Bulles historiques chez Noukette – LEBENSBORN

LebensbornBulles historiques

Lebensborn

Isabelle Maroger

Bayard Graphic’ (2024)

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Une Lecture Commune avec Blandine

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Tout est parti d’une réflexion faite par une dame. Isabelle était dans le bus avec son bébé lorsqu’une dame lui dit : “Vous allez lui faire un petit frère ou une petite sœur ?”

Un peu surprise, la jeune femme répond :”Heu… On n’y pense pas encore… puis d’ailleurs on n’est pas certain d’en vouloir d’autres…”

Ce à quoi la dame répond :”Vous devriez ! Blonds aux yeux bleus c’est que ça devient RARE COMME RACE !!!”

Une phrase qui résonne très fort aux oreilles d’Isabelle. En effet, sa mère est née en 1945, en Norvège, dans un lebensborn.

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L’an dernier, j’ai lu Kinderzimmer de Valentine Goby. Kinderzimmer, la chambre des enfants, la garderie dans les camps de concentration. Une lecture glaçante. Aussi ai-je un peu hésité avant d’emprunter cette BD… Mais le sujet n’est pas tout à fait le même.

Tout d’abord, qu’est-ce qu’un “Lebensborn” ? C’est une pouponnière mise en place par le régime nazi. Des femmes étaient choisies sur des critères “raciaux”. Elles devaient être grandes, blondes, aux yeux bleus (et à forte poitrine ajouterait un humoriste bien connu !!) Les pères étaient des soldats allemands, appartenant à l’élite ou aux SS.

Bref. Lebensborn = fabrique à bébés aryens. Voir ici un article de Géo sur ce sujet.

Ici, il est donc question de “secret de famille”, de généalogie et de ce programme des nazis : Faire naître des aryens dans des maternités dispersées à travers l’Europe… Bébés qui étaient enlevés aux mères pour être adoptés par de “bonnes” familles.

Une lecture que j’ai trouvé très intéressante et instructive ! Je ne connaissais pas maternités spéciales “race aryenne”… Une horreur de plus à mettre sur le compte des nazis. Je vous rassure, cette lecture n’est pas “plombante” du tout. C’est plus une quête des origines qu’une enquête sur ces nurseries.

Le dessin est amusant et coloré. Il permet de laisser un peu l’émotion à distance. J’aime la généalogie, l’histoire et les secrets de famille.

C’est donc une lecture qui m’a beaucoup plu !

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Des bulles historiques, j’en ai lu près de 45 au mois de mars, pour une présentation à la médiathèque où je travaille. J’avais divisé ma présentation en 5 parties, que je vous propose ici :

1) La BD historique : LA PRÉHISTOIRE

2) La BD historique : L’ANTIQUITÉ

3) La BD historique : LE MOYEN ÂGE

4) La BD historique : LES TEMPS MODERNES

5) La BD historique : L’ÉPOQUE CONTEMPORAINE

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D’Isabelle Maroger, en tant qu’illustratrice, nous vous avions déjà présenté deux bd jeunesse : Ma mère et moiGrâce

Cette semaine, nous sommes chez Noukette

Au Ghetto de Varsovie nous avons combattu

ghettoSouvenirs du Ghetto

A partir de 12/13 ans

AU GHETTO DE VARSOVIE

NOUS AVONS COMBATTU

Éric Simard
Avec Marek Edelman

Coll. Histoire et Société
Oskar Editeur (2018)

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C’est une lecture commune avec Blandine

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Présentation de l’éditeur : Depuis novembre 1940, les troupes allemandes et leurs collaborateurs terrorisent, affament, humilient et déportent les Juifs du ghetto de Varsovie. Quatre habitants sur cinq sont exterminés en quelques mois…
Soudain, le 18 janvier 1943, retentissent dans les rues du ghetto les tirs d’une poignée de jeunes résistants juifs contre les soldats allemands venus effectuer une dernière rafle. C’est la première rébellion menée dans une ville européenne contre les occupants nazis. Tenue en échec, l’armée allemande se retirera et réattaquera trois mois plus tard avec une puissance de feu bien supérieure. Marek Edelman est un membre de l’état-major de l’insurrection. Il a alors vingt-quatre ans.

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 Ce livre est une fiction qui s’appuie sur des faits réels. Il se présente sous la forme de “pseudo-souvenirs ou témoignages” venant de plusieurs personnes qui parlent de Marek Edelman, combattant du ghetto. En une page, chaque “personne” qu’a connu Marek raconte comment il l’a rencontré ou à quelle occasion il a combattu avec lui. A travers ces très courts chapitres (1 à 2 pages) on a une idée de la vie terrifiante qu’on eu tous ces gens. La faim, la peur, le froid, la méfiance, l’horreur au quotidien.

Éric Simard explique comment il a réalisé ce “portrait mosaïque”.

“Les faits relatés dans ce livre reposent sur le témoignage de Marek Edelman (1919-2009), un des rares combattants ayant survécu à l’insurrection du ghetto de Varsovie. Ils ont été publiés juste après la Deuxième Guerre mondiale dans deux ouvrages : La vie malgré le ghetto et Mémoires du ghetto de Varsovie.”

Marek Edelman a écrit ces livres pour qu’il reste une trace de ses camarades de combats. 73 ans plus tard, Eric Simard fait ressurgir ces personnes (décédées) afin de lui rendre hommage.

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Un livre que j’ai trouvé intéressant, et avec lequel j’ai appris des choses (je ne connaissais pas les “tickets de vie” par exemple).

Mais si le fond m’a intéressé, la forme m’a quelque peu perturbée. Ces courts récits donnent une “forme” étrange au livre, un peu décousue (un côté “zapping”) et du coup j’étais plutôt “détachée” pendant ma lecture, pas vraiment émue. Ce qui, au fond, n’est peut-être pas plus mal vu les horreurs racontées !

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D’Éric Simard, déjà présentés sur ce blog : Martin Luther King, La femme noire qui montra le chemin de la liberté et Allô Jésus, ici Momo

Un livre qui était dans ma PAL depuis près d’un an…

Il participe donc au Challenge Objectif PAL d’Antigone.

Le sourire du diable – Roman ado

sourire

3 femmes / 3 époques / 1 secret de famille…

Le sourire du diable
Nancy Guilbert

Oskar (2018)

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Le roman s’ouvre en 1959: Louise, une jeune française de 15 ans, reçoit une étrange lettre d’Allemagne qu’elle ne comprend pas mais à laquelle elle répond. S’ensuit alors un échange de lettres entre elle et un jeune allemand de 22 ans. Wofgang, c’est son nom, semble avoir connaissance d’un secret la concernant et concernant également sa mère. Mais lorsque Louise essaie d’en parler avec celle-ci…

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Le roman s’articule autour de 3 femmes : Rose (la grand-mère), Louise (la mère) et Nina (la fille /petite-fille). Et de 3 époques, 1943, 1959 et 1989. On se doute assez vite de ce qui s’est passé, mais là n’est pas pour moi l’intérêt de ce livre. Ce que j’ai trouvé très intéressant, c’est la façon dont les personnages sont impactés par ce secret à travers le temps.

Rose n’arrive pas à s’occuper correctement de sa fille Louise (elle lui dit une chose tellement dure !!! j’ai eu les larmes aux yeux…). Tant et si bien qu’elle finit par aller vivre chez sa tante après avoir appris le lourd secret de sa mère. Et ce qui m’a frappé, c’est le mal qu’elle a, quand son tour vient, pour expliquer ce qui s’est passé à sa propre fille Nina

Des personnages complexes, une histoire prenante et poignante et une façon de raconter qui montre bien comment les non-dits peuvent engendrer des conflits familiaux capables de “pourrir” les relations sur plusieurs générations.

Un livre que j’ai dévoré et adoré !

Mon seul bémol : l’éditeur indique 11 ans au dos du bouquin, j’aurai dit plutôt 13 ans, certains passages sont plutôt durs !

Edit de janvier 2020 : Avis de Sophie Hérisson

Intriguée par l’avis de Nathalie, j’ai découvert ce roman à mon tour. Ce récit joue avec les narratrices et les époques et je trouve l’ensemble vraiment bien construit. Ce sont en effet les personnages, et leur relation qui sont les forces de ce récit assez court : Trois personnages forts à leur façon, qui sont liés malgré les secrets et les non-dits. J’ai presque finalement trouvé ce récit trop court tant j’aurais aimé en savoir plus sur chacun des personnages, prendre plus le temps de les découvrir, de mieux comprendre leurs sentiments.

Un récit un peu trop court à mon goût mais qui permet de découvrir l’incidence intergénérationnelle des secrets de famille, avec des protagonistes intéressants.

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De Nancy Guilbert, je vous ai déjà présenté : Deux secondes en moins (roman ado) / Mission dinosaure (roman enfant)

Son blog, au doux nom de “Rêve de plume” (j’adore !)

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L’avis de Blandine