La loi de la mer – Lectrices ELLE (12)

loi

Récit basé sur des témoignages

La loi de la mer
Davide Enia

Albin Michel (2018)

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4ème de couverture :

Pendant plus de trois ans, à Lampedusa, cette île entre Afrique et Europe, l’écrivain et dramaturge Davide Enia a rencontré habitants, secouristes, exilés, survivants. En se mesurant à l’urgence de la réalité, il donne aux témoignages recueillis la forme d’un récit inédit.

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Un livre où se côtoient deux drames : un personnel à l’auteur, la maladie puis le deuil d’un proche, et cette tragique immigration subie par tous, immigrants comme habitants de l’île. Car si l’on peut imaginer (et encore…) le calvaire que subissent tous ces gens ballottés par les flots (souvent sans rien à boire ni manger, sans même savoir s’ils vont arriver quelque part un jour ou l’autre), on ne pense pas à celui des habitants de Lampedusa, qui sont régulièrement confrontés à l’horreur, à la mort, aux cadavres qui se retrouvent rejetés près de chez eux.

Dans la loi de la mer

Davide Enia ne se contente pas d’énumérer les faits. Il discute avec les habitants, les sauveteurs. La plupart font ce qu’ils peuvent pour aider ces malheureux qui échouent sur leurs côtes, mais se sentent aussi terriblement impuissants face à ces tragédies qui se reproduisent régulièrement. On en parle un peu plus maintenant, mais il y a plus de 20 ans que cela se produit. Les pêcheurs ont retrouvé les premiers cadavres en 1996…

On en entend parler aux infos, on trouve ça monstrueux, puis, une information en chassant une autre, on oublie. Les habitants de Lampedusa n’ont eux, pas cette possibilité. La mer leur apporte encore et toujours des gens épuisés, affamés, malades, déshydratés, quand ce ne sont pas des cadavres.

Un livre à lire pour que “les migrants”, deviennent “des personnes“, des êtres humains comme vous et moi, qui auraient sans doute, pour la plupart, préférés rester tranquillement chez eux si cela avait été possible.

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Prix du Premier roman étranger

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ELLE

12ème lecture / 28

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C’est ma 14ème participation au Challenge 1% de la Rentrée Littéraire

Shi – BD Fantastique Adulte

Shi  Deux femmes. Deux mères. Une vengeance.

BD Ado/Adulte (16+)

Shi
Zidrou & Homs

Dargaud

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T1 : Au commencement était la colère… (2017)
T2 : Le Roi Démon (2017)
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De nos jours… Sir Barrington, PDG de la S.V.P.P.B (société d’armement) se réjouit de la décision de la cour d’appel de Londres qui a déclaré qu’il n’était pas responsable de la mort d’un enfant de 7 ans, victime d’une mine “antipersonnel” produite par sa société.

“Après tout, le pommier de l’Eden est-il responsable de l’usage qu’Éve fit de la pomme ?” déclare t-il aux journalistes au sortir du tribunal. Quand il rentre chez lui, deux mines explosent dans son jardin, au passage de deux de ses proches…

Londres, 1851. Deux femmes, une noble Miss Winterfield, et une asiatique Kita, vont toutes deux s’entraider, puis s’extraire -non sans difficulté- de situations délicates…

Shi

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Shi“, c’est la rencontre de deux personnes. Deux femmes, qui ont été mères et ont perdu leur enfant. Deux femmes obligées de se soumettre à des hommes qu’elles détestent. Deux femmes en colère qui n’ont qu’une envie : se venger. De cette rencontre naîtra ensuite une organisation secrète et terriblement dangereuse…

Une histoire qui promet d’être longue puisqu’on nous parle d’un premier cycle en 4 tomes… Une histoire qui mélange fantastique,  politique,  avec un côté historique et de l’aventureUne vraie saga à travers les siècles, puisque ça commence en 1851 et que ça se poursuit jusqu’à nos jours.

L’histoire m’a beaucoup plu (j’aime les histoires qui alternent passé et présent) et le dessin est magnifique… Avec une “mise en scène” quasi cinématographique, des cases de tailles variées, certaines très petites (zoom sur des yeux) et d’autres prenant presque les deux pages (attelage de chevaux qui déboulent à toute vitesse).

Les personnages sont très expressifs et il y a là-dedans une belle brochette de “pourris” (pour ne pas dire autre chose… Je confirme, je n’ai pas marché, j’ai couru !)

Shi

Bref, une bd que je vous invite à aller feuilleter par ici ou chez tous les bons libraires ! Moi je vais acheter les 3 premiers tomes (j’avais emprunté les deux premiers) et attendre patiemment (!) la suite !!

Et le tome 3 vient de sortir (26/10/18)

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D’autres l’ont lu (et aimé !) avant moi : Stephie, Noukette, Iluze, PatiVore, Karine, Un amour de BD

Les deux hommes, Zidrou et Homs, avaient déjà collaboré sur “La vieille dame qui n’avait jamais joué au tennis…

Zidrou, nous vous l’avons déjà présenté ici (Lydie / Les beaux étés / Merci et quelques autres !) + L’adoption + Emma G. Wilford

Cette semaine, nous sommes dans la bibliothèque de Noukette !

ÁSTA -Roman islandais – Lectrices ELLE (11)

AstaQue reste t-il d’une vie ?
Roman adulte – Rentrée Littéraire

ÁSTA
Jón Kalman Stefánsson

Grasset (2018)

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Présentation de l’éditeur :

Reykjavik, au début des années 50. Sigvaldi et Helga décident de nommer leur deuxième fille Ásta, d’après une grande héroïne de la littérature islandaise. Un prénom signifiant – à une lettre près – amour en islandais qui ne peut que porter chance à leur fille… Des années plus tard, Sigvaldi tombe d’une échelle et se remémore toute son existence  : il n’a pas été un père à la hauteur, et la vie d’Ásta n’a pas tenu cette promesse de bonheur.

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Pour entrer dans ce roman, ASTA, pour en goûter toute la saveur, il faut d’abord accepter de se perdre. Se perdre dans les époques, les personnages, les histoires, parce que la narration est tout sauf linéaire, c’est plutôt une sorte de puzzle et il y a fort peu d’indications de temps et/ou de lieux.

Je dois bien avouer que si je n’avais pas été “obligée” de le lire pour le Grand Prix des Lectrices, j’aurai probablement arrêté avant la page 50, tellement cette lecture s’avérait laborieuse. Et pourtant, après une centaine de pages, j’ai fini par prendre plaisir à ce roman dont l’écriture a un côté envoutant, parfois poétique et parfois plus “crue”.

Mais si vous n’aimez que les “pages turner” passez votre chemin, ce livre n’est pas pour vous !

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Dernier petit bémol : je n’ai pas du tout compris l’illustration de couverture… Une échelle censée mener vers l’au-delà ? C’est trompeur, on a l’impression d’un roman fantastique, ce qu’Asta n’est absolument pas…

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Pour lire une dizaine de pages, c’est par ici sur le site de l’éditeur.

Il fait partie de la sélection du Prix du Meilleur livre étranger 2018.

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ELLE

11ème lecture / 28

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C’est ma 12ème participation au Challenge 1% de la Rentrée Littéraire

Logo Challenge 1% Rentrée Littéraire 2018 – Picos/Shutterstock

Moins qu’hier (plus que demain) Fabcaro encore – BD

MoinsDes portraits de couples sur un ton décalé, absurde, hilarant !
Bande dessinée adulte *

Moins qu’hier
(plus que demain)
Fabcaro

Glénat (2018)

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Ça commence à 6h58 avec Géraldine et Fabien qu’on va retrouver à plusieurs reprises au fil de la bd. Fabien essaie de joindre Géraldine sur son portable mais elle ne répond pas. Il lui laisse un message “Oui, c’est moi… Tu t’es levée hyper tôt dis donc… J’imagine que tu  es allée acheter des croissants, c’est adorable, ça tombe bien j’ai une faim de loup…” Image suivante : “En plus, je vois que tu as pris ta valise… ça sent le p’tit déjà ultra-copieux ça… Petite cachottière…”

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Le ton est donné, et ça va être comme ça tout au long de la journée avec les différents couples rencontrés. J’ai également adoré la planche de la page 10 à 8h42 avec Émeline et Philippe (vous pouvez la lire sur le site de l’éditeur, voir lien ci-dessous).

Fabcaro :

C’est encore une belle découverte faite grâce au groupe de la bd de la semaine ! Le dessin, les couleurs, ne m’auraient pas attiré plus que ça je l’avoue, et pourtant il aurait été vraiment dommage de passer à côté, c’est trop drôle !

Un humour décalé, absurde, noir parfois, fait de cynisme, de non-dit (ou de trop dit !), de bêtise, de déni… J’adore !!!

Et mon conjoint, à qui je l’ai fait lire (et qui n’est pas un gros lecteur de bd à part les classiques de son enfance), m’a dit à la fin de sa lecture : “il en a fait d’autres ?

Le steak haché de Damoclès

La réponse est oui ! Et j’ai d’ailleurs lu “Le steak haché de Damoclèsaux éditions La cafetière (qui a édité 9 bd de Fabcaro, avis aux amateurs…) Une courte bd d’inspiration autobiographique (sympa mais un peu moins amusante que ses bd plus récentes…)

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Lire les premières pages sur le site de l’éditeur

Du même auteur, déjà présenté ici : Et si l’amour c’était aimer ? (avec un micro-avis sur Zaï zaï zaï zaï)

D’autres que moi l’ont lu : Sabtail, Mespagesversicolores, Noukette, Jérôme

* Si je parle de “BD adulte” c’est uniquement parce que le côté parfois très noir ou cynique des relations de couple présentées ici risquent de ne pas faire rire des ados…

Cette semaine, nous sommes chez Moka, au milieu des livres !

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