Le partage des mondes

Les surprises de la vie !

Le partage des mondes

Olivier Grenson

Le Lombard (2024)

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Londres, septembre 1940. Isaac n’arrive pas à faire le deuil de sa femme Eva et ne songe qu’à aller la retrouver. En attendant, il survit comme il peut dans sa maison éventrée, entre deux alertes. Lors d’une alerte, alors qu’il se dirige vers la station de métro la plus proche, il croise la route d’une petite fille qui suit un chat.  Il l’aide à se relever et l’emmène avec lui à l’abri. Dès lors, il se creuse la tête pour savoir comment l’aider à retrouver ses parents, sa famille.

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La guerre a tout pris à Isaac. Pourtant, elle va aussi remettre des couleurs dans sa vie, en l’obligeant à s’occuper de cette petite Mary, recueillie dans la rue. Lui qui n’a jamais été père va jouer le rôle d’un grand-père, à la fois protecteur et pourvoyeur de rêves, pour cette enfant perdue effrayée par les bombardements. En inventant une histoire pour Mary, il va  non seulement la rassurer mais aussi nourrir son imaginaire.

C’est la couverture qui m’a attirée (encore !) et je n’ai pas regretté mon choix !

C’est une belle histoire, émouvante, et les dessins, aux couleurs d’abord un peu grisâtres, prennent au fil des pages de belles couleurs.

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Pour en savoir plus sur la façon dont travaille Olivier Grenson (site de l’éditeur)

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Un album qui participe à la BD de la semaine chez Fanny

ainsi qu’au Mois Anglais (l’histoire se passe à Londres)

(qui cette année se poursuit jusqu’en août !)

chez Martine  et Lou

 

La crevette – BD ♥

crevetteComédie romantique

La Crevette

Zidrou & Salomone

Le Lombard (2025)

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Nous sommes à Paris, en 1958. Un bel hiver, bien froid ! Mais la jolie dame qui nous raconte, à la première personne, cette histoire, n’a jamais froid, elle. Et pour cause : C’est Toinette, un mannequin de la vitrine du magasin “Divine de Paris, lingerie fine”.

Elle commence par nous présenter les personnages : Madame Ledoyen, responsable du magasin. Elle a des tas de maximes telles que “La lingerie fine, c’est le papier d’emballage de l’amour”. C’est joli, non ? Nous rencontrons ensuite Brigitte, la vendeuse et son amie Aline qui est secrétaire. Quelques autres viennent compléter le tableau. Et puis il y a Monsieur Séraphin. Lui, c’est le patron. Dans la vie, il y a deux choses qu’il ne supporte pas : le retard et les enfants… Ce jour là, comme par hasard, le camion qui devait apporter la nouvelle collection n’est pas arrivé. Et la femme de ménage a amené son fils de 5 ans au travail, sa mère ne pouvant pas le garder. Une bien mauvaise journée, car, jamais deux sans trois, le petit secret de Monsieur Séraphin va être éventé…

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Cette très jolie BD est une comédie romantique et une ode à la différence. Mais ce n’est pas du tout “gnan gnan” et ça parle même d’un sujet que je n’avais vu traité en BD. Je ne vous dit pas de quoi ça parle, je vous laisse le plaisir de la découverte.

C’est doux, c’est tendre et c’est drôle aussi ! Et j’ai adoré les magnifiques aquarelles de Paul Salomone. Moi qui souvent préfère les couleurs vives, ici, les couleurs pastels vont parfaitement avec le côté “rétro”.

Bref, je me suis régalée !
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Noukette l’a beaucoup aimé également (mais c’est une inconditionnelle de Zidrou et je la comprends !!)

Zidrou, nous vous l’avons déjà présenté ici (Lydie / Les beaux étés / Merci et quelques autres !) + Emma G. Wilford + La vieille dame qui n’avait jamais joué au tennis…+ Shi + Boule à zéro (jeunesse), L’obsolescence programmée de nos sentiments (AD) + L’adoption (1er dyptique) + L’adoption Wajdi (2ème dyptique)

Cette semaine, c’est Moka qui nous reçoit

Le secret de Miss Greene

GreeneLe secret de Miss Greene

Nicolas Antona & Nina Jacqmin

Le Lombard (2025)

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Éditeur : Jusqu’en 1967, aux États-Unis, toute personne ayant une ascendance africaine, même lointaine, était considérée comme noire, avec toutes les conséquences que cela pouvait avoir. C’est pourquoi, à l’orée du 20e siècle, Belle Greener devint Belle Greene da Costa et, cachant ses racines africaines, gravit les échelons de la haute société new-yorkaise. Mais peut-on conserver un tel secret une vie durant, même si cette dernière vous donne l’occasion de fleurir dans la lumière des blancs les plus puissants d’Amérique… ?

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L’histoire est étonnante, je ne connaissais pas du tout cette règle de “l’unique goutte de sang“. (Règle abolie en 1967 seulement !!)

Une personne dont un ancêtre, même très lointain, était noir, devait se déclarer comme homme ou femme de couleur… La “bonne” société américaine ayant très peur de la “noirceur” invisible des métis aux cheveux lisses et au teint clair. Évidemment, pour ces métis qui se déclaraient “colorés” la vie était différente de celle qu’ils auraient eu en étant “blancs”. Ce qui amenait certaines personnes à faire un acte dangereux : le “passing”. Se déclarer blanc. Le risque ? Être dénoncé avec lynchage public, prison et même la mort ! Et bien sûr, pas question d’avoir d’enfants, le risque que les “gènes noirs” ressortent étant bien trop grand…

Années 1900 : Belle, sa mère et ses frères et sœurs font un pacte. Étant “clairs” de peau, ils vont tenter de se faire passer pour blancs. Ce qui implique de grands sacrifices : Refaire sa vie ailleurs, là où on ne connait personne, quitter ses amis, ne pas avoir d’enfants… Mais la ségrégation est trop pesante. Ils veulent vivre une vie “normale” !

Dotée d’un nouveau nom, Belle Da Costa Greene, amoureuse des livres, commence par travailler à l’accueil d’une bibliothèque. Puis elle va travailler à l’université de Princeton. Avant qu’on lui propose un poste encore plus prestigieux : Diriger la bibliothèque Morgan à New York !

Le Secret de Miss Greene : un portrait faisant écho aux luttes actuelles

A la fin de la bande dessinée, un dossier historique de 4 pages permet de comprendre comment on a su que Belle Greene avait caché ses origines “noires”… Très intéressant !

Un bel album qui m’a permis de découvrir une femme intéressante et passionnée, ainsi qu’une règle que je ne connaissais pas. J’ai beaucoup aimé les dessins ronds et doux, les personnages expressifs, la mise en page ainsi que les couleurs variées.

Une lecture très plaisante !
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Feuilleter les premières pages (site éditeur)

De ces deux auteurs, nous vous avions présenté le très beau : “La tristesse de l’éléphant

Cette semaine nous sommes chez Moka, Au milieu des livres

Et cette BD participe également au Challenge d’Enna, l’African-Americain History Month

Revoir COMANCHE ♥

ComancheQuand le Far-West devient souvenir…

Revoir COMANCHE

Romain Renard

D’après l’œuvre de Greg et Hermann

Le Lombard (2024)

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Éditeur : Quelque part au fin fond de la Californie, au début du XXe siècle, Cole Hupp vit à l’écart du monde, en attendant la fin. Mais en fait de Faucheuse, c’est Vivienne, une bibliothécaire curieuse de connaître la réalité du Far-West qui frappe à sa porte. Elle connaît son véritable nom : Red Dust, une légende inscrite dans la poussière et le sang du Wyoming. Vivienne est porteuse de nouvelles inquiétantes. Le ranch Triple 6, haut lieu des faits d’armes de Red, ne répond plus. Le vieux cow-boy n’a d’autre choix que de reprendre la route vers son passé. Un voyage à rebours parsemé de fantômes et de regrets au bout duquel il espère revoir celle qu’il n’a jamais pu oublier, Comanche.

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L’histoire n’est pas vraiment une suite de la sérieComanche” d’Hermann et Greg. Elle se passe bien après et évoque une époque révolue. On retrouve bien ici des hommes qu’on a connu dans la série, tels que Red Dust ou Chef  Tâche de Lune. Mais ils ont vieilli, ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes. Ils vivent avec leurs souvenirs et leurs regrets aussi.

Chaque chapitre s’ouvre sur une chanson (Léonard Cohen – Joan Baez – Jim Morrison… Bref, que du bon !!) ce qui donne envie de les (ré)écouter bien évidemment. Un vinyle fait spécialement pour l’album était offert à quelques heureux veinards dont j’ai fait partie (sauf que je n’ai pas de lecteur !). Mais pas d’inquiétude, vous pouvez l’écouter sur Youtube.

Les illustrations sont de toute beauté, en nuances de gris (j’aurai bien dit “sépia gris” je ne sais pas si ça existe !). On dirait un mélange de vieilles photos, de bd et de dessin animé… C’est vraiment magnifique.

Même si vous n’aimez pas les westerns (et ce n’en est pas vraiment un d’ailleurs), donnez sa chance à cette bande dessinée !

C’est nostalgique, plein de regrets mais que c’est BEAU !!!!
♥♥♥♥♥

Du même auteur, je vous ai déjà présenté “Un hiver de glace” également magnifique !

Lire les premières pages

Cet album a reçu plusieurs prix :

Prix coup de coeur Quai des Bulles

Prix Rossel de la BD

et il est sélectionné pour Angoulême

Cette semaine, pour la dernière fois de l’année 2024,

nous sommes chez Moka, Au milieu des livres

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