Traquée, la cavale d’Angela Davis

Traquée

Histoire d’une femme traquée pour ses idées

TRAQUÉE :

la cavale d’Angela Davis

Fabien Grolleau & Nicolas Pitz

Coll. Karma

Glénat (2020)

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Résumé éditeur :

Son crime : se battre pour la liberté. États-Unis, mai 1970. Voilà plusieurs semaines que le FBI suit la trace d’Angela Davis, recherchée pour avoir organisé une prise d’otage dans un tribunal. Son véritable crime : être militante communiste et membre active des Black Panthers. Il faut dire que les injustices subies par le peuple noir, Angela les a bien connues. Originaire de Birmingham, elle a grandi dans l’Alabama des années 1960, où la ségrégation sévissait encore et où le KKK œuvrait avec la bénédiction du pouvoir en place. Angela a vécu la violence, les meurtres, les émeutes… Elle a fait partie de celles et ceux qui ont décidé de se lever et de ne plus accepter. Aujourd’hui, elle est traquée pour ça. Elle ne sait pas encore qu’elle va devenir une légende, l’icône d’un peuple tout entier.

En retraçant la cavale d’Angela Davis, les auteurs mettent en lumière une figure majeure du Black Power qui s’est illustrée par ses actes. Ils nous replongent avec force dans une Amérique tourmentée par un combat, malheureusement toujours d’actualité, celui de la mise en place égalitaire des droits civiques.

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Si j’ai bien aimé le propos de cette bd, j’aurai préféré quelque chose de plus chronologique. Il y a beaucoup d’aller-retours et cela m’a un peu perturbée. Pour quelqu’un qui connaît déjà son histoire, ce ne doit pas être très gênant. Mais, si je connaissais la femme, je ne connaissais pas spécialement sa vie.

Ce bémol mis à part, c’est une bd à priori bien documentée et que j’ai trouvé intéressante. En plus d’Angela Davis (que je croyais morte, shame on me, elle a 84 ans et est bien vivante)  on croise bien sûr les Black Panthers, mouvement auquel elle a adhéré un temps, ou encore Martin Luther King.

Dans les années 70, Angela Davis a tout pour énerver les dirigeants blancs de cette Amérique. C’est une femme, elle est noire, activiste et surtout, surtout COMMUNISTE !!! Ce qui en fait l’ennemi public numéro 1… Hoover (directeur du FBI), aidé par Reagan (alors sénateur de Californie) et soutenus par Nixon (président) vont tout faire pour se débarrasser d’elle, y compris la faire accuser d’un crime qu’elle n’a pas commis.

Les méthodes du FBI à l’époque (dirigé par un certain Edgar Hoover) sont purement et simplement révoltantes. Mais j’avoue que je ne connais pas leurs méthodes actuelles…

Je n’ai pas parlé du dessin : il a un côté volontairement “vintage” qui ne m’a pas déplu. Par contre je n’ai pas franchement aimé les couleurs, souvent trop sombres.

A lire si vous êtes intéressés par les femmes fortes et intelligentes, l’histoire des USA ou la lutte pour les droits des afro-américains (ou les trois !)

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Voir quelques planches (site éditeur)

Sa bio sur le site Fondation pour la mémoire de l’esclavage

Radio France propose 4 podcasts d’une heure sur Angela Davis

Une autre BD présentée sur ce blog qui parle aussi de ségrégation et des Blacks Panthers : Liberty

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Cet album participe à la BD de la semaine, chez Blandine du blog Vivrelivre

ainsi qu’à l’African American History Month chez Enna

Le mystère de Billy the kid

BillyUn roman en 2 langues
A partir de 9 ans

Le mystère de Billy the kid

Julien Artigue

Illustré par Madeleine Merveilleux

Éd. Chattycat (2023)

*****History Mystery : Le Mystère de Billy the Kid ; éditions Chattycat

Pour Catherine, jeune orpheline élevée par sa grand-mère, la vie n’est pas toujours facile. Aussi, quand elle emmenée en Amérique par sa grande tante, se dit-elle que ça ne pourra pas être pire… Ce en quoi elle se trompait !

Car sa grande tante l’utilise comme une domestique non rémunérée (presque une esclave). Ses seuls moments de plaisir sont lorsqu’elle essaye de déchiffrer les “dime novels” (de petits romans) prêtés par sa grande tante. Petit à petit, en persévérant, elle arrive à comprendre quelques mots puis à lire enfin un roman entier ! Alors, le jour où sa tante lui reprend tous les livres, c’est la goutte qui fait déborder le vase…

Elle attend le bon moment et elle s’enfuit.

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Quand le roman commence, c’est Catherine qui raconte son histoire à sa petite fille Marguerite. En effet, celle-ci, en farfouillant dans le grenier (avec la bénédiction de sa grand-mère) a trouvé des lettres qui l’interpellent… Des lettres signées William Henri Bonney, qui datent des années 1880 et sont écrites en anglais. Catherine fini par avouer que ce William n’est autre que… Billy the kid ! Elle raconte donc à sa petite fille comment elle l’a rencontré.

L’histoire est amusante et les quelques phrases en anglais (2 ou 3 par pages max, parfois 0) n’entravent absolument pas la lecture. C’est même tout à fait compréhensible, d’autant plus qu’il y a un lexique à la fin du roman (classé par ordre d’apparition des mots, c’est la première fois que je vois ça je pense, mais pourquoi pas ?)

Bref, une façon intelligente de faire lire les enfants en anglais, sans les “effrayer” avec un texte tout en anglais alors qu’ils débutent !

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Le site de l’illustratrice (sur lequel j’ai emprunté les illustrations de ce billet)

Des éditions Chattycat, nous vous avons déjà présenté :

History Mystery : Le Mystère de Billy the Kid ; éditions Chattycat

VIRGINIA – Trilogie

VirginiaGuerre de Sécession
BD historique

VIRGINIA

Séverine Gauthier & Benoît Blary

Casterman

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T1 : Morphée (2013) / T2 : Delirium tremens (2014) / T3 : Providence (2015)

Une intégrale est sortie en 2019

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Virginia - Tome 3 - Providence - Séverine Gauthier, Benoît Blary, Benoît Blary - cartonné - Achat Livre ou ebook | fnacT1 : 1863, Lake Providence en Louisiane. Un soldat descend de la diligence et se dirige vers le cabinet du médecin. Doyle dit souffrir de la jambe et demande au médecin de quoi dormir. Celui-ci lui donne du laudanum, quand on voit Doyle loucher vers la morphine… Il prend ensuite une chambre à l’hôtel, avec vue sur la rue et attend que la nuit tombe en buvant du whisky.

T2 : Arrêté pour meurtre, il est libéré par un groupe d’anciens esclaves en fuite qui l’emmènent avec eux dans le Bayou.

T3 : Suite et fin de la trilogie. On comprend le pourquoi et l’étendue du mal-être de Doyle.

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Une bd qui mêle l’historique (la guerre de Sécession) avec le fantastique (un fantôme) et le drame psychologique (les états d’âme d’un soldat) ce n’est pas si courant. Une histoire pleine de “flash-back” : Doyle est hanté par le souvenir de ses actes et n’arrive pas à vivre avec ça.

Il y a deux styles de dessin pour séparer le passé (les souvenirs de Doyle) du présent. Le passé est représenté au crayon de couleurs (du moins j’en ai l’impression !) et le présent doit être de l’aquarelle. J’ai eu un peu de mal avec le dessin au début, mais j’ai tout de suite aimé les couleurs. Doyle a parfois un air très dur, d’autres fois il est totalement halluciné.

Sinon j’adore les couvertures des 3 albums, je les trouve magnifiques !

Une BD avec assez peu de texte (mais on comprend très bien ce qui se passe) et pas très joyeuse. On y parle d’un homme forcé à tuer qui doit vivre avec le souvenir de tous les hommes morts sous ses balles. Virginia, c’est le nom de sa fille.

Bref, une belle lecture mais pas follement gaie, vous l’aurez compris !

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De Séverine Gauthier nous vous avons déjà présenté :

Aristide broie du noir, Garance, Haïda, Aliénor Mandragore et Cœur de pierre

Cette semaine, nous sommes avec Moka Au milieu des livres

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Une trilogie qui participe également au challenge d’Enna, l’African American History Month

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ainsi qu’à l’Objectif PAL chez Antigone

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