Capitaine Rosalie – Album jeunesse ♥

RosalieRéussira t-elle sa mission ?
A partir de 7 ans

Capitaine Rosalie ♥

Timothée de Fombelle

Isabelle Arsenault (ill)

Gallimard Jeunesse (2018)

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Hiver 1917. Rosalie est une petite fille de cinq ans et demi, aux cheveux roux. Son père est parti au combat et sa mère travaille à l’usine. Comme elle est trop grande pour aller chez la nourrice, elle passe la journée à l’école, au fond de la classe des grands. Elle est calme et silencieuse, alors on croit qu’elle rêve, qu’elle dessine dans son cahier. Mais non. Rosalie est un soldat en mission, elle espionne l’ennemi pour réaliser son plan. C’est une petite fille très décidée à atteindre son but.

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Quelle magnifique histoire !

Elle n’est pas très gaie, mais elle est très jolie et surtout très émouvante. On sent bien toute la volonté, la persévérance que met cette petite fille dans la réussite de sa mission. Ce qui montre à quel point elle est vitale pour elle. Mais je n’en dis pas plus. Lisez cette histoire, la plume de Timothée de Fombelle y est très belle !

Quand aux illustrations

Elles sont délicates, douces, presque duveteuses. Et cette petite Rosalie est tellement adorable ! Les illustrations adoucissent un peu le côté terrible de l’histoire.

A lire bien sûr !!

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Feuilleter les premières pages

Du même auteur : Georgia, tous mes rêves chantent ♥, Victoria rêve (6ème roman présenté), Thimothée de Fombelle (5 romans présentés), Le livre de Perle

Le site de l’illustratrice

Un site qui présente l’auteur et ses livres

D’autres avis : Blandine, Noukette, Moka

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Un album qui participe au Challenge Première Guerre Mondiale chez Blandine

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Mauvaises mines – BD Adulte

mauvaisesHumour noir, très noir
BD Adulte

Mauvaises mines

Jonathan Munoz

Coll. Glénaaarg

Glénat (2018)

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Quand Monsieur Dugain entre dans le bureau du Directeur des éditions Couicoui ce matin là, il a sa mine des mauvaises journées. En effet, le dernier des albums de Pin-Pin, le lapin pompier, normalement destiné à un public jeunesse, n’a pas été relu avant publication. Et il contient des propos clairement destinés aux adultes.

Furieux, le Directeur, toujours suivi par Dugain, part à la recherche de l’auteur et des albums déjà publiés pour les faire disparaitre afin d’éviter le scandale. L’auteur, quant à lui, n’ayant aucune nouvelle de son éditeur, se dit que celui-ci doit être satisfait. Il continue donc de préparer le prochain album…

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L’histoire de cet éditeur qui “pète les plombs” n’est qu’une excuse pour réunir des dessins d’humour noir, très noir. Des illustrations qui m’ont rappelé les excellentes “Idées noires” de Franquin (que je vous conseille vivement si vous aimez l’humour noir).

Dans la vidéo ci-dessous, Jonathan Munoz explique qu’il trouvait un peu frustrant de faire un livre d’illustrations d’humour noir sans qu’il n’y ait d’histoire. Il a donc ajouté la BD avec cet éditeur pour faire un lien entre les différentes parties.

J’adore l’humour noir et le second degré,  je me suis donc bien amusée en lisant ” Mauvaises mines”. Mais si l’humour noir style “Fluide Glacial” n’est pas votre tasse de thé, vous risquez de ne pas apprécier !! Mon homme a bien ri aussi !

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Du même auteur : Un léger bruit dans le moteur

Les sites de Jonathan Munoz et ici aussi

Feuilleter quelques pages sur le site de l’éditeur

40 ÉLÉPHANTS – Mois Anglais 7

40

40 ÉLÉPHANTS

Kid Toussaint & Virginie Augustin (ill.)

& Hubert (couleurs)

Grand Angle

Bamboo

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T1 : Florrie, doigts de fée (2017) – T2 : Maggie, passe-murailles (2018) – T3 : Dorothy, la poinçonneuse (2019)

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T1 : Florrie, doigts de fée

Londres, 1920. Florrie vient d’arriver dans le quartier, elle se fait la main. Ou plutôt, elle fait les poches des gens qu’elle croise ! Elle ne tarde pas à être recrutée par un gang de voleuses, les 40 éléphants. Des femmes qui ont remplacé leurs maris dans leurs tâches (y compris criminelles !) pendant la guerre et qui ne comptent pas retourner aux fourneaux. Elle va vite se rendre compte que ces femmes ne pratiquent pas que le vol. Faux et usage de faux, prostitution, meurtres, ivresse sur la voie publique, escroqueries et enlèvement d’enfants font également partie de leur quotidien. Le gang est dirigé par Catherine Bishop appelée “la Reine”.

On se rend vite compte (au bout d’une quinzaine de pages tout de même) que Florrie n’est pas vraiment là par hasard…

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J’ai dévoré ce tome 1 !

D’ailleurs, je ne me suis arrêtée que pour écrire le résumé et je retourne lire la suite… ;)

Chaque tome parle plus particulièrement d’un personnage. Dans le tome 1, on a l’histoire de Florrie, et on comprend pourquoi et comment elle s’est retrouvée là. Le tome 2, lui, s’intéresse un peu plus à la jeune Maggie “passe muraille”, et dans le tome 3, c’est l’enfance de Dorothy, dite la poinçonneuse, qui va nous faire froid dans le dos…

J’ai passé un très bon moment avec ces “40 voleuses” ou “40 éléphants” puisqu’elles opèrent dans le quartier Elephant & Castle de Londres. L’histoire, riche en action, tout comme les illustrations m’ont beaucoup plu. Les personnages sont expressifs et les moments qui se déroulent à une autre époque ou un autre moment faciles à reconnaître car ils sont en gris.

Une série qui, je l’espère, ne s’arrêtera pas là !

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Pour feuilleter les premiers pages, c’est par ici

De Hubert et Virginie Augustin, nous vous avons déjà présenté : Mr Désire ?

Avec Virginie Augustin au dessin et Wilfried Lupano au scénario, j’ai également lu (et beaucoup aimé !) Alim le tanneur (non présenté ici)

Dans le cadre de la BD de la semaine, Jacques d’un Amour de BD nous avait présenté le tome 1 en 2017

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C’est ma 7ème lecture pour ce Mois Anglais 2020

organisé par Lou et Titine

et relayé sur Instagram par Lamousmé

Logo réalisé par Belette alias Cannibal Lecteur

L’oiseau captif de Jasmine Darznik

Un récit émouvant et juste qui rend hommage à la merveilleuse Forrough Farrokhzad

l'oiseau captif

Roman pour adultes, littérature étrangère

L’oiseau captif

de Jasmine Darznik

 

 

Editions Stéphane Marsan, octobre 2018,

394 pages, 20 euros

 

Thèmes: poésie, Iran, féminisme, biographie romancée

 

 

Présentation de l’éditeur:

«Souviens-toi du vol, car l’oiseau est mortel.»

Forough Farrokhzad (1935-1967)

 

Forough Farrokhzad a grandi à Téhéran dans les années 1930. Dans la maison règne une discipline de fer, et les filles n’apprennent qu’une chose: l’obéissance. Très tôt, pourtant, Forough manifeste un vif intérêt pour la poésie persane et commence à écrire. À seize ans, elle épouse Parviz, sur décision de son père qui tient à éviter un scandale. Mais cet homme n’est pas exactement celui qu’elle imaginait. Pour se soustraire à ce mariage étouffant, elle s’évade et reprend la plume. Entre ses vers se devine une femme qui ne fait pas semblant de vivre. Une femme qui révolutionnera la scène littéraire iranienne et ne reculera devant rien pour célébrer la beauté du désir au féminin.

Le portrait inspirant et provocant d’une femme courageuse qui fut la figure de proue du féminisme en Iran.

 

 

L’auteur nous offre ici un magnifique hommage à Forough Farrokhzad, poétesse iranienne et femme moderne éprise de liberté. Jasmine Darznik décrit avec justesse et pudeur les élans passionnels mais aussi la souffrance de cette jeune femme dont la vie a été brisée. Au détour des pages, on ressent la chaleur étouffante des jours d’été mais aussi la fraîcheur et les fragrances enivrantes du jardin. D’ailleurs, ce lieu paradisiaque aura beaucoup d’importance dans ses souvenirs de jeune fille. Forrough se souviendra longtemps de sa mère au jardin, les seuls moments où cette dernière semblait heureuse.

 

On ne peut s’empêcher de trembler pour la jeune poétesse et même si l’on connaît son funeste destin, on espère qu’elle sera heureuse au moins à un moment de sa vie. Mais sa fin tragique nous ramène à la dure réalité: celle d’un pays où les femmes sont séquestrées dans leur esprit et dans leur corps. Un lieu aride, vide de passion où on leur inculque que leur vie ne leur appartient pas, qu’il faut obéir et surtout se taire.

 

Je salue le courage et la rage de vivre de cette jeune femme qui avait pour unique but de partager son amour de la poésie. J’ai été très touchée par l’histoire de Forrough et la plume de l’auteur n’y est pas étrangère. Quelle beauté, quelle sensibilité, quelle finesse, quelle fluidité dans les mots…

 

Avec beaucoup de tendresse et de candeur, Jasmine Darznik décrit avec exactitude les émotions de l’enfance dans la Téhéran d’antan, cité aux milles couleurs et odeurs en perpétuel mouvement.

 

Émouvant et sublime!

 

~Melissande~

 

+ Ce court roman intense sur le droit des femmes en Iran présenté par Hérisson: “La muette” de Chahdortt Djavann

+ Une BD plus légère sur la vie d’une famille de femmes en Iran présentée par Nathalie: Broderies de Marjane Satrapi

+ L’avis de  Jérome Cayla  (Les chroniques de Goliath) sur “L’oiseau captif” de Jasmine Darznik