Passionnée de lecture depuis que je sais lire. J'ai rarement passé une journée sans lire au moins quelques lignes ! J'aime la littérature jeunesse, les bandes dessinées, les romans (y compris polars et SFFF), les docs...

Deux secondes en moins – Roman ado

secondes

Deux secondes pour une vie qui bascule…
Roman ado

Deux secondes en moins

Marie Colot & Nancy Guilbert

Magnard Jeunesse (2018)

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Une Lecture Commune avec Blandine, son avis par ici

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Rhéa et Igor ont un point commun : ils sont tous deux musiciens, tous deux pianistes.

Mais ils ont également autre chose en commun : une douleur intense et qui ne semble pas pouvoir s’éteindre. Rhéa ne se remet pas du suicide de son petit ami, elle ne comprend pas et pire encore, elle se sent coupable. Coupable de n’avoir rien vu venir, coupable de ne pas avoir été là à ce moment là… Sa tristesse lui semble impossible à surmonter.

Igor quant à lui, est totalement défiguré par un accident de voiture. Son père était au volant. Il lui en veut terriblement pour ces deux secondes d’inattention qui lui ont coûté la moitié de son visage. Il est en colère, se terre chez lui et pense que sa vie est foutue.

L’un comme l’autre, ils sont tristes et emmurés dans leur solitude… Un professeur de piano pas tout à fait comme les autres va venir ajouter un peu de “thé” à cette histoire…

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Comment continuer, comment se reconstruire quand on pense avoir tout perdu ? On est touché par la détresse de ces deux adolescents, mais il n’y a pas d’exagération. Ce roman m’a beaucoup touchée, mais sans me faire pleurer (j’ai même ri par moments !) J’ai aimé aussi la façon dont il est construit, cette alternance de chapitre Rhéa / Igor (Nancy Guilbert / Marie Colot).

J’avais un peu peur d’être gênée par deux écritures différentes au sein d’une même histoire, mais on ne s’en rend même pas compte, l’écriture est fluide et agréable tout au long du roman ! Une belle histoire de “renaissance” grâce à la musique.

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De Marie Colot

je n’avais encore rien lu. Mais j’ai acheté “Je ne sais pas” aux éd. Alice Jeunesse (2016) pour la bib et je compte bien le lire prochainement.

Et de Nancy Guilbert

je n’avais encore rien lu non plus ! Pourtant “Mission dinosaure” m’attendais dans ma Pal (il arrive la semaine prochaine) et j’ai noté depuis un petit moment d’acheter la série des “Cali” pour la bib… Sans parler des magnifiques albums parus chez Léon art & stories (feuilletés en librairie) ou encore de ceux découverts chez Blandine (Comme “Sous la pluie” malheureusement épuisé…)

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Pour lire les premières pages, c’est ici

Le site de Marie Colot

Celui de Nancy Guilbert (au passage, j’adore le nom de son blog “Rêve de plume” doux et léger à la fois !!)

Dans la combi de Thomas Pesquet – Bd

Pesquet

Dans la combi de Thomas Pesquet ♥

Marion Montaigne
Dargaud (2018)

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Tout petit déjà, Thomas Pesquet rêvait d’être astronaute. Il réalisera ce rêve après avoir été sélectionné parmi plus de 8400 candidats et avoir suivi une formation intense pendant 7 ans !

En 2017, on a pu suivre, via les réseaux sociaux, ses “aventures” dans l’ISS, la Station Spatiale Internationale. La dessinatrice Marion Montaigne a réalisé, en suivant sa vie et avec l’aide de Thomas Pesquet -qui a bien voulu répondre à ses questions- une bd de reportage, une biographie dessinée pleine d’humour.

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J’ai passé un excellent moment avec cette bd !

Non seulement on apprend plein de choses -et pas sur la vie privée de Thomas Pesquet, ça, j’avoue que je m’en fiche un peu, ça ne me regarde pas- mais sur la looongue formation des astronautes (je ne les envie pas, c’est pas de la tarte !!) puis sur leur vie et leur travail dans la Station Spatiale Internationale, l’ISS pour les intimes.

Non seulement c’est très intéressant car visiblement bien documenté, mais en plus, c’est très drôle !! J’ai pouffé de rire plusieurs fois au cours de ma lecture…

Bref, si l’espace (ou les astronautes ;) ) vous attire, ou tout simplement si vous aimez rigoler, je vous conseille vivement cette BD !

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Pour feuilleter quelques pages, c’est par ici

Le blog de Marion Montaigne “Tu mourras moins bête, mais tu mourras quand même” (Vulgarisation scientifique + humour)

Sur France Culture, un entretien avec Marion Montaigne (et plusieurs planches) et un autre, plus détaillé, dans Télérama (ou elle raconte comment elle a procédé)

Une biographie de Thomas Pesquet sur le site de l’ESA (Agence Spatiale Européenne)

Sur Youtube vous pourrez voir quelques vidéos tournées dans l’ISS (Station Spatiale Internationale)

Sur la page dédiée de la Cité de l’espace, vous aurez tous les liens vers son compte Twitter, Facebook, ses photos sur Flickr et son site officiel !

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Bd reçue dans le cadre de l’opération “La BD fait son festival” sur PriceMinister

Cette semaine nous sommes reçus par Mo’ du Bar à BD

BD déjà présenté dans ce groupe par Brize

Le fils de l’officier – BD ado/adulte

officier      Le fils de l’officier est une série qui devrait comprendre plusieurs cycles, puisque cette trilogie forme le cycle 1.  

Le fils de l’officier

Patrick Cothias & Patrice Ordas (Scénario)
Christelle Galland (Dessins)
Sébastien Bouet (Couleurs)

Coll. Grand Angle
Bamboo (2011- 2012-2014)

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T1 : La Tête abîmée (2011)Résultat de recherche d'images pour "2 aout 1914"

Sidoine est un gentil garçon, un bon élève et un bon fils. En rentrant de l’école le jour de ses 7 ans, il ne se doute pas que sa vie va être brutalement bouleversée. En effet, son “père” Papa Divéres, lui apprend qu’il n’est pas son père, mais son tuteur. Il apprend donc que son père est un officier, un “Monsieur”, Maréchal des Logis en Indochine, qui, ne pouvant s’occuper de lui et de sa mère (prénommée Sidonie, d’où son prénom à lui, Sidoine) les a confié à un ami Pierre Divéres. De sa mère, décédée alors qu’il n’avait pas 3 ans, Sidoine ne garde guère de souvenirs. Sa plus mauvaise surprise cependant, il l’aura à l’âge de 13 ans : il a obtenu la première place du canton au Certificat d’Études, mais, faute d’argent, ne pourra poursuivre ses études et devra aller travailler aux champs…

Le tome 1 relate donc l’enfance de Sidoine.

J’avoue qu’à l’issue du tome 1, je ne savais pas vraiment si j’appréciais ou non le personnage de Sidoine…

Il n’a pas eu de chance, n’a pas été aimé, a été maltraité, c’est sûr. Et cela l’a rendu dur et amer. Il manque parfois cruellement d’empathie. Mais n’est-ce pas normal après ce qu’il a subi ? Certaines des personnes qu’il rencontre au cours de ce tome sont d’une hypocrisie et d’une bassesse sans nom. Ce que je sais, c’est qu’à la fin de ce tome 1, je voulais absolument lire le tome 2 !!

officier

Le tome 2, “Un cauchemar dans la tête…” (2012), raconte son entrée dans l’âge adulte, sa découverte de l’amour et son combat pour faire reconnaître les injustices dont il a été victime. Un tome dans lequel on ne sait plus “sur quel pied danser”… Sidoine est-il, comme on le croyait dans le tome 1, un innocent injustement accusé, ou est-ce un dangereux déséquilibré comme certaines accusations pourraient le faire croire ? Nous n’en saurons pas plus dans ce tome qui se termine par la mobilisation générale du 2 août 1914.

C’est une histoire plutôt sombre, avec un personnage en colère et qui se révolte contre sa condition. Et cela se voit dans les couleurs des illustrations : chaudes par moments, notamment lorsque Sidoine est en colère, d’un bleu / gris un peu “fantomatique”, presque déprimant à d’autres…

Des illustrations assez “classiques’, des cases généralement assez petites avec parfois de gros plans sur des yeux ou des bouches tristes ou en colères…

Quand au tome 3, je n’ai pas eu le temps de le lire !! C’est fait depuis ce matin, mais je n’ai pas eu le temps de mettre ma présentation à jour avant de partir au boulot…

En voyant la couverture du tome 3La Tête en feu” (2014), comme l’a très justement fait remarquer Blandine, on se dit que les problèmes de Sidoine ne sont pas

fils

réglés… On va voir dans ce tome toute l’horreur de la première guerre mondiale qui ne fait là que commencer.

Ce que l’on comprend dans ce tome 3, c’est que “Le Fils de l’officier” est aussi une critique de la société d’avant 1914 avec ses arrangements entre nantis… Mon seul regret : que le personnage principal, Sidoine, ne soit pas plus sympathique ! Je l’ai plaint, pour les nombreuses injustices qui lui tombe dessus, mais je ne l’ai jamais “aimé”…

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Pour voir quelques planches du tome 1, c’est par ici

Petite bio de Patrick Cothias ainsi que de Patrice Ordas sur le site de l’éditeur

Le blog de la dessinatrice Christelle Galland (sur lequel vous pourrez voir plusieurs planches du fils de l’officier)

 

Cette semaine nous sommes accueillis chez Sephie du blog Mille et une frasques

Cette bd participe aussi au challenge Première Guerre Mondiale chez Blandine du blog Vivrelivre  

Amours – Roman adulte

Amours Amours

Léonor de Récondo
Sabine Wespieser (2015)
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L’histoire : 1908, quelque part dans le Cher. Victoire est mariée depuis 5 ans à Anselme, notaire de son état. Un mariage arrangé par la famille, mais dans lequel personne ne trouve son compte. Le mari doit aller “soulager ses bas instincts” auprès de la bonne, car sa femme n’apprécie guère ce qu’elle qualifie “d’enchevêtrement immonde”… Ceci, bien évidemment, ne favorise pas l’arrivée d’un descendant, au grand dam de la belle-mère, qui demande même si “tout fonctionne bien”.

Mais cette machine malgré tout bien huilée va déraper : Céleste, la jeune bonne, tombe enceinte et c’est le début d’une toute autre histoire.

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Pourquoi “Amours” au pluriel ? Mais parce qu’il y a toutes sortes d’amours dans ce roman : L’amour d’une mère pour son enfant, l’amour d’une femme pour l’enfant qu’elle adopte, l’amour d’une femme pour son mari, l’amour qui relit deux femmes, l’amour d’un homme pour sa mère…

Une histoire étonnante et belle, à laquelle on ne s’attend guère dans ce contexte (maison bourgeoise) et à cette époque (1908). Un roman qui m’a beaucoup plu et que je vous recommande chaudement ! Une histoire pleine d’amour(s) et de sensualité.

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Amours

Un extrait : Une fois, elle a tenté d’en parler à Huguette dans l’escalier de service. Toute tremblante, elle a bredouillé :  “C’est monsieur de Boisvaillant…” Ses genoux ont commencé à claquer. Huguette a tout de suite compris. Elle lui a dit de se taire, répétant plusieurs fois : “Tais-toi, et ne t’avise pas d’en parler à madame !” Elle a regardé en silence les genoux qui s’entrechoquaient. Puis elle lui a tourné le dos en ajoutant : “Garde la tête haute, c’est tout ce que nous pouvons faire, nous autres ! Garder la tête haute pour faire croire qu’on n’a pas honte.” Céleste a relevé la tête, serré les dents et raidi ses jambes pour que ses genoux arrêtent de claquer si bêtement. Elle a réussi à articuler : “Bien Huguette.”

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C’est le premier roman de cette auteure que je lis, mais j’en lirai d’autres, j’ai beaucoup aimé sa plume, fluide, légère et réaliste à la fois.

Il a reçu le Grand Prix RTL -LIRE ainsi que le Prix des Libraires en 2015

Léonor De Récondo est violoniste avant d’être romancière, sa biographie sur France Culture