J’ai 14 ans et ce n’est pas une bonne nouvelle

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J’ai 14 ans

et ce n’est pas une bonne nouvelle

Jo Witek

Actes Sud Junior (2021)

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Efi à 14 ans. Elle rentre du collège sur le porte-bagages de la vieille mobylette de son oncle Blabla. Elle est heureuse car elle rentre à la maison pour 2 mois de vacances. Depuis 6 mois, elle était au collège et vivait chez sa tante. Elle va enfin revoir sa famille, ses amies, son village au bord de la rivière. Tout cela lui a manqué. Et elle a tellement de choses à raconter ! Efi veut étudier et devenir ingénieur pour transformer la vie des gens. Pour que l’électricité soit dans toutes les maisons, qu’il y ait des réfrigérateurs, des pompes électriques pour puiser l’eau.

Mais à peine arrivée, Efi va déchanter, rattrapée par le poids de la tradition. Elle apprend qu’elle n’a plus le droit de sortir seule dehors. Qu’elle est en danger. Parce qu’elle est nubile. Et quelques jours plus tard, on la présente aux parents de son futur mari, qui l’examinent et la palpent comme un vulgaire poulet.

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Que dire ? A 14 ans, en France, on est encore une ado, une collégienne. Alors il vraiment difficile d’imaginer qu’il y a encore des pays où on marie les filles à cet âge là et parfois même plus tôt. L’histoire d’Efi, cette jeune fille dont on coupe net tous les rêves et que l’on met dans le lit d’un homme qui a plus de deux fois son âge, est révoltante. Une jeune fille traitée comme une marchandise et qui n’a rien à dire. Qui ne peut qu’accepter. Cette privation totale de liberté m’aurait sans aucun doute conduit au suicide. C’est terrifiant et tellement scandaleux que les mariages forcés existent encore en 2021…

Un roman à lire que vous soyez ado ou non !

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Lire quelques pages (site de l’éditeur)

De cette autrice, nous vous avons déjà présenté :

Des romans : Le domaineMentineUn jour j’irai chercher mon prince en skate, Peur express, Un hiver en enfer.- Une fille de…Premier arrêt avant l’avenir

Un album-CD pour les bébés : Chapeau d’été

Un autre roman jeunesse qui aborde la question du mariage forcé : Bye Bye Bollywood

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Ce roman fait partie de la sélection du Prix Vendredi 2021

https://www.prixvendredi.fr/uploads/1/2/2/5/122515122/ig-s-lection-2021_orig.png

Bye Bye Bollywood : un petit tour en Inde

bye bye bollywoodRoman pour adolescents
sélectionné pour le 30e prix des Incos 5e 4e 2018-2019 

Bye Bye Bollywood

d’Hélène Couturier

Syros, 2017
148 pages
9782748523799, 10,99€

Thèmes : adolescence, culture / religion / tradition, vacances

Une comédie de mœurs aux bienfaits prodigieux : rire et sagesse garantis !

Nina et sa petite sœur Garance sont ravies, leur mère les emmène en vacances en Inde. Hotel de luxe, piscine, et belle vie type Bollywood, elles imaginent déjà les vacances…. Sauf que leur mère a plutôt prévu une retraite spirituelle..

Nina va avoir bien du mal à s’habituer à l’ashram, son rythme, ses repas, la méditation… et aux deux seuls autres jeunes présents, Jésus et sa petite sœur. L’adolescente n’est pas habituée à ce monde déconnecté de tout, lent et calme… et ce n’est pas la connexion erratique du cyber-café, qui en plus n’est pas à côté, qui va la réconcilier avec l’Inde. Tâche ménagère, téléphone éteint, yoga obligatoire… Nina débarque en plein cauchemar.

On début Bye Bye Bollywood sur un ton très léger, et malgré le côté feelgood qui ressort au fil des pages, il y a aussi des thèmes plus profonds abordés, et notamment la condition des femmes en Inde. Si l’amourette de Nina et ses préoccupations souvent futiles prennent une grande part dans l’histoire, ce sont véritablement ce côté feministe et humaniste qui rendent le roman intéressant. Un mélange étonnant mais qui fonctionne finalement plutôt bien, avec cette héroïne râleuse au grand coeur, et des personnages secondaires qui apportent d’autres regards.

La découverte de l’Inde à travers les ashrams et le mariage forcé, pour des adolescents, c’est un pari osé mais finalement réussi grâce à la légerté du reste de l’histoire et l’humour lié à notre héroïne déstabilisée. Après cette lecture vous n’aurez pas forcément envie de passer vos vacances dans un ashram, mais vous aurez sans doute envie d’en savoir plus sur le gang des femmes en sari rose le “Gulabi Gang“. 

Photo : www.gulabigang.co.za

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