Ronde des Livres – avril 2020

Voilà des années que je n’ai pas fait de ronde des livres, un format que j’appréciais pourtant pour parler rapidement de plusieurs livres, soit sur un thème, soit en bilan mensuel quand le temps me manquait… Je vais essayer de reprendre quelques rondes, notamment pour garder aussi une trace sur le blog des livres présentés sur Instagram, tant en article qu’en story ! Protection animale, harcèlement, Japon et fille-mère sont au programme aujourd’hui !

Blé noir | Gulf Stream ÉditeurBlé Noir d’Aurélie Wellenstein

Gulf Stream Electrogene 2019

Lilian est adolescent, hacker, il aide à distance pour la défense animale. Le hasard lui fera rencontrer Blé, une adolescente qui oeuvre pour la même cause mais de façon bien différente…

Blé noir est un roman surprenant, qui aborde des thèmes d’actualité, et notamment l’engagement contre les violences faites aux animaux, avec le prisme de l’adolescence. Le récit est construit de façon entraînante, et les deux personnages principaux permettent de se plonger réellement dans l’histoire grâce à leurs histoires personnelles.
J’ai particulièrement apprécié Lilian, ce jeune garçon aux parents aimants, qui va simplement décider de suivre son coeur et ses idées. Certains passages m’ont pourtant semblé moins pertinents et j’ai trouvé la façon d’amener le débat sur la condition animale parfois un peu trop violente, mais aussi moralisatrice.

L’auteur nous livre une aventure humaine forte et le fait que la fin ne soit pas idyllique permet de donner une réalité à l’ensemble.

 

Des bleus au cartable de Muriel Zurcher

Didier jeunesse, 2020

Zélie, Ralph et Lana entrent au collège, chacun avec leurs objectifs… Zélie est ravie d’avoir une amie populaire, et son amoureux d’enfance, Ralph dans sa classe. Pourtant quand Ralph pousse Lana, avec son cartable défraîchi, elle n’est plus sûre de devoir rire comme les autres. Dans ce romans des bleus au cartable on va voir comment se met en place une intimidation, un harcèlement, et surtout comment le public laisse faire. Comme souvent le harceleur a des excuses, mais j’ai aimé la façon dont tout cela est tourné dans le livre et la présence de Zélie, le troisième maillon du triangle du harcèlement apporte un regard qui manque trop souvent.

L’histoire est assez classique, avec une fin un peu simple, mais elle a le mérite de mettre en avant des personnages intéressants, pris dans une situation malheureusement courante. Des bleux au cartable permet de parler, encore car il n’y en a jamais trop, du harcèlement.

Si vous avez aimé Des bleux au cartable, vous aimerez sûrement : Bleu espoir de Cathy Cassidy

i love you so mochiI love you so mochi de Sarah Kuhn

Fleurus 2020

I love you so muchi est une adorable romance qui se cache dans un récit familial intercultural, entre États-Unis et Japon !
La jeune héroïne Kimiko part à la découverte de la culture de sa mère en rendant visite pour la première fois à ses grands parents au Japon (brouille familiale…) !
L’occasion de mieux comprendre la brouille familiale, de découvrir le Japon, d’y rencontrer un adorable japonais et ses mochis, mais surtout de se découvrir elle même car elle est complètement perdue avec son orientation scolaire !

Tout est sympathique pour les adolescents dans ce roman, tant la découverte du Japon que le côté passion, la douce histoire d’amour et les liens familiaux ! Une jolie histoire, un peu facile où tout est sans doute un peu trop beau pour être vrai, mais ça fait du bien !

D’ailleurs si vous ne connaissez pas les Mochi, ces patisseries japonaises à la texture surprenante, je vous invite à les goûter (on en trouve notamment dans les magasins Grand Frais !)

Si vous avez aimé I love you so mochi, vous aimerez sûrement continuer de découvrir le Japon avec Ueno Park d’Antoine Dole

Bamba d’Anne Loyer

Les éditions du Rocher, 2020

On pourrait croire que Bamba, vu son thème, serait plus dur que les précédents romans, et finalement c’est un roman lumineux. (attention petits spoilers par rapport à la situation de départ, mais impossible d’en parler sinon – la 4ème de couverture en dit d’ailleurs tout autant…)

Bamba aurait du avorter ou accoucher sous X, car cette adolescente voit bien que Noah, le père, n’a fait que passer. Mais Bamba décide de garder l’enfant. De partir, de se débrouiller seule, de travailler. Elle va louer une chambre un peu au hasard, selon ses moyens, et tomber sur un vieil homme bougon mais adorable. Ce qui s’annoncait alors comme une catastrophe devient peu à peu plus doux. Le lecteur découvre l’histoire de Bamba au fil des pages, mais surtout il la découvre elle et ceux qui l’entourent. Car après les premières pages, on la voit d’un mauvais oeil Bamba… mais peut être faut-il lui laisser une chance ?

Ce roman se lit d’une traite, d’un souffle, pour découvrir Bamba, Kylian, Paul. Au fil des pages, ils vont nouer des liens, et les lecteurs avec eux !

Si vous avez aimé Bamba, vous aimerez sûrement : Boys don’t cry de Malorie Blackman

Mers mortes – Roman jeunes adultes

Mers

Je n’ai plus envie de manger du poisson après cette lecture…

A partir de 15 ans

MERS MORTES
Aurélie Wellenstein

éditions ScriNeo (2019)

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Les mers et les océans se sont évaporés et les animaux marins ont totalement disparus à cause de la bêtise humaine et de la pollution. Des années plus tard, des marées fantômes pleines de revenants marins (poissons, méduses, baleines, dauphins ou encore requins) déferlent sur les humains, arrachent leurs âmes et les dévorent… Seuls quelques humains, très recherchés car très rares, sont capables de repousser cette menace : les exorcistes. Oural est un exorciste, protecteur de l’humanité, il est vénéré par les habitants qu’il protège. Jusqu’au jour où il est enlevé par l’équipage d’un bateau pirate… Le capitaine des pirates, Bengale, a une vision très particulière des marées. Il a également une idée précise pour les arrêter.

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Un roman qui se dévore très rapidement.

 

Au départ bien sûr, on plaint les humains et on maudit les marées fantômes et leurs revenants. Et puis, petit à petit, avec la compréhension du phénomène, les sentiments s’inversent et on maudit les humains qui ont tout détruit !!

A la fin, je dois bien l’avouer, je n’avais plus envie de manger du poisson. A un moment, on se retrouve dans la “peau” d’un poisson hissé hors de l’eau par un filet ou une canne à pêche ou encore d’un requin à qui on coupe la queue et les ailerons et qui coule lentement, impuissant, mais encore vivant… Abominable !!

Un roman “écologique” qui prêche pour la protection des mers, des animaux marins et du monde sous-marin.

Je ne peux qu’applaudir !

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Lire les premières pages

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Plusieurs romans de cette autrice sont déjà parus chez Scrinéo : Le Roi des fauves (2015), qui a reçu le Prix des Halliennales et Les Loups chantants (2016), qui a reçu le Prix Elbakin (pas encore lus, mais ça ne saurait tarder !!)

Déjà présentés sur le blog : « Chevaux de foudre » et « La fille de Tchernobyl » parus chez Magnard Jeunesse, La mort du temps et Le Dieu Oiseau chez ScriNeo.

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Un grand merci à Aurélie Wellenstein pour sa sympathique dédicace !!

Le Dieu oiseau – Roman jeunes adultes

Dieu

Le Dieu Oiseau

Aurélie Wellenstein

Scrinéo (2018)

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Tous les 10 ans a lieu une terrible compétition entre les 10 clans de l’île. Le clan gagnant a tous les droits sur tous les autres clans. 10 ans auparavant, Faolan a vu sa famille se faire massacrer sous ses yeux. Lui a été “sauvé” par le fils du chef, Torok, qui en a fait son esclave et son jouet.

Faolan attend avec impatience la compétition grâce à laquelle il espère bien se venger. Mais Torok le laissera-t-il faire ?

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Bon, pour tout dire, j’ai bien cru que j’allais arrêter ma lecture tellement j’ai trouvé ça violent et sanglant. Mais impossible de laisser tomber Faolan ! Je voulais vraiment savoir si il allait se sortir de sa situation et le cas échéant, comment… Bref, âmes sensibles s’abstenir, le Dieu Oiseau est une histoire passionnante et prenante, mais sombre, très très sombre… Une plongée dans les recoins les plus noirs de l’âme humaine, jusque dans la folie et au-delà.

Un extrait : “Pour la millième fois, le garçon passa en revue les épreuves de sélection qui l’attendaient : natation, course, escalade, maniement des armes ou lutte, confrontation avec un animal. Ces défis mobilisaient les compétences requises par le futur champion : une fois désigné, le vainqueur des sélections devrait en effet nager pendant des heures jusqu’à l’île sacrée de Mahoké, le dieu-oiseau, puis courir pour devancer les neuf autres concurrents, se battre contre eux, affronter les animaux sauvages et enfin, escalader la falaise où nichaient les sternes de mer et trouver le premier, dans une anfractuosité de la roche, l’oeuf doré conçu tous les dix ans par Mahoké.

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Deux romans de cette auteure sont déjà parus chez Scrinéo : Le Roi des fauves (2015), qui a reçu le Prix des Halliennales et Les Loups chantants (2016), qui a reçu le Prix Elbakin.

Déjà présentés sur le blog : « Chevaux de foudre » et « La fille de Tchernobyl » parus chez Magnard Jeunesse, et La mort du temps chez Scrinéo.

La mort du temps – Roman ado/jeune adulte

mortLA MORT DU TEMPS

Aurélie Wellenstein

Éd. Scrinéo (2017)
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Callista se réveille avec une sensation de malaise. Son père est à ses côtés mais ça ne va pas durer. Il l’invite à se lever et à fuir, le plus rapidement et le plus loin possible. En sortant de l’hôpital, elle découvre un monde apocalyptique : tout est détruit, les gens fuient, paniqués, ne sachant pas s’il s’agit d’un séisme en plein Paris, d’un attentat ou d’autre chose. Mais une chose est sûre : les époques se sont télescopées car dans ce monde en ruines, on rencontre maintenant des ptérodactyles ou encore des chevaliers sortis tout droits du Moyen-âge… Et ça n’est pas fini, le danger est toujours là et il se rapproche !!

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Dès le départ, on est entraîné dans une course folle. Callista vient de se réveiller après avoir eu un accident (?), elle ne comprend rien à ce qu’elle voit, elle sait juste qu’elle est en danger et qu’elle doit fuir… Son monde n’existe plus, il a été remplacé par un enchevêtrement de choses, de gens, d’époques… Le “flash” sorte de lumière qui détruit tout, la poursuit sans lui laisser le temps de réfléchir à tout ce qu’elle a perdu ni à ce qu’elle doit faire.

J’ai trouvé ce roman très original !

La façon dont ce thème de “faille temporelle” est traitée et décrite est vraiment intéressante (les époques qui fusionnent, il fallait y penser !). Mais, car il y a un mais, j’ai trouvé que le caractère des personnages aurait pu être beaucoup plus approfondi et que la fin était un peu rapide…

Malgré tout, j’ai passé un bon moment avec ce roman vraiment atypique et qui ne laisse aucun répit !

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C’est le premier roman de cette auteure que je lis, mais elle n’en est pas à son coup d’essai. Deux romans sont déjà parus chez Scrinéo :

  • Le Roi des fauves (2015), qui a reçu le Prix des Halliennales
  • Les Loups chantants (2016), qui a reçu le Prix Elbakin.

Sophie vous avait déjà présenté “Chevaux de foudre” et “La fille de Tchernobyl” parus chez Magnard Jeunesse.

Sur le site actusf, une interview de l’auteure qui parle du Roi des fauves et de la Mort du Temps.