D’autres vies que la mienne d’Emmanuel Carrère

D’autres vies que la mienne

d’Emmanuel Carrère

Roman adulte


Gallimard (Folio), 2010 (POL 2009)

9782070437825, 6,80€

Thèmes : Tsunami, Mort, Cancer, Vie, Argent, Justice

Présentation de l’éditeur :

A quelques mois d’intervalle, la vie m’a rendu témoin des deux événements qui me font le plus peur au monde : la mort d’un
enfant pour ses parents, celle d’une jeune femme pour ses enfants et son mari.

Quelqu’un m’a dit alors : tu es écrivain, pourquoi n’écris-tu pas notre histoire ? C’était une commande, je l’ai acceptée. C’est
ainsi que je me suis retrouvé à raconter l’amitié entre un homme et une femme, tous deux rescapés d’un cancer, tous deux boiteux et tous deux juges, qui s’occupaient d’affaires de surendettement
au tribunal d’instance de Vienne (Isère). Il est question dans ce livre de vie et de mort, de maladie, d’extrême pauvreté, de justice et surtout d’amour.

Tout y est vrai.

Mon avis

Il m’est très dur de parler ce livre, car je n’ai pas pu le finir. Tout avait pourtant si bien commencé… Une écriture prenante et un thème si sensible, si plein d’émotions. Le tsunami, sa vague terrible et meurtrière. La mort d’un enfant, l’attente des rescapés, la puanteur, l’espoir… tout était réuni pour un livre triste, pourtant c’était poignant et tout juste assez pesant pour être insupportable mais pousser à continuer à lire.

C’est au retour à en France que tout commence à se gâter. Quand j’aurais aimé suivre encore les protagonistes du départ, tout se déplace vers une autre femme, un autre drame… la maladie, le cancer qui la ronge, qui la tue et laisse sa famille désemparée… L’auteur commence alors un travail de mémoire pour la faire revivre différemment, pour parler d’elle à travers la voix de ses proches, amis, famille… C’est là que j’ai arrêté ma lecture, car elle était devenue pour moi beaucoup plus pesante que prenante. Un thème trop proche de moi, que je n’ai pu supporter et continuer… Cela n’est pourtant pas du tout de la faute de l’auteur, dont j’ai aimé la plume mais aussi l’idée de reprendre l’histoire à travers les proches… c’est juste moi…

Un roman qui m’a en fait trop touché pour que je puisse le continuer et l’aimer… mais un roman empli d’amour et de vie à travers la mort et la maladie…

Merci à Folio et Bob pour ce livre !

D’autres avis : Yohan, Franck, Cuné, Flora, Clochette, Jules, Mango, Nanet, Mrs Pepys, Lasardine, Djak, Calypso,((oui pour une fois je site d’autres critiques alors que je ne prends jamais le temps de le faire, mais c’est pour compenser mon demi-avis!))

Marina de Carlos Ruiz Zafon

 Marina

de Carlos Ruiz Zafon

 Editions Robert Laffont / Pocket Jeunesse

978-2-221-11652-4 / 978-2-266-21302-8

19€, 300 pages, 20 janvier 2011

 

Thèmes : Barcelone, Années 80, Adolescence, Mystère, Amour

 

Présentation de l’éditeur : 

“Oscar, 15 ans, vit dans un pensionnat de Barcelone.
Il sort souvent en cachette pour aller se promener. Un jour, il pénètre dans une maison qui lui semble abandonnée et rencontre la jolie Marina. Ils deviennent amis. Désormais, tous les après-midi et le week-end, Oscar s’évade pour la rejoindre.Ensemble, ils commencent à suivre une vieille femme entièrement vêtue de noir. Sans le savoir, cette dernière les mène dans un repaire étrange, truffé de marionnettes mutilées. Ils retrouvent alors la trace d’un couple légendaire, rencontrent un médecin, un policier à la retraite, un savant fou… Les voilà lancés dans une aventure inoubliable, qui sera également celle de leur premier amour.”

 

Mon avis :

Ce livre a plus de 10 ans, pourtant comme il se passe dans les années 80 il n’a pas pris une ride! L’univers peut paraître désuet, et c’est je pense un écueil que les lecteurs jeunesses auront à passer, mais les adultes trouveront dans ce roman de quoi vivre une parenthèse hors du temps et de la réalité. Sans être totalement fantastique, ce roman, qui retrace le parcours de deux adolescents, s’avère empli de mystère, de créations terrifiantes…Un peu de fantastique donc, un peu de thriller aussi, de l’aventure pas mal, de l’amour beaucoup… Un roman multi-thématique, mais qui réussi sur tous les tableaux !

Le papillon noir entraînera Marina et Oscar dans des aventures incroyables, à tel point que je me suis demandé à la fin si tout cela n’était pas qu’un rêve d’enfant en mal d’écriture… non?
Ce roman est noir par son ambiance, triste par ses thèmes, oppressant par ses décors, mais la plume de l’auteur rend le tout très humain, un condensé de sentiments poignants!

Venons en maintenant au point sensible qui m’a laissé perplexe à la fin de ma lecture… Oh j’ai adoré ce livre, je suis entrée pleinement dans l’histoire, et je n’ai vraiment rien à redire. Non, ce qui me pose problème c’est la parution simultanée de ce roman en jeunesse. Pour adulte, aucun doute, un très bon livre, à lire. Mais pour adolescent, je ne suis pas aussi sûre. Déjà pas à des collégiens (quoique de bons lecteurs de 3ème…) plutôt à des lycéens, et dans ce cas ont ils besoin d’une édition jeunesse ? Je reste donc dubitative sur cette double sortie éditoriale. Les éditeurs sont coutumiers du fait, et j’ai vraiment lu ce livre avec un regard d’adulte sur un livre que j’ai jugé pour adulte.
Peut être aurais-je eu un regard différent si j’avais lu la version jeunesse et pour mon travail… J’ai hâte d’avoir des retours de jeunes… et moins jeunes ;)

La couverture jeunesse >

 

La conquérante de Dominique Marny

 

 

 

 

 

 

La conquérante

de Dominique Marny

 

Roman Adulte

 

 

Editions Presses de la cité (Terres de France)

388 pages, 978-2-258-08773-6, 21€

 

 

 

 

 

Présentation de l’éditeur :

Fuyant sa Touraine natale, Judith Fontange se lance dans le Paris des Années folles, des amitiés stimulantes et des amours
tumultueuses.

Engagée par un modeste bijoutier, elle se découvre alors une passion pour ce métier. Judith possède tous les atouts pour réussir
: beauté, fougue, ambition, talent… Il lui faudra néanmoins se battre pour s’imposer dans le cénacle essentiellement masculin des grands joailliers et accéder à la prestigieuse rue de la Paix.
A travers les engagements et les choix d’une jeune créatrice s’égrènent les rites, les secrets et le savoir-faire d’un univers fascinant, celui des pierres précieuses.

Les romans de Dominique Marny (Darjeeling, Les Nuits du Caire, Mes nuits ne sont pas les vôtres et Il nous reste si peu de
temps) témoignent de sa passion pour l’art, les voyages et l’histoire.

 

Mon avis :

     Judith m’est tout d’abord apparue comme une héroine bien terne, mièvre même. Tout juste arrivée à Paris
elle semble trop frêle pour pouvoir faire sa place dans ce Paris en pleine ébullition ! Et puis au fil des pages, je me suis attachée à elle, j’ai eu envie de la suivre, de la pousser, de la
conseiller. On sent venir certaines erreurs, mais Judith est fougeuse alors on lui pardonne tout, et son intelligence va la conduire très loin…

      Je me suis laissée emporter et j’ai finalement beaucoup aimé ce roman ! J’y ai découvert le Paris
d’après guerre, un Paris avide de fêtes et de grandes célébrations, de rires, de joies… Mais aussi un climat pesant parfois, avec des hommes qui ne sont pas revenus, des familles détruites…
Le livre s’y attarde peu, juste ce qu’il faut en fait, pour laisser sa légéreté à ce livre.

      En suivant Judith nous allons découvrir des personnages très variés, des ses
collocataires à ses collègues et employeurs, en pasant par ses amants… Une galerie de personnages très développée, que l’on suit presque d’un bout à l’autre du roman ce que j’ai beaucoup
apprécié !

      Enfin c’est grâce aux rêves de Judith que nous découvrons le milieu de la
bijouterie
, des petits boutiques aux grands joaillers, elle n’aura de cesse de vouloir évoluer, dessiner, créer. Un milieu très particulier que celui des pierres précieuses, qui attire
trop d’argent pour être vraiment honnête !

 Après une première partie un peu lente selon moi parce qu’elle tourne plus autour des amours de Judith qu’autre chose, le
roman démarre vraiment et nous découvrons la joaillerie. Par contre ce roman serait une réédition remaniée et diminuée à ce que j’ai compris du roman original, et je pense que c’est une bonne
chose, car j’ai apprécié l’histoire comme ça, avec ses mystères, “les clés” que l’auteur laisse au lecteur…

 

Le site de l’auteur, que je remercie pour cette découverte!

 

 

 

Bal de givre à New York de Fabrice Colin

Bal de givre à New York

de Fabrice Colin

Roman adolescent

Editions Albin Michel (Wiz)

Sorti le 05 janvier 2011

978-2-226-19356-8, 13,50€

Mots Clés : New York, Amour, Secret, Fantastique

Présentation de l’éditeur (censurée par moi!) :

“Anna Claramond ne se souvient plus de rien.
Seul son nom lui est familier. La ville autour d’elle est blanche, belle, irréelle. Presque malgré elle, la jeune fille accepte
les assiduités du beau Wynter, l’héritier d’une puissante dynastie. Bal de rêve et cadeaux somptueux se succèdent avec lui mais Anna sent que quelque chose ne va pas. […]

Mon avis :

Quel plaisir de retrouver la magie de Fabrice Colin, après un livre plus terre à terre (quoique!) La vie extraordinaire des gens ordinaires, que j’avais cependant adoré!

Ici j’ai cru un instant avoir affaire à une simple histoire d’amour, ce qui  sincèrement ne me tentait pas plus que ça… et bien pas du tout et c’est d’une seule traite que j’ai dévoré ce roman. On y retrouve l’écriture simple mais toujours entraînante de Fabrice Colin, mais aussi la magie que j’aime… Par magie j’entends en fait fantastique, car pas d’Harry Potter ici, ni de baguette!

Anna Claramond est une adolescente attachante, qui se laisse entraîner dans l’amour par Wynter, un riche héritier. Si tout se passe à New York, le monde semble légèrement différent, comme décalé… Secrets, mystères, angoisse, nous ne pouvons pas nous empêcher de faire tourner les pages, pour comprendre enfin… sauf que plus on avance, plus on se pose de questions… ahhh je ne peux rien vous dire de plus, mais c’est bien mené, et très bien tourné! Mon seul regret sera peut être d’être adulte, car j’ai senti parfois que c’était vraiment pour adolescents… Enfin bon, vous connaissez mon coeur de midinette… j’ai craqué!

Un roman à lire et conseiller, que je vais proposer à mes collégiennes! – oui les filles surtout, parce qu’elles lisent plus déjà, et parce qu’une grande partie du roman repose sur l’amour, ce qui va être dur à défendre auprès de mes petites brutes –

Pour couronner le tout, Fabrice Colin est un homme très agréable, avec qui j’ai pris plaisir à discuter, et dont je suis
régulièrement le blog!

Extraits :

“Tournant la tête vers la vitre, j’observai mon reflet. Cheveux bruns mi-longs, expression rêveuse. L’impression de familiarité n’était pas aussi forte que je l’aurais pensé mais j’aimais ce que je voyais. Était-ce bien moi ? Et qui d’autre, pauvre idiote ? La vitre me renvoyé un sourire : j’avais seize ans. Mon père n’était plus là mais il m’avait laissé toute sa fortune. J’étais inscrite dans le lycée le plus prestigieux de la ville.”

” Et si j’erre en ceci, si mon tort est prouvé,

je n’ai jamais écrit, nul n’a jamais aimé.”

Le récap des colis du swap Nouvel An, c’est juste en dessous – Le top Wikio Littérature de janvier
2011, c’est chez Mélo