Frozen 1 – Mélissa de La Cruz

 Roman dytopique et fantastique
pour adolescents

Frozen 

1 Fuir ou mourir !

de Mélissa de la Cruz

et Michael Johnston

Traduit par Valérie Le Plouhinec

Albin Michel, janvier 2015
Wiz, 416 pages
15,90€

Frozen est un roman à lire de préférence en plein été, ou au coin de la cheminée, pour ne pas souffrir du froid glacial qui règne sur le monde. Dans un futur post apocalytpique, la terre se retrouve littéralement coincée dans les glaces, et les océans sont devenus noirs. Des bêtes étranges y vivent. Les humains tentent de survivre dans ce monde. Certains sont marqués, ils ont des pouvoirs. C’est le cas de Nat. Elle a trop souffert et décide de tenter sa chance en partant vers le Bleu. Ce paradis de l’autre coté des mers, dont tout le monde parle comme d’un mythe.

Nat est un personnage fort et intelligent, une jeune fille intéressante à suivre, qu’on voit évoluer au cours des pages. Mais c’est Wes, cet étrange garçon qu’elle a l’impression de connaître, qui m’a vraiment intéressée. Ce jeune homme blessé mais sûr de lui va découvrir le monde qui l’entoure avec un autre regard, moins noir, grâce à Nat. Un duo de choc, avec leur doute, mais aussi leur humour. Et l’amour n’est jamais bien loin, sans tomber dans le niais…

J’ai apprécié l’originalité constante de ce roman, et même grandissante, comme si les auteurs eux-mêmes c’étaient laissés surprendre par l’évolution de leur histoire. On part d’une dystopie, on coule vers le roman d’aventure, et le fantastique prend une part de plus en plus importante. Un roman étonnant, foisonnant, un suprenant premier tome, loin de ne faire que nous présenter les personnages comme c’est souvent le cas.

Un roman foisonnant dont les personnages sont vraiment fouillés et touchants, et qui nous entraine dans un monde bien construit, tout en surprise. La suite devrait être encore une fois foisonnante tant les révélations de la fin de ce premier tome demandent des éclaircissements…

+ L’avis d’Ori,
+ Challenge YA#4

Abolition de l’esclavage en France

Aujourd’hui 10 mai nous “fêtons” l’ anniversaire de l’abolition de l’esclavage en France.

Un peu d’histoire :
En janvier 2006 Jacques Chirac alors président de la république décide de faire du 10 mai la journée commémorative de l’abolition de l’esclavage en France. Ce même jour correspond à l’adoption de la loi Taubira reconnaissant la traite négrière et l’esclavage comme crime contre l’humanité. Depuis ce sujet trouve sa place dans les programmes scolaires, pas forcément ce jour là évidement.

La collection Voir l’histoire chez Fleurus que j’aime beaucoup sort pour cette occasion un nouveau titre :

Esclaves et négriers

de Max Guérout

Ce documentaire est comme toujours accompagné d’un DVD vidéo. Pour ce titre c’est un film documentaire primé au Festival international du film archéologique qui nous est proposé. Les esclaves oubliés de l’île de Tromelin retrace les fouilles de cette terrible histoire réelle. Celle d’esclaves abandonnés sur l’île suite à un naufrage. Ils vont passer 15 ans sur cette île avant qu’un navire trouve les quelques rescapés. J’avais pour ma part découvert cette histoire grâce au roman Les naufragés de l’île Tromelin, mais j’ai beaucoup apprécié ce documentaire bien mené qui nous permet de redécouvrir les fouilles archéologiques et donc de retrouver les preuves de cette histoire.

Pour la partie livre documentaire on retrouve les classiques index et lexique. Cela paraît bête de dire cela, mais il y a tellement de documentaires qui s’en passent ! C’est pour moi une composante indispensable d’un documentaire utile! Sinon ce documentaire reprend la forme classique de la collection :

– Un sujet par double page, avec illustration et encadrés pour les informations en plus !

J’ai apprécié pour ma part les petites informations de bas de page, des petites choses en plus, des dates, des chiffres… Des choses vraiment intéressantes que l’on ne trouve pas sur wikipédia, THE bible de mes élèves ;)

Mes élèves justement, qu’en ont ils pensé ? 
Les 6ème l’ont dédaigné, ça n’est pas au programme, ils ne connaissent et comme j’avais aussi mis sur la table des nouveautés des Tom Tom et Nana… bref, raté.

Les 5ème et 4ème par contre l’ont feuilleté, du moins mes habitués du CDI. Certains s’y sont un peu arrêté, je leur ai demandé leur avis.
Ce qui en ressort : un sujet très intéressant, beaucoup d’informations, beaucoup de texte mais des encadrés qui plaisent.

Enfin 3 élèves de 3ème se sont jetés sur le livre, j’en ai été la première étonnée mais il se trouve qu’en histoire des arts ils cherchaient justement quelque chose sur le thème. Ils ont été parfaitement servi puisque ce livre propose dans ses nombreuses illustrations de nombreux tableaux et gravures.

Au final un documentaire qui permet à la fois d’apprendre de nombreuses choses car l’histoire y ai livré sans faux semblants ou excuses et de faire des recherches! 

L’esclavage existait sans doute bien avant l’Antiquité. A partir du XVIe siècle, il devient un système commercial réglementé par les États pour fournir la main-d’oeuvre nécessaire aux plantations de sucre ou de café des colonies. Et il faudra attendre la seconde moitié du me siècle pour que cesse enfin ce commerce inhumain. L’ouvrage retrace cette traite à travers l’océan Atlantique, le commerce négrier à l’intérieur même de l’Afrique, dans l’océan Indien et les îles de Polynésie.
Il rappelle le combat pour les abolitions, les fraudes qui ont suivi, et les nouvelles formes d’asservissement. Il raconte surtout le désespoir de ces hommes et de ces femmes, arrachés à leur terre et à leur culture…

Et vous connaissez-vous de bons titres sur ce thème ? Notamment en littérature jeunesse ?

Samien : le voyage vers l’outremonde de Colin Thibert

Samien

Le voyage vers l’outremonde

de Colin Thibert

roman fantastique pour adolescent

Editions Thierry Magnier

http://medias.letudiant.fr/documents/concours/ETM-logo.jpg

9782844208880, 432p.,  15,80€

Parution le 02/02/2011

Thèmes : Adolescence, amitié, amour, aventure, liberté, voyage, esclavage, Heroic Fantasy


Présentation de l’éditeur :

Dans ce monde-là, huit lunes scintillent la nuit à tour de rôle. Samien, petit paysan des Kraspills est maltraité par son maître, il fuit. Sous son bonnet rouge, niche Yonka l’araignée, ils communiquent par télépathie. Autoritaire, elle a de grandes ambitions pour Samien, tout d’abord partir vers Iskhion, capitale du monde du Sarancol, lieu de résidence du Sarchonte. Là, ils feront fortune et ensuite ils fileront vers l’Outremonde, au-delà des huit lunes. La route est longue, semée d’embûches, de traquenards, de brigands et de cohortes de pèlerins qui se dirigent pour célébrer le Walche.
Mais aussi d’animaux étranges : prapators, chenilles géantes… Kidnappé, asservi, en fuite, emprisonné, évadé, mousse sur des bateaux intersidéraux, Samien court d’aventure en aventure. Il découvre bien des mondes, les trafics humains, la traite des femmes indigos le révolte, et aussi bien sûr il découvre l’amour, l’amitié, la trahison… Inutile de prétendre réussir à résumer un roman aussi touffu qui évoque par son humour permanent le monde de Terry Pratchett.
Belle quête initiatique, matinée de considérations politiques (les opprimeurs et les opprimés existent partout, même dans l’Outremonde), ces considérations ajoutent un supplément d’âme à ce roman de fantasy dans la droite ligne de classiques du genre.

Mon avis :

400 pages qui passent comme de rien, pour un roman captivant!

Samien est un jeune garçon, pas aidé par la vie, qui fuit à travers les montagnes d’un monde bien différent du notre. Première rencontre, premier ami, Yonka, une araignée qui malgré son aspect d’arachnides dont je me serais bien passée est rapidement devenue mon personnage favoris. Plus que Samien, car beaucoup plus intelligente selon moi, fine, et elle permet des situations cocasses qui m’ont fait sourire! L’aventure est le maître mot de ce roman dynamique qui ne s’arrête pas une seconde.

Tout au long de ce roman les situations d’aventures se succèdent, à un rythme impressionnant. Trop pour que je le raconte, mais juste assez pour que ce roman soit lu très vite, sans pause ou presque, pour connaître enfin le dénouement du livre. J’ai apprécié que l’auteur ne fasse pas traîner en 4 ou 5 tomes son histoire, mais enchaîne les évènements et les situations de tout type. Sauf que du coup on ressort du livre avec quelques questions sur ce monde,
ces mondes même, l’Outremonde et tout ce qu’il y autour ! Samien découvre le monde, mais pas vraiment en profondeur et j’aurais tellement en savoir un peu plus, m’imaginer un peu mieux chaque détails de l’histoire.

Un passage, trop court, nous parle de l’esclavage sexuel de tout un peuple, un peuple totalement fantastique et qui m’intéresse beaucoup mais qu’on ne fait que survoler!

Bref vous allez croire que je ne sais pas ce que je veux, je râle toujours que les séries mettent trop longtemps à démarrer, qu’on aurait pu faire l’économie d’un tome pour rentrer dans l’intrigue, et là c’est tout le contraire, il m’aurait fallu 2 tomes, voire plus, pour avoir le temps de vraiment me plonger dans ce monde, pour en connaître tous les détails, tous les secrets…

Un très bon roman initiatique, fantastique à souhait, avec des personnages originaux, mené tambour
battant!

Je vous parlerai à l’occasion du recueil de nouvelles du même auteur : Le bâtard de l’espace, plus science fiction

pure.