Je vous emmène au bout de la ligne – R. Macia & S. Adriansen

Témoignage

Je vous emmène au bout de la ligne :

tribulations et secrets d’un conducteur de métro

R. Macia & S. Adriansen

Max Milo, 2010
9782315001330 16,23€

 

            Je ne lis pas souvent de témoignages mais quand Sophie a proposé de faire voyager cette aventure plus loin que le métro parisien, j’ai profité de l’occasion. C’est étrange d’ailleurs car je n’ai pas ouvert ce livre avant d’être dans le train, en route pour Paris. Pour me mettre dans l’ambiance.

“À Paris, plus de 5 millions de personnes prennent le métro chaque jour. À l’heure de pointe, en fin de journée, 540 trains circulent simultanément sur tout le réseau. Tout le monde semble pressé de remonter à la surface. Et pourtant, les coulisses de ce monde underground ont de quoi fasciner et la mission du conducteur peut parfois s’avérer héroïque.”

           Dans ce récit, Rodolphe Macia nous montre l’envers du décor d’un métro parisien. Je ne suis pas de ces parisiennes pressées qui courent dans l’escalators mais j’ai toujours un lien privilégié avec Paris, je n’ai d’ailleurs pas souvenir d’une seule année où je n’y sois pas allée, depuis ma plus tendre enfance. Le métro est un espace étrange qui m’a d’abord terrifié et me semble maintenant totalement incontournable à Paris, même en aimant marcher. Mais vous n’êtes pas là pour connaître ma vie mais celles de ce conducteur de métro !

           Rodolphe Macia est conducteur de métro sur la ligne 2 et il nous raconte le métro de son point de vue. Tout le métro. Un témoignage qui se lit très bien car il est chargé d’humour mais deux points m’ont particulièrement plu.

           Les personnages tout d’abord car sous la plume de Sophie Adriansen les personnes anonymes que Rodolphe croise tous les jours prennent vie devant nous pour quelques lignes. Des voyageurs qui nous ressemblent plus ou moins. Avec son regard extérieur il met en lumière nos travers… et c’est plutôt bien vu!

           Outre cet aspect très humain, exacerbé par les réflexions personnelles de l’auteur sur son métier ce sont les informations presque documentaires qui ont retenu mon attention. J’ai aimé apprendre au détour d’un chapitre le nombre de lignes parisiennes, le nombre de conducteurs ou le détail des trains utilisés. Bien que le narrateur soit toujours présents dans les encadrés de fin de chapitre, l’accent est mis sur ces points plus documentaires et permettent en feuilletant le livre de retrouver rapidement une information.

           Après quelques chapitres, il faut bien l’avouer, j’ai eu peur de me lasser, mais finalement chaque nouveau chapitre apporte une fraîcheur à l’ouvrage et j’ai réalisé un agréable voyage sur la ligne 2.

      La seule chose qui m’a manqué finalement ce sont des photographies pour illustrer le tout… je ne suis pas assez parisienne pour partir sur la trace du tableau, des plaques de station, du lapin rose… mais j’aurais bien vu ce témoignage richement illustré de belles photos en noir et blanc comme sur la couverture !

Un témoignage vivant, très proche de l’oralité, dans les sous-sol de Paris, des recoins noirs et bondés, plein de gens qui courent sans regarder les autres… et pourtant on y découvre tout un monde qui pense, sourit et vit… et nous avec!

Les Petits Plus :

+ Un livre à compléter si vous aimer l’atmosphère du métro par deux sites :
– le premier est cité dans le livre, il s’agit de transport amoureux, un site destiné à laisser des annonces suite à des rencontres dans le métro (et oui, l’amour s’y trouve parfois)
– le second découvert il y a quelques années, un blog qui s’est arrêté depuis mais sur lequel vous pouvez fouiller http://linconnudumetro.wordpress.com

+ Le site de Sophie AdriansenLe site du livre, Le plan de la ligne 2

+ D’autres avis de blogueurs : George, Leiloona, Hélène, LilibaAngelita

+ D’autres livres de Sophie Adriansen : J’ai passé l’âge de la colo

Petites expériences de philosophie entre amis

Essai philosophique

Petites expériences de philosophie entre amis :

casser les codes du quotidien

de Roger-Pol Droit

éditions  Plon, août 2012
180 pages, 18,50 €
978-2-259214049

Inventer des pays, mesurer le monde avec un camembert, choisir une coiffure pour écouter les Beatles, capter la saveur des lumières, prendre un repas à l’envers, tenter d’oublier son nom, contempler un embouteillage comme un tableau, fabriquer sur place des décalages horaires… Une chose est sûre, pas de philosophie sans étonnement. Mais comment le retrouver ? En créant de vraies surprises avec trois bouts de ficelle, en fissurant le monde familier, en suscitant des déclics, de légers chocs qui mettent en route la pensée.
Chaque fois, seul ou entre amis, il s’agit ici de jouer à s’inventer des vies, des identités, des profils, des souvenirs, des réseaux… pour éprouver par soi-même quelques interrogations clés de la philosophie.

Des petites réflexions de quelques pages seulement pour refaire le monde ! Discuter avec ses amis sur des thèmes variés, avec cet aspect philosophique. Je ne suis pas fan des essais philosophie, mais la forme choisie pour ce livre, en très courts chapitres avec des thèmes variés et simple à appréhender permet de passer un bon moment, et de se poser de nombreuses questions!

Des expériences à mettre en pratique donc, et lorsque j’ai été contacté, j’ai choisi l’expérience “Chercher des questions incongrues”. Ceux qui me connaissent savent comme cela me correspond bien! Deux pages seulement pour ce chapitre qui annonce directement la couleur “Encore une activité qui ne s’arrête jamais”.

Les questions incongrues sont celles qui, détachées du scientifique. Des questions qui paraissent absurdes et qui pourtant ouvre tout le champ des possibles et de la réflexion ! Roger Pol Droit propose par exemple “Pourquoi les lettres ont des pieds ?”.

J’aime ces questions un peu vaine mais qui pourtant nous arrête un instant, nous poussent à chercher qui de l’oeuf ou de la poule est apparu en premier… Car on en revient souvent à cela, non ?

Et si nous aussi nous jouions un peu à ce petit jeu ? Qui a des questions incongrues ?

Je vous propose : Est-ce que les moutons rétrécissent au lavage ?

+ Catherine se pose la question de l’harmonologie !

RDL#5 Les livres dont je n’ai pas parlé

Ronde des Livres

Bienvenue dans ce rendez vous maintenant mensuel,

le rendez vous des trois Sophie : Somaja, Missbouquinaix et moi même!

Tous les premiers jeudis du mois nous vous présenterons un ou plusieurs livres que nous avons lu mais que nous n’avions pas encore présenté sur notre blog. Lus avant l’ouverture du blog, lus depuis mais sans prendre le temps d’en parler… Bref l’occasion de découvrir quelques lectures de plus!

Les guerriers de la nuit de Jean Pierre Andrevon

Entre western et polar ce roman avait tout pour me plaire, même un personnage principal fort… et pourtant la sauce n’a pas pris. Un mauvais timing peut être parce qu’il m’est difficile de dire ce que je n’ai pas aimé pour autant.

Alors que nous voyageons en pleine réserve Navajo, que les meurtres et les fantômes alternent, je me suis ennuyée. L’écriture qui ne m’a pas captivé (et pourtant d’autres livres de l’auteur oui), l’histoire qui m’a vite paru évidente et j’ai trouvé du coup les personnages un peu mous, comme s’ils ne voulaient pas vraiment comprendre.

C’est dommage mais je le recommande quand  même pour toute la partie culture indienne très intéressante.

Flammarion, 2011

 

 

Le tour du monde en 80 livres de Marc Wiltz

80 livres présentés comme 80 voyages que l’auteur nous invite à faire. Un voyage à travers les livres donc, un voyage dans les livres pour redécouvrir certains héros comme Ulysse, certains auteurs comme Saint Exupéry.

Marc Wiltz a aimé ces livres et ses présentations nous donne nous aussi envie de les lire. Son découpage en chapitre pour mieux ranger les livres permet de les faire s’articuler autour de thèmes ou de souvenirs.

80 livres autour du voyage, des livres aussi différents que la Bible et Tintin et pourtant l’ensemble est cohérent.

Un livre comme ça c’est terrible car ça donne envie de lire de nombreux livres… et pourquoi pas d’en faire un challenge : )

Magellan & Cie, 2011 (Maison d’édition de Marc Wiltz)

Rendez vous en mars pour un prochain article sur des livres dont je n’ai pas eu le temps de parler ! En attendant rendez vous chez :

Somaja pour découvrir :

et chez Missbouquinaix (si elle y a pensé malgré son concours ^^)

Place de Chine de Roland Hélié – Bilan Partenariat

* Place de Chine de Roland Hélié *

Peut-on contrer l’oubli avec un livre ? Peut-on se raconter sans «recomposer », sans céder à l’anecdote, à l’apitoiement ou l’auto satisfaction ? Avec Place de Chine, Roland Hélié propose un récit autobiographique unique qui prend la forme d’une lutte contre l’oubli, le bras armé du temps qui passe.

Place de Chine débute comme un négatif, au sens photographique du terme, du Je me souviens de Georges Pérec : « J’ai oublié ».
Une litanie qui en dit plus que bien des souvenirs, bien des journaux intimes. Ou comment se raconter « en creux » ; par le manque,
par ce qui échappe à la mémoire, par ce qui résiste à l’écriture. Le texte alterne les registres de langage comme autant d’audaces et
passe de la généalogie ironique à la langue administrative de l’état civil, en trouvant, à chaque étape, le juste équilibre entre récit et fragments de vie.

Car la langue de Roland Hélié est à part. À l’autofiction et l’autobiographie, il oppose une exigence poétique : celle de l’exactitude, celle du mot juste. Pour écrire, il supprime, il élague, s’inspirant ainsi de la mécanique même de l’oubli. Son approche évoque la rigueur poétique de Francis Ponge (Roland Hélié est d’ailleurs originaire de Montpellier, comme lui), la force d’attraction de Beckett ou encore l’inventivité formelle de Georges Perec. Un texte sur la mémoire et la perte de mémoire ; la redécouverte d’un écrivain et d’une prose d’une grande force, refusant le compromis et l’effet pour viser au plus juste et au plus intime.

Place de Chine est le premier titre d’une nouvelle collection de Rue Fromentin : la contre-allée. Elle regroupe des textes qui mettent en avant l’exigence littéraire et l’expérimentation formelle.

L’auteur :
Roland Hélié est né en 1958 à Montpellier. Il n’a pas écrit d’autres livres depuis Place de Chine (1991). Il s’est ensuite consacré aux musiques du monde (il vit, dans un village de la Drôme, entouré de sa collection de 10 000 enregistrements) et à la cinéphilie.

Ils l’ont lu :

Liliba :
” Étrange petit livre que celui-ci !
Voici pèle-mêle des souvenirs auto-biographiques de l’auteur, jetés sur le papier pour se défendre contre l’oubli et le temps qui passe.”
“C’est frais et amusant, mais à mon goût un peu vain”

32 Octobre :
à venir

Lu aussi par :

Asphodèle : extrait
“Cinquante-cinq pages surprenantes, mais un peu « éclatées », sans queue ni tête, il manque la locomotive à ces mots jetés en vrac. Je pense que la forme est voulue car le fond, concis, fouailleur est dit sans excès d’encre. Une belle plume, ironique et poétique.”

Delphine

L’irrégulière

Merci aux éditions Rue Fromentin pour ce partenariat

Vous aussi vous l’avez lu ? N’hésitez pas à donner votre avis en commentaire, et vos liens!