Une place à prendre – JK Rowling

Roman adulte – Rentrée littéraire 2012

Une place à prendre

de J.K. Rowling

traduit de l’anglais par Pierre Demarty

Grasset, 2012
9782246802831, 24€
disponible en numérique 

 

Bien sûr ce livre est écrit par la maman d’Harry Potter, bien sûr cela crée un tapage médiatique énorme, et plutôt négatif il faut bien l’avouer. Mais ce n’est pas parce qu’Harry Potter était une vraie bombe dans l’édition jeunesse qu’il faut automatiquement détruire ce nouveau roman adulte. Je suis donc passée outre les premières critiques…

La couverture, il faut d’abord parler de cette horrible couverture. On la voit partout, cette couverture jaune et rouge et à elle seule elle m’a presque donnée envie de renoncer à cette lecture. Je la trouve totalement impersonnelle, juste voyante, et je crois finalement que c’est là sa seule utilité, permettre un visuel très repérable en librairie… et supermarché. Il me semble aussi qu’elle correspond bien plus au public anglais et aux couvertures qu’on peut trouver outre Manche. Le “secret” qui a précédé sa sortie était aussi je pense entretenu par cette couverture très simple. Impossible de savoir donc à quoi s’attendre. J’avais tout de même parcouru l’avis de Stephie et je savais qu’il serait question d’une bourgade anglaise et d’une multitude de personnages. C’est à la fois tout à fait ça et tellement plus que cela.

On découvre donc sous la plume addictive de JK Rowling un petit village anglais, Pagford. Un village sans histoire en apparence, mais où chacun cache de nombreux secrets. Alors quand Barry Fairbrother meurt, la place à prendre au sein du conseil paroissial va devenir le sujet de toutes les conversations. Il faut savoir que Pagford est un petit village tranquille, situé tout près de Yarvil. Hors Yarvil a construit une cité (type hlm) aux Champs, un bout de terrain sur la commune de Pagford. Pagford doit donc accueillir à l’école les enfants de ce quartier défavorisé, et tous ne le voient pas d’un bon oeil. C’est la principale querelle au sein du conseil, certain comme Barry Fairbrother, notre mort, sont pour, d’autres comme Howard Mollison, contre. Cette lutte existe depuis déjà longtemps mais la mort de Barry remet tout l’équilibre en cause, et chacun va tenter de défendre ses idées, même avec des coups bats. Vous imaginez donc l’ambiance dans ce petit village où tout le monde se connaît ! Les secrets des uns et des autres refont surface peu à peu…

Ce sont surtout les femmes qui sont des personnages touchants et importants dans ce roman, des femmes fragiles, des femmes fortes, des femmes coincées à Pagford de gré ou de force qui luttent chacune pour une cause ou pour elle même. Ce sont ces femmes qui font la douceur et la force du roman, qui nous entraine de chapitre en chapitre. Car JK Rowling pour mieux nous faire découvrir tout ce petit monde nous propose une narration alternée entre les divers protagonistes, mais sur un temps réduit, ce qui nous permet d’appréhender toutes les relations, tous les liens entre les personnages.

Ces femmes que JK Rowling met en scène, adolescentes ou adultes, sont toutes attachantes. Samantha, Sukhvinder et Krystal a elle trois valent le coup de lire ce roman. Surtout Krystal, ce personnage clé du roman à son insu, cette adolescente enragée que Barry avait pris sous son aile. Cette jeune femme qui ne sait plus trop vers qui se tourner, qui s’occupe de son frère, qui vit une aventure plus sexuelle qu’amoureuse, qui plonge peu à peu. Les liens entre parents et enfants sont aussi complètement mis à mal, avec des variations entre les familles, et j’ai aimé cette variété qui propose un bon panel de ces relations : violence, déni, amitié, ignorance.

J’ai aimé ce roman, complètement, ses personnages, son ambiance, j’ai moi aussi habité Pagford quelques jours et j’ai été touchée. JK Rowling ne nous propose certes pas un nouvel Harry Potter mais elle sait toujours aussi bien nous décrire la société anglaise, elle sait toujours aussi bien aussi parler des relations entre les personnages, nous faire nous attacher à eux. C’est à mon sens une vraie réussite que ce pavé de près de 700 pages. Après quelques difficultés à vraiment rentrer dans ce roman, notamment à cause de tout ces noms anglais, je n’ai plus lâché ce livre et je l’ai littéralement dévoré.

Une place à prendre est un très bon roman de cette rentrée littéraire, avec une vraie histoire comme je les aime, poignante et touchante mais aussi une réflexion sur la société d’aujourd’hui. JK Rowling a un vrai don pour créer des personnages, attachants ou détestables d’ailleurs!

 “Suffisait-il que quelqu’un ait occupé une certaine place dans votre vie, et y laisse un grand vide en disparaissant, pour parler d’amour?”

  Une lecture commune organisée par Sandrine, avec : Catherine, Lystig,  SolennChaplum, Syl, Liliba, MangoNouketteEmma. (liens mis à jour au fur et à mesure)
+  Les avis de Mélo, Stephie, Argali, Plume, L’irrégulière, Mistymiaou

+Lu dans le cadre des matchs de la rentrée Priceminister (17/20)
ainsi que des challenges 1% Rentrée Littéraire et à la découverte de vos incontournables.

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J’ai lu que certains avaient du prendre des notes pour s’y retrouver, j’avoue que ce n’est pas mon cas mais que j’ai aimé prolonger la découverte en me faisant, après coup, ce petit récapitulatif :

Les personnages d’Une Place à Prendre :

Les habitants de Pagford 

  • Les Fairbrother 
    Barry Fairbrother, notable qui meurt au début du roman
    Mary Fairbrother, sa femme
    leur 4 enfants, dont des jumelles Niamh et Siobhan, en lien avec Sukhvinder Jawanda et Krystal Weedon (équipe d’aviron)
  • Les Mollison (bourgeois)
    * Howard Mollison, l’ennemi juré de Barry Fairbrother, siège au conseil (et le dirige…), épicier
    Shirley Mollison, sa femme, elle aussi au conseil et tient le forum internet de Pagford. Fait du bénévolat à l’hopital.
    * Miles Mollison (leur fils), très proche de ses parents
    Samantha Mollison, sa femme, tient une boutique de lingerie
    leurs 2 filles, adolescentes, en pension
    *Patricia, soeur de Miles, ne vit plus à Pagford. Son amie Melly.
  • Les Price (milieu modeste)
    Simon Price, employé à l’imprimerie, s’arrange pour améliorer leur quotidien.
    Ruth Price, sa femme, infirmière, elle côtoie Shirley à l’hopital
    Andrew Price, dit Arf, leur fils, lycéen, ami avec Fats (Stuart Wall)
    Paul Price, leur fils
  • les Wall
    Colin Wall, proviseur adjoint du lycée, dit Le Pigeon par son fils et l’ensemble du lycée, ami avec Barry Fairbrother
    Tessa Wall, sa femme, conseillère d’orientation au lycée.
    Stuart Wall, dit Fats, leur fils. – Ami avec Andrew Prince, lien avec Krystal Weedon.
  • les Bayden – nouvelles arrivées à Pagford
    Kay, assistante sociale, à déménager à Pagford pour les beaux yeux de Gavin Hughes
    Gaia, belle adolescente, amie avec Sukhvinder Jawanda
  • Les Jawanda
    Vikram Parminder, chirurgien à l’hopital, très bel homme
    Parminder Jawanda, médecin généraliste à Pagford, au conseil où elle occupe une place importante. Amie avec Barry Faibrother, Ennemie d’Howard Mollison
    leurs enfants :
    Jaswant
    Sukhvinder, adolescente en mal être, amie avec Gaia Bayden
    Rajpal
  •  Gavin Hughes, célibataire endurci, notaire, il s’occupe de la succession de Barry Fairbrother. Lien avec Kay Bawden et les Fairbrother. Collègue de Miles Mollison.
  • Maureen, associée de Howard Mollison à l’épicerie

Les habitants des champs (un lotissement entre Pagford et Yarvil)

  • Les Weedon
    Terri, toxicomane, en cure de désintoxication
    Krystal, sa fille – lien avec Barry, Fats, Tessa.
    Robbie, son fils, 3 ans et demi. En lien avec Kay Bawden, assistante sociale.
    Nana Cath, la grand mère de Terri, grand soutien pour Krystal.
    Cheryl, la soeur de Terri et d’autres membres de la famille qu’on croise.
  • Dane Tully, Ashlee Meelor, Nikki et Leane – amis de Krystal

* en gras les personnages qui cherchent à prendre la place de Barry Fairbrother.