. Aujourd’hui encore, je me demande qu’elle fut la technique de l’ennemi.

Puis les choses empirèrent encore. IL trouva nos réserves de nourriture, pourtant cachées avec diligence, et les pilla devant nos yeux… et devant notre impuissance. Nous n’étions plus qu’une
poignée. Qu’aurions nous pu faire contre cette force écrasante ? L’hiver commença à s’installer et les rares survivants à mourir de faim. Nous n’avions même plus le courage de nous battre.
Nous nous terrions dans nos trous et attendions le printemps. Ne supportant plus cet état de fait, l’un des plus braves d’entre nous décida de tenter une dernière charge désespérée pour frapper
l’ennemi dans ses forces vives. Avec tout son courage, il s’élança vers l’ennemi, courant de toutes ses forces pour atteindre son objectif. Fascinés, nous le regardions franchir tous les
obstacles. Rien ne semblait pouvoir l’arrêter, quand le coup s’abattit. Il fut presque écrasé par le choc. Les cris de l’ennemi retentir, de plus en plus fort. Et sous nos yeux impuissants se
déroula le dernier combat.

Notre compagnon puisait dans ses dernières ressources pour échapper aux coups qui pleuvaient. Un instant, il sembla vouloir fuir. Mais soudain, après un dernier regard vers nous, dans un ultime
sursaut de vie, il s’élança sur l’ennemi et lui infligea une profonde blessure ; juste à ce moment, un coup plus violent que les autres l’abattit. Pour toujours. Notre désespoir fut total.
La traque de l’ennemi fut sans merci. Nous dûmes nous séparer pour ne pas constituer une proie facile. Un à un, je vis mes camarades se faire assassiner sous mes yeux. De mon clan, il ne reste
plus que moi. Je n’en ai plus pour longtemps. Si l’ennemi ne me trouve pas, la faim aura raison de moi. Le printemps ne reviendra plus. Je ne le verrai plus. J’entends les pas de
l’ennemi ! IL se dirige vers ici. Je vais mourir. Mais je sais qu’après moi d’autres clans de la même race que moi se lèverons et combattrons mieux que nous ne l’avons fait. Ils vaincront
l’ennemi et l’annihileront comme il a détruit mon peuple. Le bourreau suivra les traces de sa victime. Ils coucheront dans le même tombe. La roue tournera et mon peuple sera de nouveau un grand
peuple… Je l’entends qui vient. Il n’est plus temps de fuir. Puisse mon témoignage exciter la colère des autres clans contre l’ennemi. Vive le peuple des……………………………………………………………………………………………….

 

 

 

 

 

 

 

«Des souris, tu te rends compte, pendant des mois, des souris plein la maison. On ne savait plus comment faire. Elles nous réveillaient la nuit en trottant dans le grenier. Elles rongeaient les
papiers qui y étaient entreposés. Même les pièges n’y faisaient rien. Une seule s’est laissée prendre. Comme il n’y avait rien à manger dans cette pièce, elles sont descendues dans le cellier
et on commençait à voler des noisettes et des amandes posées sur le réfrigérateur afin de faire des réserves pour l’hiver. Finalement, on a du empoisonner du lait avec un produit provoquant une
hémorragie interne. On a aussi trouvé leurs réserves sous une planche. Il y en a même une qui a essayé de m’attaquer. J’ai du l’achever à coups de planche, mais elle a quand même réussi à me
mordre à la jambe. Deux points de suture. Jamais vu une bête avec une telle vitalité. Après celle-là, il y en a eu de moins en moins. J’ai quand même du exterminer les survivantes. C’est
curieux. J’ai eu l’impression que la dernière comprenait ce qui lui arrivait. J’ai presque failli l’épargner… mais tu sais, quand on en laisse une… Enfin, nous en avons terminer avec cette
histoire. »


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Candidate 3 Adolorata76

Candidate N°3 du concours d’écriture
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Perdre un ami au sens moral et non physique peut-etre très dur à vivre, à
gérer …
Il y a peu, et pourtant pour moi cela me paraît une éternité, j’ai perdu un ami …
J’ai perdu MON AMI …
Un ange aux ailes cassées tout comme moi qui avec le temps essaie de les réparer …
Mais bien difficile est le chemin de la guérison …
Cet ange savait tout de moi et savait que j’étais là pour lui …
Mais un moment d’inattention a suffit la chaîne a déraillée avant de se briser …
Voilà comment s’est finie cette belle amitiée qui pourtant était chère à mes yeux
Et me paraîssait … UNE AMITIEE VRAIE …

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Candidate 2 Géraldine

Candidate N°2 du concours d’écriture
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UNE BELLE FAMILLE

        Quelle ébullition ! Claudine ne savait plus où donner de la tête…. Elle s’employait à régler les derniers détails et luttait contre son
excitation grandissante. Le Grand Jour arrivait enfin !

Le lendemain, samedi 6 juillet, Claudine et Hubert Leroy montaient à la capitale ! Ils attendaient cette date avec impatience, économisaient depuis plusieurs mois et se préparaient avec minutie
depuis quelques semaines déjà. Dimanche 7 juillet, le Salon International de la Famille se tenait à Paris, Porte de Versailles. Non seulement Claudine et Hubert y assisteraient, mais ils y
participeraient ! Ils étaient en effet candidats au grand concours de “la belle famille” ! La logistique devait être organisée à la perfection. Ainsi, chacun pourrait se concentrer sur son propre
rôle dans l’exhibition familiale…

Claudine et Hubert présenteraient donc, avec fierté, leur belle et nombreuse famille de vingt six enfants : Arthur, Bettina, Clémentine, Donald, Edgar, Felix, Gwendoline, Herbert, Isaac, Joséphine,
Karen, Léa, Marius, Nelly, Oswald, Paola, Quentin, Romuald, Suzanne, Tessa, Ursula, Violette, Willfried, Xavier, Yolande et enfin, Zoé, la petit dernière.

Au fil des années, ils avaient adopté ces petits êtres démunis, attendrissant et privés d’amour, ces douze garçons et quatorze fillettes. Ils les aimaient tous, sans préférence aucune et portaient
autant d’attention aux uns qu’aux autres. En retour, ils recevaient eux aussi d’énormes témoignages d’affection.

Au cours de leur voyage de noces, treize ans plus tôt, le jeune couple s’était attaché au petit Arthur. Il possédait de grands yeux noirs et sa peau encore toute fripée attestait de sa toute
récente venue au monde. Personne ne connaissait la date exacte de naissance. Mais une chose était sûr, ce bébé était abandonné. Claudine et Hubert ramenèrent Arthur chez eux et dès lors, leur vie
ne fut plus que joie et bonheur !

Ensuite, ils adoptèrent Bettina, Clémentine et Donald et les autres. Très vite, leur modeste maison devint trop étroite. Ils se saignèrent alors aux quatre veines et achetèrent un énorme pavillon
entouré d’un gigantesque jardin. Ainsi, l’équipe Leroy, qui ne cessait de s’agrandir, put se dégourdir les jambes, jouer et courir comme tous les enfants heureux de cette terre.

Bien sûr, dans leur abnégation, les époux sacrifièrent nombre de leurs envies et de leurs rêves. Ainsi, ils purent offrir confort et distraction à leur progéniture. Rien, non rien était trop beau
pour ces chers petits chérubins. Les Leroy apprirent aussi à s’organiser. Vingt six têtes brûlées, âgées entre treize et un an, demandent un travail considérable et une attention de tous les
instants ! De plus, Claudine mettait un point d’honneur à respecter les origines raciales et ethniques de ses bambins. Certains d’entre eux venaient d’Asie, d’Afrique ou d’Amérique du Nord, oui,
même du pôle Nord. Chacun recevait donc une alimentation, une éducation et des soins appropriés à ses origines. Heureusement, Claudine bénéficiait souvent de l’aide de ses voisines qui adoraient
les enfants !

Claudine et Hubert étaient aussi complémentaires et ce depuis toujours, dans la pédagogie. Alors qu’Hubert souhaitait représenter l’intransigeance au sein du couple, Claudine se laisser souvent
aller à quelques concessions. Les enfants savaient qui aller voir pour obtenir une sucrecrie par exemple ! Mais dans l’ensemble tout se passait bien. Leur entourage ne se plaignait jamais du bruit
et trouvait cette fraterie très bien élevée, qui s’entendait à merveille, vraiment digne d’exemple. Certes, quelques bagarres éclataient parfois, mais sans grande gravité. Et la poigne d’Hubert
remettait toujours vite tout en ordre. Hubert et Claudine étaient donc des parents heureux, amoureux et comblés par la vie.

Claudine ouvrit la porte du jardin et cria :
– Les enfants, rentrez tous. Nous devons répéter une dernière fois. Ensuite, vous passerez tous dans la baignoire et au lit ! Vous devez être en forme car demain la route sera longue. De plus, il
est hors de question de se salir à nouveau ! Papa viendra vous dire au revoir dès son retour du travail.

Très obéissante, la petite troupe galopa vers Claudine, entra dans le séjour et se mit en rang d’oignons. Claudine compta jusqu’à vingt-six et admira sa “petite” famille avec amour et fierté.
Dimanche, à Paris, elle gagnerait et serait la famille la plus célèbre de France !

– Calmez vous mes chéris… Je sais, vous êtes impatients de participer au concours mais tout de même. Wielfried, veux tu rester à ta place !

Wielfried, surpris d’entendre sa mère élever la voix, lui jeta un regard de chien battu. Mais, bien éduqué, il se tint désormais tranquille.

– Excuse moi mon trésor, mais tu sais, je suis moi aussi très énervée. Et puis j’ai tant de choses auxquelles penser que si je ne peux pas compter sur vous, je vais devenir folle.

Claudine entreprit alors “d’inspecter” avec un soin particulier chacune de ces adorables têtes blondes, burnes ou rousse. Pas un détail ne lui échappa :

– Arthur, tiens toi droit, on dirait un vieillard. Bettina, tes ongles sont trop longs, tu ressembles à Freddy avec ses griffes. Clémentine, c’est parfait. Donald, tes cheveux sont encore trop
longs. Edgar, rappelle moi de bien te laver les oreilles. Oswald, montre donc que tu es heureux parmi nous. On dirait que tu n’as pas mangé depuis trois jours…

Enfin, elle arriva à Zoé, la toute petite dernière :
– Comme tu es mignonne mon bébé. Tu sais, dimanche, Maman te fera de jolies boucles et te mettra un ruban de velours rouge dans les cheveux. Tu feras sensation ! Mes enfants, nous sommes parés pour
la grande aventure !

Presque trois heures plus tard, la séance du bain était terminée et tout le monde s’endormait paisiblement. Tout le monde sauf Claudine qui attendait le retour de son époux. De toute façon, elle
n’était pas prête à se coucher. Ces derniers mois, elle avait confectionné vingt-six costumes adaptés aux différentes tailles et corpulence de ses bambins. Il lui restait encore quelques retouches
de dernières minutes et un peu de repassage. Ensuite, il lui faudrait préparer des pique-niques. Parce qu’évidement, une famille aussi nombreuse que celle ci ne pouvait s’offrir de déjeuner au
restaurant. Mais surtout, Claudine devait veiller à ne pas oublier les biscuits au chocolat dont les enfants raffolaient si elles voulaient les tenir tranquilles. A une heure du matin, Claudine et
Hubert éteignaient enfin leurs lampes de chevet.

Le samedi midi, toute la famille s’engouffrait dans les trois minibus réquisitionnés pour le voyage à Paris. Jean Marc, le frère d’Hubert, accompagnait toute la troupe et conduisait le troisième
véhicule. L’effervescence atteignait son paroxysme ! Certains partaient loin de la maison pour la première fois. Cependant, le trajet Angoulème Paris se déroula fort bien, dans la joie et la bonne
humeur générale. Aux abords de Paris, médusés, les enfants collèrent leurs museaux contre les vitres des voitures… Ainsi, c’était ça la grande ville, la capitale, Paris ! La journée s’acheva sans
incident dans l’unique hôtel qui avait accepté d’héberger la famille Leroy. D’ailleurs, Claudine avait contourné de sérieuses difficultés (en effet, chaque chambre famille de quatre place devait en
général contenir un ou deux adultes…) et s’était plainte plus d’une fois :

– Vraiment Hubert, je ne comprends pas. Nos petits sont pourtant bien élevés et ne causent jamais aucun dégât. J’ai beau l’expliquer à chaque fois, rien n’y fait. C’est à croire qu’à notre époque,
les gens n’aiment plus les enfants et qu’il n’est pas de bon ton d’être une famille nombreuse…

Dimanche, le jour J ! Dans la loge réservée à la famille Leroy, la plus grande, Claudine et Hubert s’affairaient encore. Le show ne commençait que dans une demi-heure ! Arthur et les autres étaient
tous vêtus de l’uniforme bleu rouge et vert cousu-main par leur mère. Mais Isaac, plus turbulent que les autres, avait déchiré une manche de son vêtement. Claudine, équipée de son nécessaire à
couture, s’occupait donc à recoudre l’étoffe. Pendant ce temps, Hubert coiffait, brossait, lissait les longs cheveux de Nelly avec un soin extrême. Suzanne et Tessa attendaient sagement un dernier
coup de peigne…

Enfin, une femme très élégante, habillée d’un tailleur de grande marque, vint prévenir les Leroy que leur tour approchait. Ils devaient songer à quitter leur loge et à se tenir prêts à monter sur
scène d’un instant à l’autre. Claudine sautillait sur place :

– Oh Hubert !Ca y’est ! Nous y sommes ! Bon les enfants, écoutez bien Maman pour une toute dernière recommandation : restez calmes mais aussi naturels. Ne vous laissez pas impressionner. Tenez vous
droit et la tête haute. Et surtout, dites vous que quoiqu’il arrive, Papa et Maman vous aiment très fort et sont fiers de vous.

Le visage rougi par l’excitation et la chaleur qui régnaient dans la loge surpeuplée, Claudine s’inquiétait aussi :

-Hubert, tu es sûr que nous n’avons rien oublié, que tout est parfait ?
– Mais oui ma Chérie. Détends toi ou tu vas finir par communiquer ton stress aux enfants !

Les époux Leroy guidèrent leurs chérubins jusqu’aux gros rideaux de velours rouge qui séparaient les coulisses de la scène. Curieux, Hubert se permit un regard à travers une fente et décrivit en
simultané ce qu’il voyait :

– La scène est ronde, comme au cirque et entourée de gradins. Oh ! Mon Dieu ! Quel monde ! Le jury est à droite. Il y a trois hommes et trois femmes. Une des femmes n’a pas l’air très commode. Bon,
gardons confiance ! Nous gagnerons ! Nous bénéficions déjà d’un avantage : nous sommes le seule famille de plus de vingt deux enfants en compétition.

Tout à coup, un membre du jury s’approcha du micro et annonàa d’un  ton très solennel :
– Mesdames et Messieurs, je vous prie d’accueillir maintenant les vingt-six enfants de la famille  Leroy qui nous viennent d’Angoulême !

Les petits Leroy entrèrent donc en scène, Zoé en tête,  sous des tonnerres d’applaudissements. Pendant quinze minutes, ils évoluèrent  sur la piste de cirque, sans vraiment comprendre où
ils se trouvaient ni ce qu’ils faisaient. Mais Claudine, vêtue du même costume que ses enfants, était là pour les rassurer, pour les orienter, pour les diriger, pour les guider. Très consciencieux,
le jury nota, observa et compara… La tribu Leroy se sortit très honorablement des différentes épreuves, même de celle du chant.

De retour dans la loge, Hubert et Claudine félicitèrent leur progéniture. Ils remirent à chacun un gros biscuit au chocolat et un énorme baiser. Et tous ensemble, ils attendirent dans l’anxiété la
proclamation des résultats.
Les délibérations du jury prirent plus de temps que prévu. A n’en point douter, un  événement imprévu contrariait les membres du jury. Enfin, les nombreux participants du concours revinrent
sur la piste de cirque. Le président du Jury, un grand homme au regard chaleureux, se leva, s’éclaircit la voix et prit la parole :

– Le prix des plus belles coiffures est attribué à la famille Dunoyer. Le prix du meilleur maintient à la famille Verzon. Le prix du costume revient à la famille Torel…

Pendant ce temps, Claudine s’effondrait… Tant d’efforts et d’espérances pour si peu de résultat, pour rien… Quelle injustice…

Le président du jury poursuivait :
– Enfin, Mesdames et Messieurs, le prix si convoité de “La belle famille” est attribué…

Dans l’assemblée, tout le monde retint son souffle, Hubert et Claudine peut-être plus encore, car là résidait leur dernier espoir…

– …A la famille Caron pour qui je vous demande de faire un incroyable triomphe, une ovation !

Les centaines de spectateurs se levèrent de leur siège et des applaudissements sincères jaillirent de toutes parts. Et oui, tels de grands artistes, la famille Caron bénéficia d’une mémorable
standing ovation. Ses dix neuf membres investirent le centre de la piste de cirque et découvrirent leurs récompenses : Dix neuf couronnes de laurier et une magnifique petite voiture trois portes,
tout dernier modèle.
Après quelques vaines tentatives, le président du jury parvint à se faire entendre dans le brouhaha :

– Mesdames et Messieurs, s’il vous plaît. Nous n’avons pas terminé. Je vous demande encore quelques minutes d’attentions, ensuite, c’est promis, chacun pourra célébrer son succès… Vous avez sans
doute remarqué que la famille Leroy concourait… disons de façon hors catégorie… Étant données les circonstances, nous avons créé un prix spécial afin de récompenser par un lot approprié les
efforts de cette famille hors du commun…

La famille Leroy quitta donc Paris avec le prix des plus beaux aboiements et cent cinquante boîtes de Canigou. Dans le minibus qui se dirigeait vers Angoulême, Claudine adressa un regard triste à
ses chérubins et leur dit :
– Ne soyez pas trop déçus mes chéris. Je pense que nous allons  participer à l’évolution des mentalités. Les différences doivent être acceptées. Et puis l’essentiel n’est il pas que nous
formons une belle famille ?!

Et tous répondirent par un jappement d’approbation.


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