Le château de l’ours

châteauThriller
Adulte

LE CHÂTEAU DE L’OURS

Alexis Lecaye

Publishroom factory (2023)

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Cette nuit là, l’ours se réveilla en entendant un cri. Un cri d’animal blessé. Il se dit qu’il n’arriverait pas à se rendormir avant de savoir ce qui se passait… Dans la cour du château contre laquelle était appuyé sa petite maison, une voiture était garée. Dans la lumière de ses phares, quatre personnes. Une femme, qui titubait entre trois hommes qui la poussaient chacun à leur tour en lui arrachant ses vêtements. Au moment où la jeune femme allait se faire violer, l’ours intervint.

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Si le nom de Lecaye ne m’était pas inconnu, c’est plus par les illustrations d’Olga Lecaye (née Solotareff). Une famille d’auteurs illustrateurs, puisque le frère d’Alexis Lecaye n’est autre que Grégoire Solotareff (U, Loulou) et leur sœur, Nadja (très connue pour “Chien bleu”). D’Alexis Lecaye, je n’ai lu qu’un roman jeunesse “La bergère qui mangeait ses moutons“.

Pour en revenir à ce roman, l’ours est un personnage plutôt mystérieux. La femme qui a failli se faire violer, Nadejda, est la fille d’un patron de la mafia en Croatie. Son père est mort et elle a hérité de sa fortune, acquise grâce au trafic d’armes et de drogues. Elle a un projet, faire le bien avec cette fortune mal acquise. Mais les anciens alliés de son père ne l’entendent pas de cette oreille.

C’est un roman qui se lit très facilement. Et qui est addictif, je l’ai lu en deux jours ! C’est à la fois un roman d’aventure, d’action devrais-je dire, et une sorte de conte… J’ai beaucoup aimé la partie qui se déroule dans le passé !

Un bon divertissement et une lecture agréable.
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Publishroom factory est une maison d’auto édition

Le petit plus du jour : il existe bien un “château de l’ours” en France ;)

Plein ciel – BD

Pleinchronique sociale
BD ado/adulte

Plein ciel

Pierre-Roland Saint-Dizier

Michaël Crosa (ill.)

Ankama (2023)

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Cité Plein Ciel. Émile Fernandez, veuf, 78 ans, s’est habillé, a arrosé ses plantes et donné des croquettes à son chat. Puis il a ouvert la fenêtre de son appartement, situé au 17ème étage… Et il a sauté. La police va mener l’enquête pour savoir s’il s’agit ou non d’un suicide. Les voisins sont abasourdis. Martine, sa voisine et son amie, n’en revient pas. Pourquoi Émile a-t-il fait ça ?

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Dès le début, nous, les spectateurs, savons qu’il s’agit bien d’un suicide. Il n’a laissé qu’une lettre, avec deux instructions. L’une concerne sa plante verte, l’autre son chat. Si nous savons ce qui s’est passé, on ne va par contre apprendre que petit à petit le “pourquoi” de ce geste. Geste qui a laissé les habitants de l’immeuble démunis, à commencer par Martine, qui était très proche d’Émile.

Démunis, mais solidaires. Ce drame, qu’ils ont du mal à comprendre et à accepter, va les rapprocher.

Une histoire simple et un peu nostalgique sur la vie d’un quartier HLM. On assiste au quotidien des gens au travers des “coupes” d’immeubles.

Si j’ai bien aimé cette histoire, je suis malgré tout restée sur ma faim. Avec ce début spectaculaire, on s’attend à une enquête, un questionnement… Non. Il n’y a que les commentaires du voisinage… J’ai, par contre, beaucoup aimé les illustrations, les couleurs, les cases sans contour.

A la fin de l’album, en quelques pages, l’auteur nous explique qu’il s’est inspiré du quartier de son enfance et même de ses voisins pour écrire cette histoire.

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Site de l’illustrateur

 Cette semaine, nous sommes chez Moka au milieu des livres…

Trois chardons – BD

chardonsTrois chardons ♥

Cécile Becq

Sarbacane (2023)

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Écosse, juin 1933. Ian est parti promener le chien Keegan dans la lande revêtue de ses plus beaux chardons. Victime d’un malaise, il ne reviendra pas. Sa femme Moïra et ses deux enfants Bonnie et Fillan se retrouvent seuls et sans ressources. Ils vont aller se réfugier chez Margaret, la sœur aînée de Moïra.

Septembre 1933, île de Skye. Moïra et ses enfants sont toujours chez Margaret. Depuis maintenant 3 mois, c’est la seule à travailler et elle commence à trouver ça dur. Elle pousse sa sœur cadette à chercher du travail. Dès le lendemain, Moïra commence à travailler comme serveuse dans le pub où sa sœur fait la cuisine.

Un soir, alors que les deux sœurs sont à table avec les enfants, on frappe à la porte…

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Des personnages avec des doutes, des problèmes, des chagrins mais aussi plein de désirs ! Elles m’ont beaucoup plu ces trois sœurs (même si la plus jeune est un poil agaçante tout de même). Des rancœurs familiales remontent à la surface avec la promiscuité. Chacune a ses soucis et chacune les vit différemment. Mais il y a de l’amour entre elles et de l’humour aussi dans cette jolie BD !

Côté illustrations, les visages sont beaux, lumineux et empreints de douceur. J’ai particulièrement aimé les scènes éclairées par les bougies ou les cheminées.

Une bien jolie lecture que je vous recommande !

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Voir une double page (site de l’éditeur)

Cécile Becq a illustré une autre BD que j’avais beaucoup aimée : Ama, le souffle des femmes

Cette semaine nous parlons d’amour chez Fanny

Méduse – Rentrée littéraire 2023

méduseRentrée littéraire sept. 2023
Roman

Méduse

Martine Desjardins

L’Atalante (2023)

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Éditeur : On la surnomme Méduse depuis si longtemps qu’elle en a oublié son véritable prénom. Elle marche tête baissée, le visage caché derrière ses cheveux, pour épargner aux autres la vue de ses Difformités. Elle-même n’a jamais osé se regarder dans un miroir.
Placée dans un institut pour jeunes filles à la merci d’adultes peu scrupuleux, Méduse n’a de cesse d’accéder à la bibliothèque des lieux, seul moyen pour elle de s’ouvrir à la connaissance du monde. À force de ruse et de prise de conscience des pouvoirs de ses globes oculaires, qu’elle se garde longtemps de dévoiler, elle nous entraîne dans sa croisade contre l’oppression et la honte du corps.

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Wow ! C’est incroyable comme certaines écritures peuvent nous happer. Ne nous laissant quasiment pas le choix de continuer ou non notre lecture. Méduse m’a fait cet effet là. Je l’ai ouvert “pour voir” et je ne l’ai lâché qu’au bout de 34 pages. Dès que j’ai eu le temps, je l’ai repris et l’ai dévoré jusqu’à la page 120. Bon en fait, je l’ai terminé le jour même !!

Je pense que le meilleur moyen de vous convaincre est de vous faire lire un extrait…

Je ne suis pas sûre d’avoir “tout” compris, d’avoir saisi tous les sous-entendus, toutes les références, notamment relatives au mythe de Méduse. Mais, quoi qu’il en soit, j’ai adoré cette histoire et l’écriture de Martine Desjardins, que je ne connaissais pas.

Voici l’extrait, c’est le début du 2ème chapitre, à la page 11.

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Je crois avoir toujours su que j’avais des Monstruosités à la place des yeux. Mais j’en ai pris pleinement conscience le soir où ma mère a plaqué une main sur mes paupières avant de se pencher sur mon lit pour me border. Dès lors, j’ai cessé de me débattre quand elle me coiffait le matin. La tâche était ardue, parce que mes cheveux ondulés étaient épais, rebelles et enchevêtrés de nœuds, d’une texture écailleuse qui irritait les doigts et résistait aux ciseaux. Tant bien que mal, ma mère rabattait ma frange vers l’avant, de façon à dissimuler complètement mon visage, et elle en profitait pour me faire cette mise en garde affectueuse :

– Si jamais tu montres tes yeux, je devrai te coudre les paupières.

Un roman qui participe

Au tour du monde en 80 livres chez Bidib (Québec)

https://delivrerdeslivres.fr/tag/le-tour-du-monde-en-80-livres/