Le garçon de Marcus Malte – Roman

garçon30 ans d’une vie… particulière !

Roman adulte

Le garçon
Marcus Malte

Zulma (2016)

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1908 : au départ, le garçon ne connaît rien du monde. Pas parce qu’il vient de naître, non. Mais parce qu’il a vécu isolé dans les bois avec sa mère, sans jamais rencontrer ses semblables. Il ne sait ni lire, ni écrire, et il ne parle pas. Cela ne l’empêchera pas, au fil des années, de rencontrer des gens. Il recevra et donnera de l’amitié, de l’amour aussi. Puis il fera la guerre.

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Plus encore que l’histoire, c’est la façon dont elle est (ra)contée qui m’a frappée. L’écriture. Le style. Les descriptions. C’est original. Inhabituel. Prenant. Et c’est beau.

Même si j’avoue avoir survolé rapidement par deux fois quelques pages. Celles (p. 319 à 322) qui parlent des liens entre les “grands” de ce monde. Liste de souverains : Georges V/ Nicolas II / Victor Emmanuel III… ces pages expliquent en quoi la guerre de 14 est une affaire de famille ! Et j’ai carrément sauté la liste des disparus ou morts au combat (p. 441 à 451).

Dépressifs s’abstenir, toute cette histoire, cette vie, n’est pas d’une folle gaité, même s’il y a des moments joyeux.

1908-1938 : 30 années de vie, pour le meilleur, mais aussi et surtout, malheureusement, pour le pire.

Un roman qui est tout à la fois féministe, anarchiste, pacifiste… Il avait tout pour me plaire !
Un gros coup de cœur que je vous conseille fortement. ♥

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Extrait : “C’est l’enfant. Celle qui pèse sur ses reins n’a rien d’un chevalier sinon la triste figure. Une femme. Ce qui reste d’une femme. Les reliques. Sous les loques des bouts de bras qui dépassent, des bouts de jambe, la chair qui semble fuir du tas de hardes comme la paille d’une vieille poupée. Elle ne pèse pas lourd en vérité mais c’est un poids presque mort. Ballotant à chaque foulée. Son crâne repose entre les omoplates du garçon. Ses paupières sont closes. Elle a le teint cireux, la peau flétrie des pommes sauvages tombées de l’arbre. On lui donne soixante ans. Elle n’en a pas trente. C’est la mère.”

Des éditions Zulma, nous vous avons déjà présenté “La lettre à Helga

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Un roman qui participe à la fois au challenge Première guerre Mondiale chez Blandine et à l’objectif PAL chez Antigone

 

La lettre à Helga – Bergsveinn Birgisson {RL2013}

Roman épistolaire adulte
Rentrée littéraire 2013 – roman étranger

La Lettre à Helga

de Bergsveinn Birgisson

Traduit par Catherine Eyjolfsson

Zulma, 2013
Collection Littérature Étrangère,131 pages
9782843046469 – 16 € 50

Bjarni Gíslason de Kolkustadir a 90 ans quand il ose enfin prendre la plume pour écrire une lettre à son éternel amour Helga. Une lettre passionnée et nostalgique qui revient sur leur histoire. Une histoire qui prend place dans la nature sauvage du nord-ouest de l’Islande.

Bjarni est un fermier passionné qui s’occupe de ses bêtes et de celle de la communauté avec amour. Tâter les brebis et trouver les meilleurs béliers reproducteurs, soigner, aider, cultiver. Il est un homme droit et qui prend soin de ceux qui l’entoure. De ses bêtes bien sûr et de sa femme Unnur, qui ne peut pas avoir d’enfant et n’accepte plus le contact. Pas d’amour entre eux, mais une affection tout juste mutuelle. Et à coté vit Helga, la belle Helga au sein lourd, malmenée par son mari.

Pendant une année que Bjarni nous raconte doucement, ils se sont aimés, tendrement et passionnément. Pas de faux semblants dans l’écriture de Bergsveinn Birgisson et l’amour, tant celui de la terre que de la femme, est bestial, charnel. Bjarni aime tout en entier comme il aime ses bêtes et sa terre. Il nous parle de sa femme, de cet amour pour Helga, mais il nous parle surtout de l’Islande, de son climat difficile et des gens qui y vivent. Il nous parle de l’Amour, celui des autres couples, celui qu’il aurait aimé avoir un peu plus.

Bjarni est un personnage attachant par sa sincérité et sa nostalgie. On sent combien il a aimé Helga, comme cette situation l’a fait souffrir. Un homme droit qui n’a pas failli à son devoir, qui n’a pas pu non plus laisser sa terre, la terre.

Un roman épistolaire sans échange, une seule grande lettre pour nous faire découvrir l’Islande et Helga, les deux amours de Bjarni. Une ode à l’amour et à la vie réellement touchante mais qui manque parfois d’un peu de retenu pour être réellement émouvante. L’écriture se veut masculine et l’est finalement peut être un peu trop, ce qui n’enlève rien à la beauté désolée des terres d’Islande balayée par le vent glacé !

+ Livre lu dans le cadre des Matchs de la rentrée, Priceminister > 15/20

+ les avis de Jérôme , Marilyne, Aproposdelivres,

Ounga Pouliche des steppes de Nathalie Pilley Mirande

Roman jeunesse

Ounga Pouliche des steppes

de  Nathalie Pilley Mirande


Zulma Jeunesse, février 2009
Prix : 5,50 €

Thèmes : Cheval, steppes, Mongolie, amitié

“Ah ! Vivre au plus près des chevaux qui galopent librement dans la steppe, monter à cru à la manière des Mongols… “


Alice est une jeune fille actuelle, parisienne qui vit aux Etats Unis et parle russe… Sans qu’on ne sache trop pourquoi ni comment, on la trouve sur un camp de nomades mongoles où elle semble attendue… Bref passons, par la suite ça n’a pas grande importance… On voit bien qu’elle n’est pas de là, mais c’est l’occasion de tout nous décrire de tout nous expliquer sur cette vie en pleine nature, où les chevaux sont ultra présents. Une histoire sympathique, pleine de paysages et de personnes inconnues…

Je suis très partagée par ce livre. D’un coté l’histoire est très classique, mais en même temps je ne connaissais pas du tout la Mongolie… et j’ai appris pas mal de choses! Partagée cependant parce que ce roman jeunesse n’est pas raconté à la première personne… Ainsi à part quelques dialogues, ce roman ne permet pas vraiment de se sentir proche des personnages et toute l’histoire ne semble finalement qu’un pretexte à la découverte de la Mongolie.

Beaucoup de descriptions,  on sent bien que l’auteur veut faire passer son amour pour la Mongolie, nous faire vivre sa découverte…

Vous connaissez? 

Extraits :
“Tout l’après midi Alice s’initia aux gestes ancestraux que les femmes mongoles effectuaient dans la steppe depuis la nuit des temps : racommoder une paroi de feutre déchirée, doubler une veste de fourrure, tanner une peau de marmotte, battre l’aïrak, faire provision de bouses de yaks pour le feu…. Pendant ce temps l’aïeule Iénissa confectionnait des rubans de soie à franges dorées. Ils étaient destinés à décorer les chevaux qui participeraient au festival du Naadam le lendemain.”

Le petit plus :
A la fin, un carnet ethiologique permet d’en apprendre encore un peu plus, et même de faire un test (vraiment nian nian “Peux tu faire le bonheur d’un cheval?”) réalisé par l’auteur.

Mini-Biographie (source : le livre)
Nathalie Pilley Mirande est une passionnée de chevaux. Cavalière depuis l’enfance, propriétaire de pur-sang arabes, elle est également journaliste à 30 Millions d’Amis. On lui doit un premier roman pour la jeunesse, Coeur de mustang, ainsi que des cahiers éthiologiques dans la série Ranch de la Pleine Lune.