La ronde des livres – Les 100 !

Deux albums lus cette semaine avec un 100 dans le titre… voilà de quoi faire un thème pour cette ronde des albums, notre rendez-vous bimensuel, avec toujours Liyah et Noukette!

Le petit livre des 100 premières fois

Un petit format, mais 200 pages, pour 100 premières fois! A chaque double page on découvre une première fois à gauche, et sur le vis à vis de droite une deuxième fois. Le tout est principalement bourré d’humour, avec des premières fois plutôt simples, et des secondes fois à mourir de rire. Souvent. Mais pas toujours. Sauf que quand ce n’est pas drôle, ce n’est pas raté, c’est touchant…

Chaque page est illustré, et textes images ne peuvent se passer l’un de l’autre tant ils sont complémentaires, surtout pour les enfants je pense, car tout n’est pas facile à comprendre, niveau humour.

Les personnages principaux sont toujours des enfants, avec des premières fois d’enfants, et cela accentue l’humour de ce livre!

Extraits :
La première fois que je suis montée sur un poney, j’ai voulu descendre.
La deuxième fois, je serais bien restée un peu plus.
La première fois que j’ai eu du chagrin, j’étais trop petit pour m’en souvenir.
La deuxième fois, j’étais trop grand pour l’avouer.
La première fois que j’ai lu un livre, je racontais autre chose que ce qui était marqué.
La deuxième fois, ça a pris du temps.
La première fois que j’ai pris une photo, on voyait que les pieds.
La deuxième fois, on voyait bien le ciel.

DANIEL Stéphane / BADEL Ronan – Le petit livre des 100 premières fois .- Sarbacane, 13 avril 2011.- 13,50€

Le livre des 100 – La farandole (visuel à venir)

100 parce qu’il faut compter jusqu’à 100  bien sûr, mais ce sont surtout les jeux d’observation que j’aime dans ce livre. Après le livre des 100 (l’avis d‘Emmyne), et le livre des 100 bonshommes voici le tout aussi réussi La farandole! Les personnages sont drôles, et des tas de détails se cachent dans les illustrations.

J’aime beaucoup les livres jeux, surtout ceux qui font appel au sens de l’observation. Les japonais sont d’ailleurs très fort pour cela, car on en trouve de plus en plus en librairie!

Sur le principe, c’est comme dans les albums Charlie (Editions Gründ) mais pour les plus jeunes. Cet album dès 4 ans permet des heures de jeux. Retrouver les fourmis, le pot de peinture bleue, la fraise, la libellule… et compter en plus les personnages dans de grandes doubles pages, illustrées en couleur, un vrai défi!

Un bel album, avec en plus des autocollants – gadget inutile mais qui plait toujours aux enfants -. Un album jeux bien construit, pédagogique, sans tomber dans l’excès car on peut aussi tout simplement regarder cet album comme une histoire…

SEBE Masayuki – Le livre des 100 : la Farandole.- Mango Jeunesse, 8 avril 2011.- 9,90€

2 de plus dans le challenge Je lis aussi des albums 2011 !

Soit un total de 7/24

Chez Liyah on découvre cette semaine l’Afrique, avec deux albums.

Chez Noukette ce sont mes chouchou Rita et Machin qui sont à l’honneur!

La ronde des livres – 3 albums

3 albums aujourd’hui dans cette ronde bimensuelle avec Liyah et Noukette

Le carambar sans “A” a un drôle de goût

“Depuis que papa a rempli sa grosse valise bleue, rien n’est plus comme avant.
Les bonbons ne fondent plus dans la bouche, les fraises sont flagada et le carambar sans a a le goût de la colère. Crmbr.”

Un album très beau, sur un thème pourtant difficile pour les enfants, la séparation des parents.

Extrait :
“Dans son jardin, maman cultive des plantes carnivores depuis que papa est parti. Je préfèrerais qu’elle arrose de ses larmes des haricots magiques. Mais non. Quand je lui propose de planter des soleils, elle soupire et me dit d’aller jouer ailleurs.
Ailleurs, comme papa?”

Beaucoup de poésie, tant dans l’image que dans le texte. On joue avec les mots, avec les bonbons, mais pas avec les sentiments. On sent la détresse de cette petite, sa tristesse et ses joies. Ce n’est pas un album tout rose, bien qu’il y ai de la barbe à papa. C’est un album qui sent bon le parfum de l’enfance, avec ses petits nuages et ses grands soleils. Pas de miracle non plus dans ce livre, ce que j’ai apprécié!

Un vrai coup de cœur pour cet album qui permet de parler de la séparation des parents, du départ de papa, un peu différemment!

Beigel, Christine / Hug Arnaud – Le carambar sans “a” a un drôle de goût.- Sarbacane, 2011, 9782848654157, 14,90€

Deux albums de la collection les bouts d’choux explorent le monde des Éditions Le Pommier pour continuer :

Je le reconnais

Un album qui commencent fort, puisque dès la première page on découvre… un hérisson : ) Découvrir, c’est le mot clé de cet album très intéressant! Une première image avec des animaux ou végétaux représentés de façon neutre, et avec un commentaire intriguant comme “Des pics qui piquent et pointent de partout ! Tiens, tiens, on dirait…”
Une approche intéressante de la nature, je regrette seulement qu’il n’y ait pas assez de pages !

PARK Ji-won / JARRIE Martin – Je le reconnais .- Le Pommier, 2010.- 12€

A quoi ça ressemble

Un peu le même principe que l’album précédent, mais avec des détails d’animaux (la queue du crocodile par exemple). Outre faire découvrir aux enfants des animaux, cet album (comme le précédent) permet de faire des liens, de montrer les ressemblances des choses dans la nature. Le point commun entre une vache et le ciel ? Une girafe et une ruche ? Une approche intéressante qui permet d’apprendre l’enfant à regarder, regarder le livre, ses détails, mais aussi la nature, avec un oeil nouveau.

LEE Mi-ai / JARRIE Martin – A quoi ça ressemble ?.- Le Pommier, 2010.- 12€

Chez Liyah cette semaine on découvre 3 albums qui mettent en avant l’amitié homme/animaux
tandis que chez Noukette c’est spécial Philippe Corentin

Et je vous rappelle que la saison 2 du challenge Je lis aussi des albums est lancé !
3/20 !

Le récap par participants, et celui par auteur !

Ronde des livres #8 – 3 albums

Une nouvelle ronde des livres spéciale album, avec Liyah et Noukette !

Arto et la fée des livres

Quel bonheur que ce bel album ! Arto est un jeune garçon un peu perdu dont les parents ne
s’entendent plus très bien. Un jour il pousse la porte de chez Tara, une relieuse aux doigts de fée. De fil en aiguille ils vont parler, et Arto viendra de plus en plus souvent dans la boutique, apprendre à relier, en attendant que Tara recolle les morceaux cassés de l’histoire de ses parents.

J’ai tout aimé dans cet album : les illustrations au cadrage toujours
intéressant et aux belles couleurs un peu vieillotte, le thème de l’histoire avec des livres un peu partout, la belle histoire entre les deux personnages, leurs découvertes, la métaphore “relier,
réparer les coeurs, les histoires”… Seule la fin m’a laissé un peu perplexe, mais c’est sûrement moi qui suis trop pessimiste car je n’ai pas réussi à y croire. L’ensemble est peut être un peu édulcoré, mais c’est dans le bon sens du terme! Un album magnifique, à faire lire et découvrir ! (je préfère les illustrations intérieures que la couverture par contre…)

Les avis de Bouma, Thalie,
Esmeraldae, Gawou, Marie, Stephie, Morgan, Lily et la Soupe de l’espace. (Merci Bouma pour les liens :)

De Lestrade, Agnès / Latyk, Olivier .- Arto et la fée des livres .-
Milan Jeunesse, Avril 2010.
9782745942395, 12€


Le creux de ma main

Encore un bel album ! Le creux de ma main, ce n’est pas tout à fait une histoire et en même temps c’est presque tout un roman… Une petite fille nous entraîne de pages en pages pour nous faire découvrir tout ce qu’elle a, au creux de la main. De belles découvertes servies par des illustrations très intéressantes, qui fonctionnent toujours en double page. Coté gauche une illustration sur fond blanc présente la petite, sur la page de droite l’illustration est pleine page, et présente l’évolution… Seules deux illustrations diffèrent, et les commentaires des enfants sur ces différences devraient être très intéressantes!

En tout cas la fin est inattendue (peut être trop?) mais j’ai beaucoup aimé!

Les avis de Bouma, Gawou,
Lael – le site de Laëtitia Bourget – le site d’Alice
Gravier
(re merci Bouma!)

Bourget, Laetitia / Gravier, Alice.- Le creux de ma main.-
Sarbacane, août 2010.-
9782848653310, 14,90€

Au voleur !

Ce petit cartonné qui joue sur les mots est une très bonne
idée
, j’aime beaucoup lire ce genre de livres à des enfants, parce qu’ils comprennent vite le principe, et peuvent aussi tenter d’inventer la suite au fur et à mesure des pages. Mais pour que vous compreniez il vous faut un exemple : page 1 “Au voleur ! Un coquin armé a chipé le sac à main de la grand-mère.” page 2 “Au voleur ! Un coq armé a piqué le sac chic de la grand-mère au voleur.” Ce procédé a peut être bien un nom en français, mais bon, vous voyez maintenant ce que je veux dire! Malheureusement et si le texte a commencé par me faire rire, je me suis en suite un peu perdue en route, et j’ai eu aussi du mal à apprécier vraiment les illustrations de ce livre.

Trop de violence et des changements dans ce schéma narratif un peu durs à suivre… Je vais donc
aller découvrir d’autres titres de cette collection qui me semble prometteuse ! Même que celui ci me tente drôlement :

Géhin, Elise.- Au voleur.- Mango Jeunesse (De mouce à orteils),
septembre 2010
.- 9782740427521, 8,50€


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Allons voir ce que les filles ont choisi : Liyah et Noukette !

Daddy est mort… retour à Sarcelles d’Insa Sané

 

 

Daddy est mort… retour à Sarcelles

d’Insa Sané

 

Roman adolescent

 

Editions Sarbacane (Roman), 2010

978-2-84865-422-, 15€

 

Daddy est mort… est le 4ème volet de la “Comédie Urbaine” d’Insa Sané.

 

Mots Clés : Paris, Banlieue, Violence, Famille, Slam

 

Présentation de l’éditeur :

“1995, Sarcelles.
Tandis que Djiraël s’envole pour Dakar, son pote Daddy a du pain sur le bitume : à 20 ans, il va être père. Alors faut qu’il
assure, et pour ça il a un plan… et un mystère à percer : l’identité de son géniteur. Un mystère qui va lui coûter la vie. Sa mort provoque une impitoyable guerre de quartiers entre Parisiens
et banlieusards, où Djiraêl, à peine rentré de Dakar, est entraîné, avec toute sa bande de potes.

Dans le clash se croisent histoires d’amour et serments d’amitié, cris de rage et larmes de joie… Tout ce qui nous tient
vivants quand le quotidien nous fait la gueule.”

 

Mon avis :

Daddy est mort… retour à Sarcelles est le 4ème tome d’une série et bien qu’il puisse se lire indépendamment il existe
de nombreux liens avec les trois autres romans, qui sont mis en avant. Peut-être est-il donc préférable de commencer par Sarcelles-Dakar. Tant pis, jai commencé directement par Daddy est
mort… retour à Sarcelles et ce qui m’a tout de suite sauter aux yeux, c’est l’écriture. J’avais présenté il y a quelques temps les éditions Sarbacane, ainsi qu’un autre roman de cette
collection. L’écriture est vraiment le mot d’ordre de cette collection, avec des écritures variées, différentes de ce qu’on a l’habitude de trouver dans des romans pour adolescents. La démarche
est intéressante, et l’écriture de ce roman aussi. Insa Sané est slameur et son écriture est clairement emprunte de sa musique. Trop peut être, car bien que j’aime le slam j’ai eu un peu de mal à
entrer dans l’histoire. Ensuite ce qui m’a dérangé c’est le vocabulaire. Ah c’est sûr ça fait jeune, ça fait branché, ça fait banlieue… sauf que bon, je n’ai pas tout compris, et ça c’est assez
rageant. Peut être suis-je trop vieille, ou bien est-ce parce que j’habite la campagne, mais des jeunes j’en côtoie tous les jours, je les entends parler entre eux et je les comprends sans
problème…

C’est dommage, vraiment, parce que passer ces petits problèmes, j’ai apprécié cette histoire. Ce roman est plein de vie, de
violence aussi, beaucoup, mais l’amour n’est jamais loin, et l’ensemble des personnages sont très intéressants. Des personnalités complexes, bien décrites, certains charismatiques, d’autres
moins, mais tous nous entraîne dans un tourbillon d’évènements dont on ne ressort pas indemne.

De beaux moments, une lecture qui laisse des traces, voilà qui font de ce roman pour adolescent intéressant, mais l’écriture ne
m’a pas permis d’adhérer complètement, bien qu’elle soit tout à fait maîtrisée.

 

 

Extraits :

quelques passages représentatifs de ce que je n’ai pas aimé :

“Pris sur le vif, youba eut un instant d’hésitation assez long pour que son complice risque de
piger qu’il y avait anguille sous roche… alors pour le prendre de vitesse, il se mit en devoir de réagir. Chassez le naturel du ghetto-boy, il revient avec son scaphanfre de gosse des rues sans
peur et sans reproche; notre amoureux malheureux redressa le menton :

-QUOI, je fous quoi? J’ai pas le droit de faire ma vie, enfoirée ? Et puis, je t’ai déjà dit
de pas m’appeler “négro” ! Putain espèce d’Antillais, t’as le cerveau flingué ou quoi ?! Trois cent ans d’esclavage, et tu causes comme si t’avais des chaînes aux pieds!

– Ouais… au moins, moi, j’fais pas genre j’suis libre sans maître. Hein négro
?

– Tu racontes que de la merde, mon pote.”

 

“-Tout à l’heure, j’étais avec à Farid à la Goutte-d’Or, au gred de Foued. V’là pas qu’y a un
enculé qu’essaye de me griller la politesse ! Alors moi, poliment, j’le tire par le col et j’lui dis de faire queue avant que je lui défonce sa race, t’as vu ? Putain, tu d’vinerais
jamais…”

 

“C’était fini. Fini. Daddy ne souffrirait plus. Fini. Il avait assez souffert… Tu sais quoi,
mon soce ? Au cas où t’aurais pas compris, à l’heure où tu me lis, Daddy est mort.”