Demain les rêves de Thierry Cazals et Daria Petrilli

Quand une enfant redonne des couleurs au monde des adultes… Un album poétique touchant !

Demain les rêves

Album pour la jeunesse dès 8 ans

 Demain les rêves

de Thierry Cazals

et Daria Petrilli

Éditions Motus, septembre 2015, illustrations de Daria Petrilli,

40 pages- 14 euros

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Thèmes: crise économique, rêves, avenir, poésie
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Présentation de l’éditeur: “La crise, la crise, la crise: tout le monde n’avait que ce mot à la bouche. Une à une, les usines fermaient. Les vitrines des magasins se fanaient. Le cœur des gens s’endormait sous la poussière. Même les arbres des squares n’avaient plus la force de fabriquer de nouvelles feuilles.”

 

C’est la beauté éthérée de l’illustration de couverture qui a attiré mon regard: il y a un côté éphémère et magique dans ces pistils de pissenlit qui s’envolent au gré du vent.

“Demain les rêves” est un album vraiment superbe et très atypique. Lorsque l’on tourne ses pages, un voyage onirique nous attend. Rien que le prénom de la jeune héroïne, Agathe, donne le ton: en effet, les vertus de cette pierre en lithothérapie sont la chance et l’ancrage. Ainsi, la petite fille va essayer par tous les moyens d’empêcher cette “crise” de détruire le seul proche qu’il lui reste.

En ouvrant l’album Demain les rêves, on retrouve sur la double page ces fameux pissenlits semant leurs graines au vent. J’ai beaucoup aimé ce rappel, on sent que les auteurs ont élaboré leur ouvrage avec beaucoup de soin. Cette image est très poétique, de même que l’envol de papillons colorés sur la page suivante.

Au début de cette très belle fable contemporaine, Agathe vit dans un monde gris et terne, assujetti par la crise. Dans ce triste décor, notre jeune héroïne assiste impuissante à la mort lente de la joie et de la fantaisie. L’illustrateur met bien en évidence ce côté sombre grâce aux contrastes des tons gris des bâtiments et rouges des feuilles d’automne. Les thèmes évoqués dans “Demain les rêves” sont plutôt durs: le licenciement, le chômage, la pauvreté, la famine et la dépression (je pense à l’illustration montrant l’oncle Jean entouré de corbeaux).

Baleine pour CED.pmd

Afin d’aider son oncle, Agathe va élaborer un plan. Avec l’aide d’un petit garçon rencontré aux hasards de ses errances, la jeune fille va soutenir oncle Jean dans toutes ses entreprises. À eux trois, ils vont imaginer les métiers les plus fantaisistes que pourrait exercer l’oncle Jean.

À partir de ce moment, les coloris des illustrations sont plus gais. Les couleurs chaudes s’invitent au fil des pages et les pensées s’emplissent de papillons multicolores et de vélos volants…

Baleine pour CED.pmd

Cette oeuvre véhicule un très beau message: “Il suffit parfois d’un mot pour sauver un cœur de la noyade”.

Baleine pour CED.pmd

Tout en poésie et en finesse, Demain les rêves est un album coup de cœur qui plaira à un large public.

 

~Melissande~

 

+ Un album aux magnifiques illustrations présenté par Nathalie: Le souffleur de rêves de Bernard Villiot et Thibault Prugne

+ Une autre lecture poétique et décalée présentée  par Hérisson: Le plus joli des rêves de Nathalie Brisac

Là-bas, tout ira bien – P. Perrier & S. Baussier

bienTout ira bien ? Vraiment ?

Roman ado

Là-bas, tout ira bien
P. Perrier & S. Baussier

ScriNeo (2019)

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Thèmes : Europe / Crise économique / Migration / Futur
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Les parents d’Erwan et Iza sont catégoriques : il faut partir. Nous sommes en France, en 2030. Toute l’Europe est en crise, il n’y a plus de travail, plus rien à manger ou si peu. Ils vont donc faire comme les autres, aller “là-bas”, à 4000 kms au nord de la France. Une terre d’accueil où il y a du travail, où tout ira bien, du moins, c’est ce que dit la rumeur. Alors ils ont pris un sac chacun. Et ils sont partis. Sans se retourner. A quoi bon ?

Léon, lui, a quitté la ferme de ses parents avant qu’elle ne soit saisie par la banque. La veille, on leur a volé leur dernière vache. Léon a donc décidé de partir chercher du travail “là-bas”. Il pourra ainsi aider ses parents, leur envoyer de l’argent. Il met ses sacoches sur son vélo et s’en va sans un regard en arrière.

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C’est un roman qui surprend

et qui secoue parfois. Parce que là, le migrant, c’est moi, c’est vous, c’est le français. Qui part dans le Nord, à 4000 kms de chez lui pour trouver du travail, pour avoir de quoi manger, pour survivre. On suit les 3 ados dans leur “aventure”, dans leur vie quotidienne, dans leurs efforts pour survivre.

Un roman que tout le monde devrait lire, pour comprendre combien il est dur de tout quitter. Et combien il est dur de survivre dans des lieux inconnus. Les risques que cela comporte. L’inconnu, la défiance, la précarité (ne pas savoir où dormir, ce qu’on va manger, les problèmes que l’on va rencontrer, si l’on va pouvoir se laver…). C’est terrible.

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Extrait (p.13) : “Les parents ignorent encore quel travail ils feront. On leur a dit que la société Common Nvod embauchait facilement les gens de chez nous, surtout ceux qui ont déjà de l’expérience, mais on n’en sait pas plus. Les recrutements ont lieu sur place, il n’est pas possible d’organiser quoi que ce soit depuis ici. Aucune information ne filtre. On se demande parfois si ce ne sont pas des rumeurs, mais on n’a plus le choix. On doit tenter le coup.

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Le site de Pascale Perrier

De cette autrice, j’étais persuadée d’avoir lu “Tu n’es pas celle que tu crois”, mais je n’en trouve plus trace… Par contre, dans ma PAL, j’ai “Fuir encore” qui m’attend !

Celui de Sylvie Baussier

D’autres ouvrages de Sylvie Baussier présentés sur ce blog : Le club des poneys, Le vétérinaire (1er doc présenté), Dis bonjour à la dame (1er doc présenté)

Pour lire un extrait du roman et une bio des deux autrices : le site de l’éditeur

Ce roman participe au Challenge Petit Bac chez Enna

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