Ma dévotion – Lectrices ELLE (15)

dévotionRentrée Littéraire 2018

Ma dévotion
Julia Kerninon

Collection La brune

Le Rouergue (2018)

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Vingt-trois ans après leur dernière rencontre, Helen et Frank, tous deux âgés de quatre-vingts ans, se croisent par hasard dans une rue de Londres. Cette fois-ci, Helen est bien décidée à parler, à dire tout ce qu’elle a sur le cœur, à donner “sa” version de l’histoire…

Tous deux enfants de diplomates, ils se sont rencontrés à Rome en 1950 et ont passé une bonne partie de leur vie ensemble. Ils ont parfois été amants, d’autres fois simples colocataires, mais toujours amis, Helen, dévouée, s’occupant bien souvent de faciliter le quotidien de Frank. Jusqu’à ce terrible jour…

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Dévotion : au départ, c’est un attachement aux pratiques religieuses (Littré). Mais c’est aussi vénérer, aduler, avoir un attachement profond et admiratif pour quelqu’un.

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J’avoue avoir eu du mal à entrer dans ce roman. Pas de dialogues -ou si peu-, pas d’action ni de suspense, des références littéraires qui ne me parlaient pas, un personnage principal, Helen, plutôt froid et pour laquelle je ne ressentais nulle empathie… A dire vrai, je m’ennuyais

Et puis je me suis habituée à l’écriture, cette femme a fini par “prendre corps”, par me sembler réelle. Car Frank, s’il est là tout au long du roman, est à l’arrière plan.

Bref, un roman que j’ai fini par apprécier… Même si ce n’est clairement pas un coup de cœur ! Je pense tout simplement que je n’ai pas le niveau de “littératie” requis pour l’apprécier pleinement.

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Lire les premières pages sur le site de l’éditeur

 

Rentrée littéraire 2018 –  Romans déjà présentés

 Un gentleman à MoscouAsymétrieLe Mars ClubTenir jusqu’à l’aubeLa vraie vieAstaLe monde de Christina

 

ELLE

15ème lecture / 28

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C’est ma 19 ème participation au Challenge 1% de la Rentrée Littéraire

Logo Challenge 1% Rentrée Littéraire 2018 – Picos/Shutterstock

Les nuages de Magellan – Roman Jeune Adulte

Un space opéra dépaysant à souhait !

Roman Science-Fiction 15+

Les nuages de Magellan ♥
Estelle Faye

Scrineo (2018)

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Résumé de l’éditeur : 27ème siècle. L’Humanité s’est étendue à toute la Voie Lactée. La nouvelle frontière, ce sont désormais les Nuages de Magellan. Mais les explorateurs ont cédé le pas aux toutes puissantes Compagnies…

Sur l’un des derniers planétoïdes terraformés de la galaxie, Dan, une jeune serveuse, chante le blues dans un bar miteux,  tout en rêvant de partir vers les étoiles. Elle est fascinée par Mary, une cliente mystérieuse dont on murmure qu’elle aurait été membre de la « grande piraterie ». Car un mythe court la galaxie : sur une planète soigneusement dissimulée, les derniers pirates auraient créé une république idéale. Et si c’était vrai ?

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J’adore la science-fiction. Pourtant, je ne sais pas pourquoi, je n’en lis pas très souvent. Avec “Les nuages de Magellan”, j’ai fait un magnifique voyage dans l’espace. Tout y est : les immenses vaisseaux, les cyborgs mi-humains mi-machines, les planètes aux atmosphères plus ou moins respirables, les créatures génétiquement modifiées, les pirates de l’espace… Et en plus, il y a l’aventure, plus d’aventure que n’en pouvait rêver Dan, la jeune serveuse du Frontier, bar minable d’une planète minière oubliée aux fins fonds de la galaxie.

273 pages ?

En l’ouvrant, attirée par le titre et la couverture, je me disais “270 pages… On ne va pas aller bien loin…” Erreur ! Ce roman m’a emmenée très loin au contraire !! On est immédiatement plongé dans une atmosphère particulière et j’ai tout de suite été emportée par l’écriture d’Estelle Faye. C’était le premier roman que je lisais de cette autrice, j’ai hâte d’en lire d’autres ! Il sera parfait pour les gens qui ont envie de lire de la SF sans pour autant s’embarquer dans une longue série.

En bref, c’est un roman d’aventures qui se passe dans l’espace et c’est génial.

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Extrait (p.14)

Dan était née et avait toujours vécu sur le planétoïde rouge, dans l’un de ces containers réformés et aménagés en habitations sommaires, de l’autre côté de la quatre-voies. Quand elle avait eu douze ans, sa mère était partie avec un contremaître des mines. Quand elle avait eu treize ans, elle s’était engagée au Frontier -l’âge légal pour travailler, mais pas pour consommer de l’alcool. Elle attendait que sa vraie vie commence. Elle attendait de partir, de s’envoler loin d’ici.

Le blog d’Estelle Faye

Le site de l’éditeur Scrineo

Lignes de vie de Graham Joyce

 

Un chef-d’œuvre!

Roman fantastique adulte

Lignes de vie
de Graham Joyce

Editions Stéphane Marsan,
octobre 2018, 20 euros.

Thèmes: famille, amour, magie, guerre.

 

Présentation de l’éditeur : “Elle était persuadée que le monde ne laisserait pas grandir un si beau petit garçon; que des forces obscures se rassembleraient désireuses de le voir périr; que le monde ne permettrait jamais aux gens purs et beaux de semer une graine de lumière dans un endroit si sombre.”

A Coventry, après la Seconde Guerre mondiale, chacun essaie de retrouver une vie normale. C’est le cas de Martha Vine, matriarche aussi charismatique qu’elle est tendre avec ses sept filles. Cassie, la plus jeune d’entre elles, n’a pas le courage de confier à des parents adoptifs le fils de père inconnu auquel elle vient de donner naissance. Le petit Frank sera donc élevé à tour de rôle par chacune des sœurs de cette famille singulière. Ainsi l’enfant sera-t-il le témoin privilégié de ces vies qui empruntent des chemins si différents, dans les drames et les illusions de l’après-guerre. Mais Frank est un enfant unique en son genre, doué d’intuitions étonnantes ; tout comme sa jeune mère, qui a la faculté de voir au-delà du visible, et comme sa grand-mère, qui a un don de prémonition…

 

 

Une fois de plus, Graham Joyce a prouvé qu’il était un grand écrivain. Lignes de vie fait partie de ces romans sont on ne ressort pas indemne (dans le bon sens du terme), mêlant habilement une légère touche de fantastique au quotidien d’une famille peu banale. Ici pas de créatures ou de pouvoirs hors du commun mais plutôt des sens humains plus aiguisés, des instincts plus primaires, presque oubliés. Les personnages sont vrais dans leurs qualités et leurs défauts, l’auteur a le don de montrer l’être humain sous différents aspects selon son vécu et ses aspirations.

Cassie est peut-être une jeune écervelée, bizarre par-dessus le marché mais elle n’en reste pas moins un être humain avec ses espoirs et ses rêves. Sa mère et ses sœurs ont-elles aussi leur lot de manies et de bizarreries mais chacune d’entre elles est attachante à sa manière. On ne peut que louer la clairvoyance et l’esprit pratique de la matriarche.

Comme dans la plupart des ouvrages de Graham Joyce, sexe et magie sont étroitement liés. On retourne aux instincts primaires comme je l’ai expliqué plus haut, c’est comme si la magie de l’ancien monde perdurait au sein de notre société moderne.

J’ai passé un très bon moment en compagnie de cette incroyable famille et je ne peux que vous recommander chaudement de lire ce livre.

 

~Melissande~

 

+ Prix obtenus :

– Grand Prix de l’Imaginaire, prix Jacques Chambon de la traduction en 2007

– Grand Prix de l’Imaginaire, roman étranger en 2007

– World Fantasy, meilleur roman en 2003

– Masterton, roman étranger en 2006

– Masterton, prix spécial en 2009

 

+ le site de l’éditeur 

+ l’avis de Melisande du blog Accroc des livres

Réédition de ce texte déjà paru chez Bragelonne (2005) et en Folio SF (2015).

– livre offert –

Les inséparables – Lectrices ELLE (14)

Simone

Les inséparables
Simone Veil et ses sœurs
Dominique Missika

Seuil (2018)

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Ce livre raconte la jeunesse des trois sœurs Jacob : Madeleine, Denise et Simone. Comment elles ont vécu l’arrivée de la guerre, la déportation et survécu aux camps de concentration. Puis, à leur retour, alors qu’elles auraient aimé parler, raconter leur terrible histoire, essayer sans doute d’évacuer toutes ces horreurs, elles ne vont rencontrer que gêne ou incompréhension. Une double punition finalement. Les gens voulaient fêter la fin de la guerre, célébrer les résistants et oublier le reste.

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L’ouvrage est découpé en 4 parties. Au départ, il y a l’enfance -heureuse- des enfants Jacob qui se termine avec le début de la guerre.

Dans la 2nde partie, on aborde le retour des camps, l’incompréhension, la gêne. La difficulté de trouver sa place. Avoir envie de parler de ce qu’elles ont vécu, mais à qui ?

La suite parle du mal qu’elles ont à recommencer à vivre “normalement”, tout en repartant de zéro parce qu’elles n’ont plus rien, même pas leurs vêtements.

Et la dernière partie parle du devoir de mémoire. Ce qu’ont vécu ces femmes a façonné toute leur vie. Elles n’ont jamais pu -et sans doute jamais voulu- oublier ce qu’elles avaient vécu et se sont battues chacune à leur manière pour que l’on n’oublie pas.

J’ai appris au moins une chose en lisant ce livre :

la façon dont s’est passé le “retour” des personnes déportées. Mes “connaissances” sur la seconde guerre mondiale s’arrêtent aux camps de concentration en fait. Je n’ai jamais étudié “l’après-guerre“, et du coup, certaines choses relatées ici sur la manière dont ont été traités les gens qui rentraient des camps m’ont beaucoup surprise… J’avais commencé à lire “Une vie” l’autobiographie de Simone Veil, il y a quelques années, et arrivé à la moitié, j’avais arrêté. Ce livre m’a donné envie de reprendre ma lecture !

Une seule chose m’a gênée dans ce livre. On sent par moment une sorte de vénération de l’auteur pour les sœurs Jacob (“elles étaient belles…”, “une jolie blonde”, “un teint de porcelaine”…) et ça m’a un peu agacée. Quand je pense à Simone Veil, je pense d’abord à une femme intelligente, déterminée, qui a fait avancer la cause des femmes.

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Dominique Missika est journaliste, éditrice et historienne. C’était une proche de Simone Veil et de Denise Vernay. Elle a réalisé ce livre à partir de souvenirs personnels et de ses rencontres avec les deux sœurs. Voir ici sa biographie sur France Culture.

ELLE

14ème lecture / 28

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C’est ma 18 ème participation au Challenge 1% de la Rentrée Littéraire

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