La trace – Christine Féret-Fleury

Thriller pour adolescents et jeunes adultes

La trace

Christine Féret-Fleury

Hachette, juin 2012
Black moon, 249 pages
9782012023475, 15€

Il y a Rébecca Lefèvre. La petite cousine française. Signes particuliers : néant. Et puis il y a Sarah LeFebvre, l’Américaine. Sarah qui réussit tout ce qu’elle touche. Sarah qui va se marier. Sarah que Rébecca aimait jusqu’au jour où elle lui a présenté son fiancé, le bel Adrian, pour qui Rébecca a eu le coup de foudre. Et voilà Rébecca forcée de jouer les demoiselles d’honneur pour sa cousine. Sauf que devant l’autel, la belle Sarah fait demi-tour, saute dans sa voiture, et embarque avec elle Rébecca et Lavinia, sa grand-mère si distante et soudain si proche.

Les trois femmes tracent leur route, Sarah pour fuir son passé, Lavinia pour le retrouver, Rébecca pour se trouver. Mais elles ignorent qu’un serial-killer est à leurs trousses. Un meurtrier qui guette Sarah depuis la nuit des temps.

Ce roman de la collection blackmoon est un nouveau thriller, dans la veine de Non Stop, et une fois de plus c’est prenant.

Ici deux jeunes femmes, dont l’une va se marier, et un tueur en série qui les poursuit… Un tueur qui les connait bien, un tueur qui semble très proche… un tueur en série qui n’en est pas à son coup d’essai et que l’on suit aussi, de son côté. Ses sombres pensées alternent avec les récits des jeunes femmes, et cette alternance donne au roman un rythme effréné.

Si le début commence en douceur, avec une présentation des personnages, rapidement les faits inquiétants s’accumulent, et il n’y a pas que les héroïnes qui ont peur… Une fuite commence alors, à travers les Etats Unis… une fuite et une traque!

C’est prenant et pourtant j’ai été un peu déçue par la chute car c’est finalement un peu évident, j’avais sans trop de mal trouvé les mystères, ce qui m’a du coup laissé sur ma faim. Cela dit je pense que de nombreux lecteurs se laisseront porter par le livre sans se rendre compte que l’auteur les entraine… et c’est toujours valorisant de trouver le dénouement d’une histoire policière. D’autant plus qu’ici cela n’enlève pas grand chose à l’histoire car le road trip de ces femmes très différentes vaut le coup à lui seul.

La presque jeune mariée Sarah, la cousine jalouse Rebecca et la grand mère Lavinia aux secrets bien gardés, toutes trois sont des personnages très intéressants qu’on apprécie d’emblée. Les voir se débrouiller avec le quotidien difficile de la route, de la fuite, faire des rencontres, tout cela nous laisse des traces!

Si ce roman est avant tout un thriller haletant, une course poursuite à travers l’Amérique, j’ai eu un coup de coeur pour la partie road trip, pour les histoires humaines et les confrontations avec la réalité. Un roman à double tranchant, et les deux sont bien aiguisés!

RDL# des ours dans les albums

Aujourd’hui je vous parle des ours dans les albums… ne partez pas en criant, ce sont des oursons mignons, enfin j’espère !

Matachamoua

de Céline Sorin

et Célia Chauffrey

Une très belle histoire avec des illustrations douces et tendres. L’histoire d’un petit ours avec seulement 53 taches au lieu de 54. Alors il est un peu différent, il ne comprend pas tout, il casse des choses…

Cet album est vraiment très beau bien qu’un peu étrange… un peu différent! Et ça tombe bien car cet album parle de la différence. Accepter ses différences, en faire une force. Une fin très poétique, qui part dans une direction un peu différente de celle que j’attendais mais à découvrir!

Les illustrations servent l’histoire de très belle façon, nous permettant de voir ces tâches, de ressentir le désespoir de ce petit ourson. Les émotions sont exacerbées, Belem nous touche, tout simplement.

Pastel, Ecole des Loisirs, mars 2002 – 9782211205856, 24€ .

+ L’avis de Thierry,

 ***

La nuit de petit ours 

de Quint Buchholz

Petit ours ne dort pas alors il regarde par la fenêtre et rêve à demain. Joli et poétique, c’est tout simple mais ça fonctionne très bien. Ce petit ourson en regardant par la fenêtre “voit” des souvenirs, imagine ce qui arrivera demain… C’est un mélange sympathique du temps qui permet de parler justement de ce rapport au temps de l’enfant, de l’imagination et de la nuit, cet espace des rêves…

Milan, janvier 2012 –  978-2-7459-5571-5, 11,50€

***

Les enfants font d’épouvantables animaux de compagnie

de Peter Brown

Dès la couverture je suis sous le charme de ce petit gamin à l’air perdu dans les bras d’une ourse en tutu! Des illustrations avec un petit air ancien dans les couleurs, atténuées, et avec une mise en page intéressante, comme si les pages été collées sur des fond en bois.

Quand Lucie, l’ourse trouve un petit garçon dans les bois, elle trouve qu’il est l’animal le plus mignon de le forêt et le rapporte à la maison… pour en faire son animal de compagnie… Un album très drôle qui inverse les situations mais se termine par une morale très importante : “j’imagine que certaines créatures ne sont pas faites pour être des animaux de compagnie”. Quand à la toute fin, elle est hilarante et rapporte la touche d’humour qui avait un peu disparu avec cette petite “leçon”.

Les illustrations sont réalisées au crayon de papier, avec l’ajout de morceaux de papier à dessin, de coupes de bois et de petits ajustements numériques – Superbe!

Circonflexe,   janvier 2012,  9782878335781, 12,35€

 

Une Ronde des Livres avec Liyah et Noukette !

Never Sky – Veronica Rossi {RL2012}

Roman de Science Fiction (Dystopie) pour adolescents
Rentrée Littéraire jeunesse 2012

Never Sky

de Veronica Rossi

traduit de l’américain par Jean-Noël Chatain

Nathan, 13 septembre 2012
9782092537176, 16,50€
379 pages

Depuis que le ciel s’est chargé d’éther les Hommes vivent sous des capsules ou survivent dans la nature dévastée !
Aria, 17 ans, a grandi dans une immense Capsule. Comme tous les Sédentaires, elle passe ses journées dans des mondes virtuels, à l’abri du danger. Mais un jour, accusée d’un crime qu’elle n’a pas commis, Aria est bannie, abandonnée en pleine nature ravagée par les tempêtes d’Éther.
Sa seul chance de survie apparaît alors sous les traits de Perry, un chasseur aux cheveux hirsutes et à la peau tatouée. Malgré la terreur qu’il lui inspire, Aria n’a d’autre choix que de lui proposer un marché… qui va bouleverser leur vie à jamais.

 J’attaque chaque nouvelle dystopie avec une appréhension grandissante tant la mode, comme dans les vampires, me lasse peu à peu… et pourtant ici, c’est une vraie bonne surprise! L’ensemble est vraiment très bon… mais laissez moi vous raconter tout cela un peu plus en détail (cela dit, le mieux, c’est de le lire!)

Le décor tout d’abord : une vie sous dôme, car l’extérieur est toxique, dangereux… Never Sky… plus de ciel, des sortes d’orages terriblement violents et ravageurs, l’Ether… mais à l’intérieur une vie presque idyllique, où le manque d’espace est comblé par le virtuel. Tant et si bien que les personnages semblent y vivre. Je ne vous raconte pas tout mais c’est plutôt original, même si on retrouve les poncifs du genre, une communauté de survivants notamment et un clivage intérieur / extérieur. Ce monde est agréablement décrit et nous n’avons pas l’impression que l’auteur nous cache le contexte du changement dans notre monde comme c’est parfois le cas dans les dystopies actuelles. Ici on a un vrai monde, une vraie histoire, un bon point déjà. On imagine ce monde peu à peu, au fur et à mesure finalement qu’on découvre l’extérieur du Dôme.

En effet, notre personnage principal, Aria, qui a toujours vécu sous le dôme, va se retrouver (je vous laisse découvrir pourquoi) dehors. Un vrai parcours initiatique, une quête d’identité aussi, des rencontres, plus ou moins belles, de l’amour, des secrets de famille… Tous les ingrédients classiques sont réunis, mais il n’y a pas à dire, ça fonctionne et on se laisse porter par cette histoire. Je me suis retrouvée dans la grotte, dans la forteresse… j’ai eu mal au pied, faim, peur… et j’ai aimé… J’ai vécu avec Aria, je me suis attachée à Perry, cet étranger qu’elle rencontre à l’extérieur… J’ai adoré les personnages secondaires, qui ont eux aussi de vraies histoires, notamment Roar… Alors oui c’est en partie mon coté midinette qui a été séduite par ce roman mais pas seulement, car l’histoire toute entière a su me plaire!

Les personnages sont d’autant plus intéressants qu’ils ont développés des “pouvoirs” ou tout du moins des sensibilités particulières pour certains sens, dans un mystère lié à l’Ether. Mystère, voici aussi un mot clé de ce roman tant les mystères se succèdent, et si l’on a de nombreuses réponses, d’autres, beaucoup d’autres, restent en suspens… en attendant le tome 2 !

Une très bonne dystopie pour adolescent, qui saura séduire un public plus large…

+ Une lecture Commune avec Lena, dont vous pouvez lire l’avis. J’ai comme dans l’idée qu’elle a été séduite, elle aussi!

+ Le trailer video de Never Sky

+ l’avis de petit lips + celui de Cajou

+ 9/14 Challenge 1% Rentrée Littéraire

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

Arsène – Juliette Arnaud

***
Roman adolescent – Rentrée Littéraire 2012 Jeunesse

Arsène

de Juliette Arnaud

Casterman, 12 septembre 2012
9782203029941, 13,50€

***

 

Dès les premières pages l’écriture de ce roman  heurte, et malheureusement même l’histoire pourtant sympathique n’a pas réussi à me faire passer outre cette plume discordante. Je tiens à préciser que j’ai lu les épreuves, il y aura donc peut-être certain changements mais malgré tout ce roman n’est guère agréable à lire.

L’histoire pourtant est convaincante : George, petit garçon de 6ème, s’éprend d’une de ses voisines, une jeune adulte. Cet élève brillant, fan d’Arsène, commentateur et entraineur d’un club de football anglais, fait alors tout pour se rapprocher de cette jeune femme qu’il nomme Arsène. Ainsi les deux Arsène constituent l’essentiel de sa vie, de ses passions. Sa seule amie, Lita, fille de la concierge de l’immeuble ne va pas à l’école, il est donc assez solitaire.

Des personnages atypiques mais plutôt attachants qu’on suit dans leur quotidien, mais sans jamais vraiment s’attarder sur le superflux, seule Arsène, personnage central du roman semble compter. Le lecteur va suivre George pendant une année entière, pourtant à part Arsène nous n’apprenons rien sur ce jeune garçon. Quelques rares scènes se passent au collège, mais l’essentiel se déroule dans l’immeuble ou dans son quartier.

Les relations qu’entretient George avec les adultes sont le point le plus intéressant du roman. Ses relations avec Arsène bien sûr, mais aussi avec Ali, le libraire acariâtre et ses professeurs, deux notamment, celui d’EPS et celle de français. La naration s’inverse d’ailleurs régulièrement pour laisser la place à la voix de ces adultes et à leur regard sur George. On sent alors tout le poids de leur passé dans le regard qu’il porte sur ce jeune garçon. Un regard qui nous permet de mieux comprendre George, de l’apprécier.

C’est aussi le lot des problèmes d’adulte que George croise mais ne comprend pas qui tient la narration. Ces problèmes de travail, de solitude, de drogue même qu’il n’appréhende pas vraiment et le conduise à une certaine incompréhension générale de ceux qui l’entourent.

Un roman court avec une bonne construction narrative et une histoire intéressante mais où l’écriture n’est pas à la hauteur.

+ Par la co-auteur d’Arrête de pleurer Pénélope

+ Rentrée Littéraire 2012 Jeunesse – 7/7 Challenge Rentrée Littéraire 2012

+ Ce roman sort demain en librairie et numérique

+ L’avis de Carole,