Mississippi – Roman

MississippiMississippi

Hillary Jordan

Traduit de l’américain par Michèle Albaret-Maatsch

Belfond (2010/vo 2008)

*****

Éditeur : Lorsqu’elle découvre la ferme que son mari Henry vient d’acquérir, Laura McAllan comprend qu’elle n’y sera jamais heureuse. Pourtant, en épouse et mère dévouée, elle s’efforce d’élever leurs deux fillettes, sous l’œil haineux de son beau-père, membre du Ku Klux Klan.

Alors que les McAllan luttent pour tirer profit d’une terre peu fertile, deux soldats rentrent du front : Jamie, le jeune frère d’Henry, aussi séduisant et sensible que son aîné est taciturne et renfermé. Et soudain, Laura se sent renaître… Ronsel Jackson, le fils des métayers, un descendant d’esclaves qui, pendant quatre ans, s’est permis de croire qu’il était un homme. Mais le Sud va se charger de lui rappeler qu’il n’est qu’un nègre…

*****

Laura était une vieille fille, une vierge de 31 ans, vivant chez ses parents et enseignant l’anglais dans une école privée. Au printemps 1939, son chemin croise celui d’Henry McAllan, de 10 ans son aîné et sa vie va en être profondément bouleversée. D’une vie de citadine, elle va se retrouver dans une ferme boueuse, sans eau ni électricité…

Ce roman choral m’a beaucoup plu. Il se passe à un moment charnière pour la ségrégation raciale : de jeunes hommes noirs se sont retrouvés à faire la guerre en Europe et ont été traités par les civils européens comme d’autres “humains” tout simplement. Sauf que de retour dans les états du sud des États-Unis, la ségrégation, le racisme et la bêtise étaient toujours là…

Si le sort de Laura est dur (et à travers elle, le sort des femmes à cette époque), c’est celui de Ronsel Jackson qui est le plus terrible, le plus poignant, le plus émouvant. La scène de l’épicerie, où Ronsel se trouve face à un groupe de vieux racistes, m’a retourné l’estomac. Sans parler d’une des scènes finales, épouvantable. La haine et le racisme sont des poisons terribles…

Un roman facile à lire
mais dont certains passages retournent un peu les tripes tout de même…

Il m’a beaucoup plu.

*****

Un roman qui participe au challenge d’Enna

Au tour du monde en 80 livres chez Bidib (USA)

https://delivrerdeslivres.fr/tag/le-tour-du-monde-en-80-livres/

Ainsi qu’au Challenge American Year

chez The Cannibal Lecteur et Chroniques Littéraires

Un film a été tiré de ce roman : Mudbound

D’autres livres “adulte” qui parlent de ségrégation et présentés ici :

Paroles d’honneur – BD adulte

ParolesMaroc : La sexualité hors mariage
BD Ado/Adulte

Paroles d’honneur

Leïla Slimani & Laetitia Coryn

Les Arènes BD (2017)

*****

Rabat, mai 2015. Leïla Slimani est au Maroc pour présenter et dédicacer son premier roman “Dans le jardin de l’ogre“. Après la présentation, elle est abordée par une jeune femme, Nour, qui se confie à elle. Au fil des pages, on en apprend beaucoup sur la vie des femmes marocaines. Sur les articles de loi (contre l’avortement, l’homosexualité, et aussi contre les relations sexuelles hors mariage) qui limitent leurs libertés. Sur la “hchouma” la honte qui fait qu’une fille violée ne va pas se plaindre pour ne pas jeter la honte sur sa famille (Merci la double peine !!!) Une société très hypocrite d’une certaine façon, à cause de la religion d’une part et probablement parce que ça arrange beaucoup d’hommes d’autre part.

*****

Avec cet album, Leïla Slimani rapporte la parole des femmes marocaines. Paroles qui portent sur la sexualité, mais aussi sur la famille, sur la société marocaine. Je ne sais pas combien de fois j’ai pensé en lisant cette bd “quelle chance j’ai d’être née et de vivre en France !”. J’espère vraiment pour les femmes marocaines (et pour les hommes aussi !) que la société va évoluer vers plus de tolérance et de liberté.

C’est une bande dessinée très intéressante et très instructive qui permet de comprendre pas mal de choses sur le comportement de certains jeunes hommes du Maghreb vivants en France…

*****

De Leïla Slimani, nous vous avons déjà présenté : à mains nues

Et Laetitia Coryn a illustré Sex Story également présenté sur ce blog.

Cette semaine, c’est Stephie qui nous accueille

Bacha Posh – Roman Important !

BachaComment renoncer à la liberté ?
A partir de 13/14 ans

Bacha Posh

Charlotte Erlih

Actes Sud Junior (2013)

*****

Sélection des Incorruptibles 2014/2015

Réédité en 2020 chez Gallimard Jeunesse avec une autre couverture

*****

Depuis 10 ans, Farrukh vit comme un garçon, s’habille comme un garçon et passe, aux yeux de tous, pour un garçon. Pourtant, c’est une fille. C’est une bacha posh : une de ces filles élevées comme des fils dans les familles afghanes qui n’en ont pas. A 5 ans, on lui a coupé les cheveux, retiré sa poupée et on lui a appris à se comporter comme un garçon. Sauf qu’à la puberté, elle doit redevenir une jeune femme. Faire la cuisine, porter la burka, ne plus sortir seule, baisser les yeux face aux hommes. Et dire adieu à ses rêves, ses habitudes, ses amis. Mais quand on a goûté à l’action et à la liberté, comment y renoncer ?

*****

Quel enfer ! On se demande presque en terminant ce roman s’il ne faut pas penser comme la mère de Farrukh, qui lui dit qu’elle a eu de la chance de vivre comme une bacha posh pendant 10 ans. Mais ce doit être une situation tellement épouvantable le jour où on vous retire toute cette liberté…

Un roman qui permet de découvrir une tradition qui perdure encore aujourd’hui et qui pose aussi question sur l’identité : Comment se construit-elle ? Vient-elle de notre sexe ou de notre éducation (famille, école, société) ?

En tous cas, ce roman ne peut pas laisser indifférent. Et ce n’est hélas pas aujourd’hui, avec le retour des talibans au pouvoir, que les droits des femmes vont s’améliorer en Afghanistan.

Une lecture que je vous recommande !

*****

D’autres livres qui parlent de privation de liberté pour les jeunes filles : J’ai 14 ans et ce n’est pas une bonne nouvelleL’histoire de Malala

Citoyennes – Documentaire jeunesse

CitoyennesDocumentaire jeunesse
A partir de 9 ans

CITOYENNES !

IL ÉTAIT UNE FOIS LE DROIT DE VOTE DES FEMMES

Caroline Stevan & Elina Braslina

Éditions HELVETIQ (2021)

*****

Résumé éditeur : Les femmes ont-elles obtenu le droit de vote en même temps en Chine qu’en France ou en Égypte ? Et comment se sont-elles débrouillées ? Une présidente est-elle considérée de la même manière qu’un président ? Ce livre retrace la conquête du pouvoir politique féminin du 18ème siècle à aujourd’hui, entre portraits inspirants, moments historiques ou d’actualité, statistiques et analyses. Pour les citoyennes et citoyens de 9 à 199 ans.

*****

De la même manière que Pénélope Bagieu dans “Culottées“, Caroline Stevan nous propose dans la première partie des mini-biographies de femmes qui ont œuvré pour le droit de vote des femmes.

Puis on voit à quelle date, selon les pays, les femmes ont eu le droit de voter.

Le 1er, loin devant les autres, est la Suède : 1718 ! Le dernier en date, l’Arabie Saoudite : 2011

On passe ensuite aux femmes ayant ou ayant eu des responsabilités, présidentes, cheffes de gouvernement, ministres ou encore députées. Et pour finir, les inégalités toujours actuelles, telles que la différence de salaire, les tâches ménagères, les enfants…

A la fin de ce documentaire très intéressant, on trouve quelques pages de jeux, un lexique et des propositions de lectures ou de films pour en savoir plus (Culottées est d’ailleurs cité !)

A lire et à faire lire !

*****

Le site de l’autrice

Celui de l’illustratrice

Et le site de l’éditeur, Suisse, qui crée aussi des jeux et des objets.

D’autres livres qui parlent des droits des femmes : Gisèle HalimiL’histoire de Malala