Passionnée de lecture depuis que je sais lire. J'ai rarement passé une journée sans lire au moins quelques lignes ! J'aime la littérature jeunesse, les bandes dessinées, les romans (y compris polars et SFFF), les docs...

Les petites victoires – BD ado/adulte

victoires

Les petites victoires

Yvon Roy
Rue de Sèvres (2017)

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Dans cette bd de 150 pages (mais qui se lit très vite) on suit tout d’abord la vie de Marc et Chloé, puis on assiste à l’arrivée de leur bébé, Olivier. Bébé dont ils ne vont pas tarder à s’apercevoir qu’il n’est pas tout à fait “comme les autres”. Après quelques examens, le diagnostic tombe, sans appel, tel un couperet : Olivier est autiste. Très vite, Marc, le père se rebelle contre les explications des “spécialistes” que, d’une part, il ne comprend pas, et que, d’autre part, il ne supporte pas.

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Ayant lu il y a relativement peu de temps “Ce n’est pas toi que j’attendais“, j’ai, comme d’autres, comparé ces deux bd. Pourtant ce n’est pas vraiment comparable. Les deux bd ont été écrites par des pères qui avaient envie, besoin peut-être de partager leur expérience. Les deux parlent de handicap, dont l’un, la trisomie, est franchement visible, quand l’autre, l’autisme, ne se voit pas, ne se comprend pas, au premier abord.

S’il y a plus d’émotions qui passent, me semble t-il dans la bd de Fabien Toulmé, c’est parce qu’il nous parlait avant tout de lui, de son ressenti, de ses émotions. Dans les petites victoires, Yvon Roy témoigne de l’apprentissage qu’il fait du handicap de son fils, non pas en lisant des bouquins ou en écoutant les médecins, mais en étant très présent pour lui, en l’observant, en l’écoutant et surtout, surtout, en l’aimant ! Car pour moi, ce qui ressort vraiment de cette bd, c’est qu’Yvon Roy est un père extrêmement patient et aimant.

J’ai adoré tout ce qu’il a inventé pour mieux communiquer avec son fils “les yeux, les yeux, les yeux…” Ce qu’il a fait avec son fils ne fonctionnerait peut-être pas pour d’autres, mais il montre qu’avec beaucoup d’amour et de patience on peut améliorer les choses, et je pense que c’est valable pour tout le monde, pas seulement pour les autistes !

Et j’imagine que le jour où il a réussi à prendre son fils dans ses bras a dû être une “grande” victoire !

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Moi qui ne lis jamais de témoignages ou très peu, je trouve très intéressantes toutes ces bd qui m’apprennent des choses :

Une autre bd qui parle de l’autisme : La différence invisible

Une bd qui parle de handicap (trisomie) et de la relation père-enfant : Ce n’est pas toi que j’attendais de Fabien Toulmé

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Pour feuilleter les premières pages, c’est ici

D’autres que moi ont parlé de cette bd et accessoirement m’ont donné envie de la lire !! Avec, vous le verrez, des avis plus ou moins enthousiastes…

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Cette semaine nous sommes chez Noukette

PETIT AIGLE – Conte musical végétarien

petit aigle

L’histoire du PETIT AIGLE élevé par des poulets

Texte de Jean-Philippe Vaillant
Illustrations et chansons de Mélodie Vaillant (Yucca)
Raconté par Carole Vaillant

Avec les voix de :

Dani Terreur (grand prix des Inrocks 2016) : Petit Aigle,
Lise : Aiglette,
Yucca : la Mère Poule
Carmen Maria Vega : Renard…

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Alors que Petit Aigle n’était qu’un œuf, un paysan l’a volé dans le nid de ses parents pour le rapporter à sa ferme. Il voulait le faire couver par une de ses poules, puis le dresser pour la chasse quand il serait adulte… C’est dans le nid de la petite poule bleue que l’œuf a été mis. Elle sait bien que ce n’est pas son œuf et elle voit bien que ce n’est pas un œuf de poule… Mais qu’importe ! Un cœur de mère bat sous son plumage bleuté et elle s’assied délicatement pour le tenir au chaud. Quand Petit Aigle casse sa coquille, tout le monde dans la basse-cour voit bien qu’il est différent : il est bleu quand les autres poussins sont jaunes, son bec est beaucoup plus crochu, ses pattes bien plus acérées et il est plus gros. Mais personne ne lui tient rigueur de toutes ses différences. Même le fermier le laisse tranquille ! Que faire d’un aigle qui ne vole pas ?

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Un très joli conte entrecoupé d’une douzaine de chansons.

Au départ, on ne peut que penser au conte d’Andersen, le vilain petit canard. Un petit qui est élevé par une autre famille que la sienne et qui est bien différent. Ici donc, c’est un aiglon qui est élevé par une poule dans la basse-cour d’une ferme. Il a été élevé comme un poulet et se comporte comme tel, picorant des graines et des vers et ne volant pas. Jusqu’au jour où…

Un conte qui parle de la différence, de la peur de l’étranger et du rejet qui peut en découler.

J’ai beaucoup aimé le texte, plein d’humour et de références à l’attention des parents (“Je croyais qu’elle venait de Bergerac dit le cochon, elle avait un si grand bec, que dis-je, un bec…), les jolies musiques et les chansons douces et rythmées à la fois.

Et puis, un conte avec un aigle végétarien, ça ne vous intrigue pas ?

Un des chansons pour vous donner une petite idée.

La légende de Podkin le Brave

podkin

La légende de Podkin Le Brave ♥
T1 : Naissance d’un chef

Kieran Larwood
Gallimard Jeunesse (2017)
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Au tout début de ce roman, nous sommes le jour de la fête des Ronces et nous arrivons au terrier de l’Épineux en compagnie d’un lapin itinérant, barde de son état. Au sein du terrier, c’est donc la fête et on accueille avec joie l’arrivée du barde. Une fois restauré et confortablement installé au coin de la cheminée, le barde demande à l’assemblée des lapins quelle histoire ils veulent entendre. Podkin étant la réponse la plus répandue, il commence ainsi son histoire :

“- Ai-je entendu quelqu’un dire Podkin ? demande le barde en s’enfonçant dans son fauteuil. Podkin, le Seigneur des terriers ? Le Roi des exploits ? Podkin et sa dague magique ?

Voyant les lapereaux hocher la tête et pousser des cris stridents, il croise ses avant-pattes peinturlurées et tire sur sa barbe.

– Je connais pas mal d’histoires sur lui, mais elles sont différentes de celles que vous avez déjà entendues. Dans les miennes, il n’est pas question d’yeux qui crachent le feu ni de combats à pattes nues avec des lapins géants. Rien de tout cela.

– Quel genre d’histoires, alors, barde ? Pourquoi sont-elles différentes ? Pourquoi n’y a t-il pas d’yeux féroces ni de géants ?

– Elles sont différentes parce qu’elles sont véridiques, répond le barde. Et parce que les yeux de feu n’existent nulle part sauf dans les contes de fées ou dans la tête de lapereaux crédules.

Il lève la patte pour faire silence et commence.”

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J’ai suivi avec bonheur l’histoire de Podkin, jeune lapin promis à un avenir de Chef (mais qui n’en a cure !) de sa sœur aîné, Paz, bien plus sérieuse que lui (mais qui ne pourra jamais être chef parce que c’est une fille !) et de leur étrange petit frère Pook, dans leur fuite des Gorms (redoutables lapins recouverts de métal).

Podkin est un roman d’aventure et de fantasy captivant et que je vous conseille vivement ! A partir de 9/10 ans.

C’est le 1er tome d’une trilogie dont j’espère pouvoir lire bien vite le 2ème tome (oct 2018 normalement) !

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Le blog de l’auteur (en anglais)

Prix Blue Peter 2017 (Prix britannique organisé par la BBC)
Sélection Meilleurs Livres Jeunesse 2017 des librairies Waterstones.

D’autres que moi ont aimé : Clarabel, Les petits bouquins, Pages d’encre (où vous pourrez voir quelques illustrations)

Alexandrin ou l’art de faire des vers à pied

Alexandrin

Alexandrin ou l’art de faire des vers à pied

Alain Kokor (ill.) & Pascal Rabaté

Éd. Futuropolis (2017)
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Alexandrin est un homme libre, un vagabond, poète itinérant qui gagne sa vie en vendant au porte à porte ses écrits. Voici comment il interpelle et charme ses futurs lecteurs : “Je me présente, Alexandrin de Vanneville, poète des campagnes et des villes, arpentant les chemins de terre et de bitume, par le vent et par la pluie, sans me taire et sans amertume, je survis en proposant ma poésie“.

Loin, très loin de nos habitudes consuméristes ou des réseaux sociaux, dans une époque pas facile à définir, mais pas si lointaine (photocopieur, McDo ou raviolis existent déjà…) ce poète vagabond recueille un jour un “oiseau égaré”, un jeune garçon, fugueur de son état et prénommé Kevin. Il va lui apprendre à faire des rimes, mais aussi et surtout à regarder le bon côté des choses, à profiter des petits moments de bonheur (j’adore la page 52, quand ils imitent les grenouilles), à s’émerveiller d’un rien, d’un oiseau qui chante ou du bruissement du vent dans les feuilles…

Comment ne pas être charmé par ce poète attentionné et rêveur ? Par cet homme qui manie si joliment la langue pour en tirer des rimes ? En fermant cette délicieuse bd, avec un petit (gros) pincement au cœur, on se prend à espérer que les deux auteurs (que je ne connaissais que de nom) continueront à faire un bout de chemin ensemble.

Une ode à la poésie, à la flânerie et à la liberté que je ne peux que vous conseiller !

Alexandrin

Cette page, je l’avoue, m’a bien fait rire !

Les avis des autres participants à la BD de la semaine : Karine, Hélène, Jérôme, Jacques, Stéphie, Mo’ et Blandine

Cette semaine nous sommes reçus par Stéphanie du blog Mille et une Frasques