Entre ici et ailleurs – Bd ado/adulte

entreEntre ici et ailleurs

Vanyda

Dargaud (2016)

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Après 7 ans de vie commune, Coralie vient de se faire larguer. Il y a 3 semaines, elle a emménagé dans un nouveau logement, mais ce n’est pas toujours facile… Elle n’est pas très organisée, un peu tête en l’air (du genre qui arrose sa plante verte avec l’eau bouillante qui reste dans la bouilloire…) A 28 ans, c’est la première fois qu’elle vit seule et elle a un peu de mal à se faire à sa nouvelle vie, à trouver ses marques.

Par défi, elle décide de s’inscrire à la Capoeira*. Elle va y rencontrer de nouvelles personnes, se faire des amis, sortir de son isolement. Ces rencontres vont également l’aider à se trouver et à résoudre certains questionnements posés par sa double culture : elle est française par sa mère, laotienne par son père.

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La vie au quotidien…

Une bd qui parle de la vie quotidienne d’une jeune femme qui se cherche. De ses problèmes par rapport au fait d’être métisse, du racisme aussi. Une bd qui m’a bien plu même si je ne sais pas trop quoi en dire ! On voit Coralie évoluer, sa vie changer, son quotidien s’améliorer. Coralie a une naïveté très touchante, c’est un peu une femme-enfant.

Le dessin, en noir et blanc, m’a bien plu même si parfois les expressions sont un peu exagérées ou les traits pas trop développés comme dans un manga.

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* Art martial afro-brésilien qui puise ses racines dans les méthodes de combat et les danses des peuples africains du temps de l’esclavage au Brésil. Merci Wiki !

Le blog de Vanyda

De cette autrice, présenté sur ce blog : Celle que je ne suis pas (tome 1)

Sur le site de l’éditeur, Dargaud, vous pouvez lire les 60 premières pages.

Une interview de Vanyda par ici :

parenthèse

Et cette semaine, nous sommes réunis chez Mo’

Naissance des coeurs de pierre – Roman ado/adulte

NaissanceNaissance des cœurs de pierre

Antoine Dole
Actes Sud Junior (2017)
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On suit deux histoires en parallèle.

Celle de Jeb, jeune garçon de 12 ans, qui vit dans le Nouveau Monde. Un monde où l’on a éradiqué toutes les émotions (grâce à des camisoles chimiques), émotions qui étaient la source de tous les problèmes et de la chute de l’Ancien Monde.

Parallèlement donc, on suit la vie d’Aude, une jeune fille de 16 ans qui entre au lycée dans l’Ancien Monde. Aude a des parents plutôt sévères (ils veulent à tout prix qu’elle réussisse et ne voient “que” ça) et se retrouve contre son gré dans un nouveau lycée très côté, mais où elle ne connait personne. Elle va tomber amoureuse de Mathieu, un surveillant.

Ces deux histoires finiront par se rejoindre. Il n’y a pas de réelle indication de temps (on nous dit juste que “l’ancien monde” a disparu il y a des siècles de cela). Un roman surprenant, fort en émotions et en surprises ! Et qui, sous couvert de dystopie, se termine sur un questionnement de notre société, de notre monde : le pays des cœurs de pierre. Car si on se plaint parfois d’être submergé par elles, que devient notre vie, sans émotions ?

Naissance des cœurs de pierre est un roman court (146 pages) mais passionnant, que j’ai dévoré ! ♥

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Un extrait : “Jeb a toujours été un enfant sensible. Elle (sa mère) n’est pas sûre qu’on l’autorisera à repartir avec elle ce soir. Elle a glissé quelques affaires à lui dans un sac, à l’arrière. C’est le préparateur qui prendra la décision. Elle s’en remet à la logique du Programme. Aux mots de la Table des Lois. Elle ne peut pas faire autrement et n’est pas franchement certaine, de toute façon, d’en avoir envie. Jeb a atteint l’âge limite, les autres enfants de la résidence ont déjà tous reçu l’injection.

– Maintenant tais-toi, nous arrivons bientôt.

Le petit garçon espérait autre chose. Il ne cesse d’attendre un élan qui ne se formule pas. Sa mère fixe la route, le corps solide et l’esprit fermement chevillé à la matière. Rien ne se formule qui ne soit pas purement factuel, utile, pratique. Pas de place pour le reste. Jeb avale sa salive, il sent les larmes reculer aussitôt, comme ramenées au fond de la trachée. Tout redevient sec. Le visage bascule à nouveau vers le bord de la route.

Dans un mois, Jeb aura 12 ans.

Le Mur Frontière, interminable, mange à présent tout le cadre. Nul ne sait ce qui existe encore de l’autre côté. On dit que l’Ancien Monde a disparu il y a des siècles de cela. Personne n’en parle plus.”

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Site d’Antoine Dole

Du même auteur, déjà présenté : Konnichiwa Martin ! (2ème livre présenté dans le billet)

Le site de l’éditeur Actes Sud Junior

L’avis de Bob et Jean-Michel

La mare au diable – Littérature romantique

Mare MareLa mare au diable

George Sand

Éd. Desessart (1846)

Flammarion – Librio (1995)

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Il existe de très nombreuses éditions de ce roman. Je vous conseille de choisir une édition proposant le texte intégral, d’autant plus que ce roman est très court (122 pages en comptant l’introduction).

Et, si je puis me permettre un autre conseil, allez directement à l’histoire (chap. III chez Librio) il sera toujours temps ensuite, de revenir à l’introduction et aux explications de George Sand sur le pourquoi elle a écrit ce roman.

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L’histoire : C’est une histoire d’amour qui se déroule dans la campagne du Berry. L’histoire commence dans une ferme, où un beau-père, le Père Maurice, parle à son beau-fils, Germain. Dans cette famille, comme c’était alors la coutume, plusieurs générations vivent ensemble. Germain ayant épousé Catherine (décédée au départ de l’histoire) vit toujours chez ses beaux-parents avec ses 3 enfants en bas âge.

Les beaux parents, se sentant vieillir et de moins en moins capables de s’occuper correctement des petits, demandent à Germain de se remarier, afin que son épouse s’occupe de ses enfants. Celui-ci, au départ pas très “chaud” pour se remarier, accepte pour faire plaisir à ses beaux-parents et pour les soulager de la charge de ses enfants.

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Une histoire qui m’a bien plu, même si elle est un peu “vieillotte” et si les gentils sont parfois un peu “trop” gentils… C’est une sorte d’ode à la nature et au plaisir qu’il y a à vivre à la campagne. Une histoire facile à lire (intro mise à part) et agréable.

La couverture que j’ai choisi pour illustrer cette présentation n’est pas celle du livre que j’ai lu (librio) mais je trouve que c’est celle qui correspond le mieux à cette histoire, vous comprendrez pourquoi, je pense, lorsque vous l’aurez lu (elle illustre mon passage préféré dans ce roman !)

La mare au diable est née, nous explique George Sand dans son introduction, parce qu’elle voulait montrer une autre vision (plus “gai”) des paysans que celle, par exemple que l’on peut voir dans cette gravure, où le paysan, en haillons, trace son sillon avec la mort pour toute compagne…

Voici ce qu’elle dit : “Albert Dürer, Michel-Ange, Holbein, Callot, Goya, ont fait de puissantes satires des maux de leur siècle et de leur pays. Ce sont des œuvres immortelles, des pages historiques d’une valeur incontestable ; nous ne voulons pas dénier aux artistes le droit de sonder les plaies de la société et de les mettre à nu sous nos yeux ; mais n’y a-t-il pas autre chose à faire maintenant que la peinture d’épouvante et de menace ? Dans cette littérature de mystères d’iniquité, que le talent et l’imagination ont mis à la mode, nous aimons mieux les figures douces et suaves que les scélérats à effet dramatique.

Mare

Gravure du peintre et graveur allemand Hans Holbein le Jeune (1497-1543) qui a inspiré ce roman.

Pour le lire en pdf (l’histoire commence p.19)

Ou l’écouter en livre audio

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Une courte biographie de l’auteure et présentation de la mare au diable par Olivier Barrot.

Intéressante analyse du roman par JC Depotte (attention, le résumé vous dévoile la fin de l’histoire !)

Sur France Culture vous pouvez écouter l’émission “Grands écrivains, grandes conférences” consacré à George Sand.

Pour les passionnés, il existe un Challenge George Sand sur le blog de “Les livres de George”.

Adaptations : Je n’ai trouvé que 2 films et 1 BD, si vous en connaissez d’autres, n’hésitez pas à me les signaler, merci.

2 Films : Celui de Pierre Caron (Muet en N&B) réalisé en 1923 et celui de Pierre Cardinal en 1972 (extrait ici- Scène finale du mariage)

L’adaptation de Voro en bande dessinée (2001, rééditée et augmentée en 2009).

classiques

C’est ma 1ère participation à notre challenge “Cette année, je (re)lis des classiques” !

Thème “L’amour à la page

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

Sunset song – Drame romanesque

sunset SUNSET SONG

Réalisé par Terence Davies

D’après le roman de Lewis Grassic Gibbon (1901-1935)

Musique composée par Gast Waltzing

Distribué par Rezo Films

Durée : 2h12

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Date de sortie : 2015
Sortie DVD : 2016

Bonus DVD : un entretien de 30 mn avec Pierre Murat (critique cinéma pour Télérama)

Attention le DVD est en anglais sous-titré français

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Avec Agyness Deyn : Chris
Peter Mullan : Le père, John Guthrie
Kevin Guthrie : Le mari, Ewan

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Écosse, près d’Aberdeen, début du XXème siècle. Chris est une bonne élève, elle vient de gagner une bourse pour poursuivre ses études car elle veut devenir institutrice. La vie en décidera autrement. Sa mère meurt, épuisée par les grossesses successives. Ses deux plus jeunes frères partent vivre chez leur tante. Peu après, Will, le plus grand des frères, quitte à son tour la maison, lassé de la violence paternelle.

Chris se retrouve donc seule avec son père, qui finit par succomber à une attaque. Et l’on passe dans la 2ème partie du film. Sa vie de femme libre, indépendante, adulte, commence. Une vie parfaite, si la première guerre mondiale n’arrivait pas à grands pas…

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Si vous êtes amateur de films d’action, s’il faut absolument que “ça bouge”, passez votre chemin, ce film n’est pas pour vous ! Si, par contre vous aimez les films dans lesquels on “voit” le temps s’écouler, où l’on contemple tranquillement la vie, il y a des chances que ce film vous plaise. Il arrive aussi qu’on passe plusieurs années d’un coup, sans autre indication que la vue d’un enfant qui a subitement grandi…

Les images, la photographie, la lumière, tout est magnifique dans ce film !!

L’histoire est très belle également même si vous vous doutez qu’avec la première guerre mondiale en arrière plan, il va forcement y avoir “de la casse”…

Agyness Deyn, que je découvre avec ce film, est lumineuse et interprète à merveille ce rôle de femme forte et indépendante qui, après avoir vu ses rêves s’écrouler, reprend sa vie en main. Les autres acteurs sont également très bons, le père, taiseux et violent est terrible…

Il y a aussi beaucoup de chansons dans ce film. Si j’ai apprécié les mélodies, j’ai trouvé les paroles… Heu ? Franchement pas géniales (mais on peut écouter les chansons sans lire les sous-titres !!)… Je ne sais pas si ce sont des chants traditionnels ou non, mais c’est possible (j’ai cherché mais je n’ai trouvé que Gast Waltzing pour la bande son).

Mon seul bémol : C’est un film avec un côté contemplatif, bucolique et j’ai, par moments, trouvé le temps un peu long… (mais j’ai tenu grâce aux images et à la musique !) ;)

Pas un coup de cœur pour moi, mais un film que j’ai trouvé très beau.

Je vous déconseille d’aller regarder la bande annonce qui montre beaucoup trop de choses et gâche le plaisir…

sunset

Ce film participe au Challenge “Première Guerre Mondiale” 2018 chez Blandine

D’autres films sur la première guerre mondiale présentés sur ce blog : Mémoires de jeunesse, 1917