1 2 3 L’effroi – Albert Lemant

Album pour les adultes, et sans doute aussi les enfants…

1 2 3 L’effroi

 Albert Lemant

Atelier du Poisson soluble, 2012
9782358710404, 20€

Ne multipliez pas les difficultés car l’addition serait salée. Inutile de couper les cheveux en 4 et en 2 temps 3 mouvements tournez 7 fois votre langue derrière vos 32 dents. Ne cherchez plus midi à 14 heures, allumez 36 chandelles, montez 39 marches, visitez Pékin en 55 jours, restez jeune après 77 ans, faites le tour du monde en moins de 80 jours, ne faites pas la guerre pendant 100 ans, ne descendez pas à plus de 20 000 lieues sous votre mère, et si vous êtes mohican, ne soyez pas le dernier. 
En fin de conte, ne comptez que sur vous ! Après l’ABC de la trouille sorti l’an passé, Albert Lemant se frotte aux nombres. Son trait est toujours aussi noir et précis, son humour aussi grinçant, son talent aussi immense.

Un peu tard pour Halloween mais totalement dans l’esprit, 1 2 3 l’effroi est une petite merveille en noir et blanc. Il s’agit de compter mais surtout de découvrir une histoire d’ogresse, avec des illustrations noires et blancs pleines de détails et d’horreur!

L’histoire est elle aussi pleine d’effroi, avec des chats, des citrouilles, des hiboux et surtout un vocabulaire très riche qui cache un texte plein d’humour, peut être plus accessible aux adultes.

C’est finalement le seul reproche que je ferais à ce très bel album, il est vraiment pour adulte car les illustrations comme le texte sont très pointus. Des détails, des sens cachés qui n’empêcheront sans doute pas les enfants d’appréciés. J’ai croisé l’auteur au salon du livre de Montreuil, sans oser me présenter, mais il est en effet très intéressant… et je ne suis pas la seule adulte à aimer car les adultes présents pour la dédicace le prenait visiblement plus pour eux que pour offrir…

Très difficile de parler de cet album complexe et varié qu’il faut feuilleter encore et encore pour l’apprécier réellement. Tout à fait typique de l’atelier du poisson soluble. L’auteur a d’ailleurs sorti un premier opus tout aussi appréciable : l’ABC de la Trouille!

+ L’atelier du poisson soluble a obtenu le prix sorcières 2012 documentaires pour Chimères génétiques.

+ Le site de l’atelier 

+ l’avis de Za, avec de très belles photos

+ Monstrueux Challenge que j’oublie souvent allègrement!

RDL# Benjamin Lacombe

Nouvelle Ronde des Livres ! Après une petite absence, je retrouve mes comparses Sophie, Noukette et Liyah, et je vous présente aujourd’hui des albums de Benjamin Lacombe. Il était temps, après avoir crier partout que j’adorais L’herbier des fées, de vous le présenter.

Toutes les images de l’article sont issues du site de l’auteur, ainsi que de son blog.

Benjamin Lacombe est un né à Paris il y a presque 30 ans. Il y vit toujours avec son chien.
Il a fait des étude d’Arts (à l’ENSAD) et à 19 ans il signe ses premiers livres. Cerise Griotte, son projet de fin d’étude, est publié en mars 2006 au Seuil. 10 ans plus tard son nombre de projets publiés est impressionnant, d’autant plus qu’ils sont tous superbes…
Bibliographie :

LIVRES JEUNESSES

LIVRES ADULTES

Après cette présentation succincte, place à mes avis!

Ondine

Benjamin Lacombe

Albin Michel jeunesse, avril 2012
9782226240316, 19€

 

Benjamin Lacombe revient avec le mythe d’Ondine à ses amours romantiques et pré-raphaélites. Inspiré par les textes de Friedrich de La Motte-Fouqué et la pièce de Jean Giraudoux, il propose sa version du conte, où prédominent des images très picturales faisant écho aux peintures de Millais ou Waterhouse. Par un savant jeu de calques imprimés, il fait émerger toute la sensualité et la transparence de cet univers aquatique.

Vibrant pour le beau chevalier Huldebrande, Ondine se noie dans les tumultes de l’amour, ses marivaudages et ses trahisons. Un grand conte, une épopée romantique dont les thématiques résonnent de manière étonnamment moderne.

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Quel plaisir d’ouvrir un nouvel album de Benjamin Lacombe et de naviguer entre les pages. Je n’ai pas pu m’empêcher de commencer ma lecture par les illustrations. Juste les illustrations. Je les ai feuilletée, lentement, voyant surgir ce conte du fond des eaux. Plus qu’une histoire ce que j’avais l’impression de lire c’était les sentiments, l’amour comme la tristesse. J’ai crée à partir de ces illustations pleine page ma propre histoire, puis je me suis lancée dans le texte.

J’ai alors découvert une histoire belle et sombre, tout à fait à l’image de ces illustrations. Un conte d’origine germanique que j’avais déjà croisé il me semble mais qui m’avait laissé bien peu de souvenir… Pourtant c’est une histoire touchante celle de l’amour, de la jalousie, de la trahison… Des thèmes universels comme souvent dans les contes qui ont si facilement des échos dans le monde actuel… le côté fantastique en moins…

Concernant les illustrations l’auteur avoue lui même une inspiration “C’est un livre que j’avais en tête depuis longtemps, depuis qu’adolescent j’ai découvert les pré-raphaélites pour qui le mythe d’Ondine était un thème de prédilexion. C’est donc assez naturellement que je me suis inspiré de ce courant de peinture pour ce livre.” J’avoue que je n’ai aucune connaissance en histoire des arts, cela ne m’avait donc pas frappé. Je me suis surtout laissée porter par ces illustrations et je n’ai finalement pas eu non plus envie de chercher à voir des ressemblances. L’important c’est surtout que ces illustrations soient totalement adaptées à l’histoire, l’amour s’en dégage mais la noirceur aussi et les flots ont toutes leur importance. Une atmosphère sombre et pesante qui nous entraîne encore plus dans cette histoire… Les illustrations de Benjamin Lacombe sont une fois de plus de véritables tableaux !

Je suis enchantée par cet album comme vous avez du le comprendre et pourtant j’ai trouvé certaines choses un peu inutile. L’utilisation des calques dans l’herbier des fées m’avait enchanté, on les retrouve ici, pour créer un effet de profondeur dans les flots notamment, et pourtant j’ai trouvé cela superflu, comme si, pour rester dans le thème de l’eau, Benjamin Lacombe voulait surfer sur la vague… Cela ne gène en rien mais j’ai eu du mal à leur trouver une réelle utilité.

Un album avec une histoire tout de même assez complexe donc pour un public de grands enfants, d’adolescents et d’adultes.

Un livre magnifique qui nous entraîne dans une histoire hors du temps que les illustrations subliment !

+ L’avis de Liyah, Fantasia,

Vous allez m’en vouloir mais non vous n’aurez encore pas d’article détaillé sur L’herbier des fées aujourd’hui, vu la longueur de cet article je vais m’arrêter là… Mais j’essayer de vous parler très vite de l’herbier des fées… de toute façon vous pouvez l’acheter les yeux fermés!

Et chez les copines ?

 

Noukette : Calamity Mamie

Liyah : Tout un monde


RDL# Albums Pop Up

Nouvelle Ronde des Livres autour des albums, avec Liyah, Noukette et Sophie Vicim.
J’ai choisi cette semaine de vous parler des Pop Up car j’adore ça!

Un, deux, trois… pop-up !

123 Pop Up est un adorable petit album pour enfant, qui permet d’apprendre à compter, ou tout simplement de découvrir chaque page avec plaisir et surprise. Car la surprise c’est l’élément que je préfère dans les pop up. Ouvrir la page et ne pas savoir ce qui va se développer devant nous!

Ici nous avons affaire à petit livre, avec des pop up simples mais efficaces. A chaque chiffre on découvre un animal. Puis deux pour le 2. Puis trois… tout cela jusqu’à 10 ! Les animaux sont variés et l’ensemble joue beaucoup sur les contrastes de couleur. Des dessins très simples et reconnaissables par les enfants, mais des pop up sympathiques et travaillés.

Comme il est vraiment très difficile d’en parler j’ai fait des photos pour vous faire voir (juste en dessous).

PELHAM Sophie et David – Mango Jeunesse, avril 2012 – 9782740429754, 12€

Pour le deuxième album pop up je l’ai trouvé en bibliothèque mais je n’ai pas fait de photo, il faudra vous contenter de mes explications, et de mes liens ;)

Masques – Pop Up

Ce pop-up de Paul Rouillac est vraiment atypique et original.

A partir de 12 masques choisis au Quai Branly, des masques africains et asiatiques, cet expert en imprimerie et reliure a crée un très bel album, autant pour enfant que pour adulte !

Pas de texte, juste le plaisir des yeux, et chacun peut se faire sa propre histoire.

Paul Rouillac explique un peu plus sa démarche :
« Les masques se prêtent bien à ce procédé qui impose une symétrie où, comme pour la reliure, on manie le scalpel et le papier pour copier, plier, coller Après photos et croquis réalisés sur place, j’ai choisi ceux qui se prêtaient le mieux au Pop up, en respectant les tons du masque et de l’espace où ils sont présentés au musée. Et quand c’était possible, le recours à des matériaux autres que le carton pour être au plus près du masque original : raphia, fourrure, paille… » Extrait d’un article de presse.

Ce livre est vraiment très bien fait, beaucoup de précision et de détails. J’ai été vraiment surprise par ce travail. 12 masques mais tout une histoire, on le regarde sans se lasser en boucle… Je suis d’ailleurs tentée par les cartes postales pop-up qui viennent de sortir en deux coffrets : 6 masques d’Asie, 6 masques d’Afrique.

Ce livre a été récompensé par une mention dans la catégorie “non fiction” au BolognaRagazzi 2012 (Prix de la foire du livre de Bologne)

 ROUILLAC Paul – Mango, 2011 – 9782740428580, 23€

La présentation de Mango :

Et si vous aimez les pop-up je vous conseille ce blog Oh Pop Up vraiment très intéressant!

 

* Chez Sophie Vicim qui nous a rejoint depuis mi-mars vous pouvez découvrir une collection que sa fille adore l’imagerie des bébés.

* Chez Noukette les doudous sont à l’honneur, avec Emily Gravett et Marie Wabbes

* Chez Liyah on se la joue très fille et on devient styliste

Le logo sera mis jour prochainement pour ajouter Sophie (tu préfères le livre vert ou le rouge ?)

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

C’était écrit comme ça de Didier Jean et Zad

https://utopique.fr/1466-large_default/c-etait-ecrit-comme-ca.jpgC’était écrit comme ça

de Didier Jean et Zad

albums enfants /adolescents

Editions 2 vives voix
Collection Bisous de famille

Thèmes : Seconde guerre mondiale, famille, bonheur, et si…

 

La journée aurait dû commencer très simplement.
Les volets se seraient ouverts.
On aurait humé l’air, du haut des balcons.
On aurait enfilé les jupes et les caleçons…
préparé la chicorée.
On se serait disputé, ou embrassé.
Mais le 9 juin 1944, un compte à rebours avait débuté quelque part.

Cet album pour enfants est construit autour d’un et si… Vous savez celui qui permet de mettre Paris en bouteille ?!

Ici c’est la fin de la seconde guerre mondiale et l’auteur imagine deux possibilités parallèles :
d’un côté la vie, le bonheur, une famille qui s’agrandit
de l’autre la guerre, les allemands qui décident de faire le ménage…

Des pages colorées, du texte inclus dans des illustrations pleine page pour tout le côté bonheur. Des pages blanches, des illustrations sombres, terribles pour les atrocités. Des mots simples, des situations tout aussi simples et pourtant des mots durs, des situations tragiques. On se prend dans cette histoire, on a envie de rester sur les belles illustrations, de sauter une page sur deux…

Raconté par un enfant, le ton est poignant et malheureusement c’est une histoire réelle mais peu connue, sauf en Corrèze.

Un bel album avec des illustrations réalistes et texturées, un monde et une histoire à redécouvrir, pour ne pas oublier. Mon seul regret la présentation de début de livre, qui nous dit que cette histoire est un peu fausse, puisque l’enfant est né. Je pense que ce passage aurait plus sa place à la fin, avec la post face documentée très intéressante, car elle risque de décontenancé les jeunes lecteurs qui vont devoir déjà naviguer entre cette histoire et son et si… Cet album fait suite à un travail de recherche, de témoignage, et cela se sent.

Assez difficile de thème cet album est conseillé à partir de 10 ans, je pense en effet qu’en CM2, au moment où le programme d’histoire aborde ce thème, c’est le bon moment pour le lire. Mais en collège aussi car les illustrations ne font pas du tout pour petit et que cette histoire peut intriguer et lancer un débat intéressant.