Manon Fargetton – Autrice

Rencontre avec

MANON FARGETTON

Autrice

A “la petite librairie” d’Hennebont (56)

Le 26 mars 2022

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Le 26 mars dernier, Manon Fargetton était venu présenter son dernier roman, “Tout ce que dit Manon est vrai” à la petite librairie d’Hennebont. Un roman autobiographique, et, si je ne dis pas de bêtises, son premier roman en littérature “adulte”.

Sachant que j’allais la rencontrer, je me suis dit que ça serait bien de lui poser quelques questions, sur sa façon de travailler, ses envies, ses projets… Afin de vous la présenter.

Elle a très gentiment accepté de me répondre. Mes questions ne sont peut-être pas toutes très pertinentes, mais je débute dans l’interview ! ;)

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Donc, après les questions-réponses des personnes présentes et la séance de dédicaces, je lui ai posé les questions suivantes :

  • D’où viennent vos histoires ? De votre vie, des personnes rencontrées, de l’actualité, de vos lectures ?

Les idées peuvent venir de plein d’endroits différents, j’ai même écrit des romans à partir de rêves que j’ai fait. Ça peut venir d’expériences personnelles, de choses que d’autres personnes te racontent de leur vie, des témoignages que tu lis, des articles de journaux, des livres que tu as lu, des films que tu as vu…

Et puis souvent, ce n’est pas une idée qui donne un roman. Ce sont plusieurs idées qui s’agglomèrent entre elles et qui donnent un roman. On peut aussi être inspiré par une situation aperçue dans la rue !

  • Et comment procédez-vous ? Vous notez les idées dans un carnet pour les reprendre plus tard ?

Les idées vraiment importantes restent dans la tête. Je commence à noter quand je travaille sur l’histoire.

  • Comment choisissez-vous vos personnages ? Ils existent déjà dans un coin de votre tête, ils se développent au fur et à mesure de l’histoire ?

Quand j’ai une idée de roman, je cherche le meilleur personnage possible pour raconter mon histoire. Tout simplement. Celui qui va me permettre de raconter l’histoire que je veux raconter.

  • Comment construisez-vous vos romans ? Avec des carnets pour la prise de notes, les personnages ? Par quoi ça débute ?

C’est d’abord l’histoire. Je peux avoir des envies de personnages qui traînent mais en fait ils vont être les vaisseaux pour raconter l’histoire. Donc je vais chercher les meilleurs personnages possibles, les personnages les plus différents les uns des autres aussi, pour que leur image du monde se confronte et s’influence parfois et c’est à partir de là que se fait le travail préparatoire.

Je me demande comment le personnage va t-il évoluer ? Quels sont ses défauts, ses désirs, ses besoins ?

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  • Quels sont vos projets en cours ?

Les tisseurs de rêves, une série jeunesse en cours dont les tomes 3 et 4 vont sortir prochainement (2022/2023), un gros pavé de fantasy adulte qui sort à l’automne (la série s’appellera “Le cycle des secrets“), le 2ème tome est en cours d’écriture et un album jeunesse (avec l’illustrateur Guillaume Bianco) qui sort à l’automne…

  • Vous avez su très tôt que vous vouliez être écrivain ?

Non, je n’imaginais pas du tout en faire un métier. J’écrivais, j’avais un rapport à l’écriture depuis toute petite, un rapport très intime en fait, j’écrivais toute seule dans mon coin, des chansons en particulier. Et à un moment donné j’ai eu envie de partager les histoires que j’avais dans la tête. Et donc je suis venue à la publication. Mais même là, au début, je ne pensais pas en faire un métier ! C’est vraiment venu petit à petit. (Manon se consacre à plein temps à l’écriture depuis 2 ans et demi)

  • Vous imposez-vous un rythme de travail quotidien, des horaires ?

Je ne peux pas vraiment faire ça, parce qu’il y a des jours où je suis en rencontre scolaire, des jours où je suis sur des salons du livre, des jours où j’ai de l’administratif en retard et où il faut que je fasse de l’administratif toute la journée… Donc ce n’est pas aussi simple. Je me fixe plutôt des objectifs par mois, par exemple, je me dis ce mois-ci j’essaie d’écrire “tant de mots”… Je fonctionne plus comme ça.

  • Qu’est-ce que l’écriture pour vous ? Un plaisir, une libération, un jeu, une passion ?

Un plaisir, mais pas tous les jours, il y a des jours où je galère, comme tout le monde, ce n’est pas une entreprise très simple d’écrire un roman donc il y a des fois où on galère, heureusement que c’est quand même un plaisir.

  • Auriez-vous un conseil de lecture ? Un auteur ou un livre que vous aimez particulièrement ou que vous souhaiteriez faire découvrir ?

Déluge d’Henri Bauchau (sur la création)

Merci beaucoup à Manon d’avoir accepté de répondre à mes questions avec autant de gentillesse !

Une conversation qui m’a donné encore plus envie de lire ses romans, je vous en présenterai donc plusieurs dans les prochains mois.

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Si vous voulez en savoir un peu plus : Sa page Facebook – Son compte Instagram

Romans de Manon déjà présentés sur ce blog :

Jusqu’à la dernière dernière page de Laura Ferracioli et Alice Coppini

“Les voyages forment la jeunesse!”

Album pour la jeunesse dès 4 ans

Jusqu’à la dernière dernière page

de Laura Ferracioli

et Alice Coppini

Editions Balivernes, ill. d’Alice Coppini, novembre 2019, 32 pages, 14 euros

Thèmes: écriture, voyage, magie, écrivain, création, découverte du monde

 

Présentation de l’éditeur: “La vie est faite de rencontres et de surprises. Alors pourquoi rester chez soi?”

 

J’ai beaucoup aimé le message véhiculé par cet album! En bon conte de fées moderne, Jusqu’à la dernière dernière page illustre parfaitement à quel point l’existence  peut être monotone si on ne prend pas le risque de la vivre.

C’est ce qui arrive à notre jeune écrivain. Son quotidien morose le détache petit à petit du monde qui l’entoure.

Avec le temps et sans s’en rendre compte, il a renoncé aux petits bonheurs tout simples. Cloîtré, le jeune homme en vient à perdre sa santé. C’est grâce à une intervention pour le moins singulière que notre écrivain reprendra sa vie en main.

Le protagoniste de Jusqu’à la dernière dernière page vivra donc de fabuleuses aventures le jour où il décidera de changer de vie.

Et ce que l’on prend pour une malédiction au départ, le cadeau empoisonné d’une sorcière acariâtre, va se révéler bénéfique. Tout en finesse, Laura Ferracioli nous livre une version personnelle du Carpe diem. Quant aux illustrations d’Alice Coppini, elles apportent un souffle de fraîcheur au texte. Le mariage des tons vifs et des décors tout en sobriété mettent ce très beau récit en valeur.

Jusqu’à la dernière dernière page  est donc une vraie réussite. Tous les ingrédients sont réunis pour faire de cet album une pépite! Loin d’être moralisateur, Jusqu’à la dernière dernière page nous enseigne que nous avons tout à gagner à sortir de notre coquille pour découvrir le monde. En somme, un bel album comme on aimerait en lire plus souvent.

 

~Melissande~

 

+ Vous trouverez d’autres illustrations d’Alice Coppini ici

+ Un autre album original présenté par Nathalie: Voyage en toboggan de Victor Hussenot

“Un monde à inventer” de Stéphanie Demasse-Pottier et Magali Dulain

Un album en noir et blanc reflétant à merveille le pouvoir de l’imagination

Album pour la jeunesse dès 7 ans

Un monde à inventer
de Stéphanie Demasse-Pottier
et Magali Dulain

Editions L’étagère du bas, octobre 2020,
32 pages- 13,20 euros

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Thèmes: art, imagination, expressions artistiques, monde intérieur

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Présentation de l’éditeur: “Une petite fille se promène au gré de ses réflexions, de ses inspirations et de ses découvertes. Le chemin de la création est sans fin… Au fil de sa promenade, au milieu des arts, l’enfant finira-t-elle par trouver son propre chemin?”

 

Cet album en noir et blanc est une véritable ode à l’imagination. Il explore avec délicatesse les différentes formes d’expression artistique.

Sur la première double-page d’Un monde à inventer, une étrange petite fille à la chevelure sumontée d’un paysage se met en mouvement. Elle découvre un carnet sur le sol et s’interroge. Sur la page de garde, elle se saisit du carnet et l’aventure peut commencer…

Les décors sont sobres et stylisés. Notre héroïne évolue dans son propre monde, un univers qu’elle façonne au gré de ses envies et de ses besoins. C’est un très beau message que nous livrent les illustrations de Magali Dulain et le texte de Stéphanie Demasse-Pottier.

Pour animer cet album original, Magali Dulain a utilisé une seule technique: un crayon épais noir. Et cela a donné naissance aux dessins épurés d’Un monde à inventer. Quant au récit, il est simple et efficace. En effet, en quelques lignes, Stéphanie Demasse-Pottier parvient à donner corps aux plus belles formes de créativité. On y retrouve le dessin, la peinture ou encore la musique. La danse y est même représentée sur les 3ème et 4ème de couverture.

La petite fille (dont on tait le nom) s’initie donc à tous les arts, y compris la photographie. Elle se cherche en réinventant son monde.

Un monde à inventer est donc un ouvrage peu commun, poétique et novateur. Quelle meilleure manière de faire prendre conscience aux enfants qu’ils possèdent tous un don qu’il leur faudra exploiter afin de faire vivre leur monde intérieur?

En somme, une très belle découverte!

 

~Melissande~

 

+La chronique de Un monde à inventer, par Nicole Tharin sur ricochet-jeunes.org

+Un autre album évoquant la poésie de l’enfance:   Tu te souviens de Zoran Drvenkar et Jutta Bauer (présenté par Nathalie)

Edmond – Bande dessinée théâtrale ♥

EdmondOu les aléas de la création théâtrale…

BD Ado/Adulte

EDMOND ♥

Léonard Chemineau

D’après la pièce d’Alexis Michalik

Rue de Sèvres (2018)

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Paris. 1895. Edmond a 27 ans, il est marié, a deux enfants et c’est un jeune poète, qui, comme le dit gentiment un critique, ne fait que des “fours”… Heureusement pour lui, il est “parrainé” par la grande Sarah Bernhardt. Après une représentation, assez catastrophique, de sa dernière pièce, “La princesse lointaine”, il n’arrive plus à écrire… Pendant deux ans, il va chercher l’inspiration sans la trouver. Il va la “retrouver” par hasard, en entendant un patron de bistrot mettre dehors un client désagréable. Et c’est le début de “Cyrano de Bergerac”, car Edmond, c’est bien entendu Edmond Rostand !

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Quel plaisir ! Mais quel plaisir de lire cette bd ! Je me suis régalée.

Ça m’a donné envie de relire la pièce d’Edmond Rostand.

Et j’ai aussi envie d’aller voir celle qui a été à l’origine de cette bande dessinée (et qui a reçu, au passage, 5 molières en 2017).

De (re)voir le film de Jean-Paul Rappeneau avec Gérard Depardieu sorti en 1990 et de voir, aussi, le film (extrait ci-dessous) réalisé par Alexis Michalik et qui est sorti en 2019.

C’est une histoire rythmée, très dynamique et vraiment très drôle. De péripéties en quiproquo, la façon dont “Edmond” réussi à écrire sa pièce ne peut que forcer l’admiration ! Tous les lecteurs à qui je l’ai conseillée l’ont adoré.

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Voir quelques pages de cette bd sur le site de l’éditeur

Du même auteur, nous vous avons déjà présenté : Le travailleur de la nuit

Le blog de l’auteur

Le texte de la pièce “Cyrano de Bergerac” d’Edmond Rostand

Elles m’ont donné envie de lire cette bd : Audrey, Mylène, Soukee

Cette semaine, nous sommes chez Noukette

La pièce se joue toujours au Théâtre du Palais-Royal.

Extrait du film (sorti le 9 janvier 2019)