Bluebird – Roman ado/jeune adulte

Bluebird

Bluebird
Tristan Koëgel

Didier jeunesse (2015)

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Une Lecture Commune avec Enna

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Vers l’âge de 6 ou 7 ans, Minnie a perdu sa mère. De quoi est-elle morte ? Minnie ne le sait pas. De sa mère, elle ne se souvient que de l’odeur du linge fraîchement lavé qu’elle étendait au soleil. A ce moment là, son père, qui travaillait jusque là comme ouvrier dans une plantation de coton, décide de tout quitter. Il devient “songster”, un chanteur de blues, toujours sur la route où il apprend le métier à sa fille. Il lui a dit un jour : “Jamais tu ne ramasseras une fleur de coton, Minnie. Les seules fleurs que tu cueilleras maintenant, c’est celles qui poussent au bord des chemins pour nous faire de jolis bouquets”.

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Un roman qui m’a beaucoup plu (lu dans la journée). Un seul bémol, ou plutôt un seul regret : c’est trop court !

Il y a plusieurs narrateurs dans ce livre. C’est Minnie qui ouvre le bal, en nous racontant son enfance avec son père, tout en vagabondage et en musique, jusqu’au jour où… elle se tord la cheville. Puis c’est au tour de Nashoba, l’Indien muet dit “Gros poings” la terreur de la plantation où se sont arrêtés Minnie et son père, de donner son point (poing ?) de vue. Et enfin vient le tour d’Elwyn, le fils du terrible intendant irlandais, Manus.

Dès le départ

Ou presque, puisqu’il arrive page 70, il y a une sorte de retournement de situation. Mais je n’en dis pas plus, je vous laisse le plaisir de la découverte. Bluebird est une histoire qui parle de racisme et de ségrégation, mais aussi d’amour, d’amitié, de solidarité et de musique de blues bien sûr !

J’adore la couverture : claire, ensoleillée, si lumineuse et si gaie !

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Extrait (p.6): “Mon père aussi avait gagné sa vie sur une plantation. Il conduisait des tracteurs quand je suis née. Ma mère, elle, était blanchisseuse. Elle nettoyait le linge. Elle est morte trop tôt, je n’ai pas su de quoi exactement, ni pourquoi, ni comment. Il y avait mille raisons de mourir dans le Sud. Je ne me souviens pas vraiment de son visage, ni de m’être trouvée une fois dans ses bras. Mais je me rappelle qu’assise aux pieds des étendoirs, je l’écoutais chanter derrière les grands draps blancs qu’elle accrochait dehors pour qu’ils sèchent au vent chaud…”

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Prix Livrentête 2017
Prix du Jury Littéraire du Giennois 2016-2017
Et Prix des Ados du festival Livres & Musique de Deauville 2016

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Lire les 30 premières pages

Écouter la playlist (vous n’aurez que les 30 premières secondes de chaque chanson si vous n’êtes pas connectés.)

Du même auteur, déjà présenté sur ce blog : Le grillon, récit d’un enfant pirate

L’avis de Moka

au Challenge African American History Month chez Enna – 3ème participation

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

Le Grillon : récit d’un enfant pirate

Roman pour adolescents

Le Grillon :

récit d’un enfant pirate

de Tristan Koëgel

Didier jeunesse, 2013
9782278059263, 12,00€

           Le Grillon c’est son nom. Celui d’avant, le vrai, il ne s’en souvient pas. Il a grandi sur un bateau de pirates. Pas avec Peter Pan, des perroquets et des épées. Avec des pirates modernes, vedettes et lance roquettes. Au large de la Somalie, au milieu d’hommes désabusés.  Ce roman est un récit touchant, à la première personne, qui permet d’entrer dans la peau du personnage principal, Le Grillon. Ce jeune garçon se dévoile à nous, dans l’ordre de ses souvenirs.

           Alors qu’il n’est plus au milieu de ses pirates mais sur la terre ferme il nous raconte les évènements qui l’ont amené ici, et ses peurs du présent paraissent alors plus raisonnées, plus proches aussi.  Un récit écrit avec beaucoup de justesse et de sensibilité mais sans être édulcoré. Pas de larmoyantes explications, le style est concis et rend cette histoire prenante et très tangible. Le narrateur ne sait pas lire ni écrire, l’auteur nous propose alors un récit très oralisé, parfois difficile à appréhender au début.

           Les découvertes du Grillon, notamment son inconscience parfois naïve font la beauté de ce livre. il semble tellement ne rien savoir et pourtant on est souvent surpris par la pertinence de ses réflexions sur le monde. Son amour pour l’océan, son imagination et sa lucidité sur ce que l’on ne voit plus, autour de nous, contribuent à créer un univers propre à ce roman. A travers sa découverte des livres, des images d’animaux terrestres et des hommes sa façon de prendre le monde évoluent, avec une méfiance salvatrice. Ce petit garçon n’est pas vraiment malheureux sur ce bateau de pirates, il ne connait que cela et va finalement y trouver une attention particulière. Certains pirates se prennent d’affection pour lui, et l’éduque à leur façon.

           Une découverte de la Somalie loin des sentiers battus, un point de vue politique reléguée derrière une prise de conscience de la nature, de la vie. Les personnages qui émaillent ce roman sont souvent fugaces mais ils accompagneront les lecteurs un peu plus longtemps une fois la dernière page tournée, car le grillon est aussi un livre qui invite à la réflexion.

A conseiller aux adolescents, en transition entre les romans jeunesses d’aventure sur les pirates qu’ils affectionnent et une littérature adolescente plus en prise avec l’actualité.

+ L’avis de Fantasia, celui de Sophie, celui de Pépita et celui de Nathan + celui de Jérôme

+ Un article d’Anne Laure Frémont pour le Figaro sur un pirate somalien

+ Challenge YA#45