Ce qu’ils n’ont pas pu nous prendre – Ruta Sepetys

Roman historique pour adolescents

Ce qu’ils n’ont pas pu nous prendre

de Ruta Sepetys

traduit de l’américain par Bee Formentelli

Gallimard, 2011
Scripto, 432 pages
9782070635672, 14,20€

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Thèmes : Seconde Guerre Mondiale, Lituanie, Sibérie, Déportation, Dessin

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Lina est une jeune Lituanienne en 1941. Elle est déportée avec sa famille vers la Sibérie. C’est le récit de sa déportation que nous suivons. Séparé de son père elle se retrouve seule avec son petit frère Jonas et sa mère. Enfermé dans un train pendant plus de 40 jours ils vont vivre l’enfer et se lier avec les autres familles du train. A l’arrivée au camp de travail de l’Altaï c’est un autre enfer qui commence.

Ce roman historique est écrit à la première personne rendant Lina terriblement proche du lecteur. On découvre alors l’horreur qu’elle vit, l’horreur des camps. Si la seconde guerre mondiale est souvent abordé sous l’angle français, anglais ou allemand, cette vision lituanienne est intéressante et permet de découvrir un autre aspect de l’horreur de cette guerre.

Lina est douée pour le dessin et c’est cette passion pour les arts qui va la maintenir en vie. ça et la rage de vivre, de protéger sa famille tout en restant intègre. On découvre avec horreur et curiosité le  destin de cette jeune fille qui découvre en même temps la violence de la vie et la douceur de l’amour, qui lutte pour survivre alors qu’elle ne devrait penser qu’à ses frasques d’adolescentes…

Roman percutant et touchant où la perspective de la mort incite les protagonistes à donner le meilleur d’eux même, à se battre mais aussi parfois à renier leur conviction. Chaque personnage avec sa réaction propre à la situation montre à la fois le désespoir et l’espoir. La ligne entre bien et mal est souvent légèrement décalé, rien n’est tout blanc ou tout noir, pas même l’immensité enneigé du cercle polaire.

Prisonnière pendant douze ans Lina continuera de dessiner chaque fois qu’elle le pourra et surtout d’espérer. Ce qu’ils n’ont pas pu nous prendre, titre magnifique et évocateur cache une oeuvre douce amère sur une histoire pourtant proche mais que les adolescents d’aujourd’hui ont bien besoin de redécouvrir.

 

Extraits :
Ce n’est pas un simple coup frappé à la porte, mais une véritable salve de coups, pressants, insistants, qui me fait bondir sur ma chaise. On martèle la porte d’entrée à coups de poing. Personne ne bouge à l’intérieur de la maison. Je quitte mon bureau pour aller jeter un regard furtif dans le couloir. Ma mère est debout, aplatie contre le mur, face à notre carte encadrée de la Lituanie. Elle prie, les yeux clos. Elle a les traits tirés par l’angoisse – une angoisse comme je ne lui en ai jamais vue.

 

Les avis de NathanFantasiaDorotaBoumaMarieTheomaCajou, RadicaleMélo, Emmyne

+ Un livre sélectionné pour le Prix des Incorruptibles 2013 – 2014 – Niveau 3ème-2nde 

+ Ce livre a été élu meilleur roman jeunesse 2011 par le magazine “LIRE”, a reçu le prix Livrentête 2013 (Romans ados) et le prix Farniente 2013. A ce titre il entre dans le challenge A tous prix de Laure.

+ Titre recommandé par le ministère de l’Éducation nationale en classe de 3e.

+ Challenge YA#2

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

Même pas cap ! de Jean Luc Luciani

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Roman jeunesse dès 10 ans

Même pas cap !

de Jean Luc Luciani

Oskar éditeur, mai 2013
Collection La vie
9791021400719, 7,95€

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Thèmes : entrée en sixième, collège, amour, adolescence

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Damien rentre en 6ème la boule au ventre. Il va retrouver Marion, la fille qu’il aime tant qu’il ne peut rien lui refuser. Impossible de répondre “non” à ses “même pas cap” régulier.
Voler une pomme ? Il le fait, pourtant rapidement c’est l’escalade Damien va-t-il continuer à dire oui ?

Ce très court roman montre les bétises que l’amour peut faire. En une quarantaine de pages, Jean Luc Luciani met énormément de choses, créant une histoire plus complexe qu’il n’y paraît. Pourtant on ne s’attache pas au narrateur et on a bien du mal à comprendre son attachement. Cela ne rend pas pour autant la chute moins fameuse, peut-être juste un peu dérangeante par le message qu’elle véhicule. Un message presque contraire à celui qu’on a cru percevoir quelques pages plus tôt…

Trop peu de pages finalement pour ce thème… l’auteur mène parfaitement son intrigue mais il manque quelques pages pour mieux comprendre et s’attacher aux personnages.

Un très court roman au texte riche et distrayant avec un thème rose et noir… à découvrir pour l’entrée au collège mais surtout l’attachement amoureux des adolescents.

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+ D’autres romans sur l’entrée en sixième :
Enzo, 11 ans, Sixième 11
En 6ème A un pied au collège

Enzo, 11 ans, sixième 11

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Roman jeunesse dès 9 ans

Enzo, 11 ans, sixième 11

de Joëlle Ecormier

Nathan, juin 2013
9782092543856, 5 €

 

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Thèmes : rentrée, collège, sixième, amitié, adolescence, origami

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Enzo est né le 11/11 et depuis qu’il a remarqué que son prénom était l’anagramme de Onze ce nombre régit sa vie. Il voit des 11 partout et pour la rentrée en sixième il se retrouve en 6ème 11, évidemment. Enzo nous livre le récit de ce premier trimestre de sixième avec les doutes qui précède la rentrée et l’angoisse des premiers jours, la solitude…

On découvre les bousculades dans les escaliers, la galère de l’emploi du temps et des salles difficiles à trouver, mais finalement pour Enzo tout cela est très simple,

Un récit avec des hauts et des bas mais aussi une histoire familiale chaotique et l’amour qui pointe son nez, en même temps que la jalousie. La belle Eva semble comme toute la classe n’avoir d’yeux que pour l’américain Owen, qui ressemble à Jacob de Twilight. Enzo le déteste, contrairement à tous, et se retrouve alors un peu isolé.

Une nouvelle va pourtant tout chambouler et rendre ce petit roman beaucoup plus touchant et changer les certitudes d’Enzo.

Une court roman qui parle de la rentrée en 6ème mais qui sait aussi traiter d’autres sujets plus profonds, un très beau mélange. 

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+ L’avis d’Alice

+ Un autre roman sur l’entrée en 6ème : En 6eA un pied au collège

+ Challenge YA#2

 

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

RDL – Les sorcières de Skelleftestad / La balafre / Ma vie a changé

3 romans fantastiques pour adolescents, totalement différents mais ont su me toucher, l’un par le rire, l’autre par l’émotion, le troisième par ses personnages!

Les sorcières de Skelleftestad, Tome 1 : L’étrange mariage de Nils Swedenborg

 Un roman très surprenant, notamment par son humour que je n’attendais pas du tout dans un récit qui me semblait fantastique. Il y a bien des Sorcières mais tout est décalé et c’est absolument superbe!

Johanna nous raconte la rencontre entre ses parents. Son père donc et surtout sa mère, une sorcière. Les personnages sont irrésistibles, tant le père, crédule mais attachant, que la mère et ses besoins de magie. Leur rencontre donc, avec les pensées de sa mère, puis sa naissance (dans un oeuf)… peu à peu l’histoire se révèle, et on sent une certaine tension entre Johanna et sa mère…

A lire, pour les bons mots et surtout pour rire tout du long!

+ Les avis d’Alice, Fantasia, Eidole

La balafre de Jean-Claude Mourlevat

Une histoire qui commence très simplement. L’histoire d’un jeune garçon qui doit déménager suite à la mutation de son père. Un nouvel environnement, un nouveau collège, des voisins un peu étranges… Mais voilà qu’un soir Olivier en se promenant se fait attaquer par le chien des voisins. Heureusement que celui ci est derrière une grille. Pourtant personne ne veut le croire, car la maison est abandonnée. Et en effet pas de trace du chien le lendemain matin, ni les jours suivants.

Olivier, persuadé qu’il n’a pas rêvé, va chercher à comprendre qui est ce chien et quelle est l’histoire de cette maison. Cette enquête le mènera à déterrer de vieilles histoires, des histoires difficiles de juifs, de délation, de regrets…

Un petit roman qui se lit très vite mais qui continue de nous trotter dans la tête une fois les pages retournée tant cette histoire touche et interpelle sur une partie de l’histoire qu’on cache souvent, par honte. Une autre manière de parler de la seconde guerre mondiale, avec un brin de fantastique qui accroche le lecteur.

Premier roman de Jean-Claude Mourlevat – Prix du Livre Jeunesse de la Ville de La Garde 1999, Prix littéraire des écoliers de Rillieux-la-Pape 1999, Prix J’ai Lu-J’élis (Angers) 1999, Prix Roseau d’or (Trignac) 2000.
Un roman qui compte donc pour le Challenge A tous Prix de Laure

 

 

Ma vie a changé de Marie Aude Murail

Une superbe couverture qui cache un roman très drôle ! Une chouette documentaliste (oui c’est toujours chouette une doc, mais quand même, je le précise…) Madeleine Bouquet donc, nous raconte sa vie. Son CDI, sa petite stagiaire, son fils… et les choses anormales s’accumulent. Des affaires qui disparaissent, une étrange odeur de muguet… Sa vie est chamboulée par un elfe, Timothée, qui a un petit air de Dobby dans ses mauvais jours… mais attachant comme lui!

Outre cette jolie histoire fantastique le rapport aux livres est très présent dans tout le livre, avec les déboires de cette pauvre documentaliste, qui s’arrache les cheveux entre son principal qui ne jure que par les classiques, le prof de français, son fils et ses voisins !
C’est avant tout cette tranche de vie de documentaliste, pleine d’humour que j’ai beaucoup aimé!

+ L’avis de Li-t-rature

+ Challenge YA#2