Robert Moses – Biographie en BD

Robert MosesROBERT MOSES

Le maître caché de New-York

Pierre Christin & Olivier Balez

Glénat (2014)

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Éditeur : À New York, il est presque impossible de marcher, de rouler, de nager, de pratiquer un sport, de s’asseoir ou même de dormir sans utiliser la création d’un certain Robert Moses, véritable équivalent new-yorkais du baron Haussmann.

De 1930 à 1970, cet architecte va littéralement transformer le visage de la Grande Pomme en construisant quelques-unes de ses structures les plus célèbres comme le pont de Verrazano. Grand urbaniste, il créera également de nombreuses aires de jeux, des piscines ou des écoles et bâtira 150 000 logements, remplaçant ainsi ceux qu’il avait fait détruire pour dégager de soi-disant taudis et faire passer ses routes…

Car par ses grands travaux, Moses deviendra un homme controversé, faisant peu de cas des populations défavorisées et des minorités en se rendant notamment responsable de la « ségrégation invisible ».

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Cette courte (100 pages tout de même) biographie m’aura permis de faire connaissance avec ce personnage un peu hors du commun. Venant d’une famille de la grande bourgeoisie, il ne savait pas conduire (il avait toujours eu un chauffeur !). Pourtant il a construit de nombreuses routes et plusieurs ponts.

Même si vous ne connaissez pas New-York, il est intéressant de voir ce qu’un seul homme (pas tout seul bien sûr, mais c’est lui qui a imaginé les changements et pris les décisions !) a pu faire.

Il est dommage qu’à sa vision de la ville, il n’ait pas ajouté un peu plus d’empathie envers ses concitoyens. Car si l’homme a créé de nombreuses choses, et apporté  de grands changements (certains très positifs) il a beaucoup détruit aussi, notamment des endroits habités par des gens pauvres.

Une lecture qui m’a bien plu aussi parce qu’elle montre qu’un grain de sable (en l’occurrence une femme nommée Jane Jacobs) peut enrayer les grosses machines…

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Lire les premières pages (site éditeur)

Pour en savoir plus sur le personnage, sa page wikipédia

D’autres BD qui se passent à New-York : Liberty, Giant, Un homme de joie, Broadway

Retour de “la BD de la semaine”, et c’est chez Blandine

https://ennalit.wordpress.com/wp-content/uploads/2022/06/image.png

Une BD qui participe également au challenge “Amérique du nord anglophone” chez Enna

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

RECKLESS : BD américaine 1

RecklessSérie en cours/5 tomes parus
Polar/Thriller

RECKLESS

Ed Brubaker et Sean Phillips

Delcourt (2021)

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Los Angeles, 1981. Depuis 6 ans, Ethan Reckless avait un drôle de boulot. Sa vie “précédente” étant partie en lambeaux, il était “tombé” sur un truc. L’amie d’un ami avait un problème. Son mari s’était tiré avec les économies familiales. Ethan avait convaincu le mari de rendre ce qui restait et avait empoché 5000 dollars au passage. Et en 1975, avec 5000 dollars, on pouvait vivre tranquille un moment. Puis une autre affaire s’était présentée, une autre et encore une autre. Ethan avait même fini par mettre en place un numéro de téléphone que les gens pouvaient appeler en cas de pépin.

Jusqu’au jour où, dans un des appels, une femme dise qu’elle connaissait Ethan Reckless et qu’elle avait besoin de lui… Ramenant à la vie un flot de souvenirs dont Ethan se serait bien passé.

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Les 4 premières pages sont la fin du l’histoire (ou presque). Puis on se retrouve deux semaines plus tôt, quand tout a commencé. Reckless est un polar à l’ambiance noire plutôt nerveux, avec un personnage principal un peu particulier. Suite à un évènement, il ne ressent plus aucune émotion à part la colère. Ce qui peut être assez pratique par moments…

Ethan est un personnage pour lequel j’ai ressenti de l’empathie, même si lui n’en ressent pas. Quelques pages au tout début de l’album et à la fin sont un peu “sanglantes” , mais c’est tout. La violence n’est pas tant dans les actes que dans les personnages ! Et il y a pas mal de surprises et de rebondissement dans cette histoire.

A la fin du livre, il y a une postface d’Ed Brubaker ainsi qu’un “making of” de leur méthode de travail. J’ai trouvé ça très intéressant !

Une lecture qui m’a beaucoup plu même si le “héros” n’est ni très gai, ni très optimiste… Je hâte de lire la suite !

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Feuilleter les premières pages (site éditeur)

Des mêmes auteurs, j’ai déjà lu le magnifique “Fondu au noir

Cette semaine nous sommes chez Moka, Au milieu des livres

Vivian Maier : A la surface d’un miroir

VivianBulles d’autrices

VIVIAN MAIER

A LA SURFACE D’UN MIROIR

PAULINA SPUCCHES

STEINKIS (2021)

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Éditeur : New York 1953, Joanna et Laurence Ward, à la recherche d’une nouvelle nanny pour leur fille Gwen, engagent une jeune femme, Vivian Maier. Vivian est très secrète, un peu bizarre même, et n’a pas un caractère facile, mais les enfants adorent arpenter les rues de la ville avec elle… et son appareil photo.

Ce récit est inspiré de faits réels. Chaque chapitre s’ouvre par une reproduction des photographies de Vivian Maier entre 1952 et 1960 par Paulina Spucches. Chaque scène imagine le contexte dans lequel la prise de vue aurait pu être réalisée…

A la fin de la BD, une double page nous indique les grandes dates de la vie de Vivian Maier.

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Comme Paulina Spucches, j’aime beaucoup imaginer des histoires derrière des photos ou des peintures (avec beaucoup moins de talent qu’elle cependant !)

A partir des photos qu’elle a “retranscrit” en peinture et du peu que l’on sait de la vie de cette photographe, Paulina Spucches a réalisée une sorte de biographie illustrée romancée. J’ai trouvé ça très réussi ! Comme Enna, j’avais été attirée par les magnifiques couleurs de cet album. Et comme elle, j’aurai aimé qu’il y ait une reproduction des photos que Paulina Spucches a retranscrit en dessin.

J’ai vraiment adoré les couleurs et sa façon de peindre les batiments, les paysages. J’avoue être un peu moins fan de sa façon de dessiner les visages et surtout les cheveux !

Il n’y a pas énormément de texte, mais par moments, les illustrations se suffisent à elles-mêmes. J’ai aimé déambuler dans ces belles pages colorées…

En tous cas, pour moi, c’est clairement une autrice-illustratrice à suivre. Elle n’avait que 19 ans lorsqu’elle a commencé cette bd et 21 ans lorsqu’elle est sortie… D’ailleurs, j’ai lu hier soir son 2ème album “Bronteana“. Je vous en parle prochainement (spoil : j’ai adoré aussi !)

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Sur le site consacré à Vivian Maier, on retrouve les photos reproduites dans la BD.

Les avis de Blandine, Enna et Titine qui l’ont beaucoup aimé. Et celui de Fanny qui est un peu restée sur sa faim.

Sur le site de l’éditeur, vous pourrez voir les premières pages. Ce ne sont pas les plus belles à mon avis mais ça vous donnera une idée du style…

Sur le site de France Info vous pourrez lire un article sur Vivian Maier.

Et voici un entretien avec l’autrice pour en savoir un peu plus…

Cette semaine, nous sommes chez Moka

Pour une BD de la semaine spécial “Femmes

LE SERPENT ET LE COYOTE – BD

coyoteBD Ado/ Adulte (15+)

LE SERPENT ET LE COYOTE

Matz & Xavier (ill.)

Jérôme Maffre (couleurs)
Collection Signé

Le Lombard (2022)

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Éditeur : USA, 1970. Joe se balade en camping-car dans les grands espaces du Far West. Il y fait des rencontres : un petit coyote, pour commencer, mais aussi des gens plus ou moins bien intentionnés — des voyous locaux, des agents du FBI, un U.S. Marshal, d’anciens amis plus ou moins fréquentables… Mais qui est vraiment ce bon vieux Joe ? Ceux qui croisent son chemin ont tendance à voir leur espérance de vie se réduire dangereusement…

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Le serpent et le coyote est à mi-chemin entre le western (on traverse l’Arizona, l’Utah, le Nevada…) et le film de maffieux (style les affranchis).  C’est une BD dans laquelle j’ai plongé avec un réel plaisir. La balade en camping car dans des décors dignes des films de Sergio Leone est superbe avec cet homme solitaire mais plutôt sympathique et son “chien”.

Il n’y a pas de texte dans les 8 premières pages. Juste une date, un lieu. Juste des paysages qu’on rêve (moi en tous cas !) d’aller voir un jour, ce camping-car qui trace tranquillement sa route, cet homme au visage buriné qui s’arrête parfois pour admirer le paysage en buvant un coup.

Qui est Joe ? Que fait-il là ? Pourquoi est-il seul ? Grâce à ce chien qu’il trouve dans le désert, on va finir par tout savoir. Car la solitude est parfois lourde à porter et Joe est heureux d’avoir quelqu’un à qui parler, même si ce quelqu’un est un chien.

Petit à petit, l’histoire dérive. On apprend qui est vraiment Joe, ce qu’il a fait, pourquoi il est là. Mais ça, les auteurs de cette belle bd vous le raconteront bien mieux que moi !

Une belle découverte et une BD originale !

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Illustré par Philippe Xavier et déjà présenté sur ce blog : XIII L’enquête (2ème partie) et Hyver 1709

Son blog

Pour la BD de la semaine, nous sommes aujourd’hui chez Stephie