La parenthèse – Bd ado/adulte

parenthèseLa parenthèse

Élodie Durand

Delcourt (2010)

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La parenthèse : Un jour, Judith commence à avoir des malaises, des absences, des pertes de mémoire régulières. Ses proches lui en parle, mais elle ne s’en rend pas compte. Un généraliste lui conseille alors d’aller voir un neurologue, mais elle refuse le diagnostic de celui-ci. En fait, ses “absences” ce sont des mini-crises d’épilepsie dues à une tumeur. Et en plus, Judith perd peu à peu la mémoire, au point de ne plus savoir compter ou réciter l’alphabet.

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Ce témoignage illustré est très parlant. On comprend bien ses absences, ses questionnements, son mal-être. Drôle de maladie qui vous prive peu à peu de votre mémoire et de tous vos acquis… On la suit dans sa “chute” dans la maladie, puis dans sa bataille pour retrouver sa mémoire, ses acquis, les choses qui paraissaient évidentes et qui ne le sont plus. Pour retrouver sa vie d’adulte autonome en fait…

Malgré le thème, qui est assez dur, ce n’est jamais ni “geignard” ni déprimant. Elle ne s’apitoie pas sur son sort. Peut-être parce qu’Élodie Durand, même si elle raconte sa propre histoire, la raconte comme si elle appartenait à une autre (Judith). Peut-être aussi parce qu’elle était apparemment dans le déni tout au long de sa maladie…

Les illustrations, parfois très étranges permettent de “voir” comment elle se sentait à ce moment là. Et le fait de faire parler ses parents, sa famille est intéressant aussi, on voit les différences de perception des évènements.

Une première bd intéressante et originale qui m’a beaucoup plu !

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La parenthèse a reçu le Prix Révélation
 du Festival d’Angoulême en 2011

Ainsi que le Prix BD 2011 des lecteurs de Libération

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Sur le blog d’Élodie Durand, vous pourrez voir plusieurs pages d’illustrations

Sur le site de l’éditeur vous pourrez voir 4 planches

D’autres que moi ont aimé : Noukette, Le carré jaune

 

parenthèse

Cette semaine nous avons rendez-vous chez Stéphanie de Mille et une Frasques

La vérité vraie : road trip & ascension

Mark s’engage dans un road trip fascinant mais dangereux, comme une dernière chance.

la vérité vraie***

La Vérité Vraie

de Dan Gemeinhart

traduit par Fabien Le Roy

Robert Laffont jeunesse, 2016
9782221190319, 14,90€
disponible en epub 9,99€ gratuit

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Mark prend son petit chien dans son sac et ensemble ils prennent la route. 263 kilomètres à parcourir pour atteindre le sommet de cette montagne, le Mont Rainier. 263 km, à fuir la nouvelle des médecins. 263 km de rencontres, des bonnes, des mauvaises. De la pluie, des tempêtes de neige, le froid, la solitude. Une marche vers le mont.

Il faudra à présent que je supporte la douleur. J’en mourrai pas. Enfin si, mais c’est un peu le but après tout. C’est ça, la vérité.

Mark est malade, très malade, on l’apprend rapidement. Sa fuite est d’autant plus touchante, mais c’est aussi une quête d’aventures, une envie de se sentir vivant, sans peur de la mort. On le suit dans sa fugue avec Beau, son chien, et on découvre le monde par ses yeux.

Mark est attachant et l’émotion étreint souvent le lecture, mais la narration est entrecoupée par le point de vue de Jessie, sa meilleure amie. Une alternance qui permet de mieux comprendre les raisons de cette fugue.

Dan Gemeinhart propose avec La vérité vraie un road trip touchant, un récit accessible dès 10 ans qui saura séduire aussi les plus grands.

Seul je disparais.
Voyage neuf, chemin neuf.
Vers le blanc sommet

Outre son beau personnage principal ce récit tire sa force de la vision du monde qu’il propose à travers les rencontres de Mark. La vérité vraie est un roman très poétique, notamment grâce aux haïkus des deux personnages principaux, qui ponctuent le récit. Une façon courte, mais puissante, touchante, de dire leurs sentiments. Dans la mouvance de la sick-lit, à la mode suite à Nos étoiles contraires, mais qui tire son épingle du jeu avec un personnage plus jeune, loin des préoccupations adolescentes.


+ Le site de l’auteur 

+ C’est quoi la sick-lit ou sick-litt ? littéralement La littérature de malades. Dans la mouvance des dénomination Chick-lit (romance) et Bit-lit (vampire), ce nom est apparu après le succès de Nos étoiles contraires de John Green. Il regroupe les romans dont le héros est généralement malade. Le terme semble surtout employé en littérature jeunesse / Young Adult.
Des exemples de Sick-lit :
* Nos étoiles contraires de John Green ♥
* Everything Everything de Nicola Yoon ♥
* Dieu me déteste de Hollis Seamon
* La fille qui ne croyait pas aux miracles de Wendy Wunder

Pensez-vous à d’autres beaux titres de Sick-lit ?

NEED : de quoi avez-vous besoin ?

NEED est un roman autour des dérives d’un réseau social. Captivant, avec un suspense permanent, il se révèle finalement presque angoissant…

needRoman de société / thriller pour adolescents dès 12 / 13 ans

NEED

de Joëlle Charbonneau

traduit par Amélie Sarn

Milan, 2016
320 pages
9782745975393, 14,90€

Désir : Envie de posséder un objet ou de réaliser un rêve.
Besoin : Nécessité de détenir quelque chose ou d’accomplir un acte essentiel à votre vie
De quoi avez-vous besoin ?

Quand le réseau social NEED est lancé, les lycées s’aperçoivent qu’il est facile d’obtenir ce qu’ils souhaitent : quelques invitations à des amis par mail, et on obtient le téléphone à la mode ou des places de concert. Mais quand tout le lycée est inscrit sur le réseau, les contreparties changent : laisser une boite devant chez quelqu’un, ajouter une commande dans le cahier de la boulangerie,… Rien de bien méchant, d’autant plus que nos lycéens ont beaucoup de besoins. Mais ne serait-ce pas plutôt des envies ? De petits secrets en contreparties sans gravité, des morts apparaissent.

Kaylee s’est mis tout le lycée à dos à force de les supplier de se faire tester pour donner un rein à son petit frère malade. Son seul ami Nate, pourtant populaire, l’aide à surmonter la double peine de la maladie de son petite frère et de l’abandon de son père. C’est peut être la seule qui a vraiment besoin de quelque chose, et ça pourrait tout changer.

NEED est un roman captivant, avec un suspense permanent, presque angoissant. L’alternance très fréquente des narrations permet de prendre conscience de l’ampleur prise par le réseau NEED, de la toile en train de se former, de ses conséquences, mais, surtout, de voir les réactions d’adolescents prêts à tout pour avoir une récompense.

Kaylee est le personnage principal, le seul d’ailleurs à parler à la première personne, et ce “je” la rend encore plus touchante et attachante. Les événements vont se précipiter et, rapidement, on aura peur pour elle. Les autres adolescents mis en scène le sont, pour la plupart, comme des victimes. Certains pourtant se révèlent peut à peu et cela fait froid dans le dos. Les personnages sont esquissés pour certains, fouillés pour d’autres, mais la narration à la troisième personne permet de mettre une certaine distance avec le lecteur et donc les actes qu’ils réalisent. L’horreur est là, mais on reste en partie à distance. De roman de société le récit dérive peu à peu à thriller… et cela est d’autant plus marquant ! Le côté psychologique du roman se dévoile peu à peu, amenant une part de réflexion pour le lecteur : besoin ou envie ?

Une intrigue parfaitement menée, qui fait de ce roman un vrai page turner. J’ai ouvert ce roman sur les réseaux sociaux avec ma casquette de professeur documentaliste, pour l’utiliser avec les élèves, mais je me suis laissée prendre à l’histoire et c’est la lectrice qui a refermé ce livre ! A tel point que je ne pense pas m’en servir avec les élèves, même si les pistes proposées par Kim (Les petits mots dits) sont intéressantes.


+ D’autres romans autour des réseaux sociaux :

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Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

Romans jeunesse sur le thème du Japon

Voici deux petits romans à lire dès 7/9 ans.

Le premier, “Les mille oiseaux de Sadako” est un peu plus long et un peu plus difficile surtout à cause de son thème (maladie de la bombe = leucémie).

Le second par contre peut se lire dès 7 ans. Deux sujets très différents, mais les deux sont intéressants !

Romans

Les mille oiseaux de Sadako

Eleanor Coerr & Marc Daniau (Ill.)

Milan (2011) – 8o p.

Prologue : Cette histoire s’inspire de la vie d’une petite fille qui vécut au Japon de 1943 à 1955. Elle habitait Hiroshima quand l’aviation américaine largua une bombe atomique sur la ville. Elle est morte dix ans plus tard à cause des radiations émises par la bombe. Grâce à son courage, Sadako est devenue une héroïne dans le cœur des enfants japonais.

L’histoire vraie, triste et touchante d’une petite fille pleine de vie qui va mourir lentement d’une horrible maladie causée par une guerre dont elle n’est, bien évidemment, aucunement responsable… Difficile de rester insensible devant cette histoire, moi j’ai pleuré comme une madeleine !!

Au delà de la terrible histoire de cette petite fille, on apprend à connaître un peu les coutumes et la culture du Japon, comme la fameuse légende des mille grues.Un roman qui m’a vraiment touché et dont j’ai un peu de mal à parler (d’autant plus que je suis allée voir pas mal de sites sur le sujet et que c’est vraiment horrible…)

Légende des 1000 grues

L’avis de Liyah

Site de Marc Daniau

Un article intéressant qui parle du mémorial de la paix et de la statue de Sadako à Hiroshima. Un autre qui montre les réactions de l’époque dans les journaux.

A l’heure où les États-Unis ont un nouveau “chef de guerre” qui balance des missiles et des bombes entre la poire et le fromage (ou plutôt entre le fromage et le gâteau au chocolat !!), il peut être judicieux de se rappeler que la guerre est rarement une bonne solution et que les dommages collatéraux atteignent souvent des innocents… Mais ce n’est que mon avis !

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Romans

Konnitchiwa, Martin ! d’Antoine Dole

Salut, Hikaru ! de Gilles Abier

Les éditions du Rouergue (2015) – 45 pages

Un petit mot tout d’abord pour vous présenter cette collection “Boomerang” lancée par les éditions du Rouergue en 2012. Ce sont des livres que l’on peut lire en commençant soit d’un côté, soit de l’autre. Il y a donc deux histoires qui se “répondent” sur un même sujet.

Pour celui-ci, j’ai commencé par “Konnichiwa, Martin !” : La maîtresse de Martin a décidé que cette année, tout le monde aurait un correspondant étranger. Le jour où les lettres arrivent, tout le monde est content de lire sa lettre car les correspondants ont écrit en français. Tout le monde sauf Martin qui est tombée sur la lettre qui vient du Japon et elle est écrite en hiraganas…

Si on prend le livre de l’autre côté, “Salut, Hikaru !” on voit l’histoire racontée par Hikaru, une petite fille japonaise qui a souhaité écrire à un français à cause de sa grand-mère qui a visité la France et adore ce pays. Mais que dire à quelqu’un qui habite si loin ? Qui a une vie si différente ?

Un échange de lettres qui se transforme en ouverture à l’autre, en curiosité pour sa vie, pour sa culture… Une amitié naissante ?

Au départ j’étais un peu intriguée par cette drôle d’idée (coller deux histoires tête-bêche !). Mais cette façon de faire se répondre les deux histoires est très réussie et c’est vraiment agréable à lire… Mon seul regret est que ce soit si court, je serais bien restée un peu plus longtemps en compagnie de Martin et d’Hikaru…

Site d’Antoine Dole

Site de Gilles Abier

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Challenge Mois du Japon organisé par Lou de My Lou Book et Hilde du Livroblog

Romans

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