Les illuminés – Poésie

Une BD qui parle poésie, ça vous dit ?
Biographie romancée

LES ILLUMINÉS

de LF Bollée & Jean Dytar

Delcourt/Mirages (2023)

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Les illuminés, ce sont Arthur Rimbaud, Paul Verlaine et Germain Nouveau. L’histoire commence un jour de septembre 1872. Germain Nouveau vient d’arriver à Paris. Dans un café, il rencontre Cézanne avec plusieurs de ses amis. Ils discutent, boivent de l’absinthe, fument. La conversation dérive sur Verlaine. Tous parlent de son escapade à Bruxelles avec Rimbaud.

Dans le même temps, dans la partie basse de la page (voir quelques planches sur le site de l’éditeur), nous assistons au voyage de Rimbaud et Verlaine. Ils ont quitté Bruxelles pour aller à Douvres. Ils sont maintenant dans le train pour Londres où ils se disputent.

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Cette couverture, verte, un peu étrange, ne m’attirait pas trop, même si je trouvais belle l’illustration (j’aime les couleurs chaudes !) Puis j’ai vu le nom de Jean Dytar. Il y a, comme ça, un certain nombre d’auteurs ou d’illustrateurs à qui je fais confiance les yeux fermés. Dytar en fait partie. J’ai aimé tout ce que j’ai lu de lui. C’est à dire “La Vision de Bacchus” et “Florida” !

Je ne connaissais pas Laurent Frédéric Bollée par contre. Mais en cherchant ce qu’il avait fait, je me suis aperçue que j’ai une de ses bd dans ma PAL… “Deadline” un western qu’il a réalisé avec Rossi ! Et j’ai très envie de lire “La bombe” album sorti en 2020.

Bref. Pour en revenir à nos illuminés, j’ai tout aimé. L’histoire, la mise en page, les illustrations, les couleurs même ! Et le papier aussi. Son “grammage” doit être élevé, parce qu’il est épais et presque “granuleux”. Un beau papier. Un autre “détail” que j’ai aimé aussi : la très jolie écriture des dates en haut de page, lors des changements de chapitres. Réalisées par Marjolaine Leroux (vous avez une très belle écriture Madame !!)

Un maxi coup de cœur ♥

(qui donne envie de lire de la poésie !)

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Le site de Jean Dytar (qui ne semble pas avoir été mis à jour depuis 2021 ?)

La page FB de LFB

Cette semaine, nous sommes dans la bibliothèque de Noukette

Le voyage de Shuna – Emonogatari

Récit illustré ou emonogatariShuna

LE VOYAGE DE SHUNA

Hayao Miyazaki

Traduit du japonais par Léopold Dahan

Éditions Sarbacane (2023/vo 1983)

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“Au fond d’une ancienne vallée creusée par un glacier se trouvait un petit royaume oublié de tous. Pourquoi les gens s’étaient-ils installés dans un tel endroit ? Le vent qui soufflait depuis les montagnes chassait le peu d’air ambiant et la chaleur des rayons du soleil n’atteignait jamais la vallée.”

La vie des paysans était triste et misérable. Shuna était le fils du roi, il devait un jour hériter de la couronne. Il rencontra un jour un vieil homme qui lui raconta une histoire de graines qui pourraient éviter la faim à son peuple. Et lui il montra les graines. Mais celles-ci n’avaient pas de cosses, elles étaient mortes. Le vieillard lui dit qu’il trouverait des graines comme celles-ci, mais vivantes en allant loin vers l’Ouest.

Malgré les réticences de son père et des anciens, Shuna décida de faire le voyage pour aller chercher ces graines. Par une nuit de nouvelle lune, il sella son yakkuru et partit.

En route, il fit de drôles de rencontres et affronta de nombreux dangers.

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Attention, le sens de lecture est japonais, on commence par “la fin” par rapport à notre sens de lecture, comme pour les mangas. Mais ici, il y a peu de cases, donc ça ne m’a pas gênée !

L’histoire ressemble à un conte, un voyage initiatique pendant lequel le héros va voir d’autres horizons, rencontrer de nouvelles personnes, voir de nouvelles façons de vivre. Il va apprendre des choses, se battre contre certaines, selon ses croyances, ses valeurs.

Hayao Miyazaki a adapté un conte du Tibet “Le Prince qui fut changé en chien”. Et il l’a merveilleusement illustré à l’aquarelle. Il y a beaucoup de grandes illustrations “pleine page” et on se retrouve dans un univers “magique” à la Miyazaki… Avec un côté assez cinématographique déjà !

La postface du traducteur anglais Alex Dudok De Wit est très intéressante et permet d’en savoir plus sur l’œuvre de Miyazaki.

Une bien jolie lecture à laquelle petits et grands prendront plaisir !

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Sur le site de l’éditeur vous pourrez voir plusieurs illustrations

Cette semaine nous sommes chez Noukette

LE ROI ENSOMMEILLÉ

roi

Un joli conte
à partir de 9/10 ans

LE ROI ENSOMMEILLÉ

Myriam Dahman & Clément Lefèvre (ill.)

Coll. Métamorphose

Éditions Oxymore (2023)

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D’aussi loin qu’elle s’en souvienne, la neige avait toujours été là. Elle recouvrait tout d’un épais manteau, gommant les aspérités, cachant les pierres du chemin. Mais Ena n’avait pas peur de la neige. Même si elle savait qu’elle était ensorcelée et qu’elle finissait toujours par endormir les gens.

Ce jour-là, Ena était partie chercher des champignons pour en faire un breuvage destiné à réveiller sa grand-mère. Elle aimait explorer la ville, retrouver des vestiges des temps anciens. En repartant, elle rencontra des ombres, qui lui transmirent un message…

Un message qui parlait de la grande ourse, la magicienne de la forêt. Elle en parla à sa grand-mère, qui lui raconta la légende du roi et de ses trois filles.

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C’est une bande dessinée, mais qui commence et se termine par un conte “à l’ancienne”. Ici, le froid, la neige représentent la tristesse et le deuil. Pourtant, ce n’est pas une histoire triste. C’est très serein, très calme, apaisant même (la douceur des couleurs peut-être ?)

J’ai beaucoup aimé cette histoire de malédiction dans un monde endormi et recouvert de neige. Et les illustrations n’y sont pas pour rien, je les ai trouvées très belles et très douces.

Un joli conte en bande dessinée, servi par de très belles illustrations !
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D’autres que moi ont aimé : LylouLes idées de Juhttps://m.media-amazon.com/images/I/71AJoIYE6ML._AC_UF1000,1000_QL80_.jpg

D’autres BD qui se passent en hiver ?

Cette semaine nous sommes chez Fanny

Le château de l’ours

châteauThriller
Adulte

LE CHÂTEAU DE L’OURS

Alexis Lecaye

Publishroom factory (2023)

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Cette nuit là, l’ours se réveilla en entendant un cri. Un cri d’animal blessé. Il se dit qu’il n’arriverait pas à se rendormir avant de savoir ce qui se passait… Dans la cour du château contre laquelle était appuyé sa petite maison, une voiture était garée. Dans la lumière de ses phares, quatre personnes. Une femme, qui titubait entre trois hommes qui la poussaient chacun à leur tour en lui arrachant ses vêtements. Au moment où la jeune femme allait se faire violer, l’ours intervint.

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Si le nom de Lecaye ne m’était pas inconnu, c’est plus par les illustrations d’Olga Lecaye (née Solotareff). Une famille d’auteurs illustrateurs, puisque le frère d’Alexis Lecaye n’est autre que Grégoire Solotareff (U, Loulou) et leur sœur, Nadja (très connue pour “Chien bleu”). D’Alexis Lecaye, je n’ai lu qu’un roman jeunesse “La bergère qui mangeait ses moutons“.

Pour en revenir à ce roman, l’ours est un personnage plutôt mystérieux. La femme qui a failli se faire violer, Nadejda, est la fille d’un patron de la mafia en Croatie. Son père est mort et elle a hérité de sa fortune, acquise grâce au trafic d’armes et de drogues. Elle a un projet, faire le bien avec cette fortune mal acquise. Mais les anciens alliés de son père ne l’entendent pas de cette oreille.

C’est un roman qui se lit très facilement. Et qui est addictif, je l’ai lu en deux jours ! C’est à la fois un roman d’aventure, d’action devrais-je dire, et une sorte de conte… J’ai beaucoup aimé la partie qui se déroule dans le passé !

Un bon divertissement et une lecture agréable.
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Publishroom factory est une maison d’auto édition

Le petit plus du jour : il existe bien un “château de l’ours” en France ;)