L’épopée du perroquet de K. Reichs

Roman adulte – plutôt fille –

L’épopée du perroquet

de Kerry Reichs

traduit par Christine Auché

Oh ! Editions, mars 2012
9782361070298, 19€90
416 pages

Une pétillante jeune femme en quête d’elle-même, Un perroquet au sens de l’à-propos déconcertant, Une vieille voiture bringuebalante… Tous en route pour Hollywood ! Cette fois, la coupe est pleine ! A 25 ans, Maeve est sur le point de craquer. Alors qu’elle vient de perdre son job, ses parents ont décidé de lui couper les vivres pour l’aider à se prendre en charge… Ni une ni deux, Maeve, accompagnée de son perroquet Oliver, part refaire sa vie à Hollywood.
Mais c’est compter sans le destin qui s’acharne. En pleine traversée des Etats-Unis, sa voiture rend l’âme au milieu de nulle part. Voici Maeve coincée avec son perroquet, loin des siens, loin de son rêve, dans une petite ville perdue du fin fond de l’Arizona. Petite ville perdue certes, mais qui recèle bien des charmes, comme Maeve ne tarde pas à le découvrir… Au point de renoncer à rejoindre la mythique Hollywood ?

Bien que la couverture ne me plaise pas beaucoup j’ai ouvert ce roman avec une grande curiosité. Curieuse de savoir ce que la fille de Kathy Reichs (auteur des livres à l’origine de la série Bones) pouvait bien écrire, mais aussi avec l’envie de traverser les Etats-Unis…

Ce roman est en effet une épopée, celle d’une jeune femme et de son perroquet, Oliver, à travers les Etats Unis. De la Caroline du Nord à Los Angeles pour être exacte. Un voyage initiatique pour cette jeune femme qui veut changer de vie. Une voiture ancienne, quelques bagages et son perroquet, voici Maeve en route. Mais qui dit vieille voiture dit réparation et donc argent… son voyage se déroule donc au rythme des garages et des petits boulots.

Difficile dans un premier temps de cerner Maeve, et l’histoire commence de façon assez banale par une fuite en forme de voyage. C’est finalement l’arrivée à Coin Perdu qui fait réellement démarré le roman. Nous découvrons alors de nombreux personnages hauts en couleur et Maeve elle même nous apprait dans toute sa complexité et ses secrets.

Si ce roman est clairement féminin j’en ai apprécié le ton d’autant plus qu’il ne s’arrête pas uniquement aux histoires d’amour nous offrant à la fois amitié, épreuves et surprises. Une surprise particulièrement pour ma part, que je n’ai vu arriver que très peu à l’avance, et qui nous offre un thème qui m’aurait fait fermé le livre dans les premières pages. Pourtant j’ai continué ce roman, attachée déjà aux personnages et à l’histoire et j’ai continué ma découverte avec d’autant plus d’intérêt.

L’auteur place  l’héroïne dans l’univers des livres, librairie, livres jeunesses, livres anciens, auteur… un aspect superficiel mais qui fait un petit plus intéressant, tout comme les noms de villes. Pas évident dans la traduction mais Maeve décide en fait de parcourir sa route par les petites routes en suivant les noms de villes étranges, l’occasion de découvrir les noms farfelus des villes américaines, comme Coin Perdu, Nulle Part… L’auteur ajoute encore un peu de personnalité à Maeve avec une passion pour les chaussettes fantaisies qui m’a beaucoup fait rire!

Si l’auteur a très bien alterner les ambiances et les tons dans son récit on pourrait aussi aisément lui reprocher quelques facilités. Les histoires amoureuses sont clairement déjà vues, mais mêlées à l’ensemble elles sont plutôt convaincantes. Finalement les sentiments l’emportent, Maeve a su me toucher et je ressors émue de ce roman.

Une aventure féminine et intérieure au ton sincère qui nous parle en plus de livres… Une belle distraction !

 + Il semble qu’une bonne partie de la blogosphère l’ai déjà lu, ce ne sont pas les avis qui manquent :

Lael : “Un roman rafraîchissant et touchant.”
La conteuse : “Un très chouette livre  ”
Stellabloggeuse :  “un joli coup de cœur”
Un coup de coeur aussi pour Galleane 

Heureusement il y a aussi des déçues : {pour la diversité des goûts et des couleurs}

Cynthia : “ce roman n’a pas su toucher mon coeur de lectrice…”

Au pays des kangourous de Gilles Paris

Au pays des kangourous

de Gilles Paris

roman adulte

Don Quichotte, janvier 2012
9782359490589, 18€

Extrait : « Ce matin, j’ai trouvé papa dans le lave-vaisselle.
En entrant dans la cuisine, j’ai vu le panier en plastique sur le sol, avec le reste de la vaisselle d’hier soir. J’ai ouvert le lave-vaisselle, papa était dedans. Il m’a regardé comme le chien de la voisine du dessous quand il fait pipi dans les escaliers. Il était tout replié sur lui-même. Et je ne sais pas comment il a pu rentrer dedans : il est grand mon papa. »
Simon, neuf ans, vit avec son père Paul et sa mère Carole dans un vaste appartement parisien.

– Présentation censurée, elle en dit trop à mon goût, j’aime les surprises, pas vous ? –

Sous ce titre un peu enfantin se cache un roman difficile et délicat.

Simon a neuf ans et peur des monstres dans le placard lorsqu’il découvre son père caché dans le lave-vaisselle. Il n’apelle pas sa mère Carole, qui travaille au pays des kangourous mais Lola, sa grand mère. Cette femme encore jeune et délurée va prendre en charge Simon pendant que son père part “se reposer” à l’hopital.

Cette histoire assez dérangeante est pourtant bien ancrée dans la réalité. Elle nous est racontée par Simon, avec son regard d’enfant et on sent qu’il peine, qu’il n’arrive pas à dire l’absence de la mère, devenue une habitude, l’incapacité du père à être là, ni les secrets de tout ces adultes qui l’entourent. Simon garde pourtant une certaine joie de vivre et cache ses peines. Il fait des moindres moment de joie une force et son caractère est étonnant. Pourtant on ressent ses faiblesses dans les rêves qu’il fait les yeux fermés mais dont il ne parle pas et dans sa rencontre avec Lily. Enfant fantomatique des couloirs d’hopitaux, Lily avec ses mots d’enfants saura expliquer la dépression et permettre peu à peu à la vérité d’éclore.

J’ai apprécié ce roman, son thème délicat vu par les yeux d’une enfant mais j’ai eu un peu de mal à commencer ma lecture. Des phrases courtes, sans doute pour coller au personnage de Simon mais des mots et d’idées d’adultes m’ont tout d’abord freiné, moi et mes habitudes de la littérature jeunesse. Mais Simon est un personnage vraiment intéressant et j’ai fini par m’attacher. J’ai eu du mal à lui donner un âge tant on dirait à certaines pages qu’il a 6 ans (les monstres ou le père noel par exemple) et à d’autres 15 ans (notamment quand il parle de sa mère, tant il met de la distance). Ce n’est finalement que quand la situation évolue qu’il retrouve son âge, ses 10 ans, son enfance.

Les autres personnages sont eux aussi intéressants, drôles souvent dans leur attitudes ou manies (ah les amis de Lola…) mais c’est surtout Lily qui m’a plu. Et touchée. Mystérieuse, évanescente…  une telle aide pour Simon et pourtant c’est elle qu’on a envie d’aider. J’étais restée cependant sur mon image fantomatique et la postface ainsi que la présentation du livre m’ont appris à mieux la connaître… étrange non?

Un roman très touchant aux personnages un peu irréels qui nous entraînent dans un monde entre folie et réalité, enfance et maturité.

La couleur des sentiments (Roman et Film) [concours]

La couleur des sentiments

Kathryn Stockett

Roman adulte
(mais tout à fait accessible pour les adolescents dès 14 ans je pense!)

Lu en version numérique


Jacqueline Chambon Editions

 

 

Chez les Blancs de Jackson, Mississippi, ce sont les Noires qui font le ménage, la cuisine, et qui s’occupent des enfants. On est en 1962, les lois raciales font autorité. En quarante ans de service, Aibileen a appris à tenir sa langue. L’insolente Minny, sa meilleure amie, vient tout juste de se faire renvoyer. Si les choses s’enveniment, elle devra chercher du travail dans une autre ville. Peut-être même s’exiler dans un autre Etat, comme Constantine, qu’on n’a plus revue ici depuis que, pour des raisons inavouables, les Phelan l’ont congédiée. Mais Skeeter, la fille des Phelan, n’est pas comme les autres. De retour à Jackson au terme de ses études, elle s’acharne à découvrir pourquoi Constantine, qui l’a élevée avec amour pendant vingt-deux ans, est partie sans même lui laisser un mot. Une jeune bourgeoise blanche et deux bonnes noires. Personne ne croirait à leur amitié ; moins encore la toléreraient. Pourtant, poussées par une sourde envie de changer les choses, malgré la peur, elles vont unir leurs destins, et en grand secret écrire une histoire.

Quelle belle histoire que celle ci! Au coeur de l’Amérique raciste, les nègres sont esclaves et les blanches ne font rien si ce n’est pavoiser et se réunir entre elles. Cette histoire, on a beau la connaître, l’avoir déjà croisée dans des livres ou des films, jamais le point de vue adopté n’a été pour moi aussi touchant que celui ci.

Nous alternons les points de vue entre Skeeter, Aibileen et Minny et cela permet de créer un récit vraiment vivant. Nous suivons toutes ces histoires qui se croisent et se mêlent, nous apprenons à connaître toute cette petite communauté, dans leur pire côté comme dans leurs meilleurs. Je me suis plongée dans ce livre et j’ai eu l’impression d’être vraiment au coeur du Mississippi avec ces femmes hors du commun ! Même si certains passages ne m’ont pas tout à fait autant intéressé, comme l’histoire d’amour de Skeeler, je me suis vraiment attachée à ces femmes et ces enfants. Minny est d’ailleurs ma préféré avec son caractère, elle ne fait pas les choses à moitié et elle nous présente d’une façon très touchante l’histoire de Miss Célia.

Skeeter a un rôle dynamisant dans ce livre, elle est le déclencheur grâce à Constantine, son ancienne bonne, et son envie de faire du journalisme, mais ce n’est pas un personnage qui m’a vraiment touché. Je n’ai pas réussi à m’attacher à son histoire personnelle, ni à celle de sa famille. Seule Constantine relève un peu son histoire. Mais rien de bien grave puisque c’est avant tout l’histoire du livre qu’elle écrit avec Aibileen et Minny qui est au centre du roman, ainsi que sa façon d’être avec ses “amies blanches”.

Un très beau roman, à l’écriture dynamique et pourtant posée qui m’a vraiment touché. On ressort grandi d’une telle histoire !

Couleur des sentiments

Et le film ?

Je suis souvent déçue par les films tirés de roman que j’ai aimé, car j’ai mon imaginaire, mes attentes… Etrangement ici j’ai beaucoup apprécié l’ensemble, notamment les actrices! Emma Stone m’a presque réconciliée avec Skeeter, et Octavia Spencer est terrible (en bien!), juste comme je me l’imaginais. L’ambiance du livre est bien rendue même s’il manque pas mal de détails (certains dont on se passe bien d’autres qui m’ont un peu manqué, notamment des scènes avec la petite fille…).

Le décor permet vraiment de s’immerger dans cette histoire et cette période, de mieux vivre de l’intérieur certaines situations. Les toilettes notamment (oui bon il faut lire le livre pour comprendre l’importance des toilettes…) et certaines histoires sont mieux mises en valeur.

Par contre il est certain que l’alternance de point de vue est beaucoup moins riche que dans le livre où l’on pouvait se permettre d’être un peu moins linéaire dans le récit, mais cela n’enlève rien à la portée émotionnelle de l’histoire, où l’on alterne entre fascination et révolte.

Au final un très bon film, pétillant de vie, d’amour et d’humour, qui sait rendre l’essentiel du livre en lui apportant quelques petits plus.  Une belle réussite qui mérite largement ses nombreux spectateurs, ses 4 nominations aux Oscar (ainsi que ses prix littéraires d’ailleurs!)

Vous avez raté ce film lors de son passage au cinéma ? Rassurez vous le DVD et le Blu Ray sortent le 29 février (ainsi qu’en VOD d’ailleurs!), une belle occasion de voir ce film! 

Et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule je vous propose aussi de gagner ce DVD ici même, là tout de suite (ou presque!)

A gagner :

2 DVD du film La couleur des sentiments / The Help

1 tablier aux couleurs du film

 

Comment participer :

1/ Laisser un commentaire sous cet article indiquant :
– si vous avez lu le livre ou vu le film votre personnage préféré et pourquoi
– si vous ne l’avez pas lu/vu celui vous inspire le plus après ma présentation (ou d’autres que vous avez pu lire / voir)

2/ compléter les champs de ce logiciel (en anglais mais toutes les traductions et explications pour jouer se trouvent dans cet article  et n’hésitez pas à me demander si vous rencontrer le moindre soucis). Vous pouvez cumuler des chances supplémentaires en suivant les instructions du formulaire, n’hésitez pas.


a Rafflecopter giveaway

 

Règlement : Concours ouvert aux personnes majeures (ou avec autorisation parentale pour les mineurs) – France Métropolitaine – du 8 février au 16 février 2012. Concours organisé via le logiciel Rafflecopter, qui enregistre les participations et effectue aussi le tirage au sort (aucun enregistrement de vos données n’est effectué autre que pour ce jeu concours). Jeu concours réalisé en partenariat avec Way To Blue (merci!)

The Help © 2012 DREAMWORKS II DISTRIBUTION CO., LLC

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Résultats :

Délicat tirage au sort, car beaucoup n’ont pas suivi les consignes. Certains ont donc commenté sans remplir le formulaire, d’autre l’inverse… je vais essayer de trouver plus simple pour les prochains concours, mais j’ai ici privilégié les gens ayant tout fait comme il faut… (il m’a fallu tiré 7 noms :/)

Bravo donc à :

* Marie R. (mail : marie.r….@wanadoo.fr)

* Laety

qui gagnent un DVD

et à

*  Estelle Calim qui va pouvoir mettre un très joli tablier pour faire ses bentos!

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

Idylles, mensonges et compagnie d’Agnès Nierdercorn

Idylles, mensonges et compagnie

d’Agnès Nierdercorn

Roman adolescents / adultes

Calmann-Lévy, avril 2010
9782702140949, 8,90€
270 pages

Thèmes : Paris, Lycée, SMS, famille, diabète

Rentrée des classes au lycée Alexandre-Dumas à Paris.
Le nouveau proviseur est anxieux, et il n’est pas le seul. Bohémond, fraîchement débarqué de sa province, s’apprête à faire la connaissance de ceux qui vont partager son année. Heureusement, Joséphine, la pétillante petite rousse, lui présente sa bande d’amis : Chloé, Mehdi, Agathe et Silia. Entre eux se tissent des relations fortes, spontanées, mais, très vite, maladresses et dissimulations font naître les tensions.
Les adolescents s’interrogent, les parents également. Chacun a sa part de secret, il faudra pourtant que certaines confidences se fassent…

J’ai été très agréablement surprise par ce roman ! Très frais, il nous entraine dans le quotidien d’un groupe de lycéens parisiens, et de leur famille.

Des personnages jeunes dans l’ensemble mais avec déjà cette touche d’adulte qui les rend à la fois un peu trop mature et pourtant très réels. Bohémond, jeune débarqué de la campagne est à la fois le meneur de ce livre et mon personnage préféré. Son regard neuf sur le microcosme du lycée nous permet d’appréhender différemment les personnages qui se croisent dans ce roman.

Histoires de lycée donc, d’amitié, d’amour mais aussi histoires de vie. Ce roman en effet grâce aux nombreux personnages permet d’aborder de nombreux thèmes. Celui des SMS notamment puisque ce livre est lié au Prix Nouveau Talent, gagné en 2010. Ce prix est attribué pour un premier roman par un jury composé d’éditeurs, de journalistes du quotidien Metro et de membres de Bouygues Telecom. Le principe est d’intégrer le langage des SMS et des messageries instantanées à la structure narrative de son récit. Ici c’est donc le cas et c’est très bien fait. L’insertion se fait ici tout naturellement dans le fil du récit en intégrant les discussions via messages dans la narration. La narration étant à points de vue alternés, les SMS ou message ne sont pas toujours reçu et compris de la même façon. Quelques raccourcis de temps en temps, mais ce n’est vraiment pas génant, et l’auteur en joue. Professeur qui s’indigne, nouveau possesseur de portable qui ne comprend pas tout ou cache cache derrière un pseudo et même un brin de facebook… tout y est! Une très belle façon de traiter des méthodes de communication actuelles.

Et puis d’autres thèmes sont abordés, que je ne peux pas tous vous citer pour ne pas vous gâcher quelques surprises, mais vous trouverez des secrets de famille, de l’art, des cours, des fêtes mais aussi le diabète, bien traité. Mon seul point négatif n’en ai d’ailleurs pas vraiment un mais j’ai eu envie de secouer certains personnages, un peu lents ou exaspérants dans leur réaction… mais cela fait partie de l’histoire!

Un roman riche et entrainant qui a su me divertir,
peut être plus pour un public d’ados et jeunes adultes cependant… 

+ L’avis de Malice, Celui de Sophielit

+ Une petite vidéo interview