Patience – Roman sentimental

PatiencePATIENCE

John Coates

Collection « Vintage »

Ed. Belfond (2014/EO 1953)

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Patience est une jeune femme mariée, mère de 3 enfants. Bonne mère, bonne épouse, soumise à son mari et très satisfaite de son existence. En fait, c’est une jeune femme naïve et innocente à qui ses parents n’ont pas appris grand-chose sur la vie en général et sur la vie de couple en particulier.

Venant d’une famille Catholique et étant elle-même une fervente croyante, elle subit sans broncher le devoir conjugal imposé par son mari mais n’y prend aucun plaisir.

Un soir pourtant, sa vie bascule : elle rencontre un homme, Philip et sans trop comprendre comment se retrouve dans ses bras, puis dans son lit. Autrement dit, en grand état de “Péché” ! Et là ? Elle découvre que ce fameux devoir conjugal très ennuyeux avec son mari, peut devenir une fête des sens éblouissante…

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Ce roman date de 1953, mais il est très “frais” malgré son âge et plutôt drôle. On peut parfois trouver Patience agaçante par sa très (trop ?) grande naïveté qui la fait parfois ressembler à une petite fille, mais il est probable qu’à l’époque plus d’une femme lui ressemblait…

Patience est à la fois un roman sentimental à travers l’histoire d’amour que vivent Patience et Philip, une critique de la vie de l’époque (la façon dont le mari traite sa femme) et une critique de la religion poussée à l’extrême (la notion de Péché revient très souvent).

A sa sortie, en 1953, il fut interdit en Irlande.

Au final, un roman très « libertin » pour l’époque ! Certains le comparent à Mme Bovary, peut-être pour l’histoire mais sûrement pas dans le style (je n’ai jamais réussi à lire plus de 50 pages de Mme Bovary, je trouve ça ennuyeux à mourir, alors que j’ai dévoré celui-ci.)

Le style est parfois un peu vieillot, mais ça ajoute au charme du roman…

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La collection Vintage chez Belfond

D’autres idées de romans plus ou moins légers pour l’été par ici.

Shirin – Dark Island – Le Mois Anglais 4

Shirin

Shirin, amoureuse d’une île

Roman

Dark Island

Vita Sackville-West

Le livre de poche (2011 / VO 1934)

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Depuis qu’elle la connaît, Shirin est fascinée par l’île de Storn. Cette île devant laquelle elle rêve chaque année au moment des vacances familiales est la propriété de la famille Le Breton. Un jour,  lorsqu’elle a 16 ans, le jeune châtelain Venn Le Breton, l’invite sur son île. Elle y fera la connaissance de la grand-mère de Venn, Lady Le Breton, une femme étrange et fascinante avec une forte personnalité. Elle restera à tout jamais troublée par cette visite.

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En 4 chapitres, on suit la vie de Shirin à 16 ans, 26 ans, 36 ans et 46 ans. Il y a d’abord son adolescence avec ses secrets déjà. Puis sa rencontre avec Venn, dix ans après leur première entrevue. Shirin est une jeune femme étrange, secrète et qui fascine les hommes comme les femmes.

Au départ, j’ai eu beaucoup de mal à m’attacher au personnage car elle est très secrète pour nous aussi ! Je n’ai pas toujours compris ses motivations, ses désirs, ses décisions. Elle ne se dévoile que petit à petit et encore, pas complètement. C’est une femme très indépendante, au point de ne pas vouloir s’attacher. Elle est prévenante et attentive envers tous, mais ne crée de lien avec personne, hormis Mrs Jolly et Cristina. Je regrette un peu de ne pas en avoir su plus sur les personnages, car ils ont un côté fascinant, que ce soit Shirin, Venn ou la vieille Lady Le Breton, sans parler des personnages secondaires comme Tracey, Cristina ou Mrs Jolly.

Au final, c’est une lecture que j’ai bien aimé, même si je ne suis pas sûre d’avoir tout compris ! (Y a t-il une histoire d’amour entre les deux femmes ?) A la fin du roman, je me suis posée pas mal de questions…

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C’est ma 4ème lecture pour ce Mois Anglais 2020

organisé par Lou et Titine

et relayé sur Instagram par Lamousmé

Logo réalisé par Belette alias Cannibal Lecteur

L’oiseau captif de Jasmine Darznik

Un récit émouvant et juste qui rend hommage à la merveilleuse Forrough Farrokhzad

l'oiseau captif

Roman pour adultes, littérature étrangère

L’oiseau captif

de Jasmine Darznik

 

 

Editions Stéphane Marsan, octobre 2018,

394 pages, 20 euros

 

Thèmes: poésie, Iran, féminisme, biographie romancée

 

 

Présentation de l’éditeur:

«Souviens-toi du vol, car l’oiseau est mortel.»

Forough Farrokhzad (1935-1967)

 

Forough Farrokhzad a grandi à Téhéran dans les années 1930. Dans la maison règne une discipline de fer, et les filles n’apprennent qu’une chose: l’obéissance. Très tôt, pourtant, Forough manifeste un vif intérêt pour la poésie persane et commence à écrire. À seize ans, elle épouse Parviz, sur décision de son père qui tient à éviter un scandale. Mais cet homme n’est pas exactement celui qu’elle imaginait. Pour se soustraire à ce mariage étouffant, elle s’évade et reprend la plume. Entre ses vers se devine une femme qui ne fait pas semblant de vivre. Une femme qui révolutionnera la scène littéraire iranienne et ne reculera devant rien pour célébrer la beauté du désir au féminin.

Le portrait inspirant et provocant d’une femme courageuse qui fut la figure de proue du féminisme en Iran.

 

 

L’auteur nous offre ici un magnifique hommage à Forough Farrokhzad, poétesse iranienne et femme moderne éprise de liberté. Jasmine Darznik décrit avec justesse et pudeur les élans passionnels mais aussi la souffrance de cette jeune femme dont la vie a été brisée. Au détour des pages, on ressent la chaleur étouffante des jours d’été mais aussi la fraîcheur et les fragrances enivrantes du jardin. D’ailleurs, ce lieu paradisiaque aura beaucoup d’importance dans ses souvenirs de jeune fille. Forrough se souviendra longtemps de sa mère au jardin, les seuls moments où cette dernière semblait heureuse.

 

On ne peut s’empêcher de trembler pour la jeune poétesse et même si l’on connaît son funeste destin, on espère qu’elle sera heureuse au moins à un moment de sa vie. Mais sa fin tragique nous ramène à la dure réalité: celle d’un pays où les femmes sont séquestrées dans leur esprit et dans leur corps. Un lieu aride, vide de passion où on leur inculque que leur vie ne leur appartient pas, qu’il faut obéir et surtout se taire.

 

Je salue le courage et la rage de vivre de cette jeune femme qui avait pour unique but de partager son amour de la poésie. J’ai été très touchée par l’histoire de Forrough et la plume de l’auteur n’y est pas étrangère. Quelle beauté, quelle sensibilité, quelle finesse, quelle fluidité dans les mots…

 

Avec beaucoup de tendresse et de candeur, Jasmine Darznik décrit avec exactitude les émotions de l’enfance dans la Téhéran d’antan, cité aux milles couleurs et odeurs en perpétuel mouvement.

 

Émouvant et sublime!

 

~Melissande~

 

+ Ce court roman intense sur le droit des femmes en Iran présenté par Hérisson: “La muette” de Chahdortt Djavann

+ Une BD plus légère sur la vie d’une famille de femmes en Iran présentée par Nathalie: Broderies de Marjane Satrapi

+ L’avis de  Jérome Cayla  (Les chroniques de Goliath) sur “L’oiseau captif” de Jasmine Darznik

L’extraordinaire voyage du Fakir… Étapes indiennes 4

fakirComédie, mais pas que…
Ados / Adultes

L’extraordinaire voyage du Fakir qui était resté coincé dans une armoire IKEA

Romain Puértolas

Le Dilettante (2013)

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Qui n’a jamais entendu parler de ce roman ?

Sorti en 2013 aux éditions Le Dilettante, lu par Dominique Pinon en 2014 pour Audiolib, il est adapté en bande dessinée par Zidrou chez Jungle en 2017, puis c’est un film qui est réalisé par Ken Scott en 2018. C’est un livre traduit dans plus de 50 pays et vendu à plus d’un million et demi exemplaires. Bref, un best-seller, voire un livre culte pour certains !

Présentation de l’éditeur : Il était une fois Ajatashatru Lavash Patel (à prononcer, selon les aptitudes linguales,”j’arrache ta charrue”ou”achète un chat roux”), un hindou de gris vêtu, aux oreilles forées d’anneaux et considérablement moustachu. Profession : fakir assez escroc, grand gobeur de clous en sucre et lampeur de lames postiches. Ledit hindou débarque un jour à Roissy, direction La Mecque du kit, le Lourdes du mode d’emploi : Ikea, et ce aux fins d’y renouveler sa planche de salut et son gagne-pain en dur : un lit à clous. Taxi arnaqué, porte franchie et commande passée d’un modèle deux cents pointes à visser soi-même, trouvant la succursale à son goût, il s’y installe, s’y lie aux chalands, notamment à une délicieuse Marie Rivière qui lui offre son premier choc cardiaque, et s’y fait enfermer de nuit, nidifiant dans une armoire… expédiée tout de go au Royaume-Uni en camion.

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Alors… Je ne vais pas faire la fine bouche. J’ai trouvé cette histoire abracadabrantesque plutôt amusante. Et j’ai souri par moments. Mais j’avoue avoir apprécié que cette comédie légère parle aussi, mine de rien, des problèmes des migrants.

Sur le site de l’éditeur, vous pouvez lire ou écouter un extrait.

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Voici ma 4ème participation aux étapes indiennes chez Hilde.

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Mes autres lectures pour ces étapes indiennes :

  1. BD : India Dreams (T1) de Maryse et Jean-François Charles
  2. Roman : La tresse de Laetitia Colombani
  3. Nouvelle : Aucune terre n’est la sienne de Prajwal Parajuly