Le Diable au corps – Roman

diableL’amour, toujours l’amour ! Thème de février
du challenge 2022 en classiques

Le Diable au corps

Raymond Radiguet

Grasset (1923)

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1917. Marthe a 18 ans. Elle est fiancée à Jacques, parti sur le front. Elle va tomber amoureuse du narrateur, un jeune garçon de 15 ans, manipulateur et séducteur malgré son manque d’expérience.

Mais le jeune garçon est à la fois “apeuré” parce qu’il manque d’expérience (c’est sa “première fois” avec une femme) et perturbé par l’emprise qu’il a sur cette jeune femme. Son comportement devient étrange et capricieux. Il devient possessif et Marthe a parfois du mal à comprendre ce qu’il veut vraiment.

Leur passion va finir par être connue de tous. Le jeune garçon perd ses amis et connaissances. Il se croit amoureux de Marthe, mais l’est-il vraiment ?

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Le Diable au corps est un roman écrit par un jeune homme de 17 ans et inspiré par son expérience personnelle. C’est facile à lire et très bien écrit mais je dois dire que ça ne m’a pas passionné. J’ai retrouvé l’agacement que j’avais eu en lisant “Bonjour tristesse” de Sagan. Des jeunes gens de “bonne famille” égoïstes et tyranniques qui veulent le monde à leurs pieds.

Ce gamin qui se prend pour un homme parce qu’il a une maîtresse n’est pas franchement sympathique. Certains diront que je n’ai rien compris et que c’est fait exprès. Sans doute. Mais j’ai toujours du mal avec les personnages pour lesquels je ne peux avoir ni sympathie ni empathie…

Extrait : « Je vais encourir bien des reproches. Mais qu’y puis-je ? Est-ce ma faute si j’eus douze ans quelques mois avant la déclaration de la guerre ? Sans doute, les troubles qui me vinrent de cette période extraordinaire furent d’une sorte qu’on n’éprouve jamais à cet âge ; mais comme il n’existe rien d’assez fort pour nous vieillir malgré les apparences, c’est en enfant que je devais me conduire dans une aventure où déjà un homme eût éprouvé de l’embarras. Je ne suis pas le seul. Et mes camarades garderont de cette époque un souvenir qui n’est pas celui de leurs aînés. Que ceux qui déjà m’en veulent se représentent ce que fut la guerre pour tant de très jeunes garçons : quatre ans de grandes vacances. »

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Un roman qui participe à plusieurs challenges

2022 en classiques, l’Objectif PAL, De 14_18 à nous, le petit Bac (cat. gros mot – 1ère ligne)

2022      Ouest

ÁSTA -Roman islandais – Lectrices ELLE (11)

AstaQue reste t-il d’une vie ?
Roman adulte – Rentrée Littéraire

ÁSTA
Jón Kalman Stefánsson

Grasset (2018)

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Présentation de l’éditeur :

Reykjavik, au début des années 50. Sigvaldi et Helga décident de nommer leur deuxième fille Ásta, d’après une grande héroïne de la littérature islandaise. Un prénom signifiant – à une lettre près – amour en islandais qui ne peut que porter chance à leur fille… Des années plus tard, Sigvaldi tombe d’une échelle et se remémore toute son existence  : il n’a pas été un père à la hauteur, et la vie d’Ásta n’a pas tenu cette promesse de bonheur.

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Pour entrer dans ce roman, ASTA, pour en goûter toute la saveur, il faut d’abord accepter de se perdre. Se perdre dans les époques, les personnages, les histoires, parce que la narration est tout sauf linéaire, c’est plutôt une sorte de puzzle et il y a fort peu d’indications de temps et/ou de lieux.

Je dois bien avouer que si je n’avais pas été “obligée” de le lire pour le Grand Prix des Lectrices, j’aurai probablement arrêté avant la page 50, tellement cette lecture s’avérait laborieuse. Et pourtant, après une centaine de pages, j’ai fini par prendre plaisir à ce roman dont l’écriture a un côté envoutant, parfois poétique et parfois plus “crue”.

Mais si vous n’aimez que les “pages turner” passez votre chemin, ce livre n’est pas pour vous !

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Dernier petit bémol : je n’ai pas du tout compris l’illustration de couverture… Une échelle censée mener vers l’au-delà ? C’est trompeur, on a l’impression d’un roman fantastique, ce qu’Asta n’est absolument pas…

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Pour lire une dizaine de pages, c’est par ici sur le site de l’éditeur.

Il fait partie de la sélection du Prix du Meilleur livre étranger 2018.

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ELLE

11ème lecture / 28

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C’est ma 12ème participation au Challenge 1% de la Rentrée Littéraire

Logo Challenge 1% Rentrée Littéraire 2018 – Picos/Shutterstock

Tu t’appelais Maria Schneider – Lectrices ELLE (1)

Maria

Tu t’appelais Maria Schneider

Vanessa Schneider

Grasset (2018)

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Rentrée littéraire – Sortie prévue le 16/08/2018
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Maria

Maria Schneider, c’est cette jeune actrice d’à peine 19 ans qui est “violée” par Marlon Brando dans “Le dernier Tango à Paris” de Bernardo Bertolucci. Elle n’a pas été réellement violée bien évidemment, c’est un tournage de film, mais elle n’avait pas été prévenue de cette scène, pour faire “plus réaliste et qu’elle réagisse avec rage à cette humiliation” en “fille et pas en actrice”, selon le réalisateur.

A cause de cette scène

à cause de ce film, elle trainera toute sa carrière durant une réputation sulfureuse, de dépravée puis ensuite de droguée.

Vanessa Schneider, l’auteure, cousine de Maria, nous parle dans cette (auto et bio)graphie, de l’histoire de Maria mais également de sa propre vie et de celle de sa famille de fous comme elle l’appelle. Elle raconte en quoi cette cousine plus grande, admirée, presque adulée, à influencé sa vie.

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C’est un livre facile à lire, l’écriture de Vanessa Schneider est fluide et agréable. Les chapitres sont courts, donnant beaucoup de rythme à ce document. L’histoire d’une famille franchement atypique, avec beaucoup d’anecdotes sur le milieu du cinéma, d’autres sur la politique, d’autres encore sur la vie dans les années 70/80.

Au final, on se dit que si on avait été plus respectueux du droit des femmes à l’époque, cette femme, Maria Schneider, aurait pu avoir une vie très différente…

Un livre qui m’a beaucoup plu !

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Un extrait :

“Tu as quinze ans. L’âge où ta mère a eu son premier enfant, l’âge où notre grand-mère a été mariée de force. L’âge où dans notre famille, les femmes entrent brutalement dans l’âge adulte, l’âge où les mères ne supportent plus leur fille. La tienne t’a mise à la porte. Papa et Maman te proposent de venir vivre chez eux dans leur deux-pièces du 7ème arrondissement de Paris. Il y a eu cette terrible dispute chez toi, personne n’a cherché à en savoir plus. On murmure que ta mère a surpris ton beau-père dans ton lit.”

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ELLE

1 ère lecture / 28

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C’est également ma 1ère participation au Challenge 1% de la Rentrée Littéraire !

Logo Challenge 1% Rentrée Littéraire 2018 – Picos/Shutterstock

Le jour d’avant de Sorj Chalandon ♥ Rentrée Littéraire 2017

Le jour d’avant est un témoignage historique intéressant, un récit de vie touchant avec en plus une intrigue prenante et surprenante. Un très beau roman de cette rentrée littéraire 2017.

le jour d'avantRoman adulte – Rentrée Littéraire 2017
Accessible en fin de collège – lycée

Le jour d’avant

de Sorj Chalandon

Grasset, 2017
9782246813804, 20,90€
epub 14,99€

Le jour d’avant est un roman couteau-suisse, capable de nous surprendre avec un fond historique et humain, couplés à une intrigue bien menée. Sorj Chalandon, auteur déjà apprécié de Profession du père ou Le Quatrième mur, signe en cette rentrée littéraire 2017 un nouveau roman coup de coeur.

Michel, narrateur, nous raconte sa vie. Son enfance dans le Nord de la France, rythmée par la mine. Son frère Jojo. La catastrophe du 27 décembre 1974 au puit de mine 3bis de Liévin. A travers trois temporalités principales, Sorj Chalandon nous fait suivre le parcours de ce gamin traumatisé. L’enfance de Michel, sa vie avec sa femme, Cécile, mourante, et la conclusion de son histoire, de nos jours. La catastrophe, la fin des liens qui le retiennent encore, et la vengeance. On reconstruit peu à peu son histoire, avec des informations, des bribes seulement parfois, et les aller-retours dans son passé, dans ses souvenirs.

De jolis mots pour des moments durs, mais une poésie de l’instant toujours appréciable.

“Elle est tombée amoureuse de mes blessures, et moi de son intelligence”

Sorj Chalandon prend son temps pour nous raconter son histoire. Le temps de s’attacher à Michel, à son histoire, aux mineurs. Le temps d’oublier le titre et de se laisser porter. Une plongée dans l’âme du Nord et des mineurs de Liévin, mais surtout dans l’histoire d’un homme, d’une vie. Avec des émotions simples, celle des familles des victimes notamment, il nous fait vivre la terreur d’une époque, d’un métier. Les détails sont saisissants, effrayants aussi. Les premiers chapitres, qui semblent assez documentaires, permettent finalement ensuite de mieux comprendre les protagonistes, tout en entrant beaucoup plus dans l’histoire personnelle. Un début qui m’a d’abord laissé de marbre. Je me demandai où voulait en venir l’auteur, avec ses allers-retours, ses bons sentiments. Et puis l’intrigue avance, et les pages se tournent toutes seules…

Coup de coeur de cette rentrée littéraire, Le jour d’avant de Sorj Chalandon est un magnifique récit à l’intrigue très maîtrisée. En utilisant la première personne, si courante en littérature jeunesse, l’auteur permet une identification plus profonde du lecteur au personnage de Michel. A suivre son histoire, à le regarder grandir avec ses blessures, on en vient à le comprendre, à le plaindre, et à excuser son geste. Bluffant.

+ Une lecture dans le cadre du Challenge 1% Rentrée Littéraire 2017 
challenge rentrée littéraire 2017

 

 

 

 

 

+ Les avis de Sylire et Leiloona

+ La présentation du livre :