Le voyage de Shuna – Emonogatari

Récit illustré ou emonogatariShuna

LE VOYAGE DE SHUNA

Hayao Miyazaki

Traduit du japonais par Léopold Dahan

Éditions Sarbacane (2023/vo 1983)

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“Au fond d’une ancienne vallée creusée par un glacier se trouvait un petit royaume oublié de tous. Pourquoi les gens s’étaient-ils installés dans un tel endroit ? Le vent qui soufflait depuis les montagnes chassait le peu d’air ambiant et la chaleur des rayons du soleil n’atteignait jamais la vallée.”

La vie des paysans était triste et misérable. Shuna était le fils du roi, il devait un jour hériter de la couronne. Il rencontra un jour un vieil homme qui lui raconta une histoire de graines qui pourraient éviter la faim à son peuple. Et lui il montra les graines. Mais celles-ci n’avaient pas de cosses, elles étaient mortes. Le vieillard lui dit qu’il trouverait des graines comme celles-ci, mais vivantes en allant loin vers l’Ouest.

Malgré les réticences de son père et des anciens, Shuna décida de faire le voyage pour aller chercher ces graines. Par une nuit de nouvelle lune, il sella son yakkuru et partit.

En route, il fit de drôles de rencontres et affronta de nombreux dangers.

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Attention, le sens de lecture est japonais, on commence par “la fin” par rapport à notre sens de lecture, comme pour les mangas. Mais ici, il y a peu de cases, donc ça ne m’a pas gênée !

L’histoire ressemble à un conte, un voyage initiatique pendant lequel le héros va voir d’autres horizons, rencontrer de nouvelles personnes, voir de nouvelles façons de vivre. Il va apprendre des choses, se battre contre certaines, selon ses croyances, ses valeurs.

Hayao Miyazaki a adapté un conte du Tibet “Le Prince qui fut changé en chien”. Et il l’a merveilleusement illustré à l’aquarelle. Il y a beaucoup de grandes illustrations “pleine page” et on se retrouve dans un univers “magique” à la Miyazaki… Avec un côté assez cinématographique déjà !

La postface du traducteur anglais Alex Dudok De Wit est très intéressante et permet d’en savoir plus sur l’œuvre de Miyazaki.

Une bien jolie lecture à laquelle petits et grands prendront plaisir !

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Sur le site de l’éditeur vous pourrez voir plusieurs illustrations

Cette semaine nous sommes chez Noukette

Maîtres et esclaves – Prix des Lectrices ELLE (24)

Maîtres

MAÎTRES ET ESCLAVES

Paul Greveillac

Coll. Blanche
Gallimard (2018)

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Présentation de l’éditeur : Kewei naît en 1950 dans une famille de paysans chinois, au pied de l’Himalaya. Au marché de Ya’an, sur les sentes ombragées du Sichuan, aux champs et même à l’école, Kewei, en dépit des suppliques de sa mère, dessine du matin au soir. La collectivisation des terres bat son plein et la famine décime bientôt le village.
Repéré par un garde rouge, Kewei échappe au travail agricole et à la rééducation permanente. Sa vie bascule. Il part étudier aux Beaux-Arts de Pékin, laissant derrière lui sa mère, sa toute jeune épouse, leur fils et un village dont les traditions ancestrales sont en train de disparaître sous les coups de boutoir de la Révolution.
Dans la grande ville, Kewei côtoie les maîtres de la nouvelle Chine. Il obtient la carte du Parti. Devenu peintre du régime, il connaît une ascension sans limite. Mais l’Histoire va bientôt le rattraper.

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N’ayant pas vraiment l’habitude de lire de la littérature chinoise ou qui se passe en Chine, les noms chinois m’ont un peu gênés au départ… C’est bête, mais je perdais le fil et devait revenir en arrière dans l’histoire pour m’y retrouver.

Au final

Un roman que j’ai trouvé intéressant, mais un peu touffu, un peu trop lourd par moments et que j’aurai sans doute mieux apprécié si j’avais eu plus de connaissances sur la Chine de cette époque là, sur laquelle, je l’avoue, je ne connais pas grand-chose…

La première partie, qui raconte l’enfance de Kewei, est celle qui m’a le plus plu (soit les 150 premières pages). Ensuite j’avoue mettre un peu ennuyée au milieu des intrigues du parti, des histoires politiques… L’auteur saute parfois du coq à l’âne et j’ai vraiment eu du mal à lire ce roman jusqu’au bout !

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Extrait (p. 25) : La jeune femme sourit. Embarrassée par l’enfant à son sein, elle tourna brièvement le dos au chef du Parti. De ses baguettes, elle fouilla la carcasse de la carpe. Puis, triomphante, tenant entre ses doigts une arête énorme, elle fit face à  Jiang Jinsheng tout sourire.

-Ah ah ! Bravo ! Ce petit Kewei vous apportera décidément beaucoup de bonheur !

C’était, selon une vieille légende, l’épée que la déesse Nuwa avait fait tomber dans le fleuve Qingyi alors qu’elle étayait le ciel effondré. Signe distinctif, elle permettait d’assurer que la carpe était bien d’ici.”

Une interview de l’auteur, qui parle beaucoup plus simplement qu’il n’écrit !

ELLE

24ème lecture / 28

Hyver 1709 – BD Aventure historique

Hyver Hyver

Hyver 1709

Sergeef & Xavier

Glénat (2015/2016)

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Aventure historique en 2 tomes

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Quand l’hiver est très froid, le gel peut tuer.

Mais quand l’hiver s’éternise, c’est pire encore car les grains semés meurent sous la terre et la famine frappe aux portes.

En cette période de guerre, le grain qui nourrit les soldats devient plus précieux que l’or et une cargaison de blé peut attirer bien des convoitises…

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J’aime les bandes dessinées historiques, et la couverture de celle-ci me tentait beaucoup. Le titre aussi, avec son “y” à Hyver, qui lui donne un air vieillot. Mais… Car il y a un gros “mais” :

J’ai trouvé le scénario plutôt léger, et au final, pas très original. A réserver peut-être aux connaisseurs de cette époque ou aux férus d’Histoire de France ?

Par contre, le dessin m’a beaucoup plu, même si j’ai une ou deux réserves là aussi : j’ai trouvé les coloris un peu ternes, tristes, manquant de contrastes. Et j’ai parfois eu du mal à reconnaître les personnages, ce qui n’aide pas à la lecture !

Bref, arrivée à la fin du tome 1, j’étais très déçue. Et bien que j’ai trouvé le tome 2 légèrement meilleur, le scénario est toujours un peu maigre et le dessin pas assez précis (personnages).

Dommage…

Mais tout le monde n’est visiblement pas de cet avis, puisque cette bd a reçu 2 prix !

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http://www.yozone.fr/IMG/jpg/hyver_1_centre.jpg

Le blog de Philippe Xavier, l’illustrateur

Prix du Meilleur dessin, Chambéry BD 2017

Prix du Patrimoine (Corse-Matin), festival de la BD d’Ajaccio 2016

Le blog de Nathalie Sergeef

Sur la page de Glénat dédiée à Philippe Xavier, vous pourrez voir plusieurs “teasers”

Cette semaine nous sommes chez Moka, Au milieu des livres

L’anneau de Claddagh

AnneauL’anneau de Claddagh

T.1 : Seamrog

Béatrice Nicodème

Éd. Gulf Stream (2015)

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Seamrog, en gaélique, c’est le trèfle, le symbole de l’Irlande.

Irlande, 1846. Keira est femme de chambre chez un grand propriétaire terrien, c’est la fille de la cuisinière. Elle est aussi violoniste. Après une de ses représentations musicales chez un autre “Landlord”, elle rencontre le fils de celui-ci. Il la raccompagne à cheval, ils tombent amoureux, se revoient, font des projets…

A cette romance s’ajoute une pincée d’histoire (c’est le début de la grande famine en Irlande, avec le mildiou qui ravage les récoltes de pommes de terre. La famine durera jusqu’en 1852 !) et également une pincée de fantastique, avec le fameux anneau qui renferme l’esprit de la grand-mère.

Une époque terrible, difficile, durant laquelle des milliers d’Irlandais durent s’expatrier ou mourir (A la fin, la population avait diminué de moitié si je me souviens bien…). Cette dure réalité est plutôt bien décrite ici, adoucie par la romance et par le côté fantastique. Une époque à laquelle je n’aurai pas aimé vivre (ou alors en étant très riche…)

Un joli roman, prenant et divertissant, dont j’attends la suite avec impatience ! Le tome 2 : Stoirm (tempête en gaélique) est sorti en mars 2016 et le tome 3, “Bliss” qui signifie “félicité” en anglais cette fois-ci,  sortira probablement début 2017 ?

Le site de l’auteure, Béatrice Nicodème

De cette auteure, nous vous avons déjà présenté Eh bien, dansez maintenant !