L’ours et la nuit – Album pour les bébés

bébésUne nouvelle collection pour les bébés !

Album sans texte

L’OURS & LA NUIT
LES COULEURS
Marie-Noëlle Horvath

La Joie de Lire (2019)

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On suit un petit ours dans son rituel du soir. Il mange sa soupe dans son bol rouge, prend un bain plein de mousse bleue, se brosse les dents avec une brosse à dent verte…

Double thème donc pour ce joli petit (16 x 16 cm) ouvrage tout carton et aux coins arrondis. En huit pages, il montre aux bébés le rituel quotidien de ce petit ours et on apprend 6 couleurs. Un personnage qu’on a envie de toucher et qui à l’air aussi doux qu’un doudou. Et une histoire qu’on peut parcourir deux fois de suite ! Une première fois pour le rituel de coucher du petit personnage et une deuxième fois pour repérer les couleurs.

Un petit livre sans texte, mais petits et grands n’auront aucun mal à “lire” et comprendre cette histoire.

Ce petit album cartonné a des illustrations très originales. En effet, ce sont des photos de broderies sur tissu et laine cardée (je croyais que c’était de la feutrine, à priori c’est un peu différent)

Dans la même collection, et du même auteur, il existe “L’ours & le miel“. Un imagier sans texte pour apprendre à compter. https://www.lajoiedelire.ch/wp-content/uploads/2017/06/ours_miel_RVB-270x270.jpg

Sur l’ultra book de l’auteure, vous pourrez voir d’autres illustrations.

Ainsi que sur le site de l’éditeur, La Joie de Lire.

Chez le même éditeur, une autre collection pour les bébés, Tommy.

 

https://www.lajoiedelire.ch/wp-content/uploads/2018/09/ours_nuit_INT-6-800x400.jpg

Enola : Le loup garou qui faisait d’une pierre deux coups

enolaBande dessinée jeunesse

Enola et les animaux extraordinaires

5. Le loup garou qui faisait d’une pierre deux coups

de Joris Chamblain

dessin de Lucile Thibaudier
et  couleur de Camille

Ed. de la Gouttière, février 2019
979-10-92111-91-0, 10,70€

Enola est une jeune vétérinaire pour animaux extraordinaires, qui officie maintenant depuis 5 albums. Dans le premier tome La gargouille qui partait en vadrouille nous découvrions son antre, un muséum d’histoire naturelle (magnifique!). Après avoir soigné gargouille, licorne et yéti, Enola est confronté dans ce tome à un animal bien particulier… et dangereux : un loup-garou !

Enola va rencontrer les parents d’un jeune loup-garou un peu perdu, qui n’accepte ni son côté humain ni son côté loup ! Comment faire pour l’aider ? Enola est étonnée, jamais Archibald, son professeur, ne lui a parlé des loups-garous, et aucun des livres de la bibliothèque ne semble contenir d’informations… Quel secret cache ce silence, et comment aider Niels, le jeune lycanthrope ?

Ce cinquième tome est toujours très coloré et offre une aventure simple, à la portée des jeunes lecteurs. La série Enola c’est des dessins agréables, une petite héroïne attachante, mais surtout ces animaux extraordinaires qui entourent notre héroïne. Outre son chat qui parle Maneki (référence au maneki-neko, le chat qui accueille dans la tradition asiatique), on croise toujours dans son musée des espèces originales, qui ajoutent au charme de l’album. Enola c’est aussi et surtout le respect de chaque espèce, aussi étrange et effrayante soit elle, et c’est un beau message de respect et de tolérance.

La série Enola continue à séduire les jeunes lecteurs grâce à des dessins colorés et dynamiques, dans des albums simples mais efficaces. A recommander dès la fin du cycle 2 (Cm1), mais ça fonctionne très bien aussi en collège !

Cette semaine nous sommes chez Moka

De Joris Chamblain nous vous avons déjà présenté :
 Joris Chamblain - Les carnets de Cerise Tome 3 : Le dernier des cinq trésors. enola animaux extraordinaires 1

Un si petit oiseau de Marie Pavlenko

Un si petit oiseau raconte l’histoire touchante d’Abi, qui a perdu son bras dans un accident de voiture. Au fil des pages on suit sa reconstruction mentale, sa vision nouvelle du monde.

Un si petit oiseauRoman pour adolescents,

Un si petit oiseau

de Marie Pavlenko

Flammarion jeunesse, 2019
9782081443846, 17,50€
Disponible en numérique epub et pdf

Thèmes : handicap, famille, reconstruction, amour

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Abi rentre chez elle manchote après un accident de voiture. Cette grande adolescente de 20 ans a qui la vie souriait n’arrive plus à avancer, elle reste terrer chez elle, a peur du regard des autres, n’arrive pas à apprivoiser cette nouvelle condition. Alors avec elle, on vit la douleur, la terreur, l’amertume. La peur qui l’enferme chez elle, loin des autres. Ces regards sur son passé envolé, son ex, ses anciens projets d’avenir. Enfermée dans sa douleur, elle est touchante, et ses mots semblent bien réels dans cette fiction.

Marie Pavlenko se livre à la fin de ce récit sur son inspiration, l’accident de sa mère, et ce livre bien que différent car mettant en scène une adolescente, résonne de cette réalité, de cette douleur et de ses répercussions. Car avec Abi c’est la vie de toute sa famille que l’on suit, une famille bouleversée, proche de l’explosion. La mère qui ne vit plus que pour aider sa fille, le père qui se réfugie derrière un humour douteux, et la petite sœur qui ne se reconnaît plus dans cette ambiance. Seule la tante apporte une touche d’oxygène avec sa joie de vivre et ses histoires d’amour.

Un livre va toucher Abi et commencer à la faire réfléchir, celui de Blaise Cendrars, qui raconte son expérience, suite lui aussi à la perte d’un bras. Ce livre est envoyé par un ami, anonymement d’abord, et puis peu à peu cet ami va prendre une place dans la vie d’Abi, faire son chemin dans son petit monde, et l’ouvrir à l’extérieur et notamment sur les oiseaux. Entre amitié et nature Abi va peu à peu s’ouvrir de nouveau, et prendre aussi conscience de la vie de sa famille.

Un si petit oiseau est un joli livre, à la fois touchant sans tomber dans le pathos, qui s’éclaire au fil des pages. C’est peut-être un peu facile parfois dans le cheminement, car Abi a la chance d’être très entourée, même quand elle est odieuse, mais c’est aussi un beau message d’amour familial et amical. On ne peut qu’être ému par l’histoire d’Abi, mais une émotion somme toute positive, avec les yeux brillants et le sourire aux lèvres !

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+ Challenge Petit Bac chez Enna – animal
+ Challenge Jeunesse chez Mutie #3

+ De Marie Pavlenko j’ai beaucoup aimé aussi Je suis ton soleil (que je n’ai présenté que sur Instagram) et Nathalie vous a présenté le Livre de Saskia
Saskia T1

Le Chant des revenants – Prix Lectrices ELLE (23)

revenants

Un roman au charme envoûtant

Le Chant des revenants ♥

Jesmyn Ward

Belfond (2019)

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Présentation de l’éditeur : Jojo n’a que treize ans mais c’est déjà l’homme de la maison. Son grand-père lui a tout appris : nourrir les animaux de la ferme, s’occuper de sa grand-mère malade, écouter les histoires, veiller sur sa petite sœur Kayla.
De son autre famille, Jojo ne sait pas grand-chose. Ces blancs n’ont jamais accepté que leur fils fasse des enfants à une noire. Quant à son père, Michael, Jojo le connaît peu, d’autant qu’il purge une peine au pénitencier d’État.
Et puis il y a Leonie, sa mère, qui vient d’apprendre que Michael va sortir de prison et qui décide d’embarquer les enfants en voiture pour un voyage plein de dangers, de fantômes mais aussi de promesses…

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Que dire ? Que dire de ce magnifique roman pour vous convaincre de le lire ?

De vous laisser porter, emporter par cette histoire magique et tragique ? Belle et terriblement triste à la fois ?

Les personnages :

Ils sont tous tellement présents, tellement “réels“… Le grand-père, Papy, qui a vécu des choses abominables, pense à des revenants et qui ne revit que grâce à l’amour de sa femme et de celui qu’il donne à ses petits enfants, Jojo et Kayla.

La grand-mère, malade, qui essaie de laisser des provisions d’amour à sa fille et à son petit-fils avant de s’en aller. La mère, Leonie, perdue dans son amour pour Michael et incapable de s’occuper de ses enfants. Jojo, qui veille sur sa petite sœur Kayla, qui la porte tout au long du livre, comme il porte toute l’histoire.

A tour de rôle, Jojo, Leonie et Richie nous racontent leur histoire. Ils racontent les hommes, bons ou méchants, la chaleur et la moiteur du sud, le racisme, la bêtise, les croyances…

Une histoire qui, de toute façon, ne pourra pas vous laisser indifférent !

Un gigantesque coup de cœur pour ce roman envoûtant

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Extrait (p.29) :

“Richie, il s’appelait. Son vrai nom c’était Richard et il avait tout juste 12 ans. Il avait pris trois ans pour avoir volé de quoi manger : de la viande séchée. Ils étaient un paquet à être là pour avoir volé à manger parce que tout le monde était pauvre et crevait de faim, et même si les blancs pouvaient pas nous faire bosser à l’œil ils se débrouillaient pour qu’on ait ni contrat ni salaire.

Richie, c’est le garçon le plus jeune que j’ai vu à Parchman. Y’avait bien deux mille hommes répartis dans plusieurs fermes pénitentiaires sur je sais pas combien d’hectares. Pas loin de trente mille, je dirais. Parchman, c’est un endroit qui fait semblant de pas être une prison, quand t’arrives tu te dis que ça va pas être l’horreur, parce qu’il y a pas de murs. A l’époque, c’était juste une quinzaine de camps fermés par des barbelés. Pas de briques, pas de pierres. Nous, les détenus, on nous appelait les bandits et on bossait sous les ordres des tireurs, des détenus comme nous sauf que le directeur leur avait filé des armes pour qu’ils nous surveillent.”

ELLE

23ème lecture / 28 (+1)

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Un roman qui avait toute sa place au Challenge African American History Month chez Enna – Mais que j’ai lu trop tard !

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