Shadowland 1 – Kate Brian

ShadowlandRoman YA & adolescents
Thriller fantastique

Shadowland 1

de Kate Brian

traduit de l’anglais par Pascale Jusforgues

Bayard, avril 2016
97827470483090, 15,90€

Une jeune fille qui semble sans défense, un tueur en série sûr de lui, un bois sombre et isolé au petit matin… Ainsi commence ce roman. Shadowland est l’histoire de ces deux narrateurs. Rory, agressée, réussi à s’enfuir, mais le FBI en est certain, Steven Nell, ce tueur en série ne la laissera pas tranquille. Elle et sa famille doivent fuir, se cacher.

Shadowland est un roman à l’atmosphère souvent étouffante et pesante, comme les pensées de Rory, traquée. Le fait que le tueur en série intervienne aussi dans la narration ne fait que renforcer ce sentiment et crée un page-turner d’une grande intensité.

Shadowland est donc un thriller entre course poursuite et traque psychologique. Les peurs de Rory ne lui permettent pas de s’adapter facilement sur l’île où le FBI l’exile. Pourtant, elle rencontre de nombreux jeunes sur cette île, sort même pour faire la fête, mais quelque chose cloche. Steven Nell semble toujours à l’affût, elle se sent observer…

Ce roman entretient de nombreux mystères grâce à son atmosphère, mais les indices sont nombreux et à moins de 100 pages je m’étais déjà forgée une opinion sur la fin de ce livre. Mes suspicions se sont vérifiées mais j’ai douté tout au long du récit quand même… et surtout je n’avais pas imaginé que l’auteur nous entraîne dans un deuxième tome ! Mes soupçons sont donc d’un intérêt moindre, puisque les pages m’ont permis de m’attacher à Rory, de la voir évoluer, et j’ai maintenant très envie de découvrir la suite de ses aventures, pour le moins effrayantes !

Malgré cette ambiance glaciale, où le brouillard n’aide pas, Rory reste une adolescente, de même que sa soeur, et l’auteur mêle donc ce thriller à des histoires de famille, d’amour et d’amitié. C’est d’ailleurs la force de ce récit que de réussir dans un parfait équilibre à proposer autant d’éléments d’univers différents.

Un récit prenant, surprenant parfois malgré de trop nombreux indices, qui entraîne le lecteur dans un univers sombre et froid, pourtant peuplé de beaux adolescents…

Extrait :

Il marcha sur une autre branche, exprès cette fois, et la brisa net en deux. La fille s’immobilisa de nouveau. À présent le goût de sa peur était palpable, il l’avala tout rond, se délectant de cette saveur si particulière, en même temps salée et acidulée. La fille se mit à courir. Quand elle se retourna – car elles se retournaient toujours pour regarder derrière elles –, il s’avança et se planta en travers du chemin. Il ne vacilla pas lorsqu’elle se cogna contre lui. Elle ne pesait quasiment rien. Lorsqu’elle cria, il sentit sa poitrine se gonfler d’une indicible joie.

Une bande annonce anglaise :

 + Challenge YA et Petit Bac

Mon papy voit la vie en jaune #Incos 2016

Petit roman jeunesse
Sélection CE2 CM1 Prix des Incorruptibles 2016-2017

Mon papy voit la vie en jaunepapyvoitlavieenjaune

Sandrine Beau et Stéphanie Rubini
Belin Jeunesse

Thèmes : vacances, relation intergénérationnelle, enquête / suspense, grand-parent

Adrien passe comme chaque fois les vacances chez son papy. Il a hâte car c’est toujours de superbes moments, rien que tous les deux. Sauf que cette fois-ci une drôle de surprise l’attend. Chez son grand-père Adrien découvre… une grand-mère. Farfelue, tout en jaune, cette grand-mère surprise, ça ne lui dit rien. Il décide alors de mener l’enquête.

Un petit roman simple à lire et aux illustrations très gaies, qui aborde un thème peu courant en littérature jeunesse : la vie sentimentale des grands-parents. Avec Adrien on découvre que les grand-pères ont le droit d’avoir eux aussi de belles histoires d’amour, de celle qui font voir la vie en couleur.

Le déroulement de l’histoire permet de comprendre la frustration et la jalousie d’Adrien, mais aussi de découvrir et d’apprécier cette chouette grand-mère.

Mon papy voit la vie en jaune est une belle histoire qui donne le sourire tout en traitant d’un thème intéressant. Les dernières pages, documentaires, sont en revanche un peu trop pédagogiques…

+ Le site de Sandrine Beau
+ Les éditions Belin Jeunesse
+ Challenges Petit Bac et YA

Paranoïa – Melissa Bellevigne

paranoiaRoman YA Jeunes Adultes

PARANOÏA

Melissa Bellevigne

Édition Hachette – Collection Black Moon
Sortie le 30 mars 2016
17€ ­ ISBN : 201397423X

Melissa Bellevigne est plus connue sur internet sous le pseudo de Golden Wendy puisque c’est une youtubeuse beauté. Je ne la connaissais pas du tout avant le lire son premier roman (puisque c’est un milieu qui ne m’intéresse pas du tout), et même si le fait qu’elle soit une youtubeuse ne me donnait pas particulièrement envie de lire Paranoïa, je me suis laissée tenter par le résumé de l’éditeur.

Ce roman s’intéresse à l’histoire de deux femmes, Judy et Lisa, qui sont très différentes, mais qui vont rapidement tisser un lien fort. Lisa est une psychiatre spécialisée dans les cas complexes qui va être appelée dans un institut pour rencontrer Judy. Celle­-ci, internée pour paranoïa et hallucinations, refuse de s’alimenter alors qu’elle est enceinte de cinq mois. Lisa va alors essayer d’apprendre à connaître sa nouvelle patiente et la confiance va finalement s’installer entre les deux femmes.

paranoia

La narration est faite à deux voix : Lisa va mener les séances en parallèle de sa vie de couple et Judy va raconter son histoire et comment elle a fini dans cet institut. Elle est persuadée de ne pas être folle, et qu’Alwynn, qu’elle est la seule à voir, existe réellement. Entre fantômes et phénomènes explicables, le récit de ses aventures à la recherche d’explications nous plonge dans le doute. Alwynn existe­t­il vraiment ou l’a­t­elle inventée pour échapper à la réalité ? Ce doute s’installe en nous bien avant d’atteindre Lisa. La fin ouverte du roman nous laisse dans le doute, ce qui nous permet d’imaginer ce que l’on veut pour la suite et c’est quelque chose que j’ai trouvé très agréable.

Si l’écriture est assez simple, la lecture est fluide et prenante. J’ai dévoré très rapidement ce roman, car je voulais toujours savoir la suite des aventures de ces deux femmes. J’ai beaucoup aimé la façon dont la psychologie des personnages est travaillée, même si le côté psychiatrie et hôpital est rapidement laissé de côté. Les personnages vivent des aventures qui s’entrecroisent, sans avoir de réels liens, mais qui font avancer l’histoire parallèlement au fil de la grossesse de Judy. J’ai seulement trouvé un peu dommage que l’histoire de Lisa soit relayée au second plan et donc pas assez détaillée à mon goût.

paranoia

Dans l’ensemble, un bon premier roman qui me donne envie de découvrir ce que Melissa Bellevigne va écrire d’autre !

En plus de découvrir ce livre en avant­-première, j’ai également eu la chance de rencontrer l’auteur lors du lancement presse de son roman et je te tiens à remercier Hachette Black Moon pour cette invitation. Cette soirée a été l’occasion d’en apprendre un peu plus sur Melissa Bellevigne et son roman et de rencontrer d’autres blogueuses ayant lu son livre. Nous avons également pu apprendre que même si rien n’est encore sûr, une suite pour Paranoïa est en réflexion ce qui réjouira ceux qui n’aiment pas les fins ouvertes.

+ le blog de l’auteure : http://www.goldenwendy.com/
+ son compte instagram : https://www.instagram.com/goldenwendyleblog/

+ Le livre sur Lecture Academy

** Un article de Lilou, la parisienne **

Trop fort, Victor ! – Prix des Incos 2016 Ce2-CM1

Trop fort VictorPetit roman jeunesse / Nouvelle
Sélection CE2 CM1 Prix des Incorruptibles 2016-2017

Trop fort, Victor !

Mikaël OLLIVIER

ed. Thierry Magnier, 2015
48 pages
978-2-36474-702-9, 3.90 €

Thèmes : télévision, émotions, portable, terrorisme, médias, journalisme

Tout le monde ne parle plus que de ça.
Dans l’immeuble, dans la rue, chez les commerçants, dans les journaux que je vois en passant devant la maison de la presse…
[…] comme à Orléans, où vingt-deux élèves de l’école Louis Guilloux sont retenus de force par six hommes armés de kalachnikovs.
[…]
Tout le monde ne parle plus que de la prise d’otages. Sauf moi.

Victor  est le seul à ne pas parler de la prise d’otage, et pourtant on le sent inquiet, et on suit avec lui le déroulement des opérations. Grâce aux journaux, à la télévision de la voisine, aux infos des copains, Victor se tient au courant. Sans télé, sa mère est contre, sans internet, pas de wifi à la maison, sans portable, sa mère est contre aussi…

Dans Trop fort, Victor ! l’intrigue est menée avec beaucoup de suspense, qui tiendra en haleine les jeunes lecteurs. Victor est un personnage attachant et le déroulement des opérations de la prise d’otage, suivi avidement mais à distance par Victor permet d’aborder de nombreux thèmes. Terrorisme, attentat, prise d’otage, des mots qui résonnent différemment depuis quelques temps, mais un sujet à aborder avec les élèves. L’avantage c’est qu’ici le personnage principal détourne du drame sans cacher sa peur, tout en gardant le sens de l’humour.

Si le passage final sur le téléphone portable ne semble pas forcément nécessaire à l’histoire, surtout pour des CE2 – CM1, il permet de revenir à la réalité, au quotidien.

Trop fort, Victor ! est une petite histoire prenante et intéressante qui s’ancre bien dans l’actualité, tout en apportant une critique de la société de consommation et d’information.

+ Le site de Mikaël Ollivier
+ Les éditions Thierry Magnier
+ Challenges Petit Bac et YA
+ D’autres romans de Mikaël Ollivier à découvrir (et que j’ai beaucoup aimé) :
La vie en gros
Tu sais quoi ?
Le monde dans la main