La carte et le territoire de Michel Houellebecq

lacarteetleterritoire.gifLa carte et le territoire  
Auteur : Michel Houellebecq

Editeur : Flammarion

  Date :03/09/2010
Pages : 428 p.
Prix : 22 €
ISBN
   978-2-08-124633-1

Roman – Littérature française  – Rentrée Littéraire

Thèmes : Société, Média, Milieu artistique

 

 

Présentation de l’éditeur :

“Si Jed Martin, le personnage principal de ce roman, devait vous en raconter l’histoire, il commencerait peut-être par vous parler d’une panne de chauffe-eau, un certain 15 décembre. Ou de son père, architecte connu et engagé, avec qui il passa seul de nombreux réveillons de Noël. Il évoquerait certainement Olga, une très jolie Russe rencontrée au début de sa carrière, lors d’une première exposition de son travail photographique à partir des cartes routières Michelin. C’était avant que le succès mondial n’arrive avec la série des “métiers”, ces portraits de personnalités de tous milieux (dont l’écrivain Michel Houellebecq), saisis dans l’exercice de leur profession. Il devrait dire aussi
comment il aida le commissaire Jasselin à élucider une atroce affaire criminelle, dont la terrifiante mise en scène marqua durablement les équipes de police. Sur la fin de sa vie il accédera à une certaine sérénité, et n’émettra plus que des murmures.

L’art, l’argent, l’amour, le rapport au père, la mort et le travail, la France devenue un paradis touristique sont
quelques-uns des thèmes de ce roman résolument classique et ouvertement moderne.”

Avis :

Lorsque ce livre m’a été proposé par Priceminister, j’avoue avoir été faible, j’ai dit oui. Un match Despentes / Houellebecq, bof… mais lire le nouveau Houellebecq dont on entend sans arrêt parler, et dont j’ai découvert un extrait grâce aux Inrock, ça me tentait bien. D’autant plus qu’il faut avouer en préambule que si je connais l’auteur de nom (et pas toujours en bien), je ne l’ai jamais lu… Et puis j’ai croisé la route de Lili Galipette et George, qui faisaient une lecture commune, et je me suis dit que c’était l’occasion de lire ce livre. Sauf que voilà en ce moment j’ai une tonne de boulot, et hier soir à 22h je me suis rendue compte que je ne l’avais toujours pas commencé. J’ai donc
hésité un peu et puis je l’ai commencé, en me disant qu’au moins, si ça ne me plaisait pas je pourrais faire l’article… Sauf que voilà, j’ai accroché ! Résultat quand j’ai éteint la lumière, chéri dormait depuis longtemps, et même Page (ma chatte) m’avait abandonnée (enfin presque elle dort sur mes pieds de toute façon…)… il était près de 2h du mat’… Arg!

Bon et mon avis dans tout ça ? {Parce que là je sais pas si vous avez remarqué, mais on se croirait dans le journal de George}

Et bien contre toute attente, j’ai aimé… preuve soit qu’il ne faut pas écouter les on dit, soit qu’il faut écouter les avis
des émissions littéraires, qui pourtant correspondent rarement à mes goûts. Bref, oubliez les préjugés, et tenter l’aventure. /!\ tout de même, ce livre n’est pas un coup de coeur, et n’est pas mon préféré de la rentrée littéraire, mais il m’a fait passer une bonne nuit :)

Jed Martin est le personnage principal de ce roman, pourtant la narration est souvent indirecte, le montrant justement comme le personnage d’une histoire dont il est parfois le narrateur. J’ai du mal à donner mon avis sur ce livre, pourtant je pense que c’est ce qui m’a le plus marqué, cette alternance qui donne du rythme au récit et permet de prendre de la distance avec Jed, un artiste parfois attachant, souvent exaspérant! Combien de fois ai-je eu envie de le bouger… Et puis il y a les autres, ces personnages autour de lui… Son père, Olga, et le milieu artistique et des médias en général, et puis des personnages de fiction, qui ne le sont pourtant pas tant que ça, Houellebecq himself
en tête !

C’est certainement ce qui m’a le moins charmé dans ce roman, cette façon de descendre son image médiatique, tout en se lancant des fleurs sur son travail d’écrivain… et en en lançant aussi à d’autres au passage… (Beigbeder par exemple). C’est un des leitmotiv de ce roman me semble t’il, bien plus que l’histoire de Jed Martin, que de mettre en scène le monde des médias et de l’art, dans ce qu’il a de plus “successful” mais aussi de plus torve… Je ne sais pas, c’est intéresant, il remplace régulièrement le nom d’un auteur par son oeuvre, comme si l’homme n’existait pas tout à fait autant que son oeuvre, mais j’ai souvent trouvé cela assez surfait…

L’image que l’on a des personnages est proche de leur image médiatique réelle, mais où est la vérité ? Il me semble que Michel Houellebecq joue avec cette réalité, justement pour se moquer des médias qui le descendent souvent en flèche. Loin des thématiques obsènes qui lui sont chères, Houellebecq nous livre ici un roman où l’art est le prétexte d’une réflexion sur la société actuelle, et même future puisque l’histoire se déroule autour des années 2010, mais continue au delà. Vous trouverez quand même un peu de stérilité, un cancer de l’anus et des prostituées, mais peu de scènes entièrement consacrées au sexe pur !

La troisième partie est une enquête policière, sur le meurtre sanglant de Houellebecq (quitte à se mettre en scène, je pense que mettre en scène la mort de ce personnage fictif qui correspond à l’image médiatique de lui même est jouissif pour un auteur). Cette partie m’a semblé de trop dans le roman, elle a un intéret bien sûr, mais c’est la partie du roman que j’ai le moins aimé…

Finalement c’est un roman agréable à lire, qui donne une vision de la société (surtout parisienne, culturelle et médiatique…) intéressante !

 Extrait :
“Houellebecq ? C’est un bon auteur, il me semble. C’est agréable à lire, et il a une vision juste de la société.”

Allons vite lire l’avis de George et Lili Galipette, car j’ai le sentiment que ce roman ne plaira pas à tout le monde…

Ce livre fait parti des sélectionnés au Goncourt 2010, au coté d’Olivier Adam (Le coeur régulier), Thierry Beinstingel (Retour aux mots sauvages), Virginie Despentes(Apocalypse Bébé), Mathias Enard (Parle leur de batailles, de rois et d’éléphants), Maylis de Kerangal (Naissance d’un pont), Chantal Thomas (Les testament d’Olympe) et Karine Tuil (Six mois, six jours)

Cette sélection m’amène a une petite quesiton… un hasard qu’aucun éditeur n’ai deux livres sélectionnés, ou bien une répartition des honneurs, au détriment de certains ?

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Quatre articles sont prévus aujourd’hui, ce qui me semble difficilement réalisable… Cependant Lucie et les lucioles de Mayalen Goust, Elinor Jones (BD) et le résultat des concours devraient venir très vite !