Inventaire après rupture – Daniel Handler

Roman pour adolescents

Inventaire après rupture

de Daniel Handler

illustré par Maira Kalman

traduit par Rose-Marie Vassallo

Nathan, 2012
9782092540909, 18,50€

Devant la porte d’Ed, il y a un carton. Dans ce carton, il y a une lettre. Et plein d’objets. La lettre, c’est Min qui l’a écrite pour Ed. Elle y commente un par un ces objets, qui évoquent tous les petits et grands moments de leur rencontre, de leur histoire, de leur amour. Ainsi Min explique à Ed comment elle l’a aimé… et pourquoi elle l’a quitté.

 Une couverture rose pour un roman qui tourne plus autour d’une rupture qu’une histoire d’amour. La narratrice profite de sa rupture pour nous compter toute sa relation amoureuse. Une adolescente, un adolescent. Une histoire plutôt banale, une rupture qui l’est tout autant.

Le seul intérêt que j’ai trouvé au livre est la façon dont il est construit. Chaque chapitre s’articule autour d’un objet symbolique de leur relation pour Min, l’héroïne, et l’occasion pour elle ne nous en parler, nous racontant ainsi peu à peu, objet par objet son histoire. Ces objets sont illustrés au fur et à mesure du livre, donnant un petit coté sympathique au livre. Ces illustrations nous donne l’impression de participer à l’histoire, c’est très rose mais c’est bien vu.

L’histoire est donc tout à fait banale mais la sous histoire avec une ancienne star du cinéma m’a beaucoup plu, j’aurai voulu d’ailleurs qu’elle soit encore plus mise en avant. Les personnages secondaires sont aussi intéressants, de même que tous les à coté, comme la passion de notre héroïne pour les vieux films, avec toutes les références qui vont avec. Mais voilà, seuls les à coté ont su me toucher, pas l’histoire principale…

 

Pas pour moi… mais Drawoua a aimé, Kik est plus mitigée. Radicale est sous le charme tout comme Nodrey.

+ 1 pour le Challenge Bookineur en couleur de Liyah – Je triche un peu car j’ai lu ce livre avant le début du challenge, mais je n’en avais pas encore parlé!

+1 Challenge Rentrée Littéraire

+1 Challenge YA

L’auteur parle de son livre en interrogeant des passants dans une gare sur leur rupture :

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

RDL #Lilou 3 Romans pour Ados : Unique, Quand j’étais soldate et les Carcérales

Alison Allen-Gray - Unique.Unique
Alison ALLEN-GRAY
Bayard Jeunesse

“Dominic, 15 ans, ne s’entend pas avec ses parents. Le seul membre de sa famille avec qui le garçon se sent bien, c’est Pops, son grand-père, qui perd un peu la boule. Un jour, dans le grenier de Pops. Dominic découvre un album photo que personne ne lui a jamais montré. Il est pourtant rempli d’images de son enfance. Plus il le feuillette, plus le malaise s’empare du garçon : ces anniversaires, il n’en a aucun souvenir ; ces enfants qui l’entourent et semblent être ses copains, il ne se les rappelle pas ; ces lieux où il pose, il ne les reconnaît pas. La dernière photo de l’album fait à Dominic l’effet d’une décharge électrique : c’est lui… en plus vieux ! Qui est ce jeune homme dont Dominic n’a jamais entendu parler et qui lui ressemble trait pour trait ?”

Dominic, 15 ans, découvre des photos de lui dont il n’a aucun souvenir Mais est-ce vraiment lui ? Il décide alors de mener discrètement son enquête. Mais quels secrets va-t-il déterrer ?

Ce livre est très intéressant, il s’intéresse au clonage humain et à ses retombés mais aussi à l’unicité de chaque être humain, ce que va revendiquer Dominic face à son père qui le déteste à cause de son manque de réussite en sciences et en art.

Thème : Sciences, adolescence, SF

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Valérie Zenatti - .Quand j’étais soldate
Valérie ZENATTI
L’école des loisirs

“Avoir dix-huit ans en France, ça signifie passer son bac, son permis de conduire, avoir le droit de vote, travailler enfin ou entreprendre des études. Dix-huit ans est synonyme de majorité, de maturité et de liberté. Mais avoir dix-huit ans en Israël, ça signifie donner les deux prochaines années de sa vie au pays, à sa défense, à sa survie. Devenir un matricule. Porter l’uniforme. Se réveiller à quatre heures et demie. Faire la vaisselle pour soixante-dix. Obéir aux consignes. Apprendre le maniement des armes. L’histoire et la géographie des pays voisins et ennemis. Les langages codés des pilotes adverses. Et risquer sa peau. Qu’on soit un garçon ou une fille. Même quand on est si petite et si menue que les autres vous traient de promotion ” tomates cerises “… Quand on s’appelle Valérie Zenatti et qu’on rêve de devenir écrivain, ça signifie aussi réfléchir. Et douter. Et rire. Et espérer la paix, maintenant ou bientôt. Ça signifie témoigner.”

En Israël, quand on a 18 ans, on ne peut pas profiter tout de suite de sa nouvelle vie d’adulte, on doit d’abord offrir 2 années à l’armée. Valérie nous raconte, dans la limite du secret bien sûr, ces deux ans qui lui ont fait découvrir l’âge adulte et les responsabilités qui vont avec.

Cette autobiographie est vraiment passionnante. On se sent dans la peau du personnage principale et le fait que ce soit une histoire vraie nous fait aussi réfléchir sur le service militaire et les femmes dans l’armée.

Thème : guerre, femme, armée

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Magali Wiéner - Les carcérales.Les Carcérales
Magalie WIENER

Macadam Milan

“Un adolescent se retrouve en prison pour un viol qu’il est convaincu de ne pas avoir commis. Pour lui, la jeune fille était consentante. Une plongée saisissante dans les rouages de la justice et l’univers carcéral, sa violence, ses abus et son isolement. Et une réflexion sur le sens de la responsabilité.”

La soirée s’annonce plutôt bien pour Rodrigues, il va voir Aurélie chanter avec son groupe pour la fête de la musique. Puis ils se baladent dans un parc et Rodrigues fait l’amour avec elle. Mais le lendemain matin, la police vient le chercher, Aurélie l’accuse de viol.


C’est un roman vraiment très bien écrit dans lequel on va suivre minutieusement toutes les étapes du procès mais aussi de la vie d’un adolescent en prison. Rodrigues se pense innocent mais le lecteur ne sait que croire. On s’attache à ce personnage qui subit la prison mais on ne sait pas s’il est réellement innocent et on le hait aussi en même temps…

 Thèmes : prison, adolescence, viol

— Lilou —

Le coeur en braille – Pascal Ruter

Roman pour adolescents

Le coeur en braille

de Pascal Ruter

illustrations d’Anne Montel

Didier Jeunesse, 2012
9782278059249, 14,20€

 Jusque là, pour Victor, une année scolaire c’est du saut à l’élastique sans l’élastique. Ce qu’il préfère ? Écouter les Rolling Stones, se gaver de loukoums avec son copain Haïçam, parler mécanique avec son drôle de père. Quand il ne s’amuse pas à planquer le PQ des toilettes des filles, il essaie d’échapper aux punitions qui pleuvent sur lui comme la foudre sur le paratonnerre.Mais lorsque Marie-José, génie absolue, déboule dans sa vie un beau jour de contrôle de math, c’est tout son univers qui implose.

Pourquoi soudainement cette première de la classe, violoncelliste de talent, va-t-elle avoir besoin de lui ? Une amitié étrange va naître entre ces deux ados que tout oppose.

Un véritable moment hors du temps que ce roman pourtant tout à fait ancré dans la réalité. Même si le titre en dit beaucoup je crois qu’il est préférable d’entrer dans ce roman sans rien en savoir pour vraiment plonger dans cette belle histoire.

Victor est un jeune cancre, pas qu’il soit bête, tout simplement rien ne l’intéresse autant que la Panhard de son père, cette vieille voiture, principal lien entre eux deux. Son meilleur ami Haïçam ne parle lui presque jamais, ou alors pour étudier, encore et encore une partie d’échec. Et puis il y a Marie-José, qu’on découvre peu à peu, par les yeux de Victor. Une jeune violoncelliste passionnée, un petit génie à l’école qui pourtant s’intéresse à Victor…

Ces personnages adolescents sont la force du roman et la plume de Pascal Ruter les fait vivre sous nos yeux. Impossible de ne pas s’attacher à ces petits héros si atypiques. Aucun d’entre eux ne tombe dans la caricature des adolescents de littérature, souvent uniquement préoccupé par leur physique et l’amour. Et pourtant l’amour n’est jamais loin dans ce roman.

Un roman très sensible mais qui ne manque pas d’humour ce qui permet de ne pas rentrer dans le pathos. Car le thème n’est pas si simple, et les problèmes d’adolescents sont souvent mis au second plan. Un personnage m’a vraiment fait mourir de rire, il s’agit de Lucky Luke, surnom donné au CPE. Cet homme passionné de vélo va se mettre à lire et vous allez voir, c’est épique!

J’ai regretté cependant quelques passages assez peu crédibles qui nuisent un peu à notre attachement aux personnages mais cela permet aussi de bien se souvenir que tout cela n’est qu’une fiction…

Un roman dont il est difficile de parler tant il doit se déguster du début à la fin, je ne peux que vous le conseiller car c’est un vrai bon moment de lecture !

+ Challenge YA#2

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

Arsène – Juliette Arnaud

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Roman adolescent – Rentrée Littéraire 2012 Jeunesse

Arsène

de Juliette Arnaud

Casterman, 12 septembre 2012
9782203029941, 13,50€

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Dès les premières pages l’écriture de ce roman  heurte, et malheureusement même l’histoire pourtant sympathique n’a pas réussi à me faire passer outre cette plume discordante. Je tiens à préciser que j’ai lu les épreuves, il y aura donc peut-être certain changements mais malgré tout ce roman n’est guère agréable à lire.

L’histoire pourtant est convaincante : George, petit garçon de 6ème, s’éprend d’une de ses voisines, une jeune adulte. Cet élève brillant, fan d’Arsène, commentateur et entraineur d’un club de football anglais, fait alors tout pour se rapprocher de cette jeune femme qu’il nomme Arsène. Ainsi les deux Arsène constituent l’essentiel de sa vie, de ses passions. Sa seule amie, Lita, fille de la concierge de l’immeuble ne va pas à l’école, il est donc assez solitaire.

Des personnages atypiques mais plutôt attachants qu’on suit dans leur quotidien, mais sans jamais vraiment s’attarder sur le superflux, seule Arsène, personnage central du roman semble compter. Le lecteur va suivre George pendant une année entière, pourtant à part Arsène nous n’apprenons rien sur ce jeune garçon. Quelques rares scènes se passent au collège, mais l’essentiel se déroule dans l’immeuble ou dans son quartier.

Les relations qu’entretient George avec les adultes sont le point le plus intéressant du roman. Ses relations avec Arsène bien sûr, mais aussi avec Ali, le libraire acariâtre et ses professeurs, deux notamment, celui d’EPS et celle de français. La naration s’inverse d’ailleurs régulièrement pour laisser la place à la voix de ces adultes et à leur regard sur George. On sent alors tout le poids de leur passé dans le regard qu’il porte sur ce jeune garçon. Un regard qui nous permet de mieux comprendre George, de l’apprécier.

C’est aussi le lot des problèmes d’adulte que George croise mais ne comprend pas qui tient la narration. Ces problèmes de travail, de solitude, de drogue même qu’il n’appréhende pas vraiment et le conduise à une certaine incompréhension générale de ceux qui l’entourent.

Un roman court avec une bonne construction narrative et une histoire intéressante mais où l’écriture n’est pas à la hauteur.

+ Par la co-auteur d’Arrête de pleurer Pénélope

+ Rentrée Littéraire 2012 Jeunesse – 7/7 Challenge Rentrée Littéraire 2012

+ Ce roman sort demain en librairie et numérique

+ L’avis de Carole,