OURS D’HIVER – ALB

oursLe 1er hiver d’un ours sans tanière
Album à partir de 4 ans

OURS D’HIVER

Irène Schoch

Les éditions des éléphants (2023)

*****

Aldo était un ours d’été. L’hiver, en principe, il hibernait tranquillement dans sa tanière. Mais cette année là, l’automne avait été long et chaud et Aldo avait un peu traîné dehors. Quand il voulu rentrer dans sa tanière, il s’aperçut qu’elle n’existait plus. C’était devenu un parking. Aldo était bien embêté. Il n’avait nulle part où aller et il commençait à faire froid.

*****

Jour après jour, on suit Aldo dans ses recherches. Recherche d’un coin chaud pour se reposer dans la journée, d’un endroit pas trop froid pour dormir, de quelque chose à manger, de vêtements un peu plus chauds… Rien n’est simple pour un ours d’été quand vient l’hiver et que l’on n’a plus de tanière. L’hiver a pourtant quelques bons côtés qu’il va découvrir.

Ma première lecture m’a laissée un peu perplexe. On envierai presque cet ours SDF. Il s’est fait des copains, a mangé de nouvelles choses, fait plein de découvertes. Et je trouvais ça un peu bizarre “d’envier” un sans abri. Mais en fait, l’album est vraiment destiné aux petits (à partir de 4 ans) et tous les efforts que doit faire quelqu’un qui n’a pas de toit sont bien montrés. C’est une première approche du “problème” ou plutôt de la réalité qui suffit largement à cet âge là !

Les dessins aux couleurs vives évitent d’être trop attristé par la situation de l’ours et l’ensemble est plutôt positif.

Un album intéressant sur un sujet pas souvent représenté pour les plus jeunes.

*****

Pour consulter le catalogue de cette petite maison d’édition indépendante, c’est par ici

Sur les mêmes thèmes : La baleine du bus 29 (2ème album présenté), l’abri ou encore le très étonnant Le parapluie de Monsieur Roland (3ème album présenté)

La COUR des MIRACLES – BD

courParis en 1667
BD Ado/Adulte

La COUR des MIRACLES

Stéphane Piatzszek & Julien Maffre

Coll. Quadrants

Éditions Soleil

*****

T1 : Anacréon, Roi des Gueux (2018)

T2 : Vive la Reine ! (2020)

T3: Le Crépuscule des miracles (2021)

*****

Dans ce Paris de 1667, Anacréon, Roi des Gueux, préside à la cour des miracles depuis longtemps. Il songe à trouver un successeur… Pour cela, il forme son fils. Car pour être le chef suprême des coquins, il ne suffit point de savoir mendier ou tirer les bourses des braves gens. Il faut également savoir s’entourer et savoir à qui graisser la patte (et combien donner !). Mais certains ont décidé dans les hautes sphères qu’il était grand temps que la racaille quitte la ville. Le grand ménage va commencer et ça va faire du vilain.

https://www.editions-soleil.fr/sites/default/files/styles/image_list/public/product/9782302079021-001-X.jpeg?itok=ZjP28eEo

*****https://www.editions-soleil.fr/sites/default/files/styles/image_list/public/product/9782302091528-001-X.jpeg?itok=5hUl5_lS

On se demande, en lisant cette trilogie, si la vie était vraiment ainsi, à Paris, à cette époque. Il est hélas probable que oui. Les uns croupissants dans la boue, les autres pétant dans la soie.  Mais est-ce que ça a vraiment changé ?? Quand on voit qu’en France, en 2023, des gens vivent encore dans la rue ou meurent de froid l’hiver… Bref. Là n’est pas le propos du jour.

J’ai adoré cette trilogie !

Si vous n’êtes pas friand des BD historiques, ne vous arrêtez pas à ça. C’est avant tout une grande aventure. Celle  de la rencontre de deux mondes qui ne peuvent pas vraiment cohabiter. La vie du petit peuple des mendiants, des voleurs, des handicapés, des vieillards ou des orphelins. Et celle des gens bien nés, des nobles, des nantis. Une rencontre violente qui tient parfois du film de cape et d’épées (d’ailleurs, on rencontre d’Artagnan !) On s’attache à certains personnages pourtant pas forcement recommandables… Et on découvre que même certains salopards ont une “âme” ou une morale…

Le scénario est vif et plein de rebondissements.

 Et j’ai beaucoup aimé les illustrations et les couleurs.

*****

Du même illustrateur : Stern, T1 : le croque-mort, le clochard et l’assassin ainsi que la trilogie Le tombeau d’Alexandre

Du même scénariste : Le maître des crocodiles

Cette semaine, nous sommes chez Moka, Au milieu des livres, comme toujours !

Jours de sable – BD sur le Dust Bowl ♥

sableFiction à caractère historique
Roman graphique

Jours de sable ♥

Aimée de Jongh

Dargaud (2021)

*****

Jours de sable se déroule aux États-Unis dans les années 30. John Clark a 22 ans, il habite à New York où il fait des photos pour un journal local. Ce jour là, il est à Washington et court se présenter pour un poste de photographe dans une agence gouvernementale. Ses photos sont convaincantes, il est embauché et part pour l’Oklahoma. Il est chargé de prendre des photos dans le Dust Bowl (bassin de poussière : la terre est totalement desséchée et s’envole, formant des tempêtes de poussière) pour montrer au gouvernement et aux américains les conditions de vie des fermiers dans cette région particulièrement sinistrée. On lui a fournit une liste de choses à photographier, qu’il est libre de suivre ou non : Tempêtes de sable ou de poussière, maisons abandonnées, familles sur le départ, enfants orphelins… Cette mission va changer sa vie.

*****

J’ai adoré ce roman graphique

Pour ses très belles illustrations et sa mise en page variée (illustrations “pleine page”, sans cadres, grandes, petites…). Pour son côté “instructif” aussi, je ne connaissais pas vraiment ce “Dust Bowl” même si j’ai lu les Raisins de la colère (pdf) de Steinbeck (magnifique roman que je vous recommande !). Il y a d’ailleurs un dossier documentaire à la fin et des photos d’époque agrémentent la BD.

Et pour ce personnage, qui se pose des questions sur son travail, pourquoi il le fait, ce qu’il ressent en le faisant. Malgré un thème difficile (la poussière sème la désolation et la mort sur son passage) il y a beaucoup de douceur dans les couleurs de cet album. Et beaucoup d’humanité dans l’histoire.

A lire sans hésitation !

C’était une Lecture Commune avec Blandine, allez donc voir ce qu’elle en a pensé.

Les avis de Bidib, Sabine et Eimelle

*****

Lire un extrait (site de l’éditeur)

Le site de l’illustratrice Aimée de Jongh sur lequel vous pourrez voir des illustrations ainsi qu’un compte rendu de son voyage aux États-Unis.

Elle a également illustré : L’ obsolescence programmée de nos sentiments

Cette semaine nous allons chez Stephie

Une BD qui participe également au Mois Américain sur Instagram

(pas chez Titine cette année, elle prend une pause)

Merci à Belette pour les logos !

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

Ferrailleurs des mers – Roman SF

ferrailleurs

Ados / JA

FERRAILLEURS DES MERS

Paolo Bacigalupi

Au Diable Vauvert (2013)

*****

Un monde post-apocalyptique, non loin des côtes de la Louisiane ; des adolescents –visiblement très pauvres- luttent pour leur survie. Ce sont des ferrailleurs.

Ils travaillent sur des pétroliers échoués sur la plage, ramassant des métaux, de la ferraille pour gagner de quoi subsister. La vie est dure, ils vivent –survivent plutôt !- dans des sortes de bidonville avec parfois à peine de quoi manger. Ceux-là sont pourtant privilégiés car ils ont du travail ; d’autres doivent mendier ou se prostituer…

Un jour, un accident change la façon de voir les choses de Nailer. Et quand il fait une importante découverte, il ne peut se résoudre à faire « ce qu’il faudrait » pour s’en emparer…

*****

La 1ère partie de ce roman

Les 100 premières pages, avec la vie des ferrailleurs, leurs codes, leur travail, m’a beaucoup plu. On plaint sincèrement Nailer qui n’a d’autre famille qu’un père ultra-violent qui le bat régulièrement et on souhaite vraiment qu’il s’en sorte, qu’il accède à une vie meilleure.

Dans la seconde partie (Nailer a fait une découverte et il a fait un choix) je me suis sentie moins concernée par ce qui arrive aux personnages, j’ai eu l’impression d’une esquisse de roman et j’ai trouvé vraiment dommage que la dernière partie ne soit pas plus fouillée…

C’est vrai en particulier pour un des personnages, Tool, qui aurait mérité un peu plus d’attention, j’ai été vraiment déçue de sa « sortie », on aurait aimé en savoir plus sur lui et ses semblables.

La fin m’a également laissé un peu sur ma faim…

C’est peut-être dû au fait que c’est un roman « jeunesse ». Il ne fait que 300 pages, ce qui n’est pas énorme par rapport à la complexité du monde présenté.

Il n’en reste pas moins que j’ai passé un très bon moment, c’est un bon roman d’aventure/SF et j’attends la suite en poche (Les cités englouties, où l’on retrouve Tool) avec impatience.

Les cités englouties” n’est pas vraiment la suite, mais ça se passe dans le même univers et on retrouve des personnages… Et il y a un 3ème et dernier tome à cette “série” : Machine de guerre.

*****

Ce roman a obtenu le prix Locus (2011) dans la catégorie « Roman pour la jeunesse ».

Pour lire le début, c’est par ici

Et j’ai toujours deux autres romans de cet auteur dans ma pal : La fille automate et