Echappe-toi de la tour aux dragons

Échappe-toi de la tour aux dragons est un escape book pour les plus jeunes qui allie histoire simple, énigmes et originalité dans sa conception.

Echappe-toi de la tour aux dragonsLivre Jeu dès 8 ans

Échappe-toi de la tour aux dragons

de A. Millot
illustré par Benjamin Strickler

Milan, octobre 2018
9782408006747, 16 pages
16,90€

Thèmes : médiéval fantastique, enquête, énigmes, jeu, escape book, escape game

La porte vient de se verrouiller derrière toi ! Tu es coincé !
Tu n’as plus le choix ! Cherche les indices, découvre les symboles et trouve le code pour déverrouiller la porte.
Tu n’as pas une minute à perdre !
Reste calme, observe bien les lieux : tous les indices sont là, mais sauras-tu les voir ?

 

Les escape game (jeux d’évasion) sont très à la mode en ce moment, et on trouve de nombreuses salles un peu partout… mais aussi des jeux de société et des livres ! On trouve des livres complexes comme ceux de chez Mango, des bandes dessinées trop simples (voir sur mon instagram) et puis il y a ce titre, qui me semble une belle approche pour les 8 ans environ.

Dans ce livre on a une histoire très simple : notre chien s’est enfui, en le recherchant on entre dans une vieille tour donc la porte se referme derrière nous… il faut sortir de là ! A chaque page ensuite, une énigme, d’abord pour libérer le chien, puis pour retrouver des symboles. Souvent dans les livres d’escape game c’est soit très difficile (impossible de passer à la page suivante sans la réponse car il faut le numéro de la page), soit très simple (peut importe la solution de l’énigme on peut continuer l’histoire). Ici j’ai beaucoup le principe : on peut continuer l’histoire sans problème, que l’on trouve ou non, mais à la fin du livre il faut forcément les symboles pour conclure l’histoire et ouvrir la porte.

fonctionnement de Echappe-toi de la tour aux dragons

Les énigmes sont assez classiques, parfaites pour une découverte : jeux de lettres, d’observation, de logique… des indices sont donnés à chaque page, et la solution guidée est disponible à la fin du livre. Grâce aux volets à soulever, le livre est animé, varié, et a un côté vraiment ludique.

La dernière page est celle que j’ai trouvé vraiment originale et qui apporte un gros plus à l’ouvrage : 4 épées sont à tourner pour définir une combinaison, et la page ne s’ouvre que si celle ci est la bonne (grâce à des engrenages en papier cartonné à l’arrière). C’est bien pensé et ça oblige à vraiment trouver la solution !

Un escape book à la fois simple et original, idéal pour s’initier à ces jeux à la mode, tout en réfléchissant. Saurez-vous vous échapper de la tour aux dragons ? Et en combien de temps ?


+ du même illustrateur sur Délivrer des Livres : Déjoue les pièges de la science

Fan d’escape game / d’escape book ? N’hésitez pas à me donner des titres de jeux et livres !

Moins qu’hier (plus que demain) Fabcaro encore – BD

MoinsDes portraits de couples sur un ton décalé, absurde, hilarant !
Bande dessinée adulte *

Moins qu’hier
(plus que demain)
Fabcaro

Glénat (2018)

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Ça commence à 6h58 avec Géraldine et Fabien qu’on va retrouver à plusieurs reprises au fil de la bd. Fabien essaie de joindre Géraldine sur son portable mais elle ne répond pas. Il lui laisse un message “Oui, c’est moi… Tu t’es levée hyper tôt dis donc… J’imagine que tu  es allée acheter des croissants, c’est adorable, ça tombe bien j’ai une faim de loup…” Image suivante : “En plus, je vois que tu as pris ta valise… ça sent le p’tit déjà ultra-copieux ça… Petite cachottière…”

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Le ton est donné, et ça va être comme ça tout au long de la journée avec les différents couples rencontrés. J’ai également adoré la planche de la page 10 à 8h42 avec Émeline et Philippe (vous pouvez la lire sur le site de l’éditeur, voir lien ci-dessous).

Fabcaro :

C’est encore une belle découverte faite grâce au groupe de la bd de la semaine ! Le dessin, les couleurs, ne m’auraient pas attiré plus que ça je l’avoue, et pourtant il aurait été vraiment dommage de passer à côté, c’est trop drôle !

Un humour décalé, absurde, noir parfois, fait de cynisme, de non-dit (ou de trop dit !), de bêtise, de déni… J’adore !!!

Et mon conjoint, à qui je l’ai fait lire (et qui n’est pas un gros lecteur de bd à part les classiques de son enfance), m’a dit à la fin de sa lecture : “il en a fait d’autres ?

Le steak haché de Damoclès

La réponse est oui ! Et j’ai d’ailleurs lu “Le steak haché de Damoclèsaux éditions La cafetière (qui a édité 9 bd de Fabcaro, avis aux amateurs…) Une courte bd d’inspiration autobiographique (sympa mais un peu moins amusante que ses bd plus récentes…)

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Lire les premières pages sur le site de l’éditeur

Du même auteur, déjà présenté ici : Et si l’amour c’était aimer ? (avec un micro-avis sur Zaï zaï zaï zaï)

D’autres que moi l’ont lu : Sabtail, Mespagesversicolores, Noukette, Jérôme

* Si je parle de “BD adulte” c’est uniquement parce que le côté parfois très noir ou cynique des relations de couple présentées ici risquent de ne pas faire rire des ados…

Cette semaine, nous sommes chez Moka, au milieu des livres !

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

Les cailloux d’Eléa Dos Santos

Que faire des pierres que l’on nous jette?

Album illustré (sans texte)

 Les cailloux

d’Eléa Dos Santos

Editions Chandeigne, octobre 2018
32 pages -12,90 euros

Thèmes : différence, les liens d’amitié, le pardon

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Présentation de l’éditeur: “Un récit simple et sans mots, sur les aléas de la vie d’un petit être sociable et naïf qui n’est pas de la même couleur que ses voisins. Que faire des pierres que l’on nous jette? Telle est la question posée par ce petit bonhomme violet, qui, avec ses gestes, nous montre comment il choisit de se construire, de se lier avec l’autre, d’accueillir et de pardonner.”

 

Cet album très coloré raconte (mais sans mots) l’histoire touchante d’un petit être en mal d’amis qui tente maladroitement de créer des liens. Au début de l’histoire, le protagoniste est seul mais au fur et à mesure de ses rencontres, la situation va évoluer…

Eléa Dos Santos nous offre une oeuvre dépouillée car il n’y aucun décor mais le visuel n’en est pas moins intense et la découverte est loin d’être ennuyeuse. En effet, grâce à des tons très colorés, ces personnages attirent le regard et l’on est curieux de savoir comment cela va se terminer. Malgré l’hostilité qu’éprouvent les autres personnages à son encontre, le petit homme violet est persévérant. Il a beaucoup de qualités et ces dernières seront une véritable force dans son apprentissage de la vie en société. Car comment entrer en relation et se faire aimer quand on est différent? Telle est la question que se pose notre petit homme et il finira par trouver la réponse.

C’est la première fois que je parcours un album composé uniquement d’illustrations et je dois dire que cela m’a convaincu car le message passe très bien sans que l’on doive mettre obligatoirement des mots. Une belle découverte donc que je vous recommande.

 

+ Vous trouverez plus d’informations sur le site de l’éditeur

+ il faut savoir que “Les cailloux” a été sélectionné pour figurer parmi les pépites du SLPJ.

 

~Melissande~

Rivière tremblante – Lectrices ELLE (10)

Rivière

Un roman sombre, très sombre…

RIVIÈRE TREMBLANTE

Andrée A. Michaud

Rivages/noir (2018)

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On suit deux histoires en parallèle :

En 1979, celle de Marnie, 11 ans, dont le meilleur copain, le presque frère, Michaël Saint-Pierre, 12 ans, a mystérieusement disparu par un après midi d’orage.

Puis, en 2009,  on est confronté à la terrible douleur de Bill, auteur de livres pour enfants, dont la petite fille, Billie, 8 ans et 9 mois, a également disparu sans laisser de traces…

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On m’a présenté ce roman comme un roman policier. Certes, il y a des disparitions et des enquêtes sur ces disparitions. Mais alors que dans un polar on suivrait le détective, le policier, l’enquêteur ou à l’inverse le meurtrier ou le responsable de la dite disparition, ici nous sommes avec les proches des victimes.

Et c’est surtout d’eux dont il est question. De leur incommensurable tristesse bien sûr (l’une a perdu son meilleur ami, l’autre sa petite fille) mais aussi de leur incompréhension, de leurs doutes, de leurs déchirements, leur envie d’en finir, leur culpabilité même…

Et la question suprême : peut-on faire son deuil quand on ne sait pas ce qui s’est passé ? Quand il n’y a pas de corps à enterrer, de cercueil sur lequel pleurer ? Comment continuer à vivre dans ces conditions ?

Ce n’est pas un polar “page-turner” avec moults retournements de situations. Ceux qui, lisant ce roman, s’attendront à un suspense d’enfer, risquent d’être déçus.

Cela s’apparente beaucoup plus à un roman psychologique. Mais “Rivière tremblante” est tout de même un roman noir, très noir dont j’ai beaucoup aimé l’écriture ! Et qui m’a bien donné envie de lire les autres romans de cette auteure, dont “Bondrée” dont j’avais entendu beaucoup de bien !

Extrait :

“Accroupie près de la pierre tombale d’une inconnue faisant face au couchant pour l’éternité, j’ai demandé à mon père de me venir en aide, j’ai prié la mère que je n’avais pas connue, morte trop jeune, broyée en plein soleil, j’ai imploré le ciel de m’envoyer un signe, et c’est à ce moment là que le cri a retenti, un cri d’effroi pouvant aussi bien venir du creux de la terre que des profondeurs de ma mémoire. Michael, ai-je murmuré d’une voix enrouée par la pluie et le froid, c’est toi Michael ?”

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ELLE

10ème lecture / 28

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C’est ma 11ème participation au Challenge 1% de la Rentrée Littéraire

Logo Challenge 1% Rentrée Littéraire 2018 – Picos/Shutterstock