Maîtres et esclaves – Prix des Lectrices ELLE (24)

Maîtres

MAÎTRES ET ESCLAVES

Paul Greveillac

Coll. Blanche
Gallimard (2018)

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Présentation de l’éditeur : Kewei naît en 1950 dans une famille de paysans chinois, au pied de l’Himalaya. Au marché de Ya’an, sur les sentes ombragées du Sichuan, aux champs et même à l’école, Kewei, en dépit des suppliques de sa mère, dessine du matin au soir. La collectivisation des terres bat son plein et la famine décime bientôt le village.
Repéré par un garde rouge, Kewei échappe au travail agricole et à la rééducation permanente. Sa vie bascule. Il part étudier aux Beaux-Arts de Pékin, laissant derrière lui sa mère, sa toute jeune épouse, leur fils et un village dont les traditions ancestrales sont en train de disparaître sous les coups de boutoir de la Révolution.
Dans la grande ville, Kewei côtoie les maîtres de la nouvelle Chine. Il obtient la carte du Parti. Devenu peintre du régime, il connaît une ascension sans limite. Mais l’Histoire va bientôt le rattraper.

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N’ayant pas vraiment l’habitude de lire de la littérature chinoise ou qui se passe en Chine, les noms chinois m’ont un peu gênés au départ… C’est bête, mais je perdais le fil et devait revenir en arrière dans l’histoire pour m’y retrouver.

Au final

Un roman que j’ai trouvé intéressant, mais un peu touffu, un peu trop lourd par moments et que j’aurai sans doute mieux apprécié si j’avais eu plus de connaissances sur la Chine de cette époque là, sur laquelle, je l’avoue, je ne connais pas grand-chose…

La première partie, qui raconte l’enfance de Kewei, est celle qui m’a le plus plu (soit les 150 premières pages). Ensuite j’avoue mettre un peu ennuyée au milieu des intrigues du parti, des histoires politiques… L’auteur saute parfois du coq à l’âne et j’ai vraiment eu du mal à lire ce roman jusqu’au bout !

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Extrait (p. 25) : La jeune femme sourit. Embarrassée par l’enfant à son sein, elle tourna brièvement le dos au chef du Parti. De ses baguettes, elle fouilla la carcasse de la carpe. Puis, triomphante, tenant entre ses doigts une arête énorme, elle fit face à  Jiang Jinsheng tout sourire.

-Ah ah ! Bravo ! Ce petit Kewei vous apportera décidément beaucoup de bonheur !

C’était, selon une vieille légende, l’épée que la déesse Nuwa avait fait tomber dans le fleuve Qingyi alors qu’elle étayait le ciel effondré. Signe distinctif, elle permettait d’assurer que la carpe était bien d’ici.”

Une interview de l’auteur, qui parle beaucoup plus simplement qu’il n’écrit !

ELLE

24ème lecture / 28

Le renard blanc de Timothée Le Véel

“Le renard blanc” est un album illustré tout en douceur qui pose la question du changement et de la différence.

Album illustré pour enfants dès 3 ans

Le renard blanc
de Timothée Le Véel

Editions Kaléidoscope, 2018
32 pages, 13 euros.

Thèmes : animaux, changement, amitié, différence, renard

 

Présentation de l’éditeur: «Un jeune renard du nord décide de quitter sa toundra natale pour explorer le monde. Il découvre alors une toute autre nature que celle qu’il connaît, et il est enchanté quand tombe la première neige. Mais lorsqu’un ours lui fait remarquer que son beau manteau fauve est devenu tout blanc, il s’affole. Que se passe-t-il donc?»

Timothée Le Véel - Le renard blanc.

Le renard blanc est un très bel album: le héros principal, un magnifique renard roux, voit sa fourrure changer et s’en inquiète. Il trouve en l’amitié d’un ours, compatissant face à sa détresse, le soutien nécessaire à sa transformation.

Il s’agit donc d’une histoire d’amitié avant tout mais avec une touche de sensibilité supplémentaire. L’auteur évoque avec subtilité les métamorphoses liées à l’arrivée de l’hiver et tout ce que cette saison implique pour la faune.

Les illustrations de Timothée Le Véel sont magnifiques, elles aussi dégagent une infinie douceur. On a envie de se blottir dans la fourrure du renard…

Une histoire simple mais touchante qui plaira aussi bien aux jeunes enfants qu’aux parents. Je ne connaissais pas du tout le coup de crayon de l’auteur et je suis ravie de cette découverte!

Merci aux éditions Kaléidoscope, j’ai passé un très beau moment de lecture.

 

~Melissande~

 

+ le site de l’éditeur

+ l’avis du blog Les lectures de Pampoune

 

Les enquêtes de Nicolas Le Floch – BD policier/historique

NicolasUne adaptation en bd réussie des romans de Jean-François Parot

Les enquêtes de Nicolas Le Floch

T1 : L’énigme des Blancs-Manteaux

Parot – Dobbs – Chaiko

Robinson / Hachette (2018)

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Cette bande dessinée est dédiée à Jean-François Parot, créateur du personnage et décédé peu avant la sortie de l’album.

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Paris, février 1761. Le jeune Nicolas Le Floch, fraichement arrivé de sa Bretagne natale, est convoqué d’urgence par le chef des affaires secrètes de Louis XV. Il va lui confier une enquête demandant un travail de réflexion, mais aussi et surtout beaucoup de discrétion. En effet, il s’agit de retrouver le commissaire Lardin, disparu alors qu’il enquêtait sur les agissements d’un autre commissaire…

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J’ai été attiré vers cette bd par deux choses : La couverture, que je trouve très réussie, on est tout de suite en plein mystère avec ce cavalier à l’air un peu anxieux qui surgit hors de la nuit… ;) et le nom du personnage, Nicolas Le Floch, que je connais même si je n’ai encore jamais lu de roman de Jean-François Parot (mais ça va venir car j’aime les polars et les romans historiques !)

C’est un tome 1,  mais l’histoire est complète et vous pouvez parfaitement la lire comme un tome unique.

L’histoire m’a bien plu, c’est une enquête policière assez classique mais bien ficelée, et le personnage principal, l’enquêteur Nicolas Le Floch est réaliste, c’est un policier consciencieux et intègre. L’originalité se situe dans l’époque, le XVIIIème siècle et le langage plutôt soutenu.

Le dessin est beau et plutôt précis, on reconnaît facilement les différents personnages. J’ai juste trouvé dommage qu’il n’y ait pas plus de variété dans les plans (on voit surtout le visage de la personne qui parle en plus ou moins gros plan). Un peu plus de plans plus “larges” montrant les rues, les maisons (surtout dans la 2ème partie) aurait été sympa.

Bref, pas un coup de cœur, mais un très bon moment de lecture tout de même !

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Le blog de Dobbs – Scénariste

Le site de Chaiko

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Cette semaine nous sommes chez Noukette

La visite de Antje Damm

Un album illustré original et émouvant.

Album pour enfants dès 4 ans

La visite

d’Antje Damm

Editions Astrid Franchet, 2018
36 pages -13,90 euros.

Thèmes: solitude, amitié, enfance.

 

Présentation de l’éditeur: “Elise est seule, et elle a peur de tout. Jamais elle ne quitte sa maison. Mais un jour, un drôle d’objet entre par la fenêtre. Et le lendemain, Élise reçoit une visite. Une visite qui va tout changer…”

 

 

Élise est une dame d’âge mûr solitaire dont la vie semble bien morne dans sa maison terne et vide. Pour ne rien arranger, notre brave femme a peur de tout: elle ne sort jamais et personne ne vient lui rendre visite.

Sans l’irruption d’un petit garçon candide, la vie d’Élise aurait pu se terminer de cette manière, sans réconfort. Heureusement, en une seule journée, le petit Émile va orner de mille couleurs le quotidien de la vieille dame.

Au moyen d’un procédé artistique astucieux, l’auteur a créé un espace clos qui évolue en fonction des actes des protagonistes et des sentiments qui en résultent. Petit à petit, une maquette représentant les pièces de la maison se colore et reprend vie sous nos yeux. Les personnages et certains éléments du décor sont dessinés au crayon sur du papier (ou du carton) blanc, ce qui fait ressortir l’ensemble. Les couleurs utilisées dans la deuxième partie de l’histoire sont chaudes et lumineuses, joyeuses même comparées aux teintes sombres du début.

 

 

J’ai adoré cet album novateur ! Le message véhiculé tout en simplicité et en finesse est très touchant.

~Melissande~

 

+ le site de l’éditeur

+ l’article du New York Times