La duchesse amazone de Gérard Hubert Richou

La duchesse amazone

la duchesse amazone 01

 

Auteur : Gérard Hubert-Richou
Editeur : Pygmalion
SP : Gilles Paris
Date : 24/03/2010
Pages : 420 p.
Prix : 19,90 €
ISBN
9782756402802

 
 
Roman historique

 

 

Thèmes : France, Charles X, Duchesse de Berry, 19ème siècle

 

 

 

 

 

 

Présentation de l’éditeur :
“N’acceptant pas que son fils ait été évincé, par le roi Louis-Philippe, du trône qui lui revenait légitimement, la duchesse de Berry décide, en 1832, de reconquérir son royaume en tentant de
soulever Marseille, puis la Vendée, attachée aux Bourbons légitimes par tradition. À Paris, le gouvernement s’inquiète. Tous les moyens sont mis en branle pour capturer la rebelle : 60 000
soldats, gendarmes, policiers, espions sont concentrés sur la région. Le commandement est confié au général Dermoncourt, connu pour sa fermeté et son opiniâtreté. Sous ses ordres, on quadrille,
on perquisitionne, on menace, on emprisonne. Mais la duchesse, signalée ici ou là, ne cesse de glisser entre les mailles du filet, se déplaçant de nuit, à pied, à cheval, à dos d’homme,
n’hésitant pas à traverser à la nage les rivières. Les semaines se succèdent tandis que monte la tension. Hélas, trahie par l’un de ses proches et enceinte de l’un de ses adorateurs, la
malheureuse est capturée alors qu’elle s’est cachée dans un réduit, derrière une cheminée, où elle manque d’étouffer. C’est cette folle équipée authentique, pleine d’aventures, de suspense et de
rebondissements, que relate ici avec brio Gérard Hubert-Richou. Le visage rayonnant de la duchesse, tellement séduisante et audacieuse, habite de part en part ce roman trépidant.”

Avis :
J’avais tellement aimé le dernier roman historique que j’avais lu, que j’ai plongé sans hésiter dans ce roman. Malheurement ce livre n’a pas réussi à me convaincre.


Pourtant c’est authentique, pourtant cela semble très documenté, très juste. Trop peut être pour moi. J’ai eu l’impression malgré les dialogues, malgré les situations de me retrouver dans un
vieux livre, presque ce Hugo qui se passe à la même époque et que j’avais lu sous la contrainte. J’ai longtemps cru qu’après un petit temps d’adaptation je pourrais découvrir l’aventure dans ce
livre, me laissait prendre dans l’histoire. Mais pas vraiment, jamais. Il y a quelques passages qui ont retenu cependant mon attention, mais seule la fin m’a vraiment plu. C’est donc sur une note
positive que je terminerai aussi cet article, car je suis certaine que ce livre saura séduire ceux qui aiment cette époque. Un joli plus : tout le livre est semé de très belles références, dont
“A l’homme qui a livré une femme” de Victor Hugo (juillet 1835) :


 

"Ô honte ! ce n'est pas seulement cette femme,
Sacrée alors pour tous, faible cœur, mais grande âme,
Mais c'est lui, c'est son nom dans l'avenir maudit,
Ce sont les cheveux blancs de son père interdit,
C'est la pudeur publique en face regardée
Tandis qu'il s'accouplait à son infâme idée,
C'est l'honneur, c'est la foi, la pitié, le serment,
Voilà ce que ce juif a vendu lâchement !

Juif : les impurs traitants à qui l'on vend son âme
Attendront bien longtemps avant qu'un plus infâme
Vienne réclamer d'eux, dans quelque jour d'effroi,
Le fond du sac plein d'or qu'on fit vomir sur toi !

Ce n'est pas même un juif ! C'est un payen immonde,
Un renégat, l'opprobre et le rebut du monde,
Un fétide apostat, un oblique étranger
Qui nous donne du moins le bonheur de songer
Qu'après tant de revers et de guerres civiles
Il n'est pas un bandit écumé dans nos villes,
Pas un forçat hideux blanchi dans les prisons,
Qui veuille mordre en France au pain des trahisons !

Rien ne te disait donc dans l'âme, ô misérable !
Que la proscription est toujours vénérable,
Qu'on ne bat pas le sein qui nous donna son lait,
Qu'une fille des rois dont on fut le valet
Ne se met point en vente au fond d'un antre infâme,
Et que, n'étant plus reine, elle était encor femme !

Rentre dans l'ombre où sont tous les monstres flétris
Qui depuis quarante ans bavent sur nos débris !
Rentre dans ce cloaque ! et que jamais ta tête,
Dans un jour de malheur ou dans un jour de fête,
Ne songe à reparaître au soleil des vivants !
Qu'ainsi qu'une fumée abandonnée aux vents,
Infecte, et don chacun se détourne au passage,
Ta vie erre au hasard de rivage en rivage !

Et tais-toi ! que veux-tu balbutier encor !
Dis, n'as-tu pas vendu l'honneur, le vrai trésor ?
Garde tous les soufflets entassés sur ta joue.
Que fait l'excuse au crime et le fard sur la boue !

Sans qu'un ami t'abrite à l'ombre de son toit,
Marche, autre juif errant ! marche avec l'or qu'on voit
Luire à travers les doigts de tes mains mal fermées !
Tous les biens de ce monde en grappes parfumées
Pendent sur ton chemin, car le riche ici-bas
A tout, hormis l'honneur qui ne s'achète pas !
Hâte-toi de jouir, maudit ! et sans relâche
Marche ! et qu'en te voyant on dise : C'est ce lâche !
Marche ! et que le remords soit ton seul compagnon !
Marche ! sans rien pouvoir arracher de ton nom !
Car le mépris public, ombre de la bassesse,
Croît d'année en année et repousse sans cesse,
Et va s'épaississant sur les traîtres pervers
Comme la feuille au front des sapins toujours verts !

Et quand la tombe un jour, cette embûche profonde
Qui s'ouvre tout à coup sous les choses du monde,
Te fera, d'épouvante et d'horreur agité,
Passer de cette vie à la réalité,
La réalité sombre, éternelle, immobile !
Quand, d'instant en instant plus seul et plus débile,
Tu te cramponneras en vain à ton trésor ;
Quand la mort, t'accostant couché sur des tas d'or,
Videra brusquement ta main crispée et pleine
Comme une main d'enfant qu'un homme ouvre sans peine,
Alors, dans cet abîme où tout traître descend,
L'un roulé dans la fange et l'autre teint de sang,
Tu tomberas damné, désespéré, banni !
Afin que ton forfait ne soit pas impuni,
Et que ton âme, errante au milieu de ces âmes,
Y soit la plus abjecte entre les plus infâmes !
Et lorsqu'ils te verront paraître au milieu d'eux,
Ces fourbes dont l'histoire inscrit les noms hideux,
Que l'or tenta jadis, mais à qui d'âge en âge
Chaque peuple en passant vient cracher au visage,
Tous ceux, les plus obscurs comme les plus fameux,
Qui portent sur leur lèvre un baiser venimeux,
Judas qui vend son Dieu, Leclerc qui vend sa ville,
Groupe au louche regard, engeance ingrate et vile,
Tous en foule accourront joyeux sur ton chemin,
Et Louvel indigné repoussera ta main !"

 

Extraits :
“- Qu’y puis-je, ma pauvre Eulalie, si mes chers sujets me reconnaissent même sous mes plus habiles déguisements ? Ah ! si le royaume n’était peuplé que de
telles gens, l’avenir se présenterait différemment. Mais tu as raison, nous devons aussi être cernés par les mouchards… Juste avant ton arrivée, j’évoquais tous ces volontaires qui se
joignaient spontanément à notre cause, bravant la soldatesque. Il est vrai qu’il suffit d’un seul Judas.
 

– Si vous y consentez, je me tiendrai dans votre ombre et j’observerai tous ceux
qui vous approcheront. […] Alors je vous avertirai.

– Tu te proposes donc de devenir mon ange gardien?

– Je serai votre éminence grise.

– Mon espion favori.

– Votre conseillère secrète.”

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A propos Herisson

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