Roman ado
SAUVAGES ♥
Nathalie Bernard
Éd. Thierry Magnier (2018)
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Des sauvages, c’est ainsi qu’on les considère. Le but de ce pensionnat est de “tuer l’indien qui est en eux”. Mais plus que deux mois, et Jonas sera libre. Il a compté. Deux mois, cela fait soixante jours. Mille quatre cent quarante heures. Il ne doit surtout pas craquer d’ici là. Il doit rester ce qu’on lui demande d’être depuis des années, un numéro. Obéissant et discipliné. Leur laisser croire qu’ils ont réussi à tuer l’indien en lui. Mais ces deux mois risquent d’être longs, très longs. Arrivera t-il à se contrôler jusque là ?
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S’il fallait une preuve de plus que l’on apprend beaucoup de choses intéressantes en lisant de la littérature jeunesse… La voici ! Je n’avais jamais entendu parler des horreurs subies par ces enfants indiens avant de lire ce roman… Et si ce livre est une fiction, ce qu’il relate a, malheureusement, bel et bien existé.
Ces pensionnats autochtones pour “sauvages” ont existé au Québec jusque dans les années 1990 (!!!). Ils étaient censés faciliter l’intégration des populations autochtones. A l’âge de 5 ou 6 ans, on enlevait les enfants à leurs parents et on les envoyait à plusieurs centaines de kilomètres dans des endroits qui ressemblaient fort à des prisons.
Une lecture non seulement très instructive, mais également totalement addictive !
J’ai vraiment eu du mal à le lâcher une fois commencé.
Une autrice que je découvre, mais dont je lirai d’autres romans, c’est sûr ! A commencer peut-être par celui présenté par Sophie : Keep Hope
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Extrait : “Au pensionnat du Bois Vert, l’hiver s’étalait du mois d’octobre au mois de mai avec une température moyenne de moins vingt degrés, autant dire qu’un mur de glace s’élevait entre nous et le reste du monde. Nous étions fin mars. Il faisait toujours froid, mais l’hiver tirait à sa fin et mon temps obligatoire aussi.
Je venais d’avoir seize ans, ce qui voulait dire qu’il ne me restait plus que deux mois à tenir avant de retrouver ma liberté. Deux mois. Soixante jours. Mille quatre cent quarante heures. Oui, ils m’avaient parfaitement bien appris à compter ici…
Mais en attendant que ces jours se soient écoulés, je ne devais pas me relâcher. Il fallait que je continue à être exactement ce qu’ils me demandaient d’être. Je ne parlais pas algonquin, mais français. Je n’étais plus un Indien, mais je n’étais pas encore un Blanc. Je n’étais plus Jonas, mais un numéro. Un simple numéro. Obéissant, productif et discipliné.”
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Les autres romans de Nathalie Bernard chez Thierry Magnier
Le site de Nathalie Bernard
En savoir plus sur ces pensionnats : Wikipédia