Penss et les plis du monde – BD ♥

penssAdmirer et comprendre la nature
Roman graphique Ado/Adulte

Penss et les plis du monde ♥

Jérémie Moreau

Delcourt (2019)

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En ces temps préhistoriques où la vie des hommes est une survie permanente faite de chasse, de cueillette et de recherche d’un abri, Penss rêve. (Ma phrase me fait penser à Frédéric de Léo Lionni, mais la suite de l’histoire est très différente !)

Donc, Penss, jeune garçon qui vit avec sa mère au sein d’un clan, est un rêveur, pas un chasseur ou un pêcheur… Sa mère lui dit : “Tu te trompes de vie… Tu vois les reflets quand il faut regarder les poissons. Tu regardes la mousse à tes pieds quand il faut voir l’horizon…”

Mais Penss s’obstine. D’une part parce qu’il est fasciné par la beauté du monde qu’il contemple et d’autre part, parce qu’il veut comprendre ce monde, la façon dont il fonctionne.

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Quel plaisir de voir en ouvrant cette bd que je n’étais pas la seule à regarder le monde de cette façon là… Observer les veines d’une pierre, le détail d’une écorce, les différents stades d’une plante, les multiples couleurs et textures des feuilles des fleurs ou de la mousse… En lisant les premières pages, j’ai été ravie !

En plus, les illustrations et les couleurs sont magnifiques

Si je n’aime toujours pas trop la façon dont Jérémie Moreau dessine les visages, j’adore par contre sa façon de peindre la nature.

Un magnifique roman graphique sur la curiosité et la beauté du monde !

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Lire les premières pages

Voir aussi les avis de : Noukette, Moka, Lecturissime

Les blogs de Jérémie Moreau : « Chronique contemporaine des pousseurs de pierre« , un site plus récent, et son site actuel

Du même auteur (illustrateur uniquement sur cet album) : Le singe de Hartlepool : vu par Sophievu par Nathalie

et La saga de Grimr (auteur et illustrateur)

Cette semaine nous sommes réunis chez Noukette

La saga de Grimr – BD ado/adulte

Grimr La saga de Grimr

Jérémie Moreau

Delcourt (2017)

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2018 : Fauve d’Or Prix du meilleur album du Festival d’Angoulême

Dès le début, on connaît la fin. Mais on ne le sait pas.

Un écrivain cherche des preuves pour rédiger une saga. Car une saga repose toujours sur des faits avérés et recoupés.

L’histoire se déroule en Islande, terre sauvage et belle, au XVIIIème siècle. Une période difficile pour l’Islande qui, à cause d’une succession de catastrophes naturelles et du “vol” de ses ressources naturelles par le Danemark, se retrouve dans la misère la plus totale… Un jeune garçon, Grimr, orphelin à cause d’une éruption volcanique, est recueilli par Vigmar, un homme malin et débrouillard, ébahi par la force physique de ce jeune garçon. Ensemble, ils vont pouvoir survivre dans ce monde hostile.

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Je ne peux pas dire que j’apprécie vraiment le dessin de Jérémie Moreau. Ou, plus précisément, sa façon de dessiner les personnages.

Parce qu’en ce qui concerne les paysages (les illustrations pleine page sont de toute beauté !), on peut dire qu’il donne très envie d’aller visiter l’Islande, cette terre de feu et de glace ! Et j’ai vraiment adoré sa façon de raconter l’histoire, c’est un vrai “conteur” !

Si je peux vous conseiller une chose, ne vous arrêtez pas à la couverture. Elle m’a freinée pendant plusieurs mois. Je pense pourtant qu’il aurait été vraiment dommage de passer à côté de cette très belle histoire, pleine du bruit et de la fureur de cette magnifique terre islandaise.

Installez-vous confortablement, bien au chaud, et laissez vous transporter sur cette île rude et sauvage qu’est l’Islande !

Grimr

Delcourt vous permet de lire les 25 premières pages

D’autres avis : Karine, Noukette, Moka, Caro, Petite Noisette, Le petit carré jaune, Enna, Alice, Lecturissime (si j’ai oublié l’avis d’un des participants à la BD de la semaine, n’hésitez pas à me le dire !!) et Mo’ !!!!

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Les blogs de Jérémie Moreau : « Chronique contemporaine des pousseurs de pierre« , un site plus récent, et son site actuel

Du même auteur (illustrateur uniquement sur cet album) : Le singe de Hartlepool : vu par Sophievu par Nathalie

 

Cette semaine nous sommes accueillis par Mo’ du Bar à BD

Et cette bd participe aussi au Challenge “Un max de BD en 2018” de Kobaitchi

Pour la ligne 32) Qu’on a acheté/loué après la lecture d’une critique sur un blog (et ce serait bien d’indiquer lequel)

Et c’est grâce aux participants de la BD de la semaine que j’ai fait cette jolie découverte !! Les liens vers leurs articles un peu plus haut…

Le singe de Hartlepool – Bd ado/adulte

HartlepoolLe singe de Hartlepool

Wilfrid Lupano & Jérémie Moreau
Coll. Mirages
Delcourt (2012)

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C’est une Lecture Commune avec Blandine du blog Vivrelivre

Une bande dessinée que Sophie vous a déjà présenté sur ce blog, ici-même.

Une nouvelle édition a été lancée en 2014 qui est enrichie d’un cahier historique rédigé par Pierre Serna et illustré par Jérémie Moreau. Il est intitulé Le Singe de Hartlepool ou la fausse vraie histoire des débuts du racisme. Merci Wiki

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1814 : Une époque où Français et Anglais ne s’aiment pas beaucoup. Les guerres Napoléoniennes sont toujours en cours. Au début de cette histoire, un bateau français frappé par le foudre coule au large des côtes anglaises. Seuls deux marins vont réchapper de ce naufrage : un jeune mousse, Philip et un singe, mascotte du bateau. Le jeune mousse, élevé par une nurse anglaise, va rapidement s’intégrer à une bande de gamins, tandis que le singe, qui, bien évidemment, ne parle pas, va faire les frais de la bêtise des habitants…

Je vous laisse le plaisir de découvrir à quoi on reconnaît un français…

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A la bibliothèque où je travaille, j’ai vu passer de nombreuses fois cette bd. Mais je ne me décidais pas à l’emprunter : je trouvais la couverture triste, quand au dessin, il ne me plaisait pas du tout… A force d’entendre les gens me dirent “vous l’avez lu celle-ci ? Elle est géniale !!” Je me suis dit qu’il fallait tout de même que j’essaie. Et bien m’en a pris, c’est une histoire terrible, mais une bd géniale, effectivement ! Et les visages grimaçants des personnages illustrent très bien le propos : la bêtise humaine.

Une bd qui est à la fois très drôle… et très triste !

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Pour écrire cette bande dessinée, Wilfrid Lupano s’est inspiré d’une légende qui court sur une ville du nord de l’Angleterre : Hartlepool  Une légende apparemment encore bien vivace… Je vous laisse découvrir pourquoi à la fin de la bd.

“Le Singe de Hartlepool” a reçu de nombreux prix, dont le prix des libraires 2013 et le Prix Château de Cheverny de la Bande Dessinée Historique 2013

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Je n’ai pas trouvé de blog pour Wilfrid Lupano (il en avait un avant, mais il est fermé)

Pour Jérémie Moreau par contre, j’en ai trouvé 3 ! “Chronique contemporaine des pousseurs de pierre“, un site plus récent, et son site actuel ?

Lupano et Moreau participent tous les deux à l’association The Ink Link : une nouvelle approche des projets de développement et d’actions humanitaires grâce à la Bande Dessinée ! 

parenthèse

Cette semaine, nous sommes reçus par Noukette

Découvrez d’autres avis, ceux de : Le petit carré jaune, Jérôme, Yvan, Noukette et Jacques

Le Singe de Hartlepool – Lupano & Moreau

Bande dessinée adulte

 Le Singe de Hartlepool

W. Lupano et J. Moreau

Delcourt (Mirages), 2012

9782756028125

 

A la première lecture de cette bande dessinée j’étais vraiment sceptique. J’ai même hésité à abandonner. Et puis peu à peu je me suis laissée prendre dans cette histoire loufoque. J’ai lu la fin. La conclusion. Et j’ai tout relu une deuxième fois.

Le Singe de Hartlepool entreprend de raconter une légende bien connue en Angleterre, celle d’un singe pendu en 1814. Mais tout commence sur un bateau français. Un capitaine napoléonien terriblement anti anglais dirige un bateau français, au large des côtes de l’Angleterre  Son animal de compagnie, un singe qu’il a déguisé en soldat français est le seul à le faire encore rire. Amer, plein de désillusion et menteur, un personnage détestable qui va jusqu’à jeter à l’eau un mousse qui a eu le malheur de chanter une chanson en anglais.

Quand son navire fait naufrage, seul le singe, accroché au mât parvient à s’en sortir et dérive jusqu’à la plage de Hartlepool. Là il va être pris pour un soldat français, et traité comme tel.

Toute la bande dessinée repose sur la bêtise humaine, qui n’a de cesse d’étonner tant elle est partout. Racisme anti-noir, anti-anglais, anti-français, anti étranger en général, les personnages de cette BD sont arrogants, ne prennent pas le temps de réfléchir et c’est en cela qu’ils sont un magnifique exemple de ce que l’homme peut faire.

Le simulacre de procès est très édifiant avec notamment un argument terrible pour prouver qu’il s’agit bien d’un soldat français : “On lui a donné des escargots, il les a mangé.”

Les illustrations sont belles, à l’instar de la magnifique couverture, pourtant dans l’action les dessins sont moins soignés, notamment les expressions des personnages. Le découpage par contre et les scènes plus posées m’ont totalement séduite.

La conclusion est à la fois belle et terrible et elle propose un clin d’œil intéressant à l’histoire.

Une bande dessinée à découvrir comme un miroir de la bêtise humaine poussée à son paroxysme .. c’est d’autant plus troublant que les légendes ne naissent rarement de rien…

+ Lu dans le cadre de la BD fait son festival – avec Priceminister  et dans le cadre des Mercredi BD de Mango
+ Les avis de Mo’, JérômeNoukette et Lasardine.