Bacha Posh – Roman Important !

BachaComment renoncer à la liberté ?
A partir de 13/14 ans

Bacha Posh

Charlotte Erlih

Actes Sud Junior (2013)

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Sélection des Incorruptibles 2014/2015

Réédité en 2020 chez Gallimard Jeunesse avec une autre couverture

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Depuis 10 ans, Farrukh vit comme un garçon, s’habille comme un garçon et passe, aux yeux de tous, pour un garçon. Pourtant, c’est une fille. C’est une bacha posh : une de ces filles élevées comme des fils dans les familles afghanes qui n’en ont pas. A 5 ans, on lui a coupé les cheveux, retiré sa poupée et on lui a appris à se comporter comme un garçon. Sauf qu’à la puberté, elle doit redevenir une jeune femme. Faire la cuisine, porter la burka, ne plus sortir seule, baisser les yeux face aux hommes. Et dire adieu à ses rêves, ses habitudes, ses amis. Mais quand on a goûté à l’action et à la liberté, comment y renoncer ?

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Quel enfer ! On se demande presque en terminant ce roman s’il ne faut pas penser comme la mère de Farrukh, qui lui dit qu’elle a eu de la chance de vivre comme une bacha posh pendant 10 ans. Mais ce doit être une situation tellement épouvantable le jour où on vous retire toute cette liberté…

Un roman qui permet de découvrir une tradition qui perdure encore aujourd’hui et qui pose aussi question sur l’identité : Comment se construit-elle ? Vient-elle de notre sexe ou de notre éducation (famille, école, société) ?

En tous cas, ce roman ne peut pas laisser indifférent. Et ce n’est hélas pas aujourd’hui, avec le retour des talibans au pouvoir, que les droits des femmes vont s’améliorer en Afghanistan.

Une lecture que je vous recommande !

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D’autres livres qui parlent de privation de liberté pour les jeunes filles : J’ai 14 ans et ce n’est pas une bonne nouvelleL’histoire de Malala

Moi, Gulwali

Moi, GulwaliGulwali

Réfugié à 12 ans

Gulwali Passarlay & Nadene Ghouri

Hachette Livres (2016)

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L’histoire : Il s’agit d’un témoignage. Celui de Gulwali Passarlay, jeune afghan de 12 ans, que sa mère, qui a peur pour ses enfants, envoie se réfugier en Europe avec son frère. Ce qu’elle ne sait pas, c’est que les deux frères seront séparés et qu’ils risqueront plusieurs fois leur vie avant d’arriver, au terme d’un dangereux et long voyage, en Grande Bretagne.

Même si le résultat paraît idyllique, – Gulwali a fait des études, il est en dernière année d’études en Sciences Politiques, il est encarté au Parti Travailliste, il fait des conférences (il n’a que 21 ans !)-, il ne faut pas oublier qu’il a vécu un enfer pendant plus d’un an, et, selon ses dires, qu’il en paye encore le prix dans ses cauchemars aujourd’hui.

Comment ne pas avoir le cœur serré en lisant cette phrase (une mère qui parle à ses deux garçons de 12 et 14 ans) : “Aussi mal que les choses tournent, ne revenez jamais“… On se dit qu’il faut être complètement désespéré pour envoyer ainsi ses enfants loin de soi, seuls, si jeunes, sans savoir avec qui ils vont voyager et comment… Leur mère a pourtant fait ce qu’elle croyait être le moins dangereux pour eux à priori.

Un livre que j’ai trouvé très intéressant, car il permet de comprendre certaines choses : Les différences de point de vues dues à l’éducation, la force des traditions dans certains endroits du monde, comment fonctionne le trafic d’immigrants par les passeurs…

Sa foi a beaucoup soutenu Gulwali Passarlay. Si je ne suis pas croyante, j’ai malgré tout foi en l’être humain, en sa capacité “d’être” humain justement. Et pourtant, quand on lit ce livre, on doute…

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D’autres livres présentés sur le blog avec des thèmes plus ou moins similaires :

Et d’autres livres sur ce thème sur d’autres blogs :

Et une vidéo pour voir et entendre Gulwali Passarlay ici

Si loin de Kaboul

Si Loin De KaboulSi loin de Kaboul
N. H. Senzai
Magnard Jeunesse (2015)

à partir de 11 ans

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L’histoire : Fadi fuit l’Afghanistan avec sa famille. Dans un moment de grand danger, en pleine nuit, alors qu’ils doivent grimper à toute allure dans un camion, Mariam, sa petite sœur, lui lâche la main pour ramasser sa poupée. Et dans le chaos, le camion s’en va sans elle… Aux États-Unis où il est en exil, Fadi tente l’impossible pour retrouver sa sœur.

Mon avis : Si loin de kaboul est un livre prenant sur un sujet pas si souvent évoqué : la fuite devant l’oppression, la guerre ou encore les dictateurs (ici, les Talibans)…

Une famille qui réussit à s’enfuir (après avoir donné tout ce qu’elle possédait ou presque aux “passeurs”) mais en perdant un de ses membres, la plus jeune des filles.

Un jeune garçon rongé par la culpabilité (c’est lui qui a “lâché” la main de sa sœur). Tout au long de ce roman, j’étais, bien sûr, triste pour la petite qui se retrouve seule, mais plus triste encore pour ce jeune garçon qui se sent coupable (alors qu’il n’y est pour rien, le pauvre !) et essaie par tous les moyens de réparer une “faute” qu’il n’a pas commise.

On partage aussi le quotidien des ces exilés, contraints à faire des métiers souvent bien loin du leur (le père, ingénieur, se retrouve chauffeur de taxi) pour faire vivre leur famille ainsi que la difficile intégration des enfants (après 11 septembre, les attentats ont fait remonter le racisme et la peur de l’étranger !)

Bref, un très joli roman à lire et à faire lire !

SignatureNat