Le coeur en braille – Pascal Ruter

Roman pour adolescents

Le coeur en braille

de Pascal Ruter

illustrations d’Anne Montel

Didier Jeunesse, 2012
9782278059249, 14,20€

 Jusque là, pour Victor, une année scolaire c’est du saut à l’élastique sans l’élastique. Ce qu’il préfère ? Écouter les Rolling Stones, se gaver de loukoums avec son copain Haïçam, parler mécanique avec son drôle de père. Quand il ne s’amuse pas à planquer le PQ des toilettes des filles, il essaie d’échapper aux punitions qui pleuvent sur lui comme la foudre sur le paratonnerre.Mais lorsque Marie-José, génie absolue, déboule dans sa vie un beau jour de contrôle de math, c’est tout son univers qui implose.

Pourquoi soudainement cette première de la classe, violoncelliste de talent, va-t-elle avoir besoin de lui ? Une amitié étrange va naître entre ces deux ados que tout oppose.

Un véritable moment hors du temps que ce roman pourtant tout à fait ancré dans la réalité. Même si le titre en dit beaucoup je crois qu’il est préférable d’entrer dans ce roman sans rien en savoir pour vraiment plonger dans cette belle histoire.

Victor est un jeune cancre, pas qu’il soit bête, tout simplement rien ne l’intéresse autant que la Panhard de son père, cette vieille voiture, principal lien entre eux deux. Son meilleur ami Haïçam ne parle lui presque jamais, ou alors pour étudier, encore et encore une partie d’échec. Et puis il y a Marie-José, qu’on découvre peu à peu, par les yeux de Victor. Une jeune violoncelliste passionnée, un petit génie à l’école qui pourtant s’intéresse à Victor…

Ces personnages adolescents sont la force du roman et la plume de Pascal Ruter les fait vivre sous nos yeux. Impossible de ne pas s’attacher à ces petits héros si atypiques. Aucun d’entre eux ne tombe dans la caricature des adolescents de littérature, souvent uniquement préoccupé par leur physique et l’amour. Et pourtant l’amour n’est jamais loin dans ce roman.

Un roman très sensible mais qui ne manque pas d’humour ce qui permet de ne pas rentrer dans le pathos. Car le thème n’est pas si simple, et les problèmes d’adolescents sont souvent mis au second plan. Un personnage m’a vraiment fait mourir de rire, il s’agit de Lucky Luke, surnom donné au CPE. Cet homme passionné de vélo va se mettre à lire et vous allez voir, c’est épique!

J’ai regretté cependant quelques passages assez peu crédibles qui nuisent un peu à notre attachement aux personnages mais cela permet aussi de bien se souvenir que tout cela n’est qu’une fiction…

Un roman dont il est difficile de parler tant il doit se déguster du début à la fin, je ne peux que vous le conseiller car c’est un vrai bon moment de lecture !

+ Challenge YA#2

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

C’est mon premier jour d’école… tous les jours – RL Stine

Roman jeunesse dès 10 ans (fantastique / horreur) – Rentrée Littéraire 2012

C’est mon premier jour d’école… tous les jours

de RL Stine

Michel Lafon, août 2012
9782749916590, 7,95€

Thèmes : école, horreur, jour sans fin

Le jour de la rentrée, dès le réveil, les catastrophes s’enchaînent pour Artie. D’abord il tombe du lit. Aïe. Puis son frère lui renverse du sirop sur la  tête. Trop tard pour se laver, il part à l’école avec les cheveux poisseux. Sur le chemin il trébuche dans une flaque d’eau, on dirait qu’il s’est fait pipi dessus. Et lorsqu’il arrive enfin à l’école, les choses empirent. Vivement que cette journée soit terminée ! Seulement voilà, le lendemain, Artie se réveille et tombe du lit.
Puis son frère lui renverse du sirop sur la tête… Horreur ! Serait-il en plein cauchemar ? Artie pourra-t-il se sortir de ce cycle infernal avant que son premier jour : d’école recommence… pour toujours ?

Le premier jour d’école c’est toujours terrifiant, alors quand en plus c’est un nouvel établissement… et si en plus tout commence  mal en tombant du lit !

Voici un petit roman sympathique tout à fait dans le style de Chair de Poule qui plait tant à mes élèves… et ce n’est pas un hasard puisque c’est le même auteur, RL Stine!

Un schéma narratif simple et répétitif, un héros adolescent, le milieu scolaire et une rentrée cauchemardesque, voilà qui plaira aux fans de Chair de Poule qui retrouveront là les éléments classiques, notamment le vocabulaire simple. Les éléments fantastiques s’enchaînent, sans nous donner de réponse, et bien que l’ensemble soit plein d’humour on plaint le pauvre héros, voire on a peur pour lui tant le sort semble s’acharner contre lui, même quand il essaye de tout arranger! C’est à la fois terrifiant par le thème et le contenu, tout en restant suffisant en retrait pour ne pas effrayer complètement les lecteurs pour autant!

Si ce n’est pas transcendant, j’ai trouvé la fin surprenante et sympathique et  je suis sûre que mes élèves vont adorer ! J’ai d’ailleurs retardé la publication de ce billet pour pouvoir ajouter leurs avis à la suite mais suite à des soucis informatiques je n’ai pas encore pu leur mettre à disposition, j’éditerai donc ce billet si j’ai des retours dans les prochains temps!

+ 1 dans le cadre du challenge 1% rentrée littéraire soit déjà 9 livres lus !

mots de tête de Dominique Resch

Couverture

Les mots de tête

de Dominique Resch

Récit

Éditions Autrement, août 2011
9782746730397, 14 €

 

Thèmes : Marseille, école, professeur, OM

 

Présentation de l’éditeur :

Dominique Resch met en scène un prof, le prof, lui-même. Il dit tantôt « je », tantôt « il » selon qu’on se place de son point de vue ou de celui de ses élèves, Tonio, Nadir, Jérémy et les autres… Le ton est vivant, primesautier, plein d’humour et de tendresse à l’égard de son métier. De chronique en chronique, Dominique Resch scénarise des moments de grâce, des pépites de sa vie de prof. Il nous fait vivre les rencontres OM / PSG qui rythment la vie et le moral de la classe, les samoussas d’Hafoussouate qui réveillent les papilles du prof, l’inspecteur à côté de la plaque foutu à la porte par un collègue, la répétition de Cyrano de Bergerac interrompue sans cesse par Tonio, une course à vélo lors d’une classe de nature à Aix où le peloton des ados fonce à grande vitesse dans les décors d’un film en plein tournage. Si ses élèves se jouent de la langue française, Dominique Resch, lui, joue avec elle.

Mon avis :
Marseille, c’est la mer, l’accent du Sud, le soleil pour moi… ce livre m’a fait découvrir professeurs et élèves, et c’est un monde souvent loin du mien, bien que je sois prof moi même. On se plait ici dans ma campagne mais franchement, et même si tout le livre porte à sourire, je n’ai pas du tout envie de changer d’établissement… Pourtant, les élèves présentés dans ce roman sont attachants, même dans leurs mots de travers…

Mais reprenons un peu le livre pour essayer de faire un avis qui ressemble à quelque chose… sait-on jamais que l’auteur passe par là, je ne veux pas avoir une mauvaise note (joke liée à cet article, chez Abeille…)

Ce livre est donc celui d’un professeur, qui nous raconte une année scolaire, à Marseille. Comme une année scolaire disons, puisque les anecdotes sont intemporelles. Un livre court, mais intéressant. On sent un professeur passionné qui arrive à quelque chose avec ses élèves, qui aime ce qu’il fait même avec un peu de fatigue, et qui revient avec humour sur des évènements (fictifs?) de sa carrière.

Je me suis tellement attachée aux péripéties que l’écriture ne m’a pas vraiment marquée, si ce n’est qu’elle coule d’elle même, sans heurts, permettant d’avancer rapidement.

Bien sûr cette année scolaire est mouvementée bien sûr ce sont plusieurs choses assemblées, mais on se délecte de l’humour distillé à chaque page ou presque.

Certaines interventions de l’auteur m’ont paru un peu de trop (des explications sur les notes qu’il prend, des perles qu’ils croisent, par exemple) et j’aurais encore plus apprécié ce roman s’il avait été encore plus centré sur le monde scolaire… car oui les élèves portent à rire… mais certains professeurs ou pions (pardon AED) aussi !

Dominique Resch nous livre un avis franc sur le système éducatif, et nous livre quelques exemples de cours de français, à partir de phrases volées aux élèves, comme “M’sieur… sur la tête de ma mère, j’ai trop envie de pisser”… Un professeur que je serais bien incapable d’être, heureusement que je ne suis pas là bas… Et en plus auteur… ça fout des complexes tout ça!

Je garde un souvenir très plaisant de cette lecture où j’ai beaucoup souri malgré des situations vraiment tendues (il y a tout de même un coup de feu !)

Une autre vision du monde de l’éducation et de ces chers petits chérubins, que je conseille à tous les professeurs et aux autres.

 

LIBFLY