Bleu espoir de Cathy Cassidy : harcèlement scolaire

bleu espoirRoman pour adolescents

Bleu espoir

de Cathy Cassidy

Nathan, 2019
216 pages, 15,95€
978-2-09-258839-0
disponible en numérique

Thèmes : harcèlement scolaire, adolescence, famille d’accueil

 Joey et Hannah sont deux amies de 12 ans que tout oppose. Hannah est aussi timide que Joey est rebelle. Lorsque Paul, garçon de 13 ans abandonné par sa mère, est recueilli par les parents de Joey, les filles le prennent sous leur aile et demandent à Kit (le grand frère d’Hannah et petit ami de Joey) de veiller sur lui.

 

Dans Bleu espoir, on retrouve les bonnes recettes de Cathy Cassidy : des adolescents attachants, qui vivent des histoires quotidiennes qui parleront aux lecteurs, tout en ajoutant des petites touches d’émotions avec des histoires familiales et/ou à l’école difficile. Ici c’est donc Hannah que l’on va suivre. Une jeune adolescente pour qui tout va bien, sauf que sa meilleure amie de toujours sort avec son grand frère. Les parents adoptifs de Joey recueillent un nouvel enfant, Paul, un adolescent qui semble gentil mais très timide et peu sûr de lui.

C’est ce jeune garçon, Paul, 13 ans, qui va apporter la touche d’émotion à cette histoire : sa mère l’a abandonné, il passe de famille d’accueil en famille d’accueil et devient vite le bouc-émissaire des garçons de sa classe… dont Kit, le grand-frère de notre héroïne. Un roman qui parle donc de harcèlement, mais surtout de cette loi du silence qui fait que le harcèlement s’installe, s’intensifie. Paul ne veut pas parler, mais surtout il ne veut pas que les autres en parlent, car il a peur de devoir à nouveau changer de famille…

Dans Bleu espoir le personnage principal est celui d’Hannah, cela permet à la fois d’avoir du recul sur la situation de Paul, mais aussi de voir un peu l’envers du décor, celui que les adolescents risque le plus de rencontrer : le témoin démuni, qui ne sait pas quoi faire ni en qui avoir confiance. Ce point de vue me semble particulièrement intéressant, notamment pour les adolescents, car il permet de ne pas tomber dans le pathos et de suivre un personnage doux et attachant, avec la tête sur les épaules, des amis, une famille présente…

Nul doute que mes élèves vont aimer ce nouveau roman de Cathy Cassidy, avec une fois encore des adolescents écorchés par la vie, mais lumineux et source d’espoir !

 

+ A retrouver sur Lisez !

+ D’autres livres de Cathy Cassidy :

 rose givrée  
Et bien sûr la série Les filles au chocolat !

Sur le thème du Harcèlement, vous pouvez aussi lire :
johnny-martine-pouchain.gif   Treize raisons M comme... banzaisakuraAlycia

+ Challenges Petit Bac & YA#8

Deux familles pour Lulu – Agnès Lacor

deux familles pour luluRoman 9-12 ans

Deux familles pour Lulu

d’Agnès Lacor

Bayard jeunesse, 2014
9782747047722, 10,50€

Lulu a l’habitude des familles d’accueil, alors quand il arrive dans une maison qui sent le chou avec une vieille décoration et un papier peint à fleur, il pense déjà à repartir. Il faut dire que dans sa dernière famille d’accueil, ce n’était pas la joie, alors il a carrément découpé tous les vêtements auxquels les adultes tenaient tant… Il sait comment faire ! Pourtant les choses vont vite être différentes ici, la grosse dame qui a ouvert la porte ne semble finalement pas si méchante, et il partage le foyer avec trois autres enfants, l’occasion de découvrir d’autres malheurs. Et puis sa mère, qu’il aime tant, se met à venir plus souvent, elle semble plus heureuse, optimiste… Qu’est ce que cela cache ?

Deux familles pour Lulu est une histoire tendre et touchante, le récit d’une vie en famille d’accueil, le déchirement d’une famille. Malgré les thèmes difficiles abordés, par l’histoire de Lulu et des autres enfants, le ton n’est jamais larmoyant, mais au contraire, l’humour s’immisce souvent. Lulu est un jeune garçon attachant, le lecteur ne peut que s’identifier à ce héros malmené par la vie, et relativiser. Et puis même si les thèmes sont durs, le message du livre est empli d’espoir, et l’histoire vraiment positive.

Le thème des familles d’accueil n’est pas beaucoup abordé dans la littérature jeunesse, et pas souvent avec optimisme, ce livre est donc un petit trésor de bonne humeur, un rayon de soleil au milieu des difficultés de la vie. On pourrait justement reprocher le côté trop optimiste de ce livre, mais c’est tellement agréable de voir aussi le bon côté des choses… et toutes les situations dans le livre sont loin d’être idéale et de finir merveilleusement bien !

Un roman positif et agréable sur la vie en famille d’accueil, avec de jeunes héros attachants !

 + Challenge YA*4

challengeincologo

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

Un visage d’ange – Lisa Ballantyne

Roman adulte
littérature étrangère
anglais

Un visage d’ange

de Lisa Ballantyne

traduit de l’anglais
par  Anne-Sylvie HOMASSEL

Belfond, juin 2013
22 € – 408 p.

Sur le site de l’éditeur

          Daniel Hunter est un jeune avocat londonien. Le voici avec une nouvelle affaire bien difficile. Sébastian Croll, onze ans, issu des beaux quartiers londoniens, est soupçonné d’avoir battu à mort son petit camarade de huit ans, Ben Stokes. Sebastian clame son innocence et c’est à Daniel de le défendre.

         Une histoire qui fait froid dans le dos que celle de ce petit Sébastian et de son camarade Ben. Que croire dans cette affaire ? Ce n’est pas l’enquête que nous allons suivre mais la préparation du procès puis le procès du jeune Sébastian. Un procès qui permet de découvrir les témoins, et avec eux des témoignages variés. Étrangement on a beaucoup de mal à se faire notre propre opinion dans cette affaire et le comportement de Sébastian avec son avocat n’arrange rien. Pourtant il semble si fragile, et surtout il a une vie de famille qui ne semble pas toute rose… Que décideront les jurés ?

         Cette histoire est doublée en alternance de l’histoire de Daniel Hunter et c’est véritablement celle ci qui m’a intéressé dans ce roman. Jeune garçon à la mère toxicomane Daniel est envoyé en famille d’accueil chez Minnie, une vieille femme bien particulière. Dès le début du roman on sait qu’il lui en veut terriblement, sans savoir pourquoi. Au fil de ses souvenirs on va découvrir son enfance et son adolescence, tout ce qui fait qu’il est celui qu’il est aujourd’hui, cet avocat qui défend Sebastien Croll.

La fin apportera les réponses, mais finalement, voulait-on ces réponses ?

Une histoire poignante mais à double tranchant qui permet de découvrir deux enfants malmenés par la vie. Un tableau particulièrement poussé de la violence et de la justice, dans un monde en perte de repères. 

 

+ Un roman qui se déroule en grande partie à Londres, pour le Mois Anglais chez Lou et Titine

Tout près, le bout du monde de Maud Lethielleux

tout près, le bout du mondeTout près, le bout du monde

de  Maud Lethielleux

Roman adolescent / adulte

Flammarion (Tribal), – 17/11/2010
508 p., 10,00 €
ISBN
978-2-08-124850-2

Thèmes : Adolescence, Famille d’accueil, Reconstruction, Écriture

Avis

Attention coup de coeur !

J’avais aimé Dis oui Ninon, et je vous en ai parlé, mais ce livre est encore au dessus selon moi !coeur.gif Comme toujours ce n’est que mon avis , je suis sensible, et j’aime les livres qui le sont aussi. Comment un livre peut-il être sensible? En mettant en scène des personnages attachants, avec sensibilité à fleur de peau, sans pour autant tomber dans le pathos… Dans ce roman nous suivons Malo, 10 ans, Jul. et Solam 17 ans environ, 3 adolescents ou presque. Ils sont aussi différents que peuvent l’être un jeune garçon de 10 ans à l’autorité parentale extravagante, une jeune fille qui a vécu dans la rue avant de se retrouver à l’hôpital couverte de bleue, et un ado rebelle. Pourtant ils vont se reconstruire côte à côte dans la maison campagnarde de Marlène, “le bout du monde”. Marlène c’est un p’ti bout de femme qui semble bien différente des familles d’accueil habituelles. Elle les accueille avec deux projets : rénover la grange, et écrire, 1 page chaque jour.

Tous les 3 font plus ou moins facilement se plier à ce journal intime, chacun à sa façon.

Pour Malo, c’est un reflet de ce qui se passe autour de lui, avec ses hésitations :

” Moi j’aime bien l’idée du journal.
Il paraît que personne ne lira ce que j’écris alors je peux tout dire, c’est pratique, j’aime bien tout dire quand personne ne peut l’entendre.[…] Je sais pas si je peux parler de Jul et de Solam. Je sais pas si je dois expliquer pourquoi je suis là, toute façon, je suis pas sûr et certain de savoir.”

Jul. écrit d’elle même de toute façon, sous forme de lettre, à celui qu’elle aime :

“Ley.
Je vais partir cette nuit, je ne sais pas où exactement. La seule chose dont je suis sûre  c’est que tu n’auras pas mon adresse. Ils m’ont fait promettre de ne pas te chercher, ni de t’écrire, j’ai dit oui pour avoir la pais mais tu t’en doutes, je n’en pense pas un mot. […]
La ferme, je l’imaginais pleine de monde, une sorte de communauté avec des jeunes qui se passent les pelles à la chaîne. […] Je n’imaginais pas du tout ici ainsi. C’est calme et désert, je regarde par la fenêtre de ma petite chambre et je ne vois que des champs nus, des étendues immenses aux dégradés de vert.”

Quand à Solam, ce n’est pas pour rien un adolescent rebelle, blessé, et son écriture le montre clairement :

” […]Vieille meuf tu fais pitié à voir. T’es misérable dans ton pull de vioque, t’es moche à crever. Tu t’en fous des fautes d’orthographe ? Tu vas être gâtée, grognasse, fallait pas me la faire anti scolaire. Comment tu vas regretter ta décision ! […] Tu veux me connaître, eh ben tu vas me connaître ! Tes champs de bouseux, je vais te les labourer avec les dents tellement j’ai la haine.”

Et c’est la force de Tout près, le bout du monde, puisque que toute l’histoire ne va se dérouler sous nos yeux que grâce à ces trois témoignages de la vie quotidienne. Typo différentes pour chacun, mais aussi écritures différentes, mais qui racontent la même histoire, celle de leur vie, au quotidien ou presque, avec leurs secrets, leurs interrogations, leurs façons d’avancer et de se lier les uns aux autres. Ce sont les omissions qui font de ce livre une histoire aussi prenante,
car on ne découvre que ce que veulent bien nous en dire les personnages !

Ces trois destins liés (et un quatrième sous-jacent) forment un ensemble atypique mais poignant, qui évolue vite mais souvent de façon inattendue… et quelle fin ! Je ne peux vous en dire plus sur ce que j’ai aimé sans vous gâcher le plaisir de la découverte!

Pour ceux qui ont encore besoin d’être convaincu par Tout près, le bout du monde :

– Une histoire prenante

– On aimerait les suivre, les accompagner, les aider

– Ça donne envie d’écrire!

– Un petit prix pour un livre grand format, à la couverture et à l’écriture qui plairont à mon avis tout à fait aux adultes – mais aussi aux adolescents bien sûr –