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L’eau des anges de Béatrice Egémar

L’eau des anges

Une histoire de parfum *

de Béatrice Egémar

Roman jeunesse (adolescent) – historique

Galapagos, octobre 2011
9782809805635, 14,50€
186 pages

Thèmes : Parfum, Apothicaire, 14ème siècle, Grasse, Gênes, Commerce

Présentation de l’éditeur : {réduite par moi pour ne pas en dire trop…}

Fille d’apothicaire, Douceline, née en 1353 à Grasse, se découvre très jeune fort sensible aux odeurs.
Passionnée de parfums, elle apprend à connaître les plantes grâce à l’enseignement d’un frère dominicain.À dix ans, elle est confrontée à la mort brutale de sa mère. Son grand frère Colin refusant de succéder à son père, c’est Douceline qui reprendra la boutique. Elle y invente un parfum à base d’alcool, L’eau des anges, en hommage à Angelo, le Génois dont elle est amoureuse.

Mon avis :

Douceline est une jeune fille au nez particulièrement aiguisé. Au XIVème siècle en Provence, dans la ville de Grasse (aujourd’hui réputée pour ses parfums) elle apprend auprès de son père apothicaire les plantes et leurs odeurs.L’histoire est très complète, riche en évènements mais je ne souhaite pas vous en dire plus, la quatrième de couverture révélant déjà des choses qui n’arrivent qu’après la première moitié du roman.

Douceline est l’héroïne idéale : douce et forte à la fois, timide mais volontaire. Elle insufle à ce roman historique un doux parfum de modernité. Famille, amitié, parfum, amour, danger, commerce, guerre, les thèmes sont vairés mais tout s’imbrique à merveille pour nous séduire. Une belle histoire d’amour bien que secondaire nous tient en haleine et on suit dans Douceline dans ses périples et découvertes avec de l’appréhension mais beaucoup de plaisir. Même les personnages secondaires, bien décrits, sont attachants (ou repoussants d’ailleurs) comme Colin, Angelo, Constance… autant de personnages qu’on aimerait connaître en vrai…

Ce roman en un seul tome (ou au moins avec une fin suffisante puisque le sous titre laisse présager une série – peut-être avec des personnages différents-) est une petite merveille, tellement bien mené que l’on s’y croit vraiment, allant jusqu’à sentir nous aussi les parfums distillés ça et là!

+ Le blog de l’auteur Béatrice Egémar – j’y ai découvert que Histoire de Parfum sera bien une trilogie!
+ Galapagos est la partie jeunesse des éditions de l’Archipel
+ les premiers chapitres du livre en ligne.

EDIT : en commentaire un gentil message de l’auteur nous en dit plus sur le tome 2 !

+ l’auteur sera présente au Salon du Livre de Montreuil, le vendredi 2 et le samedi 3 décembre

+ L’avis de Melisende plus nuancé surtout sur le coté manichéen des personnages,
+ Celui de Melisande (non ce ne sont pas les même!) qui trouve ce livre très jeunesse.

Et des challenges :

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L’élu de Milnor de Sophie Moulay

Roman fantasy ados / adultes

L’élu de Milnor
1 La fuite

de Sophie Moulay

Oskar Fantasy, janvier 2011
9782340006451, 19,95€
454 pages

Thèmes : élu, famille, ami, pouvoir, magie, adolescence, fantasy

Présentation de l’éditeur [censurée pour ne pas vous en dire trop…]
Dans le monde médiéval de Milnor, régi par la magie et les guildes, les Sages, sur la foi d’une prophétie, sont partis à la recherche de l’Elu, seul capable de tenir tête à l’Ennemi mystérieux qui menace Milnor.
Ils ont cru l’avoir identifié en la personne d’Almus. Onze ans plus tard, ils découvrent qu’ils se sont trompés… Rejeté, privé de pouvoirs, Almus s’enfuit du palais des Sages pour rejoindre le lointain domaine de ses parents. A peine a-t-il quitté la ville qu’il est vendu comme esclave à l’autre bout de Milnor et soumis aux caprices d’une aubergiste tyrannique et cruelle.

Mon avis :

Une superbe découverte que ce livre! C’est d’ailleurs pour ça que j’ai censuré la présentation, et que je vais vous parler peu de l’histoire, pour ne point trop vous en dire, et vous permettre de le découvrir complètement, sans savoir déjà trop de chose…

L’histoire donc est celle d’un jeune adolescent, dans le monde de Milnor. Un monde bien construit, sans grande révolution cependant. Un fonctionnement par guilde, avec une façon de vivre type Moyen-Age. Un mélange de Gwendalavir et des Terres du Milieu, tout aussi savoureux bien qu’un peu déjà vu. Magicien, Assassin, j’ai eu l’impression parfois de retrouver des amis dans un monde déjà un peu connu, et c’est agréable ! Almus est élevé depuis son enfance comme étant l’Elu, le seul, celui qui un jour sauvera son monde de l’Ennemi mystérieux. Pourtant vivre cloitré est de plus en plus dur, surtout au moment de l’adolescence. Quand il apprend qu’il n’est pas l’Elu, il fuit afin de rejoindre sa famille. Son voyage se transformera rapidement en cauchemar, mais aussi en véritable quête initiatique, où il découvrira l’amitié et apprendra à se battre.

J’ai vraiment apprécié ce livre, j’ai trouvé l’histoire vraiment bien menée, avec des personnages très définis, et très attachants. C’est manichéen mais ça fonctionne bien, et on garde en tête certains personnages. Un monde, une atmosphère, des personnages, une intrigue relativement simple mais troublée de dizaines d’action et personnages secondaires, tout m’a plu dans ce roman de fantasy que j’ai dévoré.

Le tout est bien écrit, à la fois simple et imaginatif, même si j’ai noté quelques redondances, peut-être voulues… S’il fallait des points négatifs, ça serait donc ces quelques répétitions, ainsi que la ressemblance avec d’autres livres de fantasy… Et au final même ces points négatifs sont aussi positifs, puisque les répétitions peuvent aider les plus jeunes lecteurs dans leur lecture de ce pavé qui n’est qu’un tome 1, et que la ressemblance donne cette impression de familiarité agréable avec les personnages. Bien sûr le thème de l’élu n’est pas novateur, mais j’ai réellement aimé cette façon de le traiter! Par ailleurs l’intégration de nouveaux personnages se fait peu à peu et cela m’a parfois paru facile, mais c’est plutôt logique. J’aurais juste aimé que Sophie Moulay s’y attarde parfois un peu plus, pour entrer encore un peu plus au coeur de l’histoire… mais peut-être y reviendrons nous dans les tomes suivants…

Car oui ce n’est qu’un tome 1, mais quel bon premier tome ! Souvent je suis fatiguée des séries, mais là j’en suis ravie, j’ai envie de partir pour plusieurs tomes, de replonger dans Milnor avec ces personnages, de les voir évoluer, grandir, de les accompagner! Aucun doute je serai au rendez vous pour le deuxième tome (début 2012). Il y aura 5 tomes en tout, et tous sont déjà écrit… c’est presque un crime de nous faire attendre!

L’écriture, la taille des caractères, l’âge des personnages ainsi que le positif qui ressort de ce roman me pousse à le conseiller à des adolescents en plus des adultes, car il pourra être lu sans problème par exemple par les lecteurs de Pierre Bottero (et j’ai des lectrices de 6ème qui sont fan…) J’attends maintenant la rentrée pour leur proposer et tester mais je ne suis pas persuadée que la couverture les attire, il sera donc sur mon portant Coup de Coeur à découvrir!!

+ Une interview de l’auteure par Ardanuël,

+ La fiche sur le site de l’éditeur Oskar
+ Des avis : Jess, Ardanuël, Callioprof,

+ Challenge La plume au Feminin 3/4

Les nouveaux contes de la cité perdue de Richard Bohringer

Les nouveaux contes de la cité perdue

de Richard Bohringer

Roman (adulte)

Flammarion, mai 2011
174 pages, 15€
ISBN 9782081260917

Thèmes : Nouveau monde, critique, littérature, schizophrénie, communauté

Mon avis :
Richard Bohringer, je le connais de nom, surtout pour sa carrière d’acteur. Je ne savais pas qu’il était aussi dramaturge, éditeur, scénariste, producteur, musicien, chanteur… Et écrivain donc ! Avec plusieurs titres déjà, une petite dizaine de romans. Il était temps de le découvrir donc.

Commençons par le commencement : la couverture. Elle est belle, mais je l’ai surtout trouvé vendeuse… ” vous me reconnaissez ? Achetez donc mon livre !” et bien finalement elle est tout à fait adaptée au roman, à son ambiance, et à ce que Richard Bohringer nous livre ici. Un texte intime et engagé.

Les nouveaux contes de la cité perdue est un roman qui laisse à voir le monde d’aujourd’hui dans tout ses défauts… et ses espoirs. Un roman perturbant. Par son thème, ses personnages et son écriture. J’ai un sentiment mitigé après la lecture de ce roman. Mitigé parce qu’il y a des passages vraiment magnifiques, des réflexions tellement pertinentes… Et puis à côté de ça on a ces personnages schizophrènes… et un auteur que je soupçonne de se prendre un peu trop au sérieux. Il cite le dernier Houellebecq et bien ce roman m’y a un peu fait penser. Mais pas vraiment dans le bon sens. On avait Houellebecq se mettant en scène, fou mais se jetant des fleurs… Ici c’est moins clair, mais le “héros” John (ou Thierry) qui n’est cité dans tout le livre qu’à la troisième personne [je crois que c’est ce que j’aime tant dans la littérature jeunesse, la première personne…], John donc écrit un livre “Les nouveaux contes de la cité perdue”, et même si lui n’est pas trop sûr, persuadé qu’il ne sera jamais un écrivain tel London, les autres personnages l’encense. Sans parler que John est acteur…
Les personnages sont souvent juste de passage dans ce roman, à peine esquissé alors qu’ils semblaient si intéressants. Beaucoup de mystères dans l’ensemble, on reste loin, les sentiments des personnages ne nous sont que peu accessible. Seules se dégagent les relation en Paulo, Solange/Betty et John/Thierry. Un histoire d’amitié, une histoire d’amour aussi, dont on connait, contre toute attente, la fin.
Et puis il y a, comme fond, comme paysage et comme moteur, le nouveau monde et la littérature. Ce monde ravagé qui cohabite avec le “notre”, contre les vanités et malveillances, mais avec un café “le bout du monde” où tous s’alcoolisent chaque soir…

Sentiment mitigé donc, parce que l’écriture saccadée, qui va bien avec le thème, n’a pas su me séduire. Ce livre oscille entre magnifiques phrases, envolées lyriques, et passages torturés. Un livre que j’ai tout de même lu d’une traite, mais je ne suis pas sure que je continuerai ma découverte de Richard Bohringer auteur.

Extraits :
“John cherchait nuit et jour l’inspiration.
Paulo aimait écrire sans but. Il aurait aimé apprendre son livre par coeur sans en laisser une trace écrite. Il disait qu’il suffisait d’un seul lecteur. D’un seul ami. John. Paulo savait que John ne se remettrait que grâce à son amour fou des mots et des maîtres, qui ne l’avait jamais découragé. John n’avait pas de génie. Il le savait. Vivre était sa syntaxe, sa syncope. Les plus beaux livres qu’il avait lus le rendaient plus fort. Il n’écrirait jamais comme Jack London. Voilà tout. Le plus dur était devant. De vivre sans génie. Pour la beauté des mots. Pour leur dire merci. Se parler à haute voix, entendre ce que l’on pressent.”
“Après quelques heures de sommeil il s’agrippait à sa vieille machine et tapait si fort que les crapauds taisaient leur concert connard. Il parlait en même temps, faisant sonner le phrase, l’écoutant avec le dégoût que peut provoquer la gourmandise.”
“Dans les anciens territoires, les habitants Rolex seraient de nouveau dans leurs piscines tranquilles, baignant dans leur vanité et leur temporel, leur inquiétude devant le Cac 40.
D’autres, des nouveaux rêveurs, prendraient la route, convaincus par le peuple des nouveaux territoires de tenter l’aventure. Encore une nuit de travail qui se finirait Au bout du monde.
“Papy tout fou tentait de s’envoler en vélo. Le vélo de Marceau. Papy tout fou était persuadé que le vélo de Marceau était magique. Comment un homme qui buvait autant pouvait-il tenir sur un vélo ? Il fallait que celui-ci soit magique. C’était sûr.”
“La nuit vient. Tout s’éveille. Tout devient lisible. Le début et la fin de l’histoire.”

 

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La roulotte épisode 17

La roulotte poursuit sa route, avec une petite halte chez moi !

 

La forêt s’étendait devant eux à perte de vue. Rose frémit, pourtant elle se reprit rapidement sentant auprès d’elle la présence de ces 11 compagnons. Aaron son grand père se tenait à ses côtés, et ses yeux semblaient perdu dans vague. Il murmurait des mots incompréhensible, mais en tendant l’oreille Rose comprit quelques bribes qui la firent frémirent “c’est déjà le dernier jour”. Zlatan commençait déjà à avancer dans la forêt, suivi par ses compagnons. Oubliant les mots d’Aaron, Rose se mit elle aussi en marche.

Le thermomètre ne cessait de monter, et Rose était en nage. Elle se perdit alors dans ses pensées, rêvant de retrouver son petit appartement et sa tranquillité de l’époque. Pourtant ses broderies de l’époque ne lui manquait pas, et l’aventure qu’elle vivait, bien que stressante et épuisante était tellement excitante!

Ils avancaient depuis près d’une heure déjà quand Rose entendit Zlatan tenir des propos discourtois “Je me méfie de Dominique, il nous en veut encore pour Anne, restez sur vos gardes”. Rose échappa un cri de surprise. Les lèvres de Zlatan n’avaient pas bougées, et Dominique qui marchait à quelques pas seulement ne semblait avoir rien entendu… pas plus que les autres. Intriguée Rose jeta un regard interrogateur sur Zlatan. Aussitôt elle perçu de nouveau sa voix. “Ainsi tu peux maintenant m’entendre”. L’entendre? Une fois de plus les lèvres de Zlatan n’avaient pas bougées, elle s’apprétait à lui demander de vive voix quand il reprit “la parole” : “Non Rose, ne dis pas un mot. C’est une des facultés de Arachnéens de communiquer par la pensée. Je sais que cela doit te paraître étrange, mais tu y prendras vite goût! Essaye!”

Rose ne comprenait plus rien, pourtant elle continuait à avancer, imperturbable en surface “Alors tu peux lire dans mes pensées?” dit-elle dans sa tête, pour voir… Aussitôt le rire de Zlatan lui parvint “Non Rose, je ne peux percevoir ce que tu penses que si tu le désires!”

Rose commencait tout juste à comprendre ce nouveau pouvoir qu’elle découvrait, et déjà des questions la submergeaient. Devait elle parler de cela à son peuple ? Etaient-ils déjà au courant ? Perdu dans ses pensées elle ne se rendit compte que ses compagnons s’étaient arrêtés que quand elle percuta Gaston. Elle releva alors les yeux et découvrit ce qui avait fait stopper ses compagnons : Un énorme tourbillon noir s’approchait d’eux. Pouvait-il y avoir des tornades en pleine forêt ? Des tornades qui ne dévastaient pas le paysage ? Des tornades silencieuses ?

J’abandonne ici Rose et ses compagnons aux mains de la prochaine pour la roulotte, avec les mots suivant : eau, manière, serment, singe et… roulotte!